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je lui passai mon épée au travers du corps. Il tomba. Au même instant, nous entendîmes le bruit de plusieurs voix, et nous courûmes, moi à la maison du comte, et lui à celle de sa sœur, où il s’attendoit à trouver votre mère.

» Quels tourmens n’éprouvai-je pas pendant cette nuit cruelle, au moment où j’entrai dans l’appartement de votre mère ! Elle avoit été reportée de la maison de sa tante, à Venise, sans connoissance. Je me croyois indignement trahi, et cependant ses cris et ses reproches me déchiroient le cœur. — Elle m’avoua son amour pour le comte Frédéric ; mais au nom du ciel, elle jura qu’elle étoit innocente du crime dont son père et moi nous l’accusions. — Ses protestations ne me convainquirent pas ; et cependant je l’aimois à un tel point que je m’efforçai, par toutes les attentions possibles, et par l’assurance d’un pardon sincère et d’un dévouement sans bornes, de lui