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» Ces derniers mots me percèrent le cœur.

« Donnez-moi la preuve de vos soupçons, lui dis-je, et à l’instant je lui envoie un cartel. »

« Vous l’aurez cette preuve, soyez-en assuré. » — Après ces mots il me quitta.

» À quel état misérable cette cruelle révélation me réduisit ! Apprendre que j’étois un objet d’horreur pour la femme sur laquelle j’avois placé toutes mes espérances de bonheur, et qui, comme moi, étoit la victime de l’avarice et de l’orgueil de son père !

» Je résolus cependant de souffrir en silence, jusqu’à ce que la preuve promise m’ait été donnée. Tantôt je doutois de la vérité de l’assertion du comte Arieno, tantôt je craignois de la voir confirmer. Mais quelle que fût l’opinion que j’adoptasse, toujours j’envisageois avec mépris le vil auteur de mes doutes.