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On leur donnait volontiers ce qu’ils désiraient et ils l’acceptaient avec courtoisie. Il en fut ainsi partout.

L’évêque et sa nièce chevauchèrent vers Pazzouw. Quand on eut dit aux habitants de la ville que Kriemhilt arrivait, la fille de la sœur du prince, elle fut bien accueillie par tous les marchands.

L’évêque espérait que ses hôtes séjourneraient quelque temps avec lui ; mais le sire Eckewart prit la parole : — « Cela ne peut être : nous devons descendre vers les terres de Ruedigêr. Un grand nombre de guerriers nous attendent, car ils sont instruits de notre approche. »

La nouvelle en parvint à la belle Gœtelint. Elle se prépara en hâte, elle et sa noble fille. Ruedigêr lui avait fait dire qu’il lui semblait bon qu’elle consolât le cœur attristé de la reine.

En chevauchant à sa rencontre avec ses hommes jusqu’à l’Ense. C’est ce qui fut fait : on vit de toutes parts les chemins couverts de gens qui allaient à la rencontre des étrangers, à pied et à cheval.

La reine était arrivée à Everdingen. Bien des hommes du Beierlant auraient voulu dépouiller les voyageurs, suivant leur coutume, et peut-être les eussent-ils dangereusement assaillis.

Mais le margrave altier les tint en respect ; il conduisait mille chevaliers et même davantage. Et voici venir Gœtelint, la femme de Ruedigêr ; maints bons guerriers la suivaient en magnifique équipement.

Quand on fut arrivé dans la plaine près de l’Ense, au delà de la Trûne[1], on y vit dressés de toutes parts

  1. La Traun, rivière qui se jette dans le Danube.