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offre si gracieusement ses services à moi et à mes amis. Je reçois avec plaisir ses salutations. À leur tour, mes parents et mes fidèles seront ses serviteurs dévoués. »

Le guerrier Gêrnôt de Burgondie parla : — « Le monde doit pleurer toujours la mort de la belle Helche, à cause de toutes les vertus qu’elle pratiquait. » Hagene, la très superbe épée, confirma ce discours.

Alors Ruedigêr, le noble chevalier, parla : — « Si vous me le permettez, ô roi, je dirai ce dont mon maître chéri m’a encore chargé pour vous, son âme étant pleine d’affliction à cause de la perte d’Helche.

« On a dit à mon souverain que le seigneur Siegfried était mort, et que Kriemhilt était sans époux. En est-il ainsi, elle portera la couronne devant les guerriers d’Etzel, si vous y consentez. Voilà ce que mon maître m’a ordonné de vous dire. »

L’opulent roi parla avec grande bienveillance : — « Elle satisfera à mes vœux, si elle accepte votre proposition. Je vous le ferai savoir d’ici en trois jours. Comment pourrais-je refuser à Etzel, avant de connaître sa volonté à elle ? »

Pendant ce temps, on procura aux étrangers toutes leurs aisances. Ils étaient si bien traités, que Ruedigêr reconnut qu’il avait des amis parmi les hommes de Gunther. Hagene le servait volontiers, comme lui Ruedigêr avait jadis servi Hagene.

Ruedigêr demeura là jusqu’au troisième jour. Le roi appela son conseil et agit très sagement. Il demanda à ses parents s’il leur paraissait bon que Kriemhilt prit le noble roi pour époux.

Ils le lui conseillèrent tous, excepté Hagene. Il parla à