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jouois avec eux, j’éprouvois alternativement la bonne et la mauvaise fortune ; mais comme mon habileté étoit en général fort supérieure à celle de ceux avec qui je jouois, et que d’ailleurs l’état de ma bourse m’obligeoit à faire plus d’attention à mon jeu que n’en faisoient communément mes adversaires, je me retirois ordinairement avec du bénéfice. Je regardai cet argent comme un bienfait du ciel. Ma situation précaire m’avoit appris à être économe, et au bout de six mois, je me trouvai avoir cinquante louis devant moi. Le premier obstacle levé, je veux dire le défaut d’argent, je m’occupai alors des moyens de découvrir la retraite de votre mère, et de me venger de celui qui avoit détruit le bonheur de ma vie.

» Après avoir long-tems réfléchi sur ce projet, je finis par cette conclusion : — « La mort du comte de Cohenburg me rendra-t-elle le bonheur ? — Non.