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contre celui du pays que j’habitois, et je me fis appeller Montville, résolu de rester à Paris ; cette ville me parut être l’endroit du monde où il me seroit le plus facile d’échapper à l’observation.

» Je pris un logement dans une rue obscure de la Cité. Là, mon unique amusement fut de me rendre habituellement dans un café voisin, fréquenté par des jeunes gens qui, sans être d’une naissance distinguée, étoient cependant bien élevés, et jouissoient d’une fortune honnête.

» Tous les soirs ils se rassembloient en nombre plus ou moins grand, dans ce café, pour y jouer aux échecs. J’étois de la première force à ce jeu. Mon accent étranger me fit bientôt remarquer. On me proposa une partie. J’acceptai avec plaisir l’invitation. Ils jouoient très-petit jeu. Sans cela, quoique connoissant mes forces, je n’eusse pas osé m’exposer. Parmi ces jeunes gens, j’en rencontrai d’aussi forts que moi. Quand je