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val courait si vite que rien ne lui échappait. Il reçut les éloges de chacun pour la manière dont il chassait.

Dans tous les exercices il était excessivement adroit. La première bête qu’il tua de sa main fut un sanglier. Bientôt après il trouva un monstrueux lion.

Le limier le fit lever ; le héros lança avec son arc une flèche acérée qui transperça le lion : le monstre se précipita sur le chasseur, mais il ne fit que trois bonds. Les compagnons de chasse de Siegfrid le remercièrent.

Puis en peu de temps il abattit un bison et un élan, quatre aurochs et un terrible cerf à barbe de bouc. Son coursier le portait si vite que rien ne lui échappait. Les biches et les cerfs, il ne les manquait guère.

Le limier trouva un énorme sanglier. Comme il commençait de courir, voici venir le maître chasseur, qui se plaça sur son chemin. Furieux, le sanglier se précipita sur le hardi guerrier.

L’époux de Kriemhilt le frappa avec l’épée, comme nul autre chasseur n’eût su le faire. Quand l’animal fut abattu, on reprit le chien. Ces exploits de chasse furent connus de tous les Burgondes.

Les piqueurs lui dirent : — « Faites-nous cette grâce, seigneur Siegfrid, épargnez une partie du gibier. Car sinon vous rendrez déserts la montagne et la forêt. » À ces mots, le héros rapide et valeureux se mit à sourire.

On entendait de tous côtés retentir des cris. Le vacarme des gens et des chiens était si grand, que la montagne et les sapins en renvoyaient l’écho. On avait lâché vingt-quatre couples de chiens.

Un grand nombre d’animaux perdirent la vie. Les Burgondes croyaient faire en sorte d’obtenir le prix de la