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Pelée, de Catulle, par M. Servan de. Sugny. (scènes historiques, novembre 1829) ; Sur l’Octavius de Menudius Felis, traduction de A. Péricaud {novembre 1829) ; Manière dont on doit prononcer la langue grecque [France littéraire, t. VIII). Dugas-Montbol, dont les ■journaux accueillaient très-volontiers les productions, a fourni au journal le Temps des articles sur VAristophane d’Artand ; Sur la Beauté morale et la poésie d’Hofnère, par Van Limburg-Orower, enfin sur VIliade de M. Bignan. 11 a laissé plusieurs manuscrits, dont aucun, nous le croyons du moins, n’a été publié, entre autres un rornan, sous forme épistolaire, avec ce simple titre : Correspondance de famille.

Dugas-Montbel n’avait jamais eu d’autre ambition que de s’illustrer dans les lettres ; après la Révolution de 1S30, il fut appelé, comme malgré lui, à jouer un rôle politique ; trois fois les électeurs du Rhône le choisirent pour leur représentant. Il fut ’a la Chambre un député plus utile que brillant. Il ne monta qu’une seule fois à la tribune, pour demander, l’abolition de la peine do mort, mais, dans les bureaux et les commissions, il rendit les plus grands services par son zèle, sa connaissance des affaires et sa modération. Dans l’intervalle des sessions, il travaillait avec ardeur à une traduction d’Eschyle, entreprise depuis peu. Par malheur, sa santé déclinait chaque jour, et il succomba après une maladie de trois mois. Il a légué à la ville de Saint-Chamond une somme de dix-huit mille francs et tous ses li ; vres pour y fonder une bibliothèque, chose qui manquait alors dans la plupart des villes manufacturières. Cet homme honnête et généreux,

voué toute sa vie à la culture des lettres, se préoccupait en mourant des moyens de répandre partout, l’instruction dans lo peuple, question capitale qui sollicite et passionne les plus hautes intelligences.

DUGAT (Gustave), orientaliste français, né à Orange (Vaucluse) en 1824. Il se rendit a Paris, où il apprit l’arabe à l’École des langues orientales, puis fit partie d’une mission envoyée en Algérie pour y fonder un pénitencier agricole (184 5). Depuis lors, M. Dugat a appris le turc et lo persan. Il fait partie de la Société asiatique et de la Société orientale. Il a publié un grand nombre d’articles dans la Revue algérienne, le Journal asiatique, la Revue de l’instruction publique, la Reoue de l’Orient, etc. On a de lui, en outre, plusieurs ouvrages, dont les principaux sont : Choix d’épisodes du roman d’Anlar, traduit de l’arabe (1848-1850) ; Précis historique et statistique des colonies agricoles établies en France et en Algérie (Paris, 1850) ; Grammaire arabe et française (1854, in-8o) ; la traduction d’un poëme du cheik Fares en l’honneur du bey de Tunis (1851) ; 'Histoire politique et littéraire des Arabes d’Espagne, de Makkarî (1854-1859, 5 vol. in-4o) ; le Livre a"Abd-el-Kader (1858).

DUGAT DE BEAULIEU (Jean-Louis), archéologue français. V. Beaulieu.


DUGAZON s. f. (du-ga-zon). Théâtre. Nom. donné aux actrices de l’Opéra-Comique qui se distinguent dans les rôles créés autrefois par la célèbre Dugazon, ou dans des rôles analogues : Les dugazons tiennent les rôles d’ingénues amoureuses et de soubrettes.

— Encyel. Au théâtre, lorsqu’un acteur a fait preuve de talent, d’originalité dans un emploi quelconque, qu’il est doué de facultés particulières, les auteurs s’empressent de lui tailler des rôles dans lesquels ces qualités ’ soient mises en relief et même poussées jusqu’à l’excès. L’acteur inarque à son emfireinte les rôles écrits spécialement pour ui et attache son nom à cette catégorie de rôles. C’est surtout pour les troupes de province que se produit ce classement, et alors, selon la nature du talent de l’artiste engagé, on spécifie qu’il devra jouer les rôles créés à Paris par tel ou tel comédien en renom. C’est ainsi qu’on a dit ou qu’on dit encore : jouer les h lleviou, les Martin, les Trial, les Laruette, les Philippe, les Arnal, les Bouffé, les Achard, les Sainvill.e, les Grassot, les Dressant, les P/iilis, les Déjazet, les Base Chéri, etc., etc.

Parmi les artistes qui ont ainsi donné leur nom à un emploi, il faut citer en première ligne Mm|* Dugazon, la célèbre chanteuse de l’Opéra-Comique. Cet emploi ne forme pas, comme il arrive pour les autres classifications, une fraction d’un autre emploi

plus vaste, mais il en constitue un seul, unique, qu’on désigne toujours sous ce nom, les dugazons. Dans cette acception, le nom de la fameuse comédienne est devenu, comme celui de Trial, au point de vue de l’orthographe, un simple nom commun : on lui a enlevé sa majuscule, et on l’écrit au pluriel avec un s ; et "comme Mm<> Dugazon avait, avec l’âge, modifié la nature de ses rôles sans que son talent ni sa réputation en fussent amoindris, on a les dugazons proprement dites, et les mères dugazons, selon que ces rôles se rapportent aux premières ou aux dernières années de sa carrière.

Voici ce que dit a ce sujet un écrivain spécial : à L’emploi des dugazons se divise en jeunes dugazons et dugazons mères. Cette actrice célèbre a eu seule l’honneur de laisser son nom au genre que la marche du temps

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lui a tracé à deux époques de sa vie. Douée d’une sensibilité exquise, d’un organe expressif, elle immortalisa la moitié de sa vie par les rôles de Nina (clans Nina ou la Folle par amour) et de Babet (dans Biaise et Babet) ; dès qu’elle pressentit les prémices de la vieillesse, Marianne, Camille, la Pauvre femme et la Mère du prisonnier la révélèrent sous un autre aspect : c’était vraiment l’actrice de la nature. >

Depuis plus de soixante ans, les compositeurs n’ont cessé de qualifier du nom de dugazons tous les rôles de leurs ouvrages qui rentrent dans le genre créé jadis par la célèbre artiste. Pour caractériser cet emploi, nous dirons qu’il équivaut à celui de second ténor. Eatma, du Caïd ; Isabelle, de Cilles ravisseur ; Charlotte, de VAmbassadrice ; Denise, de l’Epreuve villageoise, etc., sont des jeunes dugazons. Dans le Pré aux Clercs, le rôle de la reine Marguerite de Navarre est une mère dugazon,


DUGAZON (Jean-Baptiste-Henri Gourgaud, dit), célèbre comédien français, né à Paris en 1746, mort en 1S09. Il était fils d’un acteur de province, qui s’était produit sans succès à la Comédie-Française. Ses sœurs, M’io Dugazon et Mme Vestris, parurent sur la même scène avant qu’il n’y débutât le 29 avril 1771 par les rôles de Crispin dans le Légataire universel et de lord Houzey dans le Français à Londres. 11 fut reçu définitivement l’année suivante. Les vieux habitués accueillirent avec faveur le nouveau venu, quoique Préville occupât à cette époque 1 emploi dans lequel il débutait.

« Dugazon, dit Lemazurier, fut incontestablement, après la mort de Préville, le valet le plus comique de notre théâtre. Le talent d’acteur, inné chez lui et comme comprimé dans son ûmo, semblait & chaque instant faire explosion au dehors, et l’on ne devait pas s’étonner qu’un acteur entraîné par une verve aussi brûlante ne fût pas constamment en état d’en modérer les élans et de s’arrêter aux bornes posées par le goût, plus excusable du moins quand il les dépassait que tant d’acteurs qui, ne pouvant les atteindre, préfèrent souvent le talent de frapper fort à l’art difficile de frapper juste.... Naturel au suprême degré, Dugazon manquait de distinction, qualité, du reste, superflue chez les véritables comiques. Lors de la formation de l’école de-déclamation, en 1786, il fut attaché à cet établissement en même temps que Mole et Fleury. Il obtint la même place au Conservatoire, lors de sa première organisation, et compta parmi ses élèves Ta]ma et Lafon. Dugazon quitta, en 1791, le théâtre du faubourg Saint-Germain pour entrer rue de Richelieu. Six ans plus tard, il suivit ses anciens camarades au théâtre Feydeau. On ne tarda pas à oublier le zèle un peu excessif que Dugazon avait témoigné pour les idées révolutionnaires, et tous les partis s’unirent pour acclamer le grand artiste sans se préoccuper des opinions du citoyen. Le 24 avril 1809, il joua Figaro du Barbier de Séoille, et ce fut la’ dernière fois qu’il parut sur le théâtre, terminant sa carrière par le rôle où il se montra le plus faible. Depuis quelques années, sa santé déclinait, sa’ constitution avait été altérée par un goût immodéré des plaisirs. Vers cette époque, il donna des marques visibles d’aliénation : -on le vit faire des dépenses inutiles et ridicules, s’entourer d’orseaux de toutes les espèces, et consacrer tout son temps, toute son intelligence au bien-être de cette famille emplumée. Vers la fin du mois de septembre 1809, Dugazon voulut, malgré les vives instances de ses amis, aller habiter quelques jours une ferme qu’il possédait à Sandillon, village situé près d’Orléans. Une courte maladie l’emporta dés son arrivée à la ferme.

Cet acteur était tellement l’enfant gâté du public qu’il pouvait se permettre avec lui les mystifications les plus excentriques. En 1793, un soir que l’on jouait Othello et qu’il se trouvait dans les coulisses, il paria avec ses camarades que lui, le Crispin de profession, il se faisait fort de remplir le rôle d’Othello et de s’y faire applaudir. Naturellement le pari fut tenu. C’était entre

le deuxième et le troisième acte. Il revêt le manteau rouge d’Othello et fait lever la toile ; alors il s’avance en capitan jusque sur le bord de la scène. Les spectateurs se taisent ; les yeux hagards et fixés sur la rampe, Dugazon fait entendre d’une voix caverneuse les mots suivants : « Un quinquet ! deux quinquets ! trois quinquets !... » et ainsi jusqu’à « dix quinquets ! » en marchant et en imprimant à chaque exclamation une vigueur ascendante si bien accentuée, si sérieuse, qu’il tient l’auditoire stupéfait et comme enchaîné sob.s la pression d’une puissance magnétique. La scène jouée, Dugazon se drape avec fierté et s’éloigne en héros qu’agiterait la passion la plus fougueuse ; Alors un tonnerre d’applaudissements l’accompagne.

Dugazon était aussi auteur ; on lui doit les pièces suivantes : VAvènement de Mustapha au trône ou le Bonnet de vérité, comédie en un acte et en vers, représentée sur le théâtre de la République le 11 octobre 1792 (Dugazon n’en avait fait, dit-on, que les couplets : le reste était de M. R....) ; l’Èmigranle ou le Père jacobin, comédie en trois actes et en

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vers (théâtre de la République, 25 octobre 1792) ; le Modéré, comédie en un acte et en vers (théâtre de la République, 30 octobre 1793). Il a ajouté deux scènes bouffonnes à la comédie de Fagan, intitulée : les Originaux, celle du maître de langue italienne et celle du maître de danse, scènes dont le principal mérite consistait à servir de canevas aux fantaisies de l’acteur.

Donnons maintenant la liste des principaux rôles créés par Dugazon l la Jeunesse, dans 1er Barbier de Sévitle ; Lafleur, dans le Célibataire, comédie de Dorât ; le précepteur, dans VÉgoïsme ; le notaire, dans 1 impatient ; M. Germain, dans le Flatteur ; Sophanès, dans le Séducteur ; M. de Crac, dans la pièce de ce nom ; Fougères, dans VIntrigue épistolaire ; le Régent, dans les Amis de collège ; Sans-Quartier, dans le Chanoine de Milan ; Antoine Kerlobon, dans les Héritiers : Frontin, dans Caroline ou le Tableau, etc. Reprises importantes : Mascarille, de l’Etourdi ; Scapin, des Fourberies de Scapin ; Sganarelle, du Festin de Pierre ; Frontin, dans le Muet ; Turcaret ; Desmazures, de InFausse Agnès ; le baron de La Garouffière, dans l’Homme singulier ; le rôle à travestissement, dans lo Mercure galant ; M. Jourdain, dans le Bourgeois gentilhomme ; Dubois, dans les Fausses confidences ; Jodelet, dans Jodelet maître et valet ; Crispin, du Légataire universel ; le Ménechme bourru, dans les Ménechmes ; Crispin, dans les Folies amoureuses ; Pasquin, dans le Triple mariage ; Crispin, dans le Chevalier à la mode, etc.


DUGAZON (Louise-Rosalie Lefèvre, dame), célèbre chanteuse, femme du précédent, née à Berlin en 1753, de parents français, morte en 1821. Elle vint à Paris dos l’Age de huit ans, et débuta à la Comédie - Italienne comme danseuse. Bientôt son zèle et son intelligence la firent remarquer, et on lui confia de petits rôles dans lesquels elle déploya un talent qui donnait de grandes espérances. En 1774, elle créa son premier

rôle, Pauline, dans le Sylvain de Grétry, et y obtint un succès d’enthousiasme. À cette époque, Dugazon, qui commençait à se faire connaître, remarqua ses dispositions scéniques et fit de Louise Lefèvre sa femme et son élève ; mais leur union ne fut pas heureuse, et ils ne tardèrent pas à se séparer ; plus tard, leur divorce fut même prononcé. Mme Dugazon possédait une figure charmante, une tournure enchanteresse, une voix émue et émouvante. Son jeu plein de sensibilité, de finesse et de chaleur communicative, enlevait les spectateurs. Aussi quels applaudissements dans Biaise et Babet, AJexis et Justine ! Mais c’est surtout dans la Nina de Dalayrac qu’elle déploya un talent hors ligne. La romance : Quand le bien-aimé reviendra, chantée par elle, a fait verser bien des larmes. Au milieu de ces triomphes, l’embonpoint vint envahir cette taille si souple et si frêle ; alors, Mme Dugazon dut renoncer aux amoureuses pour prendre l’emploi des mères, qui lui valut de nouvelles ovations. Aussi a-t-elle donné son nom aux deux emplois encore appelés dugazons et mères dugazons. En 1792, cette excellente actrice quitta la scène pour cause de santé, y reparut en 1795, et renouvela ses premiers succès dans Marianne, le Prisonnier et le Calife de Bagdad. M»» Dugazon, lors de la fusion des deux Onéras-Comiques à la salle FavarC, en 1801, lut nommée sociétaire et membre du conseil d’administration, puis se retira définitivement en 180G.

Dugazon (PORTRAIT DE LA), par J.-B. Isabey. Isabey, le célèbre miniaturiste, a fait de la Dugazon un délicieux portrait, qui a été gravé en couleur par Monsaldy, sous ce titre : Mma Dugazon. Dédié à son fils par son ami Isabey. Dans ce portrait, la charmante actrice paraît âgée de trente-cinq à quarante ans ;.elle a un léger embonpoint qui ne lui messied pas ; sa physionomie est spirituelle et piquante ; elle est vue de face, vêtue d’une robe Dlanche et la tête enveloppée d’un voile de mousseline* transparente qui laisse voir des volubilis posés dans une chevelure frisottante.

Nous connaissons plusieurs autres portraits gravés de la Dugazon. Un des meilleurs est celui que F. Coutellier a gravé en couleur à l’époque où M’»e Du Gazon (son nom est ainsi écrit Sur l’estampe) jouait à la Comédie-Italienne, où elle avait été reçue en 1770. Rien de mutin et de provoquant comme le minois de l’aimable artiste ; elle est coiffée à la Marie-Antoinette, avec un grand chapeau do

paille orné de roses ; elle a de grands yeux, une bouche mignonne, une mouche assassine posée sur le haut de la joue, le nez retroussé a la Roxelane, le corsage décolleté.... Ce portrait a été reproduit, en contre-partie, par Lebeau et accompagné de ces huit vers pitoyables :

Charmer en cour comme au village

Et plaire dans chaque saison.

De tous les coeurs avoir l’hommage

Tel est le lot de Du Gazon.

Que ses talents et sa finesse

Sont divins, délicieux !

Grâce à leur séduisante yvresse (lie),

Le spectateur se croit aux cieux.


DUGAZON (Gustave), fils de la précédente, compositeur, né en 1782, mort en 1826. Il étudia, au Conservatoire de Paris, l’harmonie

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sous la direction de Berton, et suivit le coura de composition do Gossec. Au concours de l’Institut de 1800, il obtint le second grand prix de composition, puis se livra a l’enseignement du piano et composa quelques morceaux pour cet instrument. Trois opérascomiques, qu’il lit représenter à Feydeau, ne réussirent point. Les trois ballets Qu’il écrivit pour l’Opéra n’eurent point une chance plus heureuse. On doit, en outre, a ce compositeur des trios, fantaisies pour piano et divers instruments, des romances et nocturnes à deux voix, publiés à Paris.


DUGDALE (sir William), antiquaire anglais, né en 1005 à Shustoke, dans le comté de Warwick, mort en 1686, Il entra, en 1638., comme poursuivant d’armes dans le Collège héraldique, et passa successivement par tous les grades intermédiaires jusqu’à ce qu’il fût nommé, en 1G77, jarretière-roi d’armes et créé baronnet. Il avait rempli les devoirs de sa charge auprès du roi Charles Ier pendant la guerre civile, avait assisté à la bataille d’Edgehill et demeura aux côtés du roi jusqu’à la reddition d’Oxford, après la bataille de Naseby. Il se réfugia alors en France", mais pendant peu de temps, et revint en Angleterre se livrer aux recherches historiques qui étaient devenues depuis longtemps son occupation favorite, même au milieu des dangers de la guerre civile. Dès 1639, il avait fait exécuter, pour la bibliothèque de sir Christophe Halton, des dessins exacts de tous les monuments de l’abbaye de Westminster et de beaucoup d’autres églises d’Angleterre ; il entreprit ensuite, de concert avec Dodsworth, de publier les chartes et les descriptions de tous les monastères d’Angleterre. Il parcourut alors toute la Grande-Bretagne, dans le but de recueillir les matériaux de cette publication, et, bien que ce fût à cette époque qu’il se vit obligé de se réfugier en France, . son séjour à Paris, loin d’mterrompre ses travaux, y contribua encore, car il trouva dans les manuscrits d’André Duchesne des chartes et des documents relatifs à divers prieurés d’Angleterre. Ce fut en 1655 que parut à Londres, en latin, le premier volume, de son ouvrage, sous le titre de Monaslicon Anglicanum ; le deuxième et le troisième volumes furent publiés en 1661 et en 1673. Il en a été donné une nouvelle édition augmentée (Londres, 1817-1836, 6 vol. in-fol.), dont l’exécution, pour les planches seulement, a coûté 150,000 francs. Cette dernière édition a été réimprimée à Londres (1846, 8 vol. in-fol.), et il en a été fait un grand nombre d’abrégés en anglais. Parmi les autres ouvrages de Dugdale, on remarque : les Antiquités du comté de Warwick (1656, in-fol.), le chefd’œuvre de l’auteur ; l’Histoire de la cathédrale de Saint-Paul (1658, in-fol.) ; Origines judiciales ou Histoire des lois de l’Angleterre, des cours de justice^ des formes de mise en accusation, des pénalités pour crimes, des écrivains légistes, etc. (ICOO) ; Nobiliaire d’Angleterre ou Bécits historiques sur la vie et les actes les plus mémorables de noire noblesse anglaise (1675-1076, 3 vol. in-fol.) ; Histoire résumée des troubles récents en Angleterre (Oxford, 1681). Dugdale a aussi complété le deuxième volume des Concilia do sir Henry Spelman. Ses publications, outre leur mérite littéraire, sont surtout précieuses au point de vue de l’exactitude des faits qu’elles renferment. Un ouvrage intitulé : Vie, journal et correspondance de sir William Dugdale, a été publié à Londres, en 1827, par William Hamper ; on y a ajouté un index analytique de ses manuscrits, dont une grande partie existe encore dans le musée Ashmoléien, à Oxford.-Son fils, sir John Dugdale, fut roi d’armes à Norroy et a publié un catalogue de la noblesse de la Grande-Bretagne.


DUGÈS (Antoine-Louis), médecin et physiologiste français, membre de l’Académie des sciences, né à Mézières (Ardennes) en 1797, mort en 1838. Reçu docteur en 1821, il devint professeur d’accouchements à la Faculté de Montpellier. Il s’occupa d’abord avec succès des accouchements, puis do toutes les bran- " ches des sciences médicales, sur lesquelles il a laissé des travaux lumineux. Dans un Essai physiologico-pathologique sur la nature de la fièvre (1823, 2 vol. in-8u), il a tenté une fusion entre les doctrines de Broussais, de Cullen, de Brovn, de Darwin et de l’école hippocratique ; son Mémoire sur la conformité organique dans l’échelle animale (1832, in-4o) fut le signal d’un remaniement des classifications zoologiques ; en 1834, des Recherches sur l’ostéolngie et la myologie des batraciens à leurs différents âges (in-4°) lut-valurent une couronne de l’Institut ; enfin un Traité de physiologie comparée de l’homme et des animaux (1838, 3 vol. in-s°) fut son testament scientifique. Ce livre abonde en aperçus ingénieux, en expériences entièrement neuves. On a encore do Dugès, outre de nombreux articles dans les ouvrages et les recueils scientifiques : Recherches sur les maladies les plus importantes et les moins connues des enfants nouveau-nés (1S21, in-4o) ; Pratique des accouchements, de M™c Lachapelle (182a, 3 vol. in-8o) ; Manuel d’obstétrique (1826, in-12) ; De l’influence des sciences médicales et accessoires sur les progrès de la chirurgie moderne (1827, in-S»).


DUGHET (Gaspard), dit le Guaspre ou Gaspre-Poussin, peintre français, né à Rome