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à travers le Beierlant[1], des armes et des vêtements. Sur la route ils ne furent guère attaqués par les brigands.

Douze jours après, ils cheminaient sur les bords du Rhin. La nouvelle n’en pouvait rester secrète : on dit au roi et à ses hommes que des étrangers arrivaient. Le chef du pays se prit à demander

Si quelqu’un les connaissait et qu’on devait le lui dire. On voyait leurs chevaux de charge porter de lourds fardeaux et l’on connaissait à cela qu’ils étaient très opulents. On prépara aussitôt des logements dans la grande ville.

Quand les inconnus entrèrent dans la cité, on considéra attentivement ces seigneurs. On se demandait, avec étonnement, d’où ils pouvaient être venus jusqu’aux bords du Rhin. Le roi interrogea Hagene pour savoir quels étaient ces guerriers.

Le héros de Troneje : — « Je ne les ai pas encore vus. Quand nous les aurons examinés, je puis vous affirmer que, n’importe d’où ils arrivent, ils devront venir de bien loin pour que je ne les reconnaisse pas. »

Les hôtes avaient occupé leurs logements. Voici que le messager s’avance magnifiquement vêtu avec ses compagnons. Ils chevauchent vers la cour du palais. Ils portaient de bons vêtements très habilement découpés.

Hagene le rapide parla : — « Si je ne me trompe pas, car il y a longtemps que je n’ai vu ces seigneurs, leur allure me fait croire que c’est Ruedigêr du Hiunen-lant, une vaillante et magnanime épée. »

  1. La Bavière.