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Les chefs des Hiunen chevauchaient aussi très rapidement.

Venaient ensuite le hardi Hâwart de Tenemarke, Irinc, le très agile, incapable de la moindre déloyauté, et Irnvrit de Duringen[1], un homme de grand courage ; afin de faire honneur à Kriemhilt, ils la reçurent

Avec douze cents hommes qu’ils conduisaient en troupe serrée. Suivait le seigneur Blœdel[2], le frère d’Etzel, avec trois mille hommes du Hiunen-lant ; il s’avança majestueusement vers l’endroit où se trouvait la reine.

Puis arrive enfin le roi Etzel et le sire Dietrîch[3] avec tous ses compagnons. On voyait là en superbe équipage maints chevaliers nobles, bons et vaillants. Cette vue releva l’âme de Kriemhilt.

Le seigneur Ruedigêr dit à la reine : « ô dame, c’est ici que je dois recevoir le grand roi. Accordez un baiser à ceux que je vous indiquerai, car vous ne pouvez saluer d’une même façon tous les hommes d’Etzel. »

On enleva de sa haquenée la reine majestueuse. Le très puissant Etzel n’attendit pas davantage : il descendit de cheval avec ses nombreux fidèles et s’avança plein de joie au devant de Kriemhilt.

Deux chefs opulents, ainsi nous le raconte-t-on, marchaient magnifiquement vêtus à côté de la dame, quand le roi Etzel s’avança à sa rencontre et qu’elle reçut le noble prince avec d’affectueux baisers.

Elle écarta ses bandeaux ; ses belles couleurs resplen-

  1. La Thuringe.
  2. Le Bleda de l’histoire, qui aurait bâti Buda. Le père d’Attila dans l’Edda est Budli, que notre poème appelle Botelung.
  3. Théodoric, roi des Goths, Thiothrec dans l’Edda.