Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/46

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

du parlement, mais on étallait en même tems, une telle afféctation de philantropie et de philosophie, qu’on aurait pu dès lors voir, que non seulement on cherchait à armer le peuple contre la cour, mais encore à le détacher des principaux ordres de l’état ; ils faisaient à présent disait-on cause commune avec lui, parceque leurs intérèts se trouvaient compromis dans la dispute, mais au premier moment, où ils verraient, qu’ils pourraient se sauver à ses dépens, ils s’en détacheraient certainement.

Dans ce tems, comme on a pu le remarquer, le Duc d’Orléans, avait été envoyé en éxil ; outre ce sujet de mécontentement contre la cour, il en avait d’autres d’un nature beaucoup plus sensible? Le roi et la reine particulierement, lui avaient souvent donné des marques non équivoques du plus profond mépris.

A l’occasion de son nouveau palais royal, qu’il avait rempli de boutiques, dont il tenait même quelques unes par ses agents, le roy s’était permis dit on, quelques plaisanteries, aisi que sur sa fameuse éxpédition marine à Ouessant, et lui avait plusieurs fois demandé des nouvelles des Anglais. La police aussi, n’avait pas pris le moindre soin, pour tâcher d’empêcher les Parisiens de s’égaier à ses dépens, dans les caricatures, où dans les chansons de rue ; j’ai vu un portrait de lui, exposé au public, au bas duquel il y avait, mare vidit et fugit, et Jordanis conversus est in retrorsum, un autre où à moitié caché dans un coffre à fond de cale, une bouteille à la main, les mots courage, amis, sortaient de sa bouche. Comme il chèrchait partout des locataires, pour