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On vint dire à Siegfrid et à Kriemhilt que des cavaliers étaient arrivés qui portaient des vêtements comme on a coutume d’en porter chez les Burgondes. La reine sauta du lit où elle reposait.

Elle ordonna à une de ses suivantes d’aller à la fenêtre, d’où elle vit le brave Gêre au milieu de la cour, suivi de ses compagnons envoyés avec lui. Quelle douce nouvelle après si longue peine de cœur !

Elle dit au roi : — « Voyez-vous ceux qui sont arrivés dans la cour avec le brave Gêre ? Ils nous sont envoyés par mon frère Gunther des bords du Rhin. » — Le fort Siegfrid répondit : — « Qu’ils soient les bien-venus. »

Tous les serviteurs accoururent là où l’on voyait les étrangers. Chacun de son côté dit aux messagers des choses amicales, les plus gracieuses qu’il put trouver. Le seigneur Sigemunt était bien joyeux de leur venue.

On donna des logements à Gêre et à ses hommes, et on prit soin des chevaux. Puis les messagers se rendirent à l’endroit où siégeaient Siegfrid et Kriemhilt. Ils le firent ainsi parce qu’on les invita à entrer au palais.

Le roi et sa femme se levèrent aussitôt. Gêre du pays des Burgondes et ses compagnons d’armes, les hommes de Gunther, furent tous bien reçus. On pria Gêre le très riche d’aller occuper un siège.

— « Permettez-nous, avant d’aller nous asseoir, de vous délivrer notre message. Il convient que nous, étrangers, nous restions debout, malgré la fatigue du chemin ; nous vous dirons ce dont nous ont chargé Gunther et Brunhilt, qui vivent avec grande splendeur,

« Et aussi dame Uote, votre mère. Le jeune Gîselher, le seigneur Gêrnôt et vos parents les plus dévoués nous