Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/179

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

-il se faire, puisque je suis païen et que je n’ai pas reçu le baptême ? Elle est chrétienne et ne voudra pas m’épouser. Ce serait un prodige, si jamais cette alliance avait lieu. »

Les guerriers rapides reprirent : — « Peut-être y consentirait-elle, à cause de votre haute renommée et de votre grande richesse. Il faut cependant tenter de réussir auprès de cette très noble femme. Vous pourrez l’aimer beaucoup, à cause de sa grande beauté. »

Le grand roi dit : — « Qui d’entre vous connaît le pays et les gens des bords du Rhin ? » Le bon Ruedigêr de Bechlâren répondit : — « Je connais dès mon enfance les très hauts et très nobles rois.

« Gunther et Gêrnôt, ces glorieux et bons chevaliers ; le troisième s’appelle Gîselher ; chacun d’eux pratique, le plus qu’il peut, l’honneur et les vertus, et tous leurs ancêtres ont toujours agi de même. »

Etzel parla : — « Ami, dis-moi, portera-t-elle la couronne dans mon pays ? Si sa beauté est aussi grande qu’on me l’a dit, mes meilleurs amis ne s’en repentiront pas. »

— « Elle ressemble pour la beauté à ma dame, la puissante Helche. Il ne peut y avoir au monde plus belle femme de roi. Celui qu’elle choisira pour ami, certes vivra heureux. »

Etzel dit : — « Si je te suis cher, Ruedigêr, demande-la en mariage, et si jamais Kriemhilt partage ma couche, je veux t’en récompenser de mon mieux, car tu auras réellement amené l’accomplissement de mes désirs.

« Je te ferai donner sur mon trésor de quoi te faire vivre joyeusement, toi et tes compagnons, des chevaux, des vêtements, et tout ce que tu voudras. Voilà ce que je ferai préparer en abondance pour les messagers. »