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arides et pierreux. Transporté dans les jardins, il a donné naissance a de nombreuses variétés. Dans quelques localités, il est connu sous le nom vulgaire d’embresaille. Il peut croître dans tous les sols et à toutes les expositions ; néanmoins il préfère, comme nous venons de le dire, un terrain pierreux, et sec et une exposition chaude. On le multiplie de marcottes ou d’éclats de souche. Il sert à faire de bonnes haies, à cause tant de ses épines que de la disposition de ses racines à émettre de nouvelles pousses, et par suite à se fortifier tous les ans par la base. Pour les former, on plante, en automne, à la distance de om,15 et dans une tranchée d’environ om,25 de profondeur, des boutures prises sur le bois de l’année précédente ; au printemps suivant, on remplace par des plants enracinés les boutures qui ont manqué. La seconde année, on rabat la haie rez terre ; il se produit alors un grand nombre de jets qui garnissent i’intervalle des pieds, et on les arrête tous les deux ans, par une taille à om,15, jusqu’à ce que la haie soit parvenue à la hauteur de 1 mètre à lm,50 qu’on lui donne ordinairement. Les pieds qui viendraient à succomber sont remplacés par des marcottes, ou bien par la greffe en approche des rameaux voisins. Ces haies sont excellentes, pourvu qu’elles soient bien entretenues. On empfoie aussi avec avantage le groseillier épineux pour remplir les vides dans les haies d’aubépine. Le fruit de cette espèce a une certaine importance. V. groseille.

Le groseillier à grappes, souvent appelé groseillier rouge, bien qu’il y ait des variétés a fruits blancs, forme un buisson de l à 2 mètres de hauteur, portant des feuilles larges, pubescentes, a cinq lobes dentés, et des fleurs d’un jaune verdâtre, en grappes plus ou moins longues ; ses baies globuleuses varient du blanc au rouge Cette espèce est aussi originaire d’Europe, et l’on pense qu’elle était cultivée par les Gaulois. Elle croît dans les vallées des Alpes et du Jura, et on la retrouve jusqu’en Laponie. Le groseillier à grappes est fréquemment cultivé dans les jardins et dans les champs. Il est très-rustique, et croît dans tous les sols et à toute exposition ; il préfère néanmoins un terrain frais et consistant, et une exposition demiombragée, abritée contre les grands vents. Les climats tempérés sont ceux qui lui conviennent le mieux ; aussi, dans le Midi, n’en obtient-on de bons produits qu’en le plaçant à l’exposition du Nord. On le multiplie de marcottes, de boutures, de drageons et d’éclats. Le plus souvent on le taille en buisson, aussi évasé que possible, large sans être touffu ; quelquefois aussi en cordon horizontal.

Le groseillier des roches ressemble beaucoup au précédent ; originaire des montagnes d’Auvergne, il est cultivé dans le nord de la France. Son fruit, très-acerbe, non comestible, remplace cependant le raisin de Corinthe dans les plum-puddings. Le groseillier doré vient des États-Unis ; il est surtout cultivé comme arbrisseau d’ornement, pour ses fleurs d’un beau jaune d’or ; son fruit ; noirâtre, aromatique, est assez bon à manger, bien qu’il possède une certaine amertume. Enfin, nous rappellerons pour mémoire le groseillier noir, plus connu sous le nom de cassis.

GROS-GUILLAUME s. m. Vitic. Variété de vigne.

GROS-GUII.LAOME (Robert Guérin, dit), célèbre farceur français, associé de Gaultier-Garguille et de ïurlupin, né vers 1554, mort en 1634. Suivant une assertion contestée, il fut d’abord garçon boulanger, puis joua, avec deux autres comiques célèores, Gaultier-Garguille et Turlupin, des farces de leur invention sur un petit théâtre portatif, dans un jeu de paume, près de la porte Saint-Jacques. Ils jouaient depuis une heure jusqu’à deux, surtout pour les écoliers, et !e jeu recommençait le soir ; le prix du spectacle était de 2 sols 6 deniers par tête. Les comédiens de l’hôtel de Bourgogne s’étant plaints au cardinal de Richelieu que trois bateleurs entreprenaient sur leurs droits, le cardinal voulut juger de ce différend par lui-même. Les trois farceurs furent mandés au Palais-Royal, où ils jouèrent dans une alcôve. Gros-Guillaume, déguisé en femme, fondait en larmes pour apaiser son mari, qui, le sabre à la main, menaçait à chaque instant de lui couper la tête sans vouloir 1 écouter. Cette scène durait une heure entière ; Gros-Guillaume, tantôt à genoux, tantôt debout, débitait à Turlupin mille choses touchantes, et tentait tous les moyens de l’attendrir ; mais celui-ci redoublait ses menaces : « Vous êtes une masque, lui disait-il ; je n’ai point de compte à vous rendre, il faut que je vous tue. — Eh ! mon cher mari, disait enfin Gros-Guillaume aux abois, je vous en conjure par cette soupe aux choux que je vous fis manger hier, et que vous trouvâtes si bonne. » À ces mots, le mari se rend, et le sabre lui tombe des mains. « Ah I la carogne I s’écriet-il, elle m’a pris par mon faible 1 » etc. Ce spectacle lit rire aux éclats le cardinal, qui invita les comédiens de l’hôtel de Bourgogne à s’associer les trois bateleurs, afin- qu’à l’avenir on ne sortît plus toujours triste de leur théâtre. Chacun d’eux excitait le rire par un accoutrement et un jeu particuliers. Gros-Guillaume, d’une laideur extrême, d’un embonpoint extraordinaire, vêtu d’un sac de laine et cerclé de deux ceintures, ce qui lui

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donnait l’apparence d’un tonneau, le visage enfariné, jouait ordinairement le rôle d’un homme sentencieux et ne parlait que par aphorismes doctement grotesques, à la manière de Sancho. Un magistrat, dont il avait contrefait la grimace et L* tournure, le fit arrêter, et il mourut de peur dans sa prison. On raconte que lo pauvre farceur était atteint d’une maladie aiguë qui venait quelquefois l’attaquer si cruellement sur le théâtre qu’il en pleurait ; mais le plus souvent les spectateurs se méprenaient à cette douleur empreinte sur son visage, et, croyant qu’elle faisait partie de la farce, redoublaient leurs rires. Gros-Guillaume aimait le vin par-dessus tout et, pour jouer avec verve, il avait l’habitude de s’enivrera moitié avant de paraître sur la scène. Il vivait au milieu de gens grossiers, dont la société répondait seule à ses goûts, et ■ n’aima jamais qu’en bas lieu, » ainsi que nous l’apprend Sauvai. Gros-Guillaume joua quelquefois la comédie sous le nom de La Fleur.

GROS-GUILLERI s. m. Ornith. Nom vulgaire du moineau domestique mâle.

GROSIER (Jean-Baptiste-Gabriel-Alexandre^, jésuite, critique et historien français, né à Saint-Omer en 1743, mort en 1823. Il fit ses débuts comme critique dans le Mercure de France, passa ensuite à l’Année littéraire et, après la mort de Fréron, soutint avec talent la réputation de ce journal, qu’il continuait encore en 1800, avec Geoffroy (v. ce nom). Nommé sous-conservateur de la bibliothèque de l’Arsenal en 1810, il en devint conservateur titulaire (1817), puis administrateur sous la Restauration. L’abbé Grosier a travaillé

fendant quarante ans à la composition de Histoire générale de la Chine compilée à Pékin par le P. Mailla sur des documents originaux. Elle parut de 1777 à 1784 (12 vol. in-4o). C’est le premier ouvrage qui fit connaître à l’Europe les annales du Céleste-Empire. Grosier le compléta, en 1786, par une Description générale de la Chine, rédigée d’après les mémoires des missionnaires (in-4<>). On a encore de lui : Mémoires d’une société célèbre (les jésuites), considérée comme corps littéraire et académique, depuis le commencement de ce siècle (1792, 3 vol. in-8o). GROSIL s. m. (gro-zil). V. groisil.

GROSIO, bourg d’Italie, prov. et à 23 kilom. S.-E. de Sondrio, sur la rive gauche de l’Adda, qui y est traversée par un beau pont ; 2,450 hab. Tanneries, moulins ; commerce d’huile et de fleur de farine.

GROS-JEAN s. m. Homme du peuple, pauvre hère.

Quelque accident fait-il que je rentre en moi-même, Je suis Gros-Jean comme devant.

La Fontaine.

GROSLAY, village et comm. de France (Seine-et-Oise), cant. de Montmorency, arrond. et à 22 kilom. S.-E. de Pontoise ; 1,024 hab. Fabriques de dentelles, chocolat, sirops. Ce joli village est agréablement situé sur le flanc oriental des hauteurs de Montmorency ; ses alentours sont parsemés de riantes villas,

GROSLFY (Pierre-Jean), écrivain érudit et facétieux, associé de l’Académie des inscrip-I tions, né Troves en 1718, mort en 1785. H | fit ses études chez les oratoriens, dont il par-I tagea la haine contre les jésuites, fut pour’ tant l’amidu père Tournemine, exerça, dans sa ville natale, la profession d’avocat, et suivit le maréchal Maillebois en Italie, en qualité d’administrateur militaire (1745). Ses ouvrages, écrits dans un style négligé, mais souvent original, annoncent des connaissances étendues. On ne recherche aujourd’hui que les suivants, où il a donné un libre cours à sa verve singulière et bizarre : Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions, belles-lettres, beaux-arts, nouvellement établie à Troyesen Champagne (1744, in-12), recueil de dissertations facétieuses, au nombre desquelles : De l’usage de battre sa maîtresse ; Ephémérides troyennes (1757-1768, 12 vol. in-24, ou lSll, 2 vol. in-12). Son meilleur livre, dans le genre sérieux, est la Vie de Pierre Pithou.(1756, 2 vol. in-12).

GROS-MIAULARD s. m. (gro-miô-lar — de gros, et de miauler, à cause de son cri, qui ressemble à un miaulement). Ornith. Nom vulgaire du goéland à manteau gris. Il On dit

aussi GROS-MIAULAND. Il PI. GROS-MIAULARDS.

GROS-MONDAIN s. m. Ornith. Nom vulgaire d’une espèce de pigeon. Il PI. Gros-

; MONDAINS.

GROSMONT, bourg d’Angleterre, à C milles de Whitby, et à 247 milles de Londres. Il possède une vieille église et les ruines d’un château dans lequel Richard II fut enfermé comme prisonnier avant d’être transféré à Pontefrac. Les ruines consistent en deux tours, portant les noms de la reine Elisabeth et de Rosamonde.

GROS-MORNE, bourg de la Martinique, arrond. et à 22 kilom. de Fort-de-France ; 6,263 hab. Ecoles primaires de garçons et de filles.

GROS-MUSC s. m. Arboric. Poire d’hiver très-parfumée. Il PI. gros-muses.

1 GROSNE, petite rivière de France. Elle | prend st source au-dessus du village de Par-I don, canton de Beaujeu (Rhône), entre dans

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le départ, de Saône-et-Loire, baigne Saint-Léger, Cluny, Messengue, et se jette dans la Saône à Marnay, après un cours de 96 kilom., pendant lequel elle se grossit de la Grosne occidentale, de la Valouse, de la Guye et du" Grison.

GROS-NEZ s. m. Erpét. Nom vulgaire d’une espèce de couleuvre, il PI. gros-nez.

GROS-NOIR s. m. Techn. Seconde qualité d’ardoise plus petite que la première. Il PI.

GROS-NOIRS.

— Vitic. Variété de raisin noir, à gros grain,

GROS-ŒIL s. m. Ichthyol. Nom vulgaire d’un poisson du genre denté, il PI. gros-œil.

GROS-PINSON s. m. Ornith. Nom vulgaire du gros-bec ordinaire. Il PI. gros-pinsons.

GROS-RENÉ (Duparc, dit), acteur de la troupe de Molière. V. Duparc.

GROS-RENÉ, personnage typique du Dépit amoureux, une des créations les plus populaires de Molière. Gros-René est un valet insouciant, joyeux, aidant les amours de son maître et amoureux lui-même de Marinette. C’est le type du valet beau par leur. Il représente, avec une nuance de jovialité campagnarde, l’homme qui se croit philosophe, qui se dit préparé à toutes les tribulations, cuirassé contre l’amour, la jalousie, le chagrin, et qui, l’occasion venue, perd la tête comme les autres.

Une de ses plus jolies tirades est celle où il cherche à prémunir son maître contre les femmes et s embarrasse dans une comparaison trop touffue :

Par comparaison donc, mon maître, s’il voue plaît. Comme on voit que la mer, quand l’orage s’accroît, Vient a se courroucer, le vent souffle et ravage, Les flots contre les flots font un remû-ménage Horrible ; et le vaisseau, malgré le pautonier, Va tantât à la cave, et tantôt au grenier : Ainsi, quand une femme a sa tète fantasque, On voit une tempête en forme de bourrasque. Qui veut compétiter par de certains... propos ; [flots, Et lors un... certain vent, qui, par... de certains De... certaine façon, ainsi qu’un banc de sable... Quand... Les femmes enfin ne valent pas le diable.

Son costume consistait en une souquenille avec manteau court, un béret et des culottes bouffantes, le tout d’une étoffe rayée bleu et blanc. La tradition s’est longtemps conservée.

GROSS (Jean-Georges), écrivain suisse, né à Baie en 1514, mort dans cette ville en 1630. Il fut pasteur à Bàle, où il devint professeur de théologie en 1612. On lui doit, entre autres ouvrages : De christiana republica (Bâle, 1G12) ; De bellis christianorum (Bâle, 1614) ; Thealrum biblicum (1615-1618, 2 vol. in-4o) ; Theologiapopularis (Bâle, 1622). Citons aussi son ouvrage sur les tremblements de terre à Bâle : De terrx motibus a 600 rétro annis Basilex abortis (Bâle, 1614).

GROSS (Jean-Godefroi), publiciste allemand, né à Uhlfeld, principauté de Baireuth, en 1703, mort à Erlangen en 1768. Il se livra à l’enseignement à Halle, à Kloster-Bergen, à l’Académie des nobles d’Erlangen, et acquit de très-vastes connaissances en histoire, en statistique, en politique. En 1741, il abandonna la carrière du professorat pour fonder à Erlangen une Gazette qu’il publia jusqu’à sa mort et qui parut successivement sous cinq titres différents. Ce journal, écrit avec soin et avec goût, assaisonné de saillies, de bons mots et d’anecdotes, obtint en Allemagne et à l’étranger une telle vogue que Gross eut, au bout d’un certain temps, environ 18,000 abonnés. Appelé, en 1745, à Nuremberg par l’impératrice Marie-Thérèse pour y être son agent, il quitta bientôt cette ville, a la suite d’une discussion qu’il eut avec le sénat nurembergeois. Il revint alors à Erlangen. Par la suite, il reçut le titre de conseiller et d’historiographe du margraviat de Brandebourg (1752) et celui de conseiller aulique du roi de Prusse (1765). ■ Gross, dit Bernhard, possédait le secret d’attacher ses lecteurs en les amusant et comme sans effort, car il écrivait presque toujours sa gazette en jouant aux échecs. Redoutable à ses adversaires par son talent satirique, Gross tremblait au moindre danger, qui même n’existait que dans son imagination. Il dormait le jour et veillait la nuit, toujours armé jusqu’aux dents, craignant qu’on en voulut à sa vie. • Ses principaux écrits sont : Pensées sur l’établissement à peu de frais d’un séminaire politique (Nuremberg, 1739) ; Éléments de langue latine (Halle, 1747, in-8»), ouvrage qui eut beaucoup de succès ; Précis de l’histoii-e des savants modernes (1749-1750).

GROSS (David-Gabriel-Albert de), écrivain militaire allemand, né en 1756, mort à Weimar en 1809. Il prit du service en Hollande, où il devint lieutenant-colonel, puis habita Bruns’wiek, et devint ensuite chambellan du due de Weimar. Il prit part, en 1799, à l’expédition anglo-russe dans le Helder. Gross a laissé sur 1 art militaire des ouvrages estimés : Du service de l’officier en campagne (Gotha, 1803, in-8o) ; Manuel historico-militaire pour l’histoire des campagnes de 1792 jusqu’à 1808 (Amsterdam, 1808, in-8o). Il a composé, en français, un poème en quatre chants, le Premier navigateur (Weimar, 1803, in-S").

GROSSA (Giovanni deixa), historien corse,

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1551

né au village de la Grossa, près de Snrlène, en 1378, mort en 1464. Il termina son éducation à Naples, jpuis revint dans sa patrie, où il acquit bientôt une grande et légitime influence. En 1406, le gouverneur génois, André Lomellino, le nomma son chancelier, position difficile dans l’état de fermentation où se trouvait le pays, divisé en deux partis, le parti génois et le parti national. Grâce à son esprit conciliant, il fut accepté par les deux partis comme un intermédiaire, et rendit de grands services en empêchant des conflits imminents. Dans sa longue carrière politique, Giovanni délia Grossa servit tous les pouvoirs ; mais il le fit toujours sans bassesse, et l’intégrité de son caractère lui permit de servir de nouveaux maîtres sans encourir la haine ni "le blâme. C’est ainsi que, de 1412 à 1416, il conserva sa place de chancelier sous Vincentello d’Istria, le chef des mécontents, et que Branca Doria, vainqueur à son tour avec les Génois, le nomma grand justicier de l’Ile. Il eut à réprimer, à ce titre, les révoltes de Guglielmo de Tolavo et de Polo délia Rocca. Par la suite, Vincentello étant parvenu à chasser les Génois, della Grossa craignit, non sans raison, qu’il ne voulut venger la défaite de ses partisans, et se retira à Genus ; mais, dès 1419, il revint en Corse, fit la paix avec Vincentello, et, en 1426, s’attacha définitivement à sa fortune. Sa faveur dura peu. Vincentello ne sut profiter de sa victoire que pour se faire détester de ses sujets ; les conseils de délia Grossa lui déplurent et il le disgracia. Délia Grossa, retiré à Gênes, reparut en Corse, eu 1447, pour combattre le condottiere Mariano da Norcia, lancé sur l’Ile par le pape et appelé par les Caporali. Après la pacification de l’île, il fut nommé, par le gouverneur génois, lieutenant et commissaire extraordinaire dans les pays d’au delà des monts ; enfin, en 1457, il résigna ses fonctions et se retira dans son château délia Grossa, où il écrivit l’histoire des longues luttes auxquelles il avait pris part. Sa chronique fut recueillie par Pietro Filippini, qui y ajouta, pour l’espace intermédiaire entre celui où il écrivait lui-même et celui où délia Rossa cessa d’écrire, les chroniques de Monteggiani et celles de Marc’ Antonio Ceccaldi, et les fit paraître sous ce titre : La istoria di

Corsica tutta divisa in tredici libri, de

quali primi noue ebbero principio da Giovanni délia Grossa, proseguendo ancora a quello Pier-Antonio Monteggiani, e doppo MarcAntonio Ceccaldi, e furuno raccolti ed ampliati dal Anton’ Pietro Filippini (1594, in-4o). Comme tous les chroniqueurs, Giovanni délia Grossa ne mérite qu’une faible confiance pour l’époque qui a précédé les événements auxquels il prit une part si active. Écrite avec élégance et impartialité, la dernière partie de sa chronique est fort intéressante à consulter pour 1 histoire de la Corse pendant un demi-siècle.

GROS-SAIGNE s. m. Agric. Nom donné au gros seigle et à une variété de froment dite

aussi BLÉ BAR*BU. Il PI. GROS-SAIGNES.

GROSSANE adj. f. (gro-sa-ne — rad gros). Arboric. Se dit d^une grosse variété d’olive : Olive GROSSANK.

GROSS-ASPEHN. V. ASPERN (GROSS-).

GROSS-AUPA, bourg des États autrichiens (Bohème), cercle et à 54 kilom. N.-O. de Koonigsgraetz, au milieu d’un district montagneux et dans la profonde vallée de son nom ; 2,800 hab. Carrière de pierre calcaire ; mines de cuivre et d’arsenic.

GROSS-BEEREN. V. Beeren (Gkoss-).

GROSSE s. f. (grô-se — rad. gros). Calligr. Écriture en gros caractères, a l’usage des commençants : Un modèle de grosse.

— Procéd. Expédition d’une obligation, d’un contrat, d’un jugement, d’un arrêt, délivrée en forme exécutoire par un notaire ou un greffier, -et ordinairement écrite en plus gros caractères que la minute : Première grosse. Seconde grosse. Délivrer une grosse.

il Copie de procès-verbal, il Original d’une requête.

— Comm. Douze douzaines de certaines marchandises : Grosse de boutons. Grosse de plumes, il Dans les fabriques de pipes de terra, la grosse est de quinze douzaines au lieu de douze, à cause de la casse.

— Encycl. Comm. On donne le nom de grosse, dans plusieurs commerces, à une quantité fixe, typique, qui sert d’unité au commerce de gros, c’est-à-dire à celui qui ne vend point au détail et ne s’adresse qu’aux marchands et commissionnaires. La quantité qu’on désigne par ce mot représente presque toujours douze douzaines ; la demi-^ross« est naturellement de six douzaines ; mais le commerce de demi-gros ne vend point par demigrosse seulement, il détaille par douzaine. C’est ainsi que sont comptés la plupart des produits de la quincaillerie, de la passementerie, de la mercerie et d un assez grand nombre d’industries, tels que boutons, glands, lames d’outils, charnières, pitons, vis, etc. Les paquets sont, en fabrique, faits par douzaine de pièces ; puis, ces paquets sont réunis par douze en un autre, qui forme la grosse, et qu’on livre au commerce ficelé et enferme dans des boîtes, cartons ou toutes autres enveloppes. Pour certaines marchandises, la

 ? rosse n’est que de 120 pièces seulement au ieu de 144 ; pour certaines autres, pour les-