Page:Latil - Les Éphémères, 1841.djvu/176

Cette page n’a pas encore été corrigée

Alors vint te saisir une grande pensée.
D’héroïques récits ta jeunesse bercée,
En méditait un seul à ton esprit présent ;
Un poème en sortit grandiose, imposant,
Où l’âpre vérité des tableaux poétiques
Fait pâlir les couleurs des fictions antiques. —
Dans ce drame brillant, qu’Homère eût envié,
Tout se trouve, climat, héros déifié,
Faits d’armes glorieux, fleuve, héroïque terre,
Monuments colossaux, mœurs, fête militaire ; —
Vent au vol enflammé, fraîche oasis, déserts,
Mirage décevant et fléau dans les airs.

Je vois, Barthélemy, ta fiévreuse insomnie
Pâlir, brûler ton front courbé par le génie ;
Je te vois combiner, dans ton sublime élan,
De ce vrai monument le beau, le vaste plan.
Poétique Colomb cherchant un nouveau monde,
Je te vois le saisir dans ta course profonde ;