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bottier. C’est donc une fleur sans culture qui a pu croître et s’épanouir, tantôt colorée, tantôt odoriférante, sans avoir été caressée des rayons du soleil, comme il le dit lui-même, page 51 del’ouvrage :

Car you soun le trabailladou
D’aquelo tèrro ount qualquo flou
Sort del broutou sans souleillados.

Toutos nou soun pas musquetados.
Quand ne troubarets , per malhur,
De rudos al prèp de las fmos,
Le proubèrbi n’es pas mentur :
Nou y-a pas rosos sans espinos.

La plupart de nos poètes languedociens sont industriels avant tout ; ils deviennent troubadours par occasion et par intervalles ; à notre avis, ils n’en ont que plus de mérite.

Sans énumérer ici tous ceux qui possèdent une réputation bien acquise, il nous suffit de dire que Jasmin est coiffeur et Vestrepain bottier. L’un vous prend par la tête, et l’autre par les pieds. Ce sont les deux extrêmes qu’Apollon a plus ou moins favorisé. De l’un et de l’autre on peut dire :

Il est de ces esprits favorisés des cieux,
Qui sont tout par eux-même, et rien par leurs aïeux.

On pourrait ajouter, quant à Vestrepain, ce que