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La fille de Ruedigêr et sa suite s’avancèrent pour recevoir la reine avec la plus grande prévenance. La femme du margrave était présente, ainsi que les jeunes filles, qui se saluèrent affectueusement.

Elles se prirent par la main pour se rendre dans un vaste palais très bien décoré, devant lequel coulait la Tuonouw. Elles s’assirent aux croisées et leur divertissement fut grand.

Je ne puis vous dire tout ce qui se fit encore là. Ils partirent à regret, les guerriers de Kriemhilt, et on les entendit se plaindre ; car leur peine était réelle. Ah ! que de bons chevaliers partirent avec eux de Bechelâren !

Ruedigêr leur offrit gracieusement ses services. La reine donna à la fille de Gœtelint douze bracelets d’or ronge et de très beaux vêtements ; elle n’apportait rien de mieux au pays d’Etzel.

Et quoique le trésor des Nibelungen lui eût été enlevé, elle gagnait le cœur de tous ceux qui la voyaient, avec le peu de bien qui lui restait. De grands dons furent distribués à la suite du chef.

De son côté, la dame Gœtelint traita avec honneur et aussi avec grande affabilité les étrangers du Rhin, de sorte qu’il y en eut bien peu d’entre eux qui ne reçurent point de pierreries ou de riches vêtements.

Quand ils eurent pris le repas du matin et au moment de partir, la dame du logis offrit ses plus dévoués services à la femme d’Etzel. On caressa beaucoup aussi la charmante fille du margrave.

Elle dit à la reine : — « Si jamais cela peut vous plaire, je sais que mon père m’accordera volontiers d’aller vers