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autorité et courir le risque de trop exalter la tête du parlement. Ce corps fut bientôt rappelé, mais malheureusement il ne se comporta pas, après sn retour dans la capitale, avec la modération que les gens bien intentionés, auraient desiré trouver, dans ces magistrats chéris. Son premier acte après son rapell, fut d’ordonner que tous les édits, qui avaient rapport à sa suspension, seraient brulés publiquement par la main du Boureau, donnant ainsi l’éxemple de la turbulence à la populace, dont l’éffervéscence n’était déja que trop grande.

La convocation des états généraux, semblait alors indispensable à tous les partis : pour s’y préparer, la cour crut devoir encore assembler les notables, afin de savoir de quelle maniere cela devait se faire.

Il semble, qu’on eut tres bien pu suivre le modéle des anciens états généraux, mais Necker avait à coeur, d’établir sa double représentation du tiers, et surtout ce qu’il appellait l’amalgame des différens ordres de l’état, c’est à dire, leur réunion dans une seule chambre, et les voix prises par tête et non par ordre comme autrefois : en un mot franchement et simplement, d’établir sur le vaste empire de la France, le maussade et ridicule gouvernement de la pétandiere dans laquelle il était né ; et ainsi de nous favoriser tous les ans d’une révolution de seringues, comme sa chere Genève * .... idée sublime en vérité, et malheureusement


(*) Dans une des querelles perpétuelles, entre le sénat et les habitans de Genève, le peuple fit mettre bas les armes, au régiment que le sénat avait à ses ordres, en leur envoyant de l’eau bouilante par la figure avec des seringues