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— « Que Dieu vous récompense ! dit Sigemunt, cet homme fidèle à l’honneur. Depuis que Siegfrid acquit votre amitié, j’avais dans l’âme le désir de vous connaître. » Le roi Gunther répondit : » — « La joie m’en a été accordée. »

Siegfrid fut reçu, comme il lui revenait, avec les plus grands honneurs : nul ne lui voulait de mal. Gîselher et Gêrnôt déployèrent une grande activité. Jamais on n’accueillit aussi cordialement des hôtes chéris.

Les femmes des deux rois s’avancèrent l’une vers l’autre. Chacun s’empressa de descendre de cheval : mainte dame charmante fut déposée sur le gazon par la main des guerriers. Comme il y en avait là d’infatigables à rendre service aux femmes !

Les deux gracieuses reines s’accostèrent. Leurs saluts réciproques, qui se firent si affectueusement, causèrent une grande joie au cœur de maint chevalier. On voyait là bien des héros, qui ne se lassaient pas d’obliger les dames.

Les personnes de la suite se serrèrent la main. C’était un plaisir pour les hommes de Gunther et de Siegfrid de voir l’échange des nombreuses salutations et les tendres baisers que se donnaient les dames richement vêtues.

Ils ne s’arrêtèrent pas plus longtemps et cheminèrent vers la ville. Le roi ordonna qu’on montrât à ses hôtes le plaisir qu’on avait à les recevoir. On exécuta devant les jeunes vierges plus d’une joute brillante.

Hagene de Troneje et Ortwîn firent bien voir toute leur vigueur. Nul n’osait désobéir à leurs ordres, et ils rendirent maints services aux étrangers chéris.

Devant la porte du burg, on entendit retentir les bou-