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plan qui s’élargit vers l’orbite, au bord externe se laquelle il commence. lien résulte que la face, à partir du front, est bornée en dehors par une ligne droite, sans aucune courbure ou rétrécissement, et, comme le museau a encore à proportion plus de largeur que chez les cynocéphales, le visage carré de ce singe le fera toujours reconnaître aisément, indépendamment de son beau pelage noir, et de •sa petite taille, qui n’excède pas om,40 à om,45, de la tête au derrière.

CYNOPOL1S, ville de l’Égypte ancienne, sur le Nil, dans la haute Égypte. Elle tirait son nom du’ culte qu’jon y rendait au dieu Anubis, sous la figure d’un chien. On trouve les ruines de cette ville près de la moderhe Miney.

CYNOPSOLE s. f. (si-no-pso-Ie — du gr. kuân, kunos, chien ; psolos, suie). Bot. Genre de plantes, de la famille des balanophorées, tribu des hélosiées, comprenant plusieurs espèces peu connues qui croissent aux Moluques.

CYNOPTÈRE s. m. (si-no-ptë-re — du gr. kuân, kunos, chien ; pteron, aile). Mamm. Espèce de roussette, dans la famille des chéiroptères.

CYNORCHISs. m. (si-nor-kiss— du gr. kuân, kunos, chien ; orchis, testicule). Bot. Genre de plantes, de la famille des orchid-ées, tribu des ophrydées, comprenant plusieurs espèces qui croissent à Madagascar et à l’Ile Maurice.

CYNOREXIE s. f. (si-no-rè-ksî — du gr. kuân, kunos, chien ; orexis, faim). Pathol. Faim canine.

CYNORH./ESTÈS s. m. (si-no-rè-stèss —du gr. letton, kunos, chien ; rhaistês, destructeur). Entom. Genre d’acaridea.

CYNQRHlZE s. f. (si-no-ri-ze — du gr. kuân, kunos, chien ; rhiza, racine). Bot. Genre de plantes, de la famille des ombellifères, tribu des peucédanées, comprenant plusieurs espèces qui croissent au Cap de Bonne-Espérance.

CYNORHODON s. m. (si-no-ro-don — du gr. kuân, kunos, chien ; rhodon, rose). Bot. Nom vulgaire du fruit des rosiers, et particulièrement du rosier sauvage ou églantier, donné aussi, par extension, à l’arbrisseau même : C’est avec la chair de ces fruits que l’on prépare la conserve de cynqrhodon. (A. Richard.) H N’est guère usité que dans l’ancienne pharmacie.

CYNORHINCHYON a. m. (si-no-rain-kion — du gr. kuân, kunos, chien ; rhynchion, museau). Bot. Genre de plantes, de la famille des personnées.

CYNOSARGE, bourg de la Grèce ancienne, près d’Athènes, dont il était un faubourg. Les cyniques y avaient une école. Ce faubourg se forma autour d’un autel consacré à Hercule, et élevé en ce lieu parce que ce fut là que s’arrêta un chien qui emportait une victime offerte à ce dieu.

CYNOSBATE s. m. (si-nos-ba-te). Syn. de cynodatk. il On dit aussi cykosbatos,

CYNOSC1ADION s. m. (si-no-si-a-di-onûvigr.kuôn, kunos, chien ; skiadion, ombrelle). Bot. Genre de plantes, de la famille des ombellifères, tribu des sésélinées, renfermant une seule espèce.qui croît dans l’Amérique du Nord.

CYNOSIALO91E S. f. (sï-no-si-a-lo-zl — du grec kuân, kunos chien ; sialon, salive ; ios, virus). Méd. Nom donné par Piorry a une affection produite parle virus de la salive du chien.

CYNOSIEN, IENNE adj. (si-no-zi-ain, iène — du gr. kuân, kunos, chien). Mamm. Qui ressemble au chien.

— s. m. pi. Famille de carnassiers, qui a pour type le genre chien.

CYNOSORCHIS s. m. (si-no-zor-kiss). Bot. Syn. de cynorchis.

CYNOSURE adj. (si-no-zu-re— du gr. kuân, kunos, chien ; oura, queue). Hist. nnt. Qui a une queue ou un appendice qui ressemble à. une queue de chien.

— s. f. Bot. Nom scientifique du genre crételle : Les cynosdrus, vulgairement crélelles, sont des, plantes méditerranéennes. (C. d’Orbigny.) La cynosure est commune dans les prés secs. (V. de Bomare.)

— Astron. Nom donné quelquefois à la constellation de la petite Ourse, il Fig. Ce qui sert de guide : Ils l’ont regardé comme la cynosure et comme l’ancre sacrée, au plus chaud des tempêtes soulevées contre leurs États. (Garasse.) U Inus. Il L’ignorance de la vraie signification de ce moCa donné lieu, dans la première traduction du Quentin Durward, de Walter Scott, par M. Defauconpret, à un contre-sens assez plaisant. Le héros est à Liège, et se promène dans le jardin de l’évêque ; il désirerait apercevoir, soit au balcon d’une fenêtre, soit au haut d’une tourelle, Isabelle de Croy, qu’il cherche de ses regards, et Walter Scott dit textuellement qu’il regardait pour découvrir celle qui devait êtresa cynosure (sa petite Ourse, son étoile pofaire). Embarrassé par le mot ^rec, et n’osant supposer que le héros put faire de samaitresse une queue de chien (c’est le sens littéral du mot cynosure), le traducteur a fait une autre supposition, et a mis au bas de lapage : « Cynosure, héroïne de roman. » Une

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héroïne de roman du nom de Queue de chien t On conviendra que l’invention est assez bizarre.

. CYNOSDBB, nymphe du mont Ida, une des nourrices de Jupiter. Elle fut changée en une étoile de la constellation de la petite Ourse.

CYNOSCRINÉ, ÉE adj. (si-no-su-ri-né). Bot. Qui ressemble à la cynosure.

— s. f. pi. Famille de graminées qui a pour type le genre cynosure.

CYNOTIDE s. f. (si-no-ti-de — dugr. kuân, kunos, chien ; ous, ôtos, oreille). Bot. Syn. de

CRYPTOSTEMME,

CYNOTOXtCOH s. m. (si-no-to-ksi-kondu gr. kuân, kunos, chien ; toxicon, poison). Bot. Genre de plantes peu connu.

CYNOZONE s. f. (si-no-ZO-ne — du gr. kuân, kunos chien ; osein, avoir de l’odeur). Odeur du chien. Il Peu usité.

CYNTHIE s. f. (sain-tl — surnom mythol. de Diane). Entom. Genre de lépidoptères diurnes, réuni aujourd’hui aux vanesses. tl Syn. de microcéphale.

— Moll. Genre d’ascidies.

— Bot. Syn. de troximon, genre de composées.

CYNTHIE, dame romaine. Elle fut la maîtresse de Properce, mais dans l’acception à la fois vraie et charmante qu’on doit attacher à cemot ; c’est-à-dire que Properce aimaCyntbie comme Catulle avait aimé Lesbie, et non point comme Tibulle avait aimé Néère, Sulpicia, Némésis, Délie, etc., etc. Il l’aima d’un amour vrai, profond, durable ; elle fut sa maîtresse, en un mot, maîtresse surtout de son inspiration. Dans la Biographie universelle de Michaud, il est dit que Properce chanta ses sensations plutôt que Cynthie, et que cette fougue ardente qui le caractérise est bien plus dans son imagination que dans son cœur. Cela est faux, cela est injuste ; et n’est-ce point de l’amour, de l’amour dicté par le sentiment le plus pur, n’est-ce point un écho du cœur, ce vers de la n° élégie du livre I« :

Tu mihl solàdomus, tu, Cynthia, sota parente$f

«Toi seule es pour moi une patrie, toi seule une famille t» N’est-ce point le cri d’une âme amoureuse, cette dix - huitième élégie du même livre, intitulée les Plaintes, dont la dernière pensée a été imitée par Lamartine dans la plus belle, la plus réellement sentimentale ’ de ses odes, le Lac :

.... Resonent mihi, Cynlhia, tilvœ, Nec déserta tuo nomine taxa vacenl ?

« Je veux, Cynthie, que les forêts retentissent de ton nom, que les rochers déserts ne cessent de l’entendre. » On a dit aussi, ce qui semblerait donner raison à l’auteur de l’article de la Biographie universelle, que Properce eut plusieurs maitresses, et, avant Cynthie, on a cité le nom de Lycinna. Oui, Properce avait connu cette Lycinna avant Cynthie ; mais écoutez avec quelle conviction il jure k sa maîtresse elle-même qu’il a oublié ses premières amours (élégie xv, Hv. 111) : Cwicta tuus sepeiit amor, nec femina post te Ulla dédit eollo duleia vincla meo...

« Mon amour pour toi a tout enseveli ; jamais aucune femme après toi ne m’enchaîna dans son doux esclavage. »

Enfin, si l’on veut avoir la mesure de l’a- ’ mour de Properce pour sa Cynthie, qu’on lise la vingt-huitième élégie du livre II, cette prière à Jupiter pour obtenir le rétablissement de la santé chancelante de sa maîtresse. Ce sont là de vrais cris du cœur, les épanchements d’une âme brisée, les soupirs de la douleur, et non point des mots fournis par la sensation, des vers arrangés avec plaisir par un poète.

On s’est demandé, les érudits ont cherché avec curiosité quelle pouvait être cette femme, qui fut l’inspiratrice, la muse de l’un des plus justement célèbres des poètes élégiaques. Apulée affirme que son vrai nom était Hostia, et les vers de Properce lui-même (in, 20) confirment la déclaration d’Apulée, en donnant pour aïeul k Cynthie un Hostius qui écrivit sur la guerre d’Istrie, au temps de Jules César. « Pour tout le reste, dit M. Genouille, qui a écrit une excellente étude sur Properce, pour tout le reste, le champ est ouvert aux hypothèses. On a prétendu qu’elle était d’une famille noble et plus âgée que lui, ce qui.est probable ; on a voulu prétendre de plus, lH uns qu’elle était mariée, les autres qu’elle était libre, et même, en s’appùyant de quelques passages, que ce n’était qu une courtisane. Rien ne prouve cette dernière assertion. Un examen approfondi a montré, au contraire, que ces passages avaient été mal compris ; et certes, si l’assertion eût été vraie, il faut convenir que Properce aurait bien mérité les rigueurs dont il se plaint, et même d’être éconduit pour toujours ; car, d’après l’explication qu alors il faudrait admettre, il serait difficile de lancer des allusions plus maladroites et souvent plus mordantes. Quant k savoir si Hostia était libre ou mariée, la vue élégie du livre II résout ce point d’une manière péremptoire, et l’on pourrait citer à l’appui plusieurs autres passages. •

Properce (iv, 7) nous apprend aussi que sa maîtresse mourut avant lui, et qu’elle fut en CYPA

terrée auprès de l’Anio, dans les champs de Tibur : Hic Tiburlina jacet attrea Cynthia terra. Accessit ripas laus, Anicne, (uœ.

Telle fut l’inscription, que le poète grava sur la colonne qu’il fit élever à la mémoire de Cynthie. Mais depuis longtemps déjà celle que Properce devait immortaliser, comme Catulle devait immortaliser Lesbie, comme Lesbie (qui sait ? peut-être par les conseils de la fée de Sermione) avait délaissé son poëte pour voler k d’autres amours.

CYNURE s. f. (si-nu-*e — du gr. kuân, kunos, chien ; oura, queue). Bot. Genre de plantes, de la famille des composées, renfermant une seule espèce qui croît k Madagascar et k l’Ile Maurice.

CYNURIE, nom donné à la partie méridionale de l’ancienne Arcadie, et dont les villes principales étaient Cynura et Tyrée. Les habitants, appelés Cynuriens, se disaient autochthones du Péloponèse.

CYPARISSE, ville de l’ancienne Grèce, dans l’Arcadie, sur le petit golfe de son nom (appelé actuellement golfe de Ronchio). Elle avait un temple consucré k Diane et k Apollon ; il en reste encore quelques pans de murs informes.

CYPARISSE, adolescent de l’île de Céos, aimé par Apollon. Il voulut se donner la mort par désespoir d’avoir tué un cerf qu’il aimait. Apollon le métamorphosa en cyprès*.

Cyparine et «on cerf, groupe de marbre de Pradier. Le jeune berger est représenté courbant une branche d’arbre, dont il se dispose sans doute k faire brouter le feuillage à son cerf couché k ses pieds. Cette œuvre du célèbre sculpteur, exposée au Salon de 1833, a été très-diversement jugée par la critique. Le Journal des Artistes la proclame «un marbre délicieux où respire la vie, où la grâce de la forme est unie au naturel du geste, où l’exécution la plus habile se fait sentir dans toutes les parties. » Suivant Gustave Planche, île Cyparisse est le meilleur ouvrage sorti du ciseau de Pradier (jusqu’en 1833) ; les lignes sont charmantes ; chaque morceau, pris en lui-même, est plein de grâce et de souplesse ; le torse est divisé en plans jeunes, choisis, élégants.» Le sévère critique ajoute : « Si l’auteur avait voulu renouveler la supercherie de Michel-Ange et enterrer son marbre, il n’eût tenu qu’k lui d’abuser les antiquaires, et de placer sa création parmi les monuments de la belle sculpture grecque. » G. Planche, revenant sur cette statue, corrige lui-même ce qu’il y avait d’excessif dans son premier éloge : «Le Cyparisse, comme je l’ai dit, se distingue par une grâce exquise, par la finesse et la pureté des lignes, par la vérité des inflexions, la naïveté de l’attitude. La seule chose que j’y blâmerai, c’est l’insignifiance de la tête. L auteur m’objectera, je le sais, des exemples pareils dans la statuaire romaine, mais ces exemples n’appartiennent pas aux meilleurs temps... À mon sens, il ny avait aucun inconvénient k doter Cyparisse d’un visage moins pauvre et moins simple. Le torse et les membres sont charnus et palpitants ; la tête ne pense pas ; pourquoi ?» Ecoutons maintenant Théophile Gautier, qui débutait dans la critique d’art, k l’époque où il rendit compte de cette statue : « Le Cyparisse de M. Pradier ne vaut absolument rien, nous sommes fâché de le dire. La bras qui fait ployer la branche forma l’angle le plus désagréable ; la branche, d’ailleurs, est trop forte pour qu’un enfant comme Cyparisse la puisse courber. Et puis tout cela est rond et flasque ; la poitrine est cuirassée de plastrons antiques que nous croyons faussés a jamais ; les doigts des pieds sont modelés mollement et sans étude de la nature. » Entre les jugements si différents des deux célèbres critiques, il y a place pour une appréciation qui nous semble assez exacte : « Le Cyparisse se distingue par des qualités d’exécution simples et fortes, dit M. Ch. Lenormant : la partie supérieure, les bras, l’emmanchement du cou et des épaules, le léger effort de la poitrine, tout cela me semble admirablement rendu. Ce que je reprocherais k cette statue, c’est le défaut d’une harmonie générale de complexion, d’âge et de tempérament. Il est évident, par exemple, que les jambes du Cyparisse sont d’une nature trop robuste pour le haut du corps. La tête n’est ni celle des bras, ni celle des jambes ; les cheveux manquent d’un accent particulier : ce sont les cheveux de toutes les figures que Pradier a exécutées, depuis Prométhée jusqu’à Vénus... Pradier n’applique pas une méditation assez sérieuse à la composition de ses ouvrages. On comprend Cyparisse pleurant son cerf, comme dans la jolie statue de Chaudet, ou Cyparisse abaissant une branche d’arbre pour donner à brouter k son animal favori. Mais que le jeune berger rompe avec effort une branche, comme si le jeune faon devait en manger le bois ; que l’animal reste couché avec indifférence entre les jambes de son maître, dans un moment qui intéresse si directement sa friandise, ce sont là des fautes de mœurs que l’art ne doit jamais se permettre, sous peine de n’être pas compris, de ne pas exciter cette attention que réclame une action simplement conçue et simplement imitée. »

Cyparisse pleurant «an cerf, statue en marbre, de Chaudet. Cette statue, exposée au

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Salon de 1810, peu de temps après la mort de l’auteur, obtint beaucoup de succès. M. Guizot en fait le plus grand éloge dans son compte rendu de cette exposition. « 11 n’est personne, dit-il, qui ne contemple avec un plaisir toujours croissant cette charmante figure, pleine de simplicité, de pureté, d’abandon ; la pose est gracieuse, parce qu’elle est facile ; la tête est naïve et vraie ; son expression est une expression qu’on n’a point vue ailleurs, qui rappelle l’antique sans rappeler telle ou telle Statue en particulier. Peut-être la position du cerf, que le jeune berger soutient du bras droit, nuit-elle un peu au développement des formes de ce côté du torse ; mais le côté opposé, les cuisses, les jambes sont d’une correction et d’une élégance rares ; les emmanchements des genoux et des coudes sentis avec une vérité et fondus avec une délicatesse infinies. »

Une statue de bronze de Cyparisse pleurant la mort de son cerf a été exposée par M. Ferrat au Salon de 1SS1 ; le modèle de plâtre avait figuré k l’exposition de 1859.

CYPELLE s. f. (si-pè-le — du gr. kttpellon, coupe). Bot. Genre de plantes, de la famille des iridées, comprenant plusieurs espèces qui croissent dans l’Amérique centrale et méridionale.

GYPELLON s. m. (si-pèl-Ion — du gr. ftupelton, coupe). Bot. Syn. de chondre, genre d’algues marines.

CYPÉRACÉ, ÉE adj. (si-pé-ra-sé — du lat. cyperus, souchet). Bot. Qui ressemble ou qui se rapporte au souchet. tl On dit aussi cypbr’oide, cypéhoÏdé et cypbrinb.

— s. f, pi.-Famille de plantes monocotylédones, ayant pour type le genre cyperus ou souchet : Les cypéracees ont la plus grande affinité avec les graminées. (F. Gérard.) La distribution géographique des cypéracees est très-étendue. (F. Gérard.) Toutes les cypéracees aiment les terrains humides. (F. Ilœfer.) Les tiges des cypéracees présentent fréquemment des angles. (A. Richard.)

— Encycl. Les cypéracees sont des plantes herbacées, dont la tige est un chaume cylindrique ou trigone, portant des feuilles alternes, linéaires, engainantes, k gaine entière, souvent munie k son sommet d’un petit rebord membraneux (ligule). Les fleurs sont groupées en épis écaiileux, dont la réunion constitue des panicules ou des corymbes terminaux. Elles sont dépourvues d’enveloppes florales proprement dites. Chacune d’elles présente une bractée écailleuse (glume), renfermant trois étamines hypogynes, k filet grêle, et un ovaire libre, à une seule loge uniovulée, surmonté d’un style simple terminé par trois stigmates filiformes et velus. L’ovaire est souvent entouré d’écaillés ou de soies en nombre variable. Le fruit est un carvopse globuleux, comprimé ou triangulaire ; l embryon est petit et placé k la base d’un albumen farineux. Cette famille, qui a des affinités avec les joncées, mais surtout avec les graminées, renferme un assez grand nombre de genres, groupés dans les dix tribus suivantes : 1» ca~ ricées.* laîche (carex), uncinie ; — 2° élynëes : trilépide, élyne, kobrésie ;— 3° sclé- n’éw.-diplacre, scierie ;— 4°rhynchosporées : rhynchospore, haplostylide, chôtospore, cyathocome, crianoptile, nomochloa, machérine, buékie, iépidosperme, oréobole, spermodon, diehromène, élynanthe, choin, rémiréo ;- 5° cladiées : cladion, lamprocarye, gahuie, caustide, évandre ; — 6<> chrysitrichées : chrysithrix, lépironie ; — 7<> hypolylrées : platylépide, lipocarphe, hypolytre, diulasie ;- 8° fuirénées : mélocranide, sickmannie, anospore ; hémichlène, pleurachne ; fu’irène, vauthière, .ficinie, fimbristyle ; — 9° scirpées ; isolépide, seirpe, linaigrette ; — 10° cypérées : souchet (cyperus), dulichie.

Les cypéracees sont répandues sur toute la surface du globe ; elles prédominent dans l’Europe boréale. La plupart croissent dans les lieux humides et marécageux, sur les plages maritimes, etc. Si, par leurs caractères et leur aspect extérieur, elles ressemblent aux graminées, elles en diffèrent essentiellement au point de vue de leurs applications. Quelques espèces renferment j dans leurs parties souterraines, de la fécule, associée à une huile fixe ou aromatique, ou k un principe amer ; mais en général la proportion de sucre ou de fécule y est très-faible. Peu intéressantes pour la matière médicale, elles sont généralement impropres k la nourriture de l homme ou des animaux domestiques. Ce sont presque toutes des plantes insipides et inodores, produisant un foin sec, dur et coriace", appelé bâche. On les emploie surtout comme litière. Elles servent encore k faire des nattes, des liens, des corbeilles. Plusieurs espèces contribuent, par leurs racines traçantes, k fixer les sables mouvants, k consolider les fonds marécageux, et à permettre ainsi des cultures productives.

CYPÉRÈ, ÉE adj. (si-pé-ré — du bit. cyperus, souchet). Bot. Syn. de cypéracé, mais avec une acception plus restreinte.

— s. f. pi. Tribu de plantes, de la famille des cypéracees, ayant pour type le genre cyperus ou souchet.

CYPERUS s. m. (si-pé-russ — du gr. kupeiros, nom du souchet comestible). Bot. Nom scientifique latin du genre souchet : Le papyrus a reçu le nom de cyperus, qui est devenu générique. (F. Hœfer.)