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Le noble roi ayant l’intention de faire le voyage, on renvoya les guerriers rapides et valeureux. Par eux il fit dire aux parents de sa femme qu’il se rendrait bien volontiers à la fête.

Siegfrid et Kriemhilt, ainsi l’avons-nous entendu dire, firent tant de présents aux messagers, que leurs chevaux ne purent tout emporter dans leur pays. C’était un homme si riche ! Joyeux ils conduisaient devant eux leurs bêtes de somme.

Siegfrid et aussi Sigemunt habillèrent leurs hommes. Eckewart, le comte, fit chercher les plus beaux vêtements de femme qu’on put se procurer dans toutes les terres de Siegfrid.

On commença de préparer les selles et les boucliers. Aux chevaliers et aux dames qui devaient l’accompagner, on donna ce qu’ils voulurent, afin que rien ne leur manquât. Il désirait amener à ses amis maints hôtes de grande lignée.

Les messagers se hâtèrent par les chemins afin de rentrer dans leur patrie. Gêre, la bonne épée, arrivé au pays burgonde, y fut parfaitement reçu. De leurs chevaux et de leurs haquenées tous descendirent devant la salle de Gunther.

Jeunes et vieux accoururent, comme on fait, pour demander des nouvelles. Le bon chevalier leur dit : — « Ce que je vais dire au roi, vous l’entendrez à l’instant. » Il se rendit avec ses compagnons là où se trouvait Gunther.

De joie le roi sauta de son siège. Brunhilt la belle leur fut bien reconnaissante de leur prompt retour. Gunther dit aux messagers : — « Comment se porte Siegfrid, dont j’ai reçu tant de marques d’affection ? »