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distribution des prix décernés par la Société archéologique de Béziers, nos lecteurs ont dû observer que le nom de M. Vestrepain, bottier de notre ville, auteur de diverses poésies dans l’idiome languedocien, avait été honorablement mentionné. Parmi les pièces qu’il a présentées à la Société, nous avons lu avec un intérêt tout particulier l’épître adressée à Jasmin, le poète Agenais.

» Nous sommes heureux de pouvoir donner aujourd’hui l’ode intitulée Judith et Holopherno, dans laquelle se distingue un véritable talent poétique. »

En 1845, on lisait dans la Gazette du Languedoc :

« ( Toulouse fut de tout temps la ville sainte de la poésie ; jadis, à la voix d’Isaure, on voyait se presser dans ses murs les joyeuses phalanges des troubadours et des ménestrels ; plus tard, les fleurs d’or, de la fondatrice des jeux, ramenèrent les lettres du Gai-Savoir ; et de nos jours encore, malgré le scepticisme anti-poétique du siècle, le retour de chaque printemps est signalé par de nouveaux chants. Mais là n’est pas la plus grande gloire de Toulouse. Un nom seul la résume, c’est celui de Godolin, ce chantre populaire, qui s’appliqua à polir la langue du peuple, prévoyant bien sans doute que son héritage serait recueilli. Il l’a été, en effet, et ce sont les classes travailleuses qui s’en sont emparées, pour en faire l’instrument de leur émancipation morale, de cette émancipation d’autant plus admirable, que lentement suivie par l’austère patience, elle a Dieu pour soutien, et pour récompense l’avenir.

» Oui, les poètes populaires marchent avec le ciel. En pourrions-nous douter, quand, si près de nous, un noble poète-travailleur est là qui chante, enfant du peuple, les souffrances