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lier ; attendez jusqu’à demain et on vous introduira près d’elle. » Quand ils comptaient la voir, cela ne pouvait jamais se faire.

L’opulent roi, qui était très bienveillant pour les messagers, leur fit porter, par grande générosité, de l’or sur de larges boucliers ; il en possédait beaucoup ! Leurs amis leur faisaient aussi de superbes présents.

Gîselher et Gêrnôt, Gêre et Ortwîn faisaient voir combien ils étaient bons. Ils offrirent également aux messagers de riches présents que ceux-ci n’osèrent accepter, à cause de leur maître.

Swemel dit alors au roi : — « Seigneur roi, laissez là ces présents en votre pays ; car nous ne pouvons rien emporter ; notre maître nous a défendu d’accepter des dons, et en effet nous n’en avons guère besoin. »

Le prince du Rhin était très mécontent qu’ils refusassent ainsi les biens d’un roi si riche. Il leur fit accepter son or et ses vêtements, qu’ils emportèrent depuis au pays d’Etzel.

Avant de partir, ils voulurent voir Uote. Le jeune Gîselher amena les joueurs de viole en présence de sa mère. La dame les chargea de dire à sa fille qu’elle se réjouissait de tous ses honneurs.

La reine fit donner aux deux ménétriers de l’or et des galons, au nom de l’affection qu’elle portait à Kriemhilt et au roi Etzel. Ils les reçurent volontiers ; car ces présents leur étaient donnés en toute loyauté.

Alors les envoyés prirent congé des hommes et des femmes. Très joyeusement, je puis vous l’assurer, ils chevauchèrent jusqu’en Souabe. Gêrnôt les fit reconduire jusque-là par ses guerriers, afin que personne ne les attaquât.