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Le peuple secoua sa coupable inertie :
Telle on voit l’avalanche, aux monts de l’Helvétie,
Grossir, rouler, bondir, entraîner des hameaux ;
Tel on voit l’Océan, que l’ouragan tourmente,
Assaillir un vaisseau, dans sa rage écumante,
L’engloutir, disperser ses débris sur les flots :

Tel on vit de Paris le peuple magnanime
« Bondir avec fureur d’un élan unanime, »
Et briser, dans trois jours, le trône des Bourbons !
Honneur à toi, Paris ! honneur à la mémoire
De ces héros tombés dans ces trois jours de gloire,
Et dont la France, même ignore encor les noms !

Honneur à toi, poète ! honneur à ta vaillance !
Tu suspendis tes chants pour t’armer de la lance.
Citoyen et guerrier, mais poète toujours,
Combattant dans l’arène, et sauvant des victimes,
On te vit dédaigner les dépouilles opimes,
Et ressaisir ton luth pour chanter les Trois-Jours.