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DUMA
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le Précis de l’art de la teinture, publiés vers 1841 par M. Dumas, ne sont pas autre chose que des tirages à part de certaines portions du grand traité.

Le cours de philosophie chimique que M. Dumas fit au Collège de France a été recueilli et publié par M. Bineau, en 1837, sous le titre de : Leçons de philosophie chimique professées au Collège de France (in-8°). Les deux tiers du livre sont consacrés à une histoire de la chimie et le reste à l’exposé des généralités relatives aux proportions chimiques et aux lois des combinaisons. Les belles recherches communes à M. Dumas et à M. Boussingault sur les phénomènes chimiques de l’organisme et les conditions alimentaires, digestives etc., des êtres vivants donnèrent lieu à un livre très-recherché aujourd’hui, et intitulé : Statique chimique des êtres organisés (1841, in-8o). Depuis cette époque M. Dumas n’a rien produit, au grand détriment de la science, qui aurait dû lui devoir encore d’immenses progrès. Il s’est arrêté dans la force de l’âge et du talent.

DUMAS (Ernest-Charles-Jean-Baptiste), administrateur et homme politique français, fils du célèbre chimiste, né à Paris en 1827. Lorsqu’il eut achevé ses études classiques, il s’adonna aux sciences, se fit admettre, en 1847, à l’École des mines, puis devint successivement essayeur du commerce (1848), secrétaire particulier du ministre du commerce (1850), secrétaire du conseil de perfectionnement du haras de Saint-Cloud (1850), secrétaire des Annales agronomiques (1851), directeur de la Monnaie de Rouen (1852), de la Monnaie de Bordeaux (1860), essayeur au bureau de la garantie de Paris en 1868. Cette même année, la troisième circonscription du Gard ayant perdu son député, M. Ernest Dumas, appuyé par l’administration, se présenta comme candidat au Corps législatif et fut élu par environ 13,000 voix Sur 22,000 votants. Il a été réélu lors des élections générales de 1869, a voté constamment avec la majorité, n’a pris part a aucune discussion et est resté parmi les membres les plus obscurs de la Chambre. Il est chevalier de la Légion d’honneur depuis 1858 et décoré de plusieurs ordres étrangers. On doit à M. Ernest Dumas quelques écrits : Lois et règlements relatifs au drainage en Angleterre (1854) ; Essai sur la fabrication des monnaies (Rouen, 1856, in-8o) ; Note sur l’émission en France des monnaies décimales de bronze (1868, in-8o).

DUMAS (Adolphe), poëte français, né à Bompas (Vaucluse) en 1806, mort en 1861. Il se mêla activement au mouvement littéraire de 1830 et chanta la révolution de Juillet dans un dithyrambe ayant pour titre les Parisiennes. En 1835, il publia la Cité des hommes, poème de quinze mille vers où sont entassées toutes les questions modernes, effroyable tohu-bohu d’utopies et de rêves qui révèle un écrivain, un penseur, un poëte, mais qui était condamné d’avance a ne trouver ni un éditeur ni un lecteur. Un frère d’Adolphe Dumas paya les frais d’impression de cette lourde épopée, qui s’éteignit dans le silence. Vaincu sur ce terrain, l’auteur songea naturellement au théâtre ; il écrivit un drame philosophique en vers, la Fin de la comédie ou la Mort de Faust et de Don Juan, qu’il présenta, en 1836, au comité de lecture du Théâtre-Français. Cette pièce fut reçue, mais la censure en défendit la représentation. Un autre drame en vers, le Camp des croisés, joué à l’Odéon le 3 février 1838, ne réussit pas, malgré les efforts de Mme Dorval, de Geoffroy et de Beauvallet. Cette œuvre consciencieuse, mais embrouillée et confuse, écrite en un style symbolique chargé en couleurs, lyrique sans mesure et dénuée de toute habileté matérielle, ce drame humanitaire et panthéistique, dépassant la science historique d’ailleurs si souvent nulle du public des théâtres, tomba sous les sifflets, en dépit des excellents morceaux qui y étaient enchâssés. C’est à la représentation du Camp des croisés que se déchaîna, pour la première fois, l’orage contre lequel devaient toujours lutter en "vain les vers extatiques et passionnés d’Adolphe Dumas. Mademoiselle de La Vallière. autre drame plein de science et d’érudition, joué à la Porte-Saint-Martin le 15 mai 1842, par Frédérick Lemaître, et où l’auteur continue à mettre en scène des abstractions et de généreuses idées, ne fut pas écouté. Adolphe Dumas soutenait alors, avec les directeurs de spectacles, avec les comités de lecture et avec le public, ce duel qui dura quinze, ans et qui ne lassa jamais sa constance, ses convictions, sa foi poétique. Rebuté par ces comédiens indifférents de la rue de Richelieu, qui se vengeaient de sa patience par des boules noires, il en appelait devant Dieu, devant son époque, devant la postérité, devant ses pairs. Ses pairs le soutinrent plus d’une fois. Alexandre Dumas, après un échange de lettres fraternelles avec le poète bercé par mille chimères, déchiré par mille chutes, jouait à son Théâtre-Historique l’École des familles, comédie en cinq actes, en vers raisonneurs mais bien frappés, qui obtint du succès (1847). Adolphe Dumas disparut du théâtre, à cette époque, ou du moins on ne l’y revit plus qu’une fois avec le Secret du monde, un drame accepté ou arrangé parla Comédie-Française, triste, diffus ? obscur. « Après tant d’années données à l’étude de la philosophie historique et dépensées à l’affreux duel du théâtre, a dit M. Théodore de Banville dans la Presse du 9 juin 1863, il restera d’Ad. Dumas un petit livre de poésie pureet de fragments lyriques : Provence !…, Oui, Provence vivra ; il y a là le souffle, une joie ineffable, le sentiment d’une race forte et belle, un grand cri mélodieux !... Ad. Dumas laisse encore autre chose, l’exemple du courage et de la patience héroïque, obstinée ; il n’a jamais pactisé et demandé un sou au métier. À présent que ses bravoures sont même effacées du souvenir, il semble avoir agi comme un homme des temps fabuleux...» Quelques lignes plus haut, le même écrivain avait dit avec beaucoup de justesse : « Cet homme, qui vient de mourir découragé, blessé, frappé au cœur, fut un poëte. Toujours fourvoyé, toujours vaincu, mais toujours revenant à la charge, toujours prêt pour des luttes nouvelles, il eut presque tout du génie ; l’invention, la fécondité, la volonté âpre, fougueuse et patiente, le don de communiquer des visions la vie réelle, la force, la calme douceur, la rage impérieuse, l’amour effréné du beau, tout enfin, excepté cette qualité essentiellement française, la clarté, la simplicité du dessin, la sobriété voulue qui subordonne l’inspiration à des règles fixes, et, comme le vase transparent où le vin est enfermé, donne une forme précise à ce qui, par son essence, ne peut pas avoir de forme. » Le recueil de vers, Provence ! est de 1810 (Paris, in-8o.) On a encore d’Adolphe Dumas les Philosophes baptises, études (1845) ; Deux hommes, comédie en cinq actes (1849) ; le Chant des travailleurs, cantate ; plusieurs nouvelles, entre autres, Saur Thérèse (1853) ; la Guerre d’Orient (1858). Il a signé, avec M. Alexandre Dumas, Temple et hospice du mont Carmel (1844, in-8o), récit de voyages.

DUMAS (Michel), peintre français, né à Lyon en 1814. Il n’avait guère plus de quatorze ans qu’il jouissait déjà, à l’école de dessin de Lyon, parmi ses professeurs et ses condisciples, de cette notoriété de l’élève intelligent et laborieux, candidat perpétuel ou prix d’excellence. Il en était de même de l’aîné des Flandrin, son ami. Excités par ces premiers succès, les deux jeunes gens eurent l’idée de venir à Paris compléter leurs études. Paul Flandrin fut aussi du voyage. On les avait recommandés tous les trois à M. Ingres, qui les accueillit fort bien ; mais M.Dumas, doué d’un caractère plus orgueilleux que ses deux camarades, manquait essentiellement de souplesse et d’humilité. Tout en admirant loyalement son illustre maître, il ne savait pas se prosterner devant lui, comme l’Indien fanatique devant Wichnou. Avec moins de réserve, une admiration plus facile, il n’aurait pas tardé à gagner ses bonnes grâces et à obtenir quelque commande lucrative, quelque bonne église à décorer ; mais, ne pouvant se plier a ce qu’il considérait comme un manque de franchise, il eut l’art de déplaire, tandis qu’il lui était si facile de captiver, et s’aperçut bientôt, à n’en pouvoir douter, que sa faveur auprès du maître allait diminuant de jour en jour, Flandrin, au contraire, avait su séduire et M. Ingres et le clergé ; il allait volontiers s’agenouiller sur les dalles de Saint-Germain des Prés et ne s’occupait guère d’éclairer son ami sur les conséquences désastreuses de sa roideur. M. Dumas ne quitta l’atelier que lorsqu’il fut bien convaincu qu’il y rencontrerait désormais une aversion décidée. Seul et libre après une si longue tutelle, — son séjour près de M. Ingres n’avait pas duré moins de sept à huit ans, — l’artiste ne sut tout d’abord que faire de sa liberté. Travailler ? mais il fallait vivre. À force de courage, à force de privations, il put exposer quelques toiles péniblement exécutées. L’indifférence la plus absolue accueillit chacune de ces tentatives, et il n’en pouvait être autrement ; car, à cette époque, un élève d’Ingres non prôné ou recommandé par lui n’existait pas ; il voyait toutes les portes se fermer devant lui. Cette lutte dura jusqu’en 1853. À cette époque, un amateur distingué, qui jouissait d’un certain crédit dans les régions officielles, signala en haut lieu le triste rôle que se donnait l’administration en se faisant l’écho des rancunes de M. Ingres. On se souvint alors d’une Séparation de saint Pierre et de saint Paul, tableau qu’on avait à peine remarqué au Salon, bien qu’il fût aussi bon que le meilleur de M. Flandrin. Il fut acheté 5,000 francs et placé au Luxembourg. Ce résultat, aussi brillant qu’inespéré, rendit quelque espoir à l’artiste. Redoublant d’énergie, il prépara, durant quatre années, son exposition de 1857, l’une des plus importantes de sa carrière, et put envoyer : le Dévouement de l’abbé Bouloy, les Saintes femmes au tombeau et une Mater dolorosa. Si M. H. Flandrin eût été l’auteur de ces compositions, nul doute qu’elles ne lui eussent valu une première médaille ou peut-être mieux ; M. Dumas s’estima trop heureux d’être jugé digne d’une troisième. Ce modeste encouragement lui vint, d’ailleurs, accompagné d’une commande assez lucrative : les Disciples d’Emmaüs, pour l’église Saint-Louis d’Antin. Ce tableau, dont l’exécution ne lui conta pas moins de deux années, fut exposé en 1850. Un Salvator Mundi, d’un bon sentiment, d’une grande pureté de ligne, fut assez remarqué en 1861 et valut à l’auteur an rappel de troisième médaille. Une première médaille lui fut enfin accordée en 1863. Ces succès, quoique peu éclatants, étaient assez rapprochés pour faire pénétrer le nom de l’auteur dans le public et lui procurer cette clientèle qui vient apporter son argent à tout artiste signalé par les médailles et les feuilletons. M. Dumas laissa donc sommeiller un moment sa palette biblique et se mit à rendre de sin mieux les physionomies de quelques-uns de ses contemporains, tourmentés du besoin de se voir en peinture. Les traditions sévères de l’école Ingres furent ici d’un grand secours à M. Dumas. Ses portraits, qui rappelaient la facture de ceux du maître, flattaient l’amour-propre des clients. L’artiste eut une certaine vogue dans ce monde, peu difficile d’ailleurs ; il fit beaucoup de portraits : quelques-uns peuvent être cités : le Portrait de M. E. D, ., (en 1864) ; celui de M. B… (1865), et celui de Mme la comtesse A. de G. B… Au même Salon figurait la Glorification de saint Denis, tableau qui lui avait été commandé par l’État pour l’église Notre-Dame de Clignancourt. Depuis deux ou trois ans, le silence le plus profond s’est fuit autour de lui ; la faute en est, non à son goût et a son savoir, qui sont très-réels, mais a son obstination à se cantonner dans un côté de l’art qui est aujourd’hui dédaigné. Si nous nous sommes arrêté volontiers devant ce talent modeste, c’est dans la conviction que, plus favorisé par les circonstances, M. Dumas aurait pu fournir une carrière non moins glorieuse que celle de son ami H. Flandrin.

DUMAS D’AIGUEBERRE ou AIGUEBERT (Jean), littérateur et magistrat français, né on 1692, mort en 1755. Tout en remplissant les fonctions de conseiller au parlement de Toulouse, il écrivit pour le théâtre. Il a fait représenter au Théâtre-Français une espèce d’opéra, les Trois spectacles (1719), composé de trois actes qui sont : la Tragédie de Polyxène, la Comédie de l’avare amoureux et la Pastorale héroïque de l’an et Doris. Il fit jouer au Théâtre-Italien, en 1729, Colinette, parodie de sa Tragédie de Polyxène, et donna au Théâtre-Français, en 1730, une comédie intitulée le Prince de Noisy.

DUMASIE s. f. (du-ma-zi — de Dumas, sav. fr.) Bot. Genre de plantes grimpantes, de la famille des légumineuses, tribu des phaséolées, qui habitent le Népaul.

DUMASINE s, f. (du-ma-zi-ne — de Dumas, chimiste fr.). Chim. Huile empyreumatique découverte par Robert Kane, produite en même temps que l’acétone dans la distillation de l’acétate de chaux, et ayant pour formule : C20H16O2.

DUMASITE s. f. (du-ma-zi-te — de Dumas, chimiste fr.). Minér. Corps que l’on trouve en petites lamelles verdâtres, tendres, plus ou moins agrégées entre elles, et ayant quelque analogie avec certaines, chlorites telles que la ripidolithe.

DUMAST (Auguste-Prosper-François, baron Guerrier de), littérateur français, né à Nancy en 1796. Il a rempli les fonctions de sous-intendant militaire, puis s’est livré entièrement à son goût pour les lettres. M. Dumast a pris une grande part à la fondation de la Société asiatique de Paris. Il est membre correspondant de l’Académie des inscriptions (1863) et secrétaire perpétuel de la Société d’archéologie lorraine. Il a publié entre autres ouvrages : la Maçonnerie, poëme en trois chants (1S20) : Appel aux Grecs (1821) ; Chios, la Grèce et l Europe (1822) ; le Pour et le contre sur la résurrection des provinces (1835) ; la Navarre et l’Espagne (1836) ; Paris fortifié (1848) ; Foi et lumière (1838-1845) ; le Duc Antoine et les rustauds (1849) ; la Philosophie de l’histoire de Lorraine (1850) ; Fleurs de l’Inde (1857) ; Sur l’enseignement supérieur tel qu’il est organisé en France et sur le genre d’extension à lui donner (Nancy, 1365, in-8o) ; lé Redresseur, rectification raisonnes des principales fautes de français (1806, in-18), etc.

DUMAY (Pierre), littérateur français, né à Dijon en 1026, mort dans cette ville en 1711. Il fut conseiller au parlement de Dijon et se fit surtout remarquer par ses poésies latines, dont quelques-unes, dit La Monnoie, sont dignes des anciens. Parmi ses écrits nous citerons : Euguinneidos Liber primus (Dijon, 1043, in-4o) ; Virgile virai en bourguignon (Dijon, 1718).

DUMAY (Louis), écrivain français, mort en 1681. Il appartenait à la religion protestante. Il voyagea en Amérique et passa la plus grande partie de sa vie en Allemagne, fut professeur de français au collège de Tubingue et devint conseiller-secrétaire de l’électeur de Mayence, puis conseiller du duc de Wurtemberg. Dumay a publié plusieurs ouvrages dont les principaux sont : État de l’empire ou Abrégé du droit public d’Allemagne (Paris, 1659) ; Discours historiques et politiques sur les causes de la guerre de Hongrie (1685, in-4o) ; la Science des princes ou Considérations sur les coups d’État, par Gabriel Vaudé, avec des réflexions historiques, morales, chrestiennes et politiques (1683), ouvrage médiocre, où l’on trouve une orthographe bizarre ; le Prudent voyageur ou Description politique de tous les États du monde, d’Asie, d’Afrique et d’Amérique, et particulièrement de l’Europe (1681), etc.

DUMAY (Victor), jurisconsulte et littérateur français, né à Dijon en 1798, mort dans la même ville en 1849. Reçu avocat en 1820, il se distingua par une science profonde Au droit et un excellent jugement. Appelé sous le gouvernement de Juillet au conseil municipal de Dijon, il fut nommé maire de cette ville le 7 juin 1838, et il remplit ces fonctions jusqu’à la révolution de Février. Son administration fut marquée par les améliorations les plus importantes que Dijon ait vues de nos jours ; tels sont l’achèvement de l’hôtel de l’Académie, l’établissement d’un nouveau Jardin botanique et la création du Musée d’histoire naturelle à l’Arquebuse, l’installation de la mairie au palais des États, l’éclairage au gaz, l’établissement des fontaines publiques qui distribuent une eau salubre et abondante dans tous les quartiers de la ville, la canalisation souterraine du Suzon, qui tient lieu d’égout collecteur ; la création de la place Saint-Pierre, l’établissement des salles d’asile, etc. Victor Dumay n’était pas seulement un bon administrateur ; c’était encore un savant et un érudit, qui connaissait à fond les nombreuses matières dont il s’est occupé. Il était président de l’Académie de Dijon. On a de lui : Commentaire de la loi du 21 mars 1836 sur les chemins vicinaux, comprenant un Traité général de l’alignement (Dijon, 1836, vol. in-8o ; 28 édit., 1844, 2 vol. in-8o) ; une édition du Traité du domaine public du célèbre Proudhon, à laquelle il a ajouté des annotations précieuses qui forment le complément indispensable de cet ouvrage (Dijon, 1854, in-8o) ; Notice sur les établissements de bienfaisance de la ville de Dijon (in-8°) ; Découvertes faites dans les arts et l’industrie pour le département de la Côte-d’Or (in-8°), Notice sur les fontaines publiques de Dijon (in-8°), ouvrage qui ne serait pas désavoué par le plus habile ingénieur ; des additions nombreuses a la nouvelle édition de la Description de Bourgogne par Courtêpée (Dijon, 1847, 4 vol. in-8o).

DUMBAR (Gérard), écrivain néerlandais, né à Deventer vers 1681. Il remplit les fonctions de secrétaire communal dans sa ville natale. Il a publié : Reipublicœ Daventriensis ab actis Analecta (1719-1722, in-8o) ; Histoire ecclésiastique et civile de Deventer (1732).

DUMBARTON, en latin Dumbritonium, ville d’Écosse, ch.-l. du comté de son nom, à 20 kilom. N.-O. de Glascow, à 91 kilom. O. d’Edimbourg, sur la rive gauche de la Leven, à son embouchure dans l’estuaire de la Clyde ; 8,253 hab. Place forte ; port franc. Service régulier de bateaux à vapeur pour Greenock et Glascow. Importante verrerie et cristallerie ; fabrication de cotons, de mousselines et de cuirs. « La ville, dit le Guide en Écosse de M. Joanne, se compose d’une longue rue irrégulière et n’offre absolument rien d’intéressant que son château, son rocher et ses chantiers de construction créés depuis quelques années. Son rocher, que couronne un château, a 1,500 mètres de circonférence ; il est isolé, de forme basaltique et divisé en deux parties coniques, dont l’une est plus haute que l’autre. L’arsenal, les batteries et la caserne occupent l’espace compris entre les deux cônes. Le cône le plus élevé, d’où l’on découvre une vue étendue, s’appelle le trône de Wallace, parce que, après avoir été trahi par sir John Menteitht, et avant d’être envoyé en Angleterre, le héros écossais y fut enfermé dans la tour qu’il avait fait bâtir. On montre, dans l’un des appartements, une épée qui, d’après la tradition, lui aurait appartenu.

« Quelques antiquaires prétendent que Dumbarton occupe l’emplacement de la station romaine de Theodosia ; toujours est-il que son château remonte à une haute antiquité. Selon toute probabilité, les Romains avaient élevé une tour sur ce rocher, car on remarque au sommet du cône occidental les débris d’une construction qui doit leur être attribuée. Il ne devint une forteresse royale qu’en 1238. Avant l’invention de la poudre à canon, il passait pour imprenable ; il fut pris cependant une fois sans le secours de l’artillerie par un hardi coup de main du capitaine Crawford de Jordonhill, en 1551. Ce château historique a été habité par Édouard 1er, Robert Bruce, Marie Stuart, Charles Ier et Cromwell. Dumbarton est la patrie du romancier Smollett. C’est de cette ville, où elle avait été mise a l’abri d’un enlèvement politique, que, le 7 août 1548, Marie Stuart partit pour venir en France épouser l’héritier de la couronne, François II ; enfin ce fut à Dumbarton que le ministère Castlereagh se proposa d’enfermer Napoléon avant de s’être décidé à l’envoyer à Sainte-Hélène. »

DUMBARTON (comté de), province administrative d’Écosse, comprise entre les comtés de Perth au N., de Stirling à l’E., de Renfrew au S., d’Argyle et la mer d’Irlande à l’O. Superficie : 67,132 hectares ; 12 paroisses, et 52,034 hab. Sol montagneux et peu fertile ; les terres labourables se trouvent principalement dans la partie méridionale, entre le lac Lomond, la Clyde et le long du canal de la Clyde et du Forth. L’avoine, les pommes de terre, et, dans quelques parties, d’excellent froment, sont les principaux produits de l’agriculture. Élève de bestiaux dans les highlands (terres hautes) ; mines de houille et de fer ; carrières de pierres de taille, de pierres à chaux et d’ardoises. L’industrie manufacturière consiste principalement dans la filature du coton, la fabrication des cuirs vernis et l’impression sur étoffes.