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les gentils-hommes, qui occupaient des places ou faisaient des métiers réputés dérogeans, ne pouvaient entrer aux états, qu’après les avoir quittés six mois avant ; la même rêgle, était aussi établi vis avis des gens de loi, depuis le premier président, afin d’éviter de joindre dans les mêmes mains, les pouvoirs législatifs et judiciaires, ce qui était regardé comme dangereux.

Les impositions étaient régulierement établies, personne n’avait le droit de s’en exempter : la noblesse avait un rôle séparé, mais tenu par des gens du tiers.

Les fiefs et les privilèges honorifiques, étaient sur le même pied à peu près, que par toute la France et quoiqu’on en fut assez jaloux, ils étaient communément plus à charges qu’utilles : On ne connaissait point la gabelle en Bretagne, le sel y était réputé marchandize, et vallait à peuprès douze sous de France (six où sept pences) les soixcente livres.

Une fois passé les barrieres, qui séparaient la province de la France, et où l’on payait des droits comme pour entrer ou sortir du royaume, toutes les marchandizes quelconques étaient libres et on n’était plus inquiété par les commis, éxcépté à la sortie de l’orient dont le port était franc.

Le paysan Breton était bon, simple, entêté et assez jaloux de l'ancienneté de sa race, pour ne pas se soucier de s'allier avec une famille peu connue dans le pays, au point que l'on disait dans bien des endroits, c'est une famille nouvelled, il n'y a guères que deux cents ans qu'elle est établie dans le village : rien au monde, n'aurait pu lui faire changer la maniere de vivre, à laquelle il était accoutumé ; lorsqu'on