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rie. On a sous son nom dix-sept homélies (trad. fen français avec la Vie de saint Eloi composée par suint Ouen, son contemporain et son ami, Paris, 1693) dont l’authenticité n’est pas bien établie. On a des extraits plus certains de ses prédications, conservés dans sa Vie par saint Ouen. On y trouve de curieuses notions sur les restes des croyances druidiques et païennes qui régnaient encore dans la Gaule chrétienne du vue siècle. Le pasteur défen’l dans ses instructions de fêter le jeudi en l’honneur de. Jupiter ; d’invoquer Plnton, Neptune, Diiine. Hercule et Minerve ; d’honorer, par un culte et par des luminaires, les arbres, les rochers, les fontaines et les carrefours ; d’attacher des talismans au cou des enfants, des femmes et même des animaux ; de crier pendant les éclipses ; d’appeler le soleil et la lune seigneurs et de jurer par eux ; de consulter les devins et les sorciers ; d’observer comme présages les éternuments, le vol et le chant des oiseaux, les jours heureux ou malheureux, etc. On constate avec surprise combien la raison de cet artisan était plus avancée que celle de son siècle.,

La se1 le lettre authentique d’Eloi est adressée a son ami Didier, évêque de Gahors ; il y prend le titre, adopté depuis par les pnpes, de serviteur des serviteurs de Dieu. L’Église célèbre la fête de saint Eloi le lor décembre.

— Iconogr. Un tableau de l’école italienne du xive siècle, qui appartient au musée Napoléon III, représente un trait que l’on croit tiré de la légende de saint Eloi : le grand patron des orfèvres, forgerons, maréchaux-ferrants et autres ouvriers travaillantes métaux, est représenté ferrant la jambe coupée d’un cheval. L’Académie des beaux-arts de Florence possède un tableau où l’on voit Saint Eloi montrant un coffret d’argent à saint Louis ; cet ouvrage est de la main de Jaropo Chimenti da Empoli. Une gravure de J. Grandhomme le vieux représente Saint Eloi et le roi Dagobert. Rubans a peint une figure de saint Eloi sur le revers de son célèbre tableau de Y Élévation en croix. On en voit une antre, peinte par Flandrin dans la partie de la frise de l’église Saint-Vincent-de-Paul (à Paris), où est représenté le chœur des pontifes et des évêques. Citons encore une gravure de Ch. Eisen : Saint Eloi préchant. I

Élnl (église Saint-). Vers l’an 630, le roi Da- i gobevt donna à son argentier Eloi une maison située au centre de la ville de Paris, vis-à-vis de l’emplacement actuel du Palais-de-Justice. Saint Eloi y établit, sous l’invocation de saint Marcel, un monastère, où il plaça une communauté de filles dont il donna la direction à sainte Aure. La réputation de ces vierges s’étendit si rapidement, que, quelques années après sa fondation, le nombre des religieuses dépassait trois cents. Bientôt il fallut étendre et agrandir les bâtiments ; Dogobert donna les terrains nécessaires, et c’est ainsi que se forma l’enceinte qui prit le nom de Ceinture Saint-Eloi, et qui, plus tard, était circonscrite par les rues de la Barillerie, de la Calandre, aux Fèves et de la Vieille-Draperie. Au lxe siècle, ce monastère, qui portait le nom de Saint-Martial, prit celui de Saint-Eloi. Les religieuses qui le peuplaient ne surent pas garder intact le renom de chasteté et de sainteté que leur avaient légué les compagnes de sainte Aure. Le scandale de leurs mœurs relâchées attira plusieurs fois sur elles les censures ecclésiastiques. Enfin, en 1107, l’évêque de Paris Galon les expulsa de leur monastère, les répartit dans plusieurs couvents et les remplaça par des moines de Saint-Maur-des-Fossés.

Si l’on en croit quelques historiens, parmi lesquels nous citerons M. Michelet. le monastère de Saint-Martial ou de Samt-Elni, qu’on appela quelquefois aussi monastère de Sainte-Aure, du nom de sa première abbesse, était double, c’est-à-dire qu’il comprenait une communauté de religieuses et une communauté d’hommes. On pourrait attribuer à ce rapprochement des deux sexes les dérèglements qui s’introduisirent dans le couvent.

Vers le milieu du xiie siècle, on abattit une partie du monastère qui tombait en ruine, et a la même époque l’église de. Saint-Eloi subit un démembrement : elle fut divisée en deux par un passage public qui prit le nom de rue Saint-Eloi ; le chœur reçut le titre de Saint-Martial, ancien nom du mona-tère, et une nouvelle église Saint-Eloi s’éleva sur les débris de la nef. En 1134, les religieux de Saint-Matir établirent à Saint-Eloi un prieuré, qui, en 1530. fu1 réuni à l’évêehe de Paris, en même temps que l’abbaye ineie.

En l’année 1629. Jean-François de Gondi, premier archevêque de Paris, don a aux barnnbites l’église Saint-Eloi, a charge de la recottstru re, quelques anciens bâtiments du prieuré, et une cour dont ils tirent leur cloître.

Les barnabites furent obligés d’exhausser le pavé de l’église, de 7 à 8 pieds plus bas que le sol environnant ; la façade de l’église réédifiée fut terminée en 1704. Les barnabites ayant été supprimés en 1792, on établit dans leur église un atelier de fondeurs. En 1SH, on y plaça les archives de la comptabilité générale iln royaume. Depuis, elle a été complètement démolie st il n’en reste aucun vestige.

L’église de Sa.tnt-Kloi possédait les restes de sainte Aure et un grand nombre d’autres reliques, dont Malingre donne «•<* curieuse

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énumération : «Outre lâchasse de sainte Aure, dit cet auteur, il y a son chef d’argent doré, une crosse d’ivoire et un livre des évangiles, que l’on tenoit avoir servi à ladite sainte, comme aussi un bras et une petite tète d’argent, dans laquelle sont renfermés des ossements de saint Eloi ; de plus, un autre reliquaire rempli des pincettes du même saint, par l’attouchement desquelles les femmes en leur travail reçoivent du soulagement. Il y a encore une caisse de bots, couverte honnêtement, en laquelle se trouve une chemise doublée d’un cilice, que l’on dit avoir servi a. sainte Aure ; une couverture de lit piquée et tachée de sang, que l’on croit être de saint Eloi, qui était sujet à saigner du nez ; un soulier du même saint. Et pour faite voir que ces choses ne doivent point être négligées, il n’y a pas longtemps qu’une certaine personne, cogneue de tout le voisinage, esmeuede curiosité ou autrement, trouva le moyen de dérober ledit soulier, et l’emporta chez soi ; mais, devenant comme enragée, ebe fust contrainte de le remettre es mains du sacristain, auquel elle confessa le fait ci-dessus. Bref, dans la même caisse, on voit plusieurs reliques, dont quelques billets sont d’écorce d’arbre, et dessus escrits en lettres incogneues.»

Éloi (hôpital et chapelle de Saint-). En ■ 1399, les orfèvres de Paris fondèrent, dans la rue des Orfèvres, un hôpital pour servir d’asile aux pauvres de leur corporation et le placèrent sous la protection de saint Eloi, leur patron. La chapelle fut reconstruite en 1566, par l’architecte Philibert Delorme ; Germain Pilon y sculpta plusieurs figures très-estimées, entre autres les statues de Moïse, d’Anron et des apôtres. Cette chapelle et les bâtiments de l’hôpital ont été convertis en habitations particulières, qui conservent encore quelques traces de la décoration extérieure de rétablissement hospitalier.

ÉLOIGNÉ, ÉE (é-loi-gné ; gn mil.) part, passé du v. Eloigner. Ecarté, emmené, qui est allé ou u été porté dans un lieu distant : Un enfant éloigné de ses parents. Un homme éloigné de son pays. Des importuns éloignés avec adresse. Qest lorsque nous sommes éloignés, de notre pays nue nous sentons surtout l’instinct qui nous y attache. (Chateaub.)

Ne croyez point pourtant qu’éloigné de l’Asie

J’en laisse les Romains tranquilles possesseurs.

Racine.

Depuis plus de six mois, éloigné Se mon père,

J’igoore le destin d’une tête si chère.

Racine.

Il Qui se trouve au loin, dans un pays ou un lieu distant : Cette ville est fort éloignée. Un livre devient encore plus rare lorsqu’il parait dans un pays éloigné. (Barthél.) Dans les premiers temps de la colonie, tes nègres se re~ tiraient dans les bois, et de (d i/s faisaient des incursions fréquentes dans tes habitations éloignées. (Parny.) La distance jette un prestige sur les choses éloignées. (Lamart.) n Séparé, écarté, placé, situé à une certaine distance ; I Ce hameau n’est pus éloigné de la ville. Ces j supports sont trop éloignés. En Afrique, les hautes montagnes de la Lune et du Monomotapa, le grand et le petit Atlas sont sous l’équateur ou nen sont pas éloignés, (Buff.) Autant que le ciel est éloigné de la terre, autant le véritable esprit d’égalité l’est-il de l’égalité extrême. (Montesq.) il g a des étoiles si éloignées de la terre, que leur lumière n’est *pas encore parvenue jusqu’à nous. (Chateaub.)

— Par ext. Ecarté, empêché, conjuré : Un péril éloigné par de sages précautions.

— Par anal. Reculé dans le temps, distant du présent par un long temps passé ou à venir : Temps déjà éloigné. Avenir encore éloigné. Il Qui se rapporte a, une époque passée depuis longtemps ou encore longue h venir : Des souvenirs éloignés. Un espoir éloigné. Des prévisions éloignées. Des événements éloignés. Il n’y a point d’avantages trop éloignés à qui s’y prépare par la patience. (La Bruy.)

Il Qui est à une certaine distance d’une certaine époque : Si les bonnes gens vivent encore, ils ne sauraient être fort éloignés du dernier montent de leur course. (La Fontaine.)

— Qui ne tient à une famille que par de nombreux intermédiaires : Un parent pauvre est toujours un parent éloigné. (A. d’Houdetot.)

— Fig. Tenu à l’écart, frustré, privé, sevré ; Un enfant éloigné des caresses de ses parents. Claude, frère de Oermanicus, avait été retenu jusqu’alors éloigné de tout emploi, pour raison de son inaptitude. (Anquetil.) Il À qui il manque beaucoup pour se trouver dans certaines conditions ou dans certains sentiments : Je suis bien éloigné de lui ressembler. Je ne suis pas éloigné de croire qu’il a raison. Le bienfaiteur est quelquefois aussi éloigné de la bienfaisance que le prodigue de la générosité. (Diiclos.) Les philosophes économistes étaient éloignés de ta connaissance des hommes et des choses. (La Harpe.)

Oh ! seigneur ! qu’éloigné du malheur qui m’opprima Votre cœur aisément se montre magnanime !

Racine.

H Qui n’est point du tout décidé t Je suis fort éloigné de consentir. Je ne, suis pas éloigné d’accepter vos offres. Il Différent : Itécit bien éloignes de la vérité. Cela est bien éloigné de ma pensée. Au premier coup d’ail, la société chinoise parait bien moins éloignée de la so-

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ciété européenne que la société indienne. (Renan.) Il Qui n’est point immédiat ; indirect, détourné : Causes éloignées. Les Hébreux, comme les peuples primitifs, nommaient crament ce que nous enveloppons de circonlocutions éloignées. (Frayssinous.)

— Loc. fitm. Être éloignés de compte, Être fort loin de se trouver d accord : Il est mon débiteur, et il m ? demande de l’argent ; nous

SOMMES BIEN ÉLOIGNÉS DE COMPTE. On ditpluS ordinairement être loin de compte. Il Être éloigné de son compte, Se tromper dans ses prévisions, dans ses calculs.

— Loc. conjonct. Bien éloigné que, Se disait autrefois pour Loin que : Bien éloigné QUE j’aie augmenté ses gages, je l’ai’congédié.

— Ichthyol. Se dit des écailles qui sont éparses à la surface du corps et ne se touchent pas.

— Bot. Feuilles éloignées, Feuilles plus distantes entre elles que celles de la plupart des végétaux.

— Antonymes. Avoisinant, contigu, pror chain, proche, rapproché, voisin et cireonvoi* sin.

ÉLOIGNEMBNT s. m. (é-loi-gne-man ; gn mil. — rad. éloigner). Action d’éloigner, de mener, de porter loin ; situation de ce uui est éloigné, tenu loin : £’éloigniîmisNt des suspects, des importuns. Souffrir de /’éloignement d’un ami. L’éloignement. joint à tout ce qui a’-compaane le nôtre, est une chose affreuse. (M™e de Sév.) Le véritable ÉLOIgnement, c’est Voubli de l’âme ; cela ressemble à la mort, et cela est pis, parce que Cela est senti longtemps. (M11* Lespinasse.)

Je prévois la rigueur d’un long éloignement.

Racine.

Il Distance, intervalle entre deux choses éloignées : £’éloignemknt de deux villes. Je le vois rarement, vu /’éloignement de nos demeures, ^’éloignement dénature la forme des objets. Le chagrin est comme /’éloignement, il fait juger l’ensemble des objets. (M«"> de Duras.) Il Lointain, lieu éloigné : On y voit des châteaux, des prair-’s, la rivière qui serpente, et Paris dans /’éloignement. (Acad.)

— Par anal. Intervalle de temps : L’antiuité est un objet panicuiier : /’éloignement a grossit. (Ri-ault.) L’espérance et le souvenir ont le même charme et le même prestige.'

C’est /’ÉLOIGNEMENT. (A. KalT.) Que l’esprit et le cœur sont frappés faiblement D’un malheur qui n’est vu que dans V éloignement ! La Chaussée.

— Par ext. État de ceux qui se tiennent ou que l’on tient à l’écart : Être dans /’éloignement des affaires. Vivre dans /’éloignement du monde.

— Fig. Action d’éviter ou d’écarter ; Éloignement des occasions du péché, de la mauvaise compagnie. Il Oubli, négligence : Vivre dans /’éloignement de Dieu, de ses devoirs. Il Antipathie, aversion, répugnance : Ce qui donne le plus i/’éloignement pour les dévots de profession, c’est cette âpreté de mœurs qui les rend insensibles à l’humanité. (J.-J. Rouss.) Tous tes hommes trouvés dans les bois ont montré de /’éloignement pour les femmes, et réciproquement. (De Bonald.) Les femmes honnêtes ont de /’éloignement pour la véhémence et l’imprévu. (H. Beyle.) I ! Différence : Il y a entre la jalousie et l émulation le même éloignement qu’entre le vice et la vertu. (La Bruy.)

En éloignement, Dans le lointain : Voir des montagnes en éloignement. Il En perspective, dans l’avenir : Voire de grands biens EN éloignement. il D’une façon confuse, indistincte, comme les objets qu’on voit dans le lointain : L’imagination fait votr comme EN éloignement les agitations du monde. (Fléch.) Le monde, vu de près, ne se soutient pas contre lui-même ; mais, en éloignement, il en impose. (Mass.) Il Cette locution a vieilli ; en perspective, qui l’a remplacée dans certains cas, est une expression dépourvue de simplicité. Syn. Éloignement, dUtauee. V. DISTANCE.

— Antonymes. Contiguïté, juxtaposition, proximité, rapprochement, voisinage.

ÉLOIGNER v. a. ou tr. (é-loi-gné ; gn mil. du pref. è, et de loin). Placer, mettre,

porter, faire aller loin : Eloigner quelqu’un de son pays, de sa famille, de ses amis, éloigner un enfant du feu. Eloigner une lumière trop vive. Eloigner une boute du but.

J’ai revu l’ennemi que i’avais éloigné, Ma blessure trop vive aussitôt a saigné.

Racine.

y Tenir loin, empêcher d’approcher : La nature n’emploie d’affreux contrastes que, pour éloigner l’homme de quelque site périlleux. (B. de St-P.) On dit toujours que l on n’aime pas les flatteurs, mais on ne les éloigne jamais. (Goddet.) Qu’une haie, opposant ses remparts hérissés, Eloigne les troupeaux par ses traits repoussés.

Ross ET.

— Faire paraître lointain, augmenter la distance apparente de : Les verres concaves

ÉLOIGNENT les objets.

— S’employait autrefois dans le sens de S’écarter de :

Les vaisseaux en bon ordre ont éloigné la ville.

Corneille.

’élom

Nous regagnâmes nos galères,

Puis, poussé» par des vents prospères, Eloignâmes, bien ébahis.

Cet abominable pays.

SCAR&ON.

Ce sens était aussi juste que hardi ; car on peut rendre un objet éloigné, et partant 'êloigner, soit en l’écartant lui-même, soit en s’écartant de lui. Il est bon de remarquer, du reste, qu’on a conservé au mot approcher un sens tout à fait analogue.

— Par anal. Transporter à un temps dis-tant d’un autre temps : Chaque jour nous éloigne de cette époque fortunée. (Acad.)

-r- Fig. Tenir à l’écart ; empêcher d’user on d’agir : Eloigner quelqu’un des affaires, du monde, de la société. Tout gouvernement est fort de la masse des intététs qu’il réunit à lui, et faible de tous les intérêts que les partis Éloignent de lui. (Fiévée.) Le travail éloigne les huissiers. (L. Chapelle.) Il Inspirer de la répugnance, de l’aversion : Un peu de philosophie éloigne de la religion, beaucoup y ramène. (Bacon.) Un langage intéressé éloigne sans retour un cœur élevé. (La Rnchef.-Doud.) La faiblesse qui ramène à l’ordre vaut mieux que la force qui en éloigne. (J. Joubert.) n Rejeter, repousser : C’est presque refuser un bienfait du ciel çu’éloignkr l’occasion de rendre un service essentiel. (Mm0 de StaBl.) Une femme maussade, fût-elle lu plus vertueuse des femmes, éloigne d’elle son mari. (Thêry.) Il Retrancher, supprimer : Éloignez le phare, le port devient recueil. (V. Hugo.)

— Absol. : Quand on se trouve bien oppressé de méchante compagnie, il n’y a qu’à faire venir sa lunette et la tourner du côté qui éloigne. (Mme de Sév.) La sagesse qui fait rougir éloigne ; celle qui fait sourire rapproche. (De Ségur.)

S’éloigner v. pr. Être, devenir éloigné : L’olivier ne s’éloigne pas de la Méditerranée de plus de quinze ou vingt lieues. (A. Maury.)

— Aller loin, se retirer, s’écarter : S’éloigner de sa patrie. S’éloigner en murmurant.

La boussole est muette, et l’aiguille infidèle S’éloigne en tournoyant du pôle qui l’appelle.

Millevotb.

Le bruit est pour le fat, la plainte pour le sot, L’honnête homme trompé s’éloigne et ne dit mot.

L* Noue.

Notre lièvre n’avait que quatre pas a faire. J’en tends de ceux qu’il fait lorsque, près d être atteint. Il s’éloigne des chiens, les renvoie aux cahiiidea Et leur fait arpenter les landes.

La Fontaine.

I ! Devenir moins saisissable, moins présent : Nous tendons tous à quelque chose, Et le but l’éloigné toujours !

Barejllot.

— Par anal. S’écouler, devenir reculé, en parlant du temps : Plus le temps où il vivait s’éloigne de nous, plus il grandit. (i :-.i(.) La paix s’éloigne, les bonnes intentions des alliés se ralentissent. (Fléch.) Il Se trouver à une époque de plus en plus distante d’une autre époque : Une demoiselle qui avait trente ans passés faisait la renchérie, et se plaignait d’approcher trente ans : • Consoles-vous, mademoiselle, lui dit quelqu’un ; vous vous en éloignez tous les jours. » À mesure que je m’éloigne de la jeunesse, je me trouve plus d’égards, je dirai presque de respect, pour les passions. (De Tocqueville.)

— Fig. S’écarter, se séparer, se retirer, différer, être loin de la conformité : S’éloigner du devoir. S’éloigner d’une secte. S’éloigner de la vérité. S’éloigner des occasions de péché. Il ne s’ëloignk pas beaucoup de vos vues. Quiconque s’éloigne de la règle et de la sagesse s’Éloigne du seul bonheur où l’homme puisse aspirer sur la terre. (Maïs.) La France est le cœur de l’Europe ; à mesure qu’on s’en éloigne, la vie sociale diminue. (Chateaub.) Toute affectation est ridicule, même celle par laquelle on prétend s’éloigner de l’affectation. (MmB Brisson.) Les papes ont étendu une main pesante sur les peuples, et les peuples se sont éloignés d’eux. (Bîgtmn.) L’opinion s’éloigne de tout pouvoir qui la tourmente. (De Rouilly.) Souvent l’humanité, en paraissant s’éloigner de son but, ne fait que s’en rapprocher. (Renan.) Le chaldéen et le syriaque ne s’éloignent pas plus l’un de l’autre que le dorien de Véolien. (Renan.)

Soupçons de choses nmères,

Eloignes-oous de nos cœurs !

Malherbe.

Peint. Fuir, paraître dans le lointain,

en parlant des objets figurés dans un tableau : Figures qui s’éloignent bien. Syn. Éloigner, détourner, écarter. V.

détourner.

— Antonymes. Juxtaposer, rapprocher, serrer et presser.

ÉLOÏM s. m. Autre orthographe du mot

ÉLOHJM.

ÉLOISE s. f. (é-loi-ze — du lat. eluceo, je luis). Eclair : Cet instant, qui n’est qu’une éloisb dans le cours d’une nuit éternelle... (Montaigne.) || Vieux mot.

ÉLOMYIE s. f. (é-lo-mi-i — du gr. elos, marais ; muia, mouche). Entom. Genre d’insecte diptères, de la tribu des mouches, comprenant sept ou huit espèces, qui habitent l'Europe et qui vivent en troupes sur les