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— « Merci pour ses services qu’il me fait offrir. Merci aussi à ma sœur. Je suis heureux que le roi et ses hommes vivent en joie, car ce n’était pas sans inquiétude que j’avais demandé de leurs nouvelles. »

Les deux jeunes rois s’étaient aussi rendus là, car ils avaient appris l’arrivée des étrangers. Gîselher l’enfant les vit avec plaisir, à cause de sa sœur, et leur parla gracieusement :

— « Messagers, vous êtes les très bienvenus parmi nous. Si vous vouliez vous rendre plus souvent ici, aux bords du Rhin, vous y trouveriez des amis que vous verriez volontiers. Et certes, vous n’auriez guère à craindre en restant dans ce pays. »

— « Nous comptons sur toutes sortes d’honneurs de votre part, répondit Swemel. Mon éloquence ne suffit pas à vous exprimer avec quels sentiments d’affection nous ont envoyés ici et Etzel et votre noble sœur, dont la destinée est si heureuse.

« La femme de notre roi vous rappelle que vous avez toujours eu pour elle affection et dévoûment, et que votre cœur et votre bras lui furent constamment fidèles. Ensuite nous sommes envoyés vers le roi, afin de le prier de chevaucher vers le pays d’Etzel.

« Celui-ci nous a donné l’ordre de vous en prier. Le puissant Etzel vous invite tous, et si vous ne voulez pas consentir à aller visiter votre sœur, il voudrait savoir alors ce qu’il vous a fait

« Pour que vous évitiez ainsi et lui et son royaume. Et quand même vous auriez oublié votre sœur, il mérite bien, lui du moins, que vous consentiez à le visiter. Si cette visite avait lieu, ce serait une grande joie pour lui. »