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trouvée dans la seconde salle, et qui depuis nous avoit accompagnés. Je sus par la suite que c’étoit le gouverneur lui-même. On me fit entrer, et la porte fut refermée sur moi. Je me trouvai dans une petite chambre quarrée, dont une table à moitié brisée, une chaise et un matelas composoient tout l’ameublement. Les murailles qui avoient été revêtues de plâtre, étoient dégradées en quelques endroits, et dans d’autres, recouvertes d’une croûte verte qui me confirma dans l’opinion où j’étois de l’humidité de cette prison, car en y entrant, j’avois été saisi de froid.

» Dans cette affreuse solitude, je commençai par me perdre en conjectures sur les causes de mon emprisonnement. En y réfléchissant, il me parut peu probable que le gouvernement de Venise songeât encore à moi, et m’eût réclamé au bout de deux ans. D’un autre côté, quel pouvoit être le motif du