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Quoique la splendeur des noces aux bords du Rhin fût connue, on distribua ici aux guerriers des vêtements plus riches que tous ceux qu’ils avaient portés jusqu’à ce jour. On put raconter merveille de leur grande richesse.

Tandis que les princes étaient assis dans leur splendeur, leur suite portait des habits de couleur d’or, avec des galons et de riches pierreries travaillées dans le tissu. Ainsi les traitait courtoisement la noble reine.

Et voilà que le seigneur Sigemunt prit la parole devant ses fidèles : — « Je fais connaître à tous les parents de Siegfrid qu’en présence de ces guerriers il va porter ma couronne. » Les habitants des Nîderlanden apprirent cette nouvelle avec joie.

Il lui confia sa couronne, son droit de justice et son pays. Depuis lors, Siegfrid en fut le seigneur. Quand il devait juger ou bien discerner ce qui revenait à chacun, il le faisait avec tant d’équité, qu’on craignait grandement l’époux de la belle Kriemhilt.

Il vécut ainsi en grand honneur, et pendant dix ans, cela est certain, il rendit la justice, couronne en tête. Alors la belle reine eut un fils, à la grande satisfaction de tous les parents du roi.

On se hâta de le baptiser et on lui donna le nom de Gunther, ainsi que s’appelait son oncle, et de ce nom il ne devait pas rougir. Heureux s’il eût pu lui ressembler ! On l’éleva avec soin, et il devait en être ainsi.

Vers le même temps mourut dame Sigelint. La noble fille d’Uote s’empara de l’autorité dans le pays, comme il appartenait à une si puissante reine ; mais on pleura beaucoup celle que la mort venait d’enlever.

Aux bords du Rhin également, ainsi l’avons-nous en-