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» Maudits soient mille fois les pères, dont la sordide avarice fait ainsi le malheur de leurs enfans !

» Je ne voyois jamais le comte Arieno sans qu’il me pressât de hâter mon mariage, que, par égard pour la mémoire de ma tante, j’avois jugé à propos de différer. Bientôt, cependant, ses argumens, d’accord avec mes propre sentimens, l’emportèrent sur mes scrupules, et je fus uni à votre mère.

» Après la célébration de notre mariage, le comte Arieno insista pour que nous passions au moins deux mois dans sa maison. Je crus alors, comme il me le dit, qu’il ne pouvoit se faire à l’idée de se séparer de sa fille. Je vois aujourd’hui qu’il vouloit la retenir auprès de lui, afin de pouvoir plus facilement veiller sur sa conduite, que sa barbarie lui donnoit lieu de soupçonner.

» J’employai tous les moyens imaginables pour rendre à votre mère son