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Le roi Gunther prit la parole : — « Après sept nuits passées, vous apprendrez la résolution que j’ai prise, de concert avec mes amis. Durant ce temps, vous irez dans vos logements et y jouirez d’un bon repos. »

Mais Werbel reprit : — « Ne pourrions-nous être admis à voir notre dame la très riche Uote, avant que nous cherchions du repos ? » Le noble Gîselher, répondit très courtoisement :

— « Personne ne vous le refusera. Et si vous voulez vous rendre auprès d’elle, vous aurez satisfait aux vœux de ma mère. Car à cause de dame Kriemhilt, ma sœur, elle vous verra très volontiers : vous serez les bienvenus. »

Gîselher les mena auprès de la princesse. Elle vit avec joie les messagers du Hiunen-lant et elle les salua affectueusement, cette âme pleine de vertus ! Les envoyés lui exposèrent amicalement et courtoisement l’objet de leur mission.

— « Ma maîtresse vous offre, dit Swemel, fidélité et service. S’il pouvait se faire qu’elle vous vît souvent, croyez bien que pour elle nulle joie au monde ne serait plus grande. »

La reine parla : — « Cela ne peut être. Quelque plaisir que j’eusse à voir fréquemment ma fille chérie, elle vit, hélas ! trop loin de moi, la femme du noble roi. Quelle soit toujours heureuse, ainsi que son époux Etzel !

« Avant que vous quittiez ce pays, faites-moi savoir quand vous avez l’intention de partir ; depuis longtemps je n’ai vu aucun messager aussi volontiers que vous. » Les jeunes guerriers promirent de le faire.

Les envoyés du Hiunen-lant se retirèrent en leur logement. Le roi puissant avait convoqué ses amis ; le noble