Page:Lathom - La Cloche de minuit v2.djvu/25

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ancienne gaîté ; mais une triste mélancolie, qu’il me fut impossible de dissiper, s’étoit emparée de son esprit.

» Six semaines après notre union, un jour que je témoignois à Arieno, comme je l’avois déjà fait souvent, combien le malheureux état de ma femme m’affligeoit, il m’avoua qu’il avoit des raisons de croire que sa fille me préféroit un indigne rival.

» Ce coup fut terrible ; il troubla mon bonheur et offensa mon orgueil. Tout le mystère de la conduite du comte Arieno me fut à l’instant dévoilé, et je ne vis plus qu’avec mépris le misérable qui avoit ainsi trafiqué de sa fille.

» Il me fit part alors de tout ce qui s’étoit passé avant mon mariage, entre votre mère et le comte Frédéric. Il se prodigua à lui-même des éloges pour la fermeté qu’il avoit montrée dans cette affaire. Ainsi il se vantoit devant moi, d’avoir, par sa lâche imposture, fait le