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deux joueurs de viole. » Et aussitôt il fit paraître devant lui ces deux bons joueurs.

Ils accoururent en hâte vers le lieu où le roi siégeait à côté de la reine. Etzel leur dit qu’ils seraient ses messagers vers le pays des Burgondes, et il leur fit préparer force beaux vêtements.

On prépara des habillements pour vingt-quatre cavaliers. Le roi leur expliqua ensuite la mission dont il les chargeait pour Gunther et ses hommes. Dame Kriemhilt leur parla aussi en secret.

Le puissant roi prit la parole : — « Je vous dirai comment vous devez agir. Je présente à mes amis des sentiments d’affection et de bienveillance, et je les prie de vouloir se rendre en mon pays. Certes je n’ai guère connu d’hôtes qui me fussent aussi chers.

« Et si les parents de Siegfrid veulent consentir à écouter mes vœux, qu’ils viennent sans plus tarder, cet été, à ma fête. Car une partie de ma félicité dépend de la présence des parents de ma femme. »

Le joueur de viole, le hardi Swemel, parla : — « Quand cette fête aura-t-elle lieu dans vos États ? Il faut que nous puissions l’annoncer là-bas à vos amis. » Le roi Etzel répondit : — « Aux jours du prochain solstice d’été. »

— « Nous ferons ce que vous ordonnez, dit Werbel. » La reine fit amener secrètement les messagers dans sa chambre et leur parla. Depuis lors, maints guerriers en pâtirent.

Elle dit aux deux envoyés : — Vous pouvez gagner une bonne récompense, en exécutant mes instructions avec dévoûment et en disant dans ma patrie ce dont je vais