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ce pays, vous me donneriez votre sœur. Que sont devenus vos serments ? J’ai accompli pour vous dans ce voyage maints rudes travaux. »

Le roi répondit à son hôte : — « Vous m’avez averti avec raison. Certes ma main ne sera point parjure. Je vous aiderai de mon mieux à réussir dans ce projet d’union. » Et il pria amicalement Kriemhilt de se rendre au banquet.

Elle entra dans la salle suivie de plusieurs belles vierges ; mais du haut d’un degré, Gîselher s’écria : « Faites retourner ces jeunes filles, car il faut que ma sœur paraisse seule devant le roi. »

On conduisit Kriemhilt là où se trouvait le roi. De nobles chevaliers de maints pays remplissaient la vaste salle. On les pria de se tenir tranquilles : déjà Brunhilt s’était rendue à la table.

Elle ignorait ce qui allait se passer. Alors le fils de Dankrât dit à son plus proche parent : — « Aidez-moi à ce que ma sœur prenne Siegfrid pour époux. » — Tous s’écrièrent à la fois : — « Elle peut le faire avec honneur. »

Le roi Gunther parla : — « Ô ma très charmante sœur, que par ta vertu mon serment s’accomplisse. Je t’ai promise à un héros. S’il devient ton époux, tu auras rempli mes vœux avec une grande fidélité. »

La noble vierge répondit : — « Mon frère bien-aimé, point n’est besoin que vous me priiez. Je veux toujours faire ce que vous me commanderez. Qu’il en soit donc ainsi. J’aimerai volontiers, seigneur, celui que vous me donnez pour époux. »

Siegfrid rougit de bonheur et d’amour. Le héros offrit son hommage à Kriemhilt. On les fit approcher l’un de