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vier 1829, ingénieur en chef de première classe le 8 avril 1854. Son premier ouvrage parut en 1829. Il a pour titre : Considérations sur tes trois systèmes de communications intérieures au moyen des routes, des chemins de fer et des canaux (Paris, 1829, 1 vol. in-4u, 2e édition, 1836). En 1833, il entreprit à ses frais un premier voyage scientifique en Italie et en Sicile. Il en rapporta un travail considérable sur les Routes qui traversent les Alpes et les Apennins. D’après l’avis du colonel Reveu et du général Pelet, chefs du Dépôt de la guerre, ce travail fut inséré par parties dans le Mémorial militaire, comme pouvant offrir des documents précieux pour la défense de la frontière. II a publié, en 1840, Des usines et des cours d’eau (2 vol. in-8°, 2° édition), ouvrage qui renfermait, au point de vue du droit et de la pratique, des théories nouvelles, que l’administration finit par adopter, et que la cour de cassation consacra par un arrêt solennel du

10 juin 1846. En 1841, M. Nadault de Buffon fut appelé à l’administration centrale comme chef de la division des cours d’eau, division créée spécialement pour lui. La même année, il entreprit un nouveau voyage en Italie, et écrivit à son retour son Traité des irrigations, qui parut en 1843 (3 vol. in-8° avec atlas, 2<= édition, 1861). M. Nadault de Buffon est le premier qui ait vulgarisé en France la science des irrigations. Aussi, lorsqu’en 1851, le gouvernement voulut proposer une loi spéciale afin d’en répandre l’usage, il fut appelé au sein de la commission, et prit la plus grande part à la rédaction de la loi. Chargé, le 31 octobre 1844, de conférences sur les irrigations, cette partie de l’enseignement forma bientôt la matièred’un nouveau cours ; le lornovembre 1851, le ministre^réaune chaire d’hydraulique agricole, dont M, Nadault de Buffon fut le premier titulaire. Il a publié, en1853, Cours d’agriculture et d’hydraulique agricole (A vol.in-8°). En outre de ses principaux ouvrages sur la science agricole appliquée, ouvrages devenus classiques, M. Nadault de Buffon a attaché son nom à des écrits de moindre importance. Il a encore fourni une part de collaboration active aux Annales des ponts et chaussées, au Journal d’agriculture pratique et a l’Encyclopédie du, xix« siècle. Les Bulletins de la Société impériale et centrale d’agriculture, société dont il est membre depuis le 17 janvier 1849, renferment plusieurs de ses mémoires. M. Nadault de Buffon est membre de l’Académie royale des sciences de Turin, officier de la Légion d’honneur et revêtu du même grade dans divers ordres étrangers. À la science théorique, il a joint les connaissances, pratiques de l’ingénieur. Il est l’auteur de travaux d’art importants dans les villes d’Aubenas, Chaumont, Elbeuf, Louviers, Montbard. Il a inventé un procédé de filtrage couronné a l’exposition universelle de Londres de 1862. Il a rédigé des projets considérables : 1° pour une distribution d’eau dans la ville de Nîmes ; 2° pour la mise en valeur des terres incultes de la Sologne et de la Camargue ; 3° pour le boisement des sables des dunes, et l’amélioration, par voie du colihatage, de la crau d’Arles.

BUFFON (Alexandre-Henri Nadault de), magistrat et littérateur français, fils du précédent et arrière-petit-neveu de notre grand naturaliste Buffon, né à Chaumont (Haute-Marne), en 1831. A l’âge de dix-sept ans, il faisait ses études au lycée Descartes (Louisle-Grand) lorsque l’insurrection de juin 1848 lui donna l’occasion de montrer son courage.

11 prit le fusil de son père, ingénieur en chef des ponts et chaussées, alors absent de Paris, et vint se placer dans les rangs de la 10<= légion de la garde nationale. Il prit part aux combats meurtriers dont la place du Petit-Pont et les rues avoisinantes furent le théâtre, fut blessé trois fois, et reçut la croix de la Légion d’honneur en récompense de sa belle conduite. Après avoir terminé ses études, M. Nadault de Bnlfon fit son cours de droit et entra dans la carrière de la magistrature, où sa famille comptait d’illustres représentants. Nommé substitut à Valognes en 1856, puis à Chalon l’année suivante, il fut appelé en 1863 à exercer les fonctions de substitut du procureur général prés la cour de Rennes. Fendant qu’il remplissait avec éclat les devoirs de sa charge à Chalon-sur-Saône, il donna une nouvelle preuve de courage et de dévouement en sauvant, au péril de sa vie, un homme qui venait de se précipiter dans la Saône, et il reçut, à cette occasion, une médaille d’or de lre classe.

M. Nadault de Buffon n’est pas seulement un homme de cœur et un magistrat distingué, c’est aussi un littérateur de mérite. Le premier ouvrage important qu’il donna au public fut la Correspondance inédite et annotée de Buffon, en 2 vol. La plupart des journaux rendirent un Compte très-avantageux de cet ouvrage, qui renferme des documents inédits et précieux sur la grande figure de Buffon, et qui font connaître les belles qualités de l’homme privé à ceux qui se contentaient d’admirer le peintre de la nature. Un autre ouvrage du même genre parut quelque temps après : Buffon, sa famille, ses collaborateurs et ses familiers, Mémoires par M. Bumbert-Bazite, son secrétaire, mis en ordre, annotés et augmentés de documents inédits, par M. Henri Nadault de Buffon. Deux brochures intitulées, l’une Montbard et Buffon, l’autre Buffon et Jean Nadault. et une Vie de Buffon, insérée dans le Panthéon universel, complètent ses

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travaux sur le grand naturaliste et montrent que son arrière-petit-neveu lui a voué une admiration profonde, qui va presque jusqu’au culte.

On doit encore à M. Nadault de Buffon : les Musées italiens, étude d’art ; un Episode delà vie littéraire dé Frédéric II ; Observations critiques sur la loi du 30 juin 1838, concernant les aliénés, reproduites plus tard sous le titre de Une question de liberté ; Des donations ayant le mariage pour objet ; le Magistrat, étude sur le rôle politique et administratif des anciens parlements ; Rome antique dans Rome moderne, ouvrage qui a d’abord paru dans la Revue française ; enfin Y Éducation de la première enfance ou la Femme appelée à la régénération sociale, chez Périsse (i fort vol. in-12). Ce dernier ouvrage a.valu à son auteur la croix de Saint-Grégoire le Grand et celle d’Isabelle la Catholique. La Revue britannique, la Revue française et la Revue archéologique comptent aussi M. Nadault de Buffon parmi leurs collaborateurs.

buffonie s. f. (bu-fo-nt — de Buffon, natur. fr.). Bot. Genre de plantes, de la famille des caryophyllées, tribu des alsinées, comprenant un petit nombre d’espèces, qui croissent dans le bassin méditerranéen. On en cultive plusieurs dans les jardins, il On dit

aussi DUFFONE.

BUFOLT s. m. (bu-folt). Ichthyol. Nom vulgaire d’un poisson de mer, le tétraodon hispidus des naturalistes.

bufonite s. /. (bu-fo-ni-te —du lat.iu/b, crapaud). Ichthyol. Dent molaire fossile de poisson.

EUFONOÏDE adj. (bu-fo-no-i-de — du lat. bufo, crapaud, et du gr. eidos, aspect). Erpèt. Qui ressemble à un crapaud, h On dit aussi

BUKONIFORM15.

— s. m. pi. Famille de batraciens ayant pour type le genre crapaud.

BtJFOttÛ (John), major général de volontaires au service des États-Unis, né dans l’État de Kentucky en 1827, mort à Washington en 1863 des suites des fatigues de sa dernière campagne. Il entra a. l’école de Westpoint en 1844, et en sortit en 1848 pour devenir sous-lieutenant dans un régiment de dragons. Nommé major en 1861, à l’ouverture des hostilités, il fut chargé, en 1862, du commandement de la cavalerie du général Banks, puis, le 9 mars 1863, de celle du général Pope, avec le grade de brigadier général de volontaires. En avril et mai de la même année, il prit part à la fameuse expédition du général Stoneman, qui, se détachant de l’armée du général Hooker, tourna toute l’armée confédérée et parvint jusqu’aux fortifications de Richmond. Au retour de cette expédition, qui n’avait pas empêché Hooker d’être battu à Frédériksburg, il fut chargé de couvrir la retraite de l’armée fédéralej mission qu’il remplit avec la plus grande intrépidité et le dévouement le plus absolu. Depuis ce moment, il ne quitta plus l’armée du Potomac, et, dans tous les engagements qui eurent lieu dans la péninsule virgmienne, il ne cessa d’opérer avec sa cavalerie légère sur les rlancs des confédérés. L’activité incroyable qu’il avait déployée pendant cette campagne, les fatigues de toutes sortes auxquelles il s’exposait sans relâche, minèrent prématurément sa santé ; il fut obligé d’abandonner son commandement, et alla mourir d’épuisement à ’Washington. Quelques jours avant sa mort, le président lui avait envoyé le brevet de major général.

Le général Buford était un des plus énergiques et des plus braves officiers de cavalerie de l’armée fédérale. Il a rarement dormi sous la tente. Quand, écrasé de fatigue, il sentait le besoin du repos, il s’enveloppait de son manteau et s’étendait devant un grand feu ; à ia moindre alerte, il était debout, et sautait a cheval. Il était peu d’officiers généraux qui fussent plus redoutés des confédérés. On lui amena, un jour, un prisonnier qui, sous ses haillons, avait un grand air d’intelligence. En abordant le général Buford, il jeta sur ce dernier un regard empreint de haine et de mépris : « Je vous connais bien, s’écria-t-il ; vous êtes le généralJohn Buford du Kentucky ; prenez bien garde que le général Lee ne mette un jour la main sur vous. » Le général rit beaucoup de cette menace, qui ne devait pas être exécutée, le destin ayant pris soin de débarrasser les confédérés de ce rude adversaire.

BDG. V. Boue.

BUGADIER s. m. (bu-ga-dié — duprovenç. bugado, lessive}. Techn. Vase à fondre les graisses pour la fabrication des pommades parfumées.

bugadièRE s. f. (bu-ga-diè- re — du provenç. butjado, lessive). Techn. Cuve en maçonnerie pour la fabrication du savon.

BU GALET s. m. (bu-ga-lè). Mar. Petit bâtimentqui porte deux mâts gréant une grande voile carrée et un hunier dessus, et qui sert au transport des passagers et des marchandises, sur les côtes de Bretagne.

BUGEAT, bourg de France (Corrèze), ch.-l. de cant., arrond. et à. 39 kilom. N.-O. d’Ussel ; pop. aggl. 302 hab. — pop. tot. 905 hab. Ruines gallo-romaines.


BUGEAUD DE LA PICONNERIE (Thomas-Robert), maréchal de France, duc d'Isly, né à Limoges en 1784, mort du choléra, à Paris, en 1849. Il entra à vingt ans comme grenadier dans les vélites de la garde impériale, fut nommé caporal à Austerlitz et sous-lieutenant l'année suivante. Après avoir fait les campagnes de Prusse et de Pologne, il passa en Espagne, et y gagna le grade de colonel. Pendant les Cent-Jours, n'ayant sous ses ordres que 1,700 hommes, il tint tête à 10,000 Autrichiens et les mit en fuite après dix heures de combat. En 1815, il fut licencié par les Bourbons, qu'il avait chantés cependant en 1814 ; il se retira alors dans ses propriétés d'Excideuil et s'occupa d'agriculture. Remis en activité après la révolution de Juillet, il fut bientôt nommé maréchal de camp ; puis il entra à la Chambre des députés, où il se fit une réputation particulière par ses excentricités et ses trivialités de langage, par ses provocations envers les membres de l'opposition, en même temps qu'il affectait un dévouement sans bornes à la nouvelle monarchie, qui lui donna la triste mission de garder la duchesse de Berry à la citadelle de Blaye et de surveiller toutes les péripéties de sa grossesse, afin de donner une publicité scandaleuse à l'accouchement de cette malheureuse princesse. Une allusion à cette misérable affaire ayant été faite à la Chambre par le député Dulong, Bugeaud le provoqua en duel et le tua (1834). L'irritation causée par cet événement était à peine calmée, qu'il l'aviva de nouveau par sa répression impitoyable de l'insurrection d'avril 1834. Il a depuis repoussé la responsabilité des massacres de la rue Transnonnain ; mais il est certain que son ordre du jour aux soldats était d'une violence extrême. C'était là le fond de sa nature : bon administrateur, brave soldat, excellent général, un de ces hommes rares qui savent garder au milieu d'une armée en ligne ce sang-froid qui gagne les batailles, Bugeaud faisait presque oublier ces qualités par ses manières cassantes, sa jactance et l'emportement de son zèle gouvernemental. Sa véritable gloire est la part qu'il a prise à la consolidation de nos conquêtes en Afrique, de 1836 à 1847. On lui reprocha cependant le traité de la Tafna, qui reconnaissait en principe l'indépendance de l'émir Abd-el-Kader. Gouverneur de l'Algérie depuis 1840, il introduisit d'importantes modifications dans les manœuvres et dans la tactique, poursuivit vigoureusement les Arabes, étendit nos possessions, fit de louables efforts pour la colonisation, et gagna sur les Marocains la célèbre bataille d'Isly (14 juillet 1844), qui lui valut le titre de duc. Il avait reçu le bâton de maréchal l'année précédente. Le 24 février 1848, on lui donna le commandement de l'armée de Paris, mais il ne put sauver la monarchie, malgré ses vanteries habituelles, et ses quatre hommes et son caporal, locution digne du capitaine Fracasse, et qui a eu le privilége de passer en proverbe. Il se hâta d'offrir son épée à la République quelques jours après sa proclamation. Le président Louis-Napoléon le nomma général en chef de l'armée des Alpes, et le département de la Charente-inférieure l'envoya à l'Assemblée législative. Mais son rôle actif était fini ; il n'attira plus l'attention sur lui que par ces discours publics dont il avait la manie, et qui étaient loin d'ajouter à sa réputation. C'est ainsi qu'oubliant son échec de Février, il se fit fort devant les magistrats de Lyon d'écraser la démagogie, ne fût-il suivi que des quatre hommes et du caporal auxquels nous avons fait allusion plus haut.

Le maréchal Bugeaud avait pris pour devise: Ense et aratro (par l'épée et par la charrue), belle devise, qui, cependant, à l'époque où nous vivons, n'est vraie, n'est morale que dans sa dernière partie. On lui a élevé une statue à Alger et une autre à Limoges. On a de lui plusieurs écrits militaires, parmi lesquels nous citerons : Aperçus sur quelques détails sur la guerre, avec des planches explicatives ; Récit de la bataille d'Isly, publié en 1845 dans la Revue des Deux-Mondes ; Instructions pratiques du maréchal Bugeaud pour les troupes en campagne, etc. Il publia aussi des brochures contre le socialisme et sur les moyens de rendre florissante notre colonie africaine. Enfin, les archives de la guerre conservent de lui quelques manuscrits qui peuvent intéresser les militaires, et sa vie a été écrite par P. Christian, A. Besancenez, et Arthur Ponroy. On peut se procurer tous les ouvrages du maréchal et ceux dont il a été l'objet à la librairie militaire de Leneveu, à Paris.


BUGÉE s. f. (bu-jé). Mamm. Espèce de singe des Indes.

BUGENES (né d’un bœuf), surnom donné par les Grecs à Bacchus, qu’ils représentaient avec des cornes, comme inventeur du labourage.

BUGENHAGEN (Jean), surnommé à cause de sa patrie le Docteur iiomcmuicii, théologien protestant, né à Wollin en 1485, mort en 1558. Il étudia les humanités et la théologie k l’université de Greifswald, fut nommé en 1505 recteur de l’école de Tvepton, puis en 1517 professeur d’Écriture sainte et de discipline ecclésiasfique au monastère de Bolbuck. En 1518, il écrivit pour le duc Bogislav X l’histoire de la Poméranie (Pomerania in 1 V libros divisa). À l’apparition de l’ouvrage de Luther, la Captivité de Ilabylone (1520), Bugenhagen partit pour Witteniberg, où il gagna bientôt l’estime et la confiance du grand réformateur. Il composa dans cette ville son Interprétation des psaumes de David, qui fut imprimée à Bâle en 1524, avec une préface de Luther et de Mélanchthon. Ordonné prêtre à Wittem BtJGG

berg en 1523, nommé en 15ÎG surintendant général, il resta plus attaché que jamais k Luther, bénit son mariage, et fut son consolateur dans les persécutions dont il était l’objet. En vain lui proposa-t-on des emplois plus éclatants, il les refusa pour demeurer à Witteniberg. Il prit part à tous les travaux relatifs à l’établissement de la Réforme, dont cette ville devint le foyer ; aux polémiques sur l’Eucharistie avec les Suisses, à la visite des Églises Saxonnes, à la composition des dix-sept articles par lesquels Luther et Mélanchthon préludèrent a la confession d’Augsbourg, K la ligue de Smalkalde ; enfin, il collabora avec Luther à la traduction allemande de la Bible. Mais c’est surtout dans les missions de propagande | que Bugenhagen déploya son activité. En 1528, il organisa les Églises luthériennes à Brunswick et a. Hambourg ; en 1530, à Lûbecl ; ; en 1535, en Poméranie. Le 1537 à 1542, il se fixa en Danemark, où il avait été appelé par le roi Christian III. La, le 12 avril 1527, il remplit les fonctions épiscopales au couronnement du roi et de la reine. Le 2 septembre, il consacre sept surintendants à la place des évêques incarcérés ; puis, le même jour, il promulgue la nouvelle constitution des Églises de Danemark et de Norvège, rédigée de concert avec les théologiens danois. En 153S, il entreprend la réorganisation de l’université de Copenhague, qu’il termine et fait confirmer par te roi en 1530. La constitution des Églises danoises, modifiée par ses soins, est appliquée au Slesvig et au Holstein en 1542. À cette occasion et en récompense de ses services, le roi lui offrit l’évêché du Slesvig ; il le refusa, et retourna en Allemagne. Le 22 février 1516, dans l’église du château de Wittemberg, il présida aux obsèques de Luther et prononça une oraison funèbre. Depuis ce moment, Bugenhagen mena une vie plus sédentaire ; mais des polémiques de tous genres, principalement les attaques de Flacius et d’Amsdorf, qui l’accusaient d’avoir renié-la foi luthérienne, jointes à de grandes douleurs physiques, assombrirent ses derniers jours et précipitèrent sa fin. Il mourut à l’âge de soixante-trois ans, laissant beaucoup d’écrits de théologie et une relation curieuse de son voyage en Danemark.

BUGEY, pays de France, qui avait le titre de comté et était compris dans le gouvernement de l’ancienne province de Bourgogne, entre l’Ain a l’O., le Rhône à l’E. et au S., et la Franche-Comté au N. ; il fait aujourd’hui partie du département de l’Ain, dont il forme les arrond. de Belley et de Nantua ; superficie, 40 myriamètres carrés. Cette petite contrée, habitée par les Sôgusiens à l’époque de la conquête romaine, fit partie de la première Lyonnaise sous Honorais ; puis, successivement, du royaume des Bur^ondes, de l’empire de Charlemagne, du royaume de Bourgogne ; il eut

Feniant quelque temps des seigneurs. En 1137, empereur Henri IV en investit le comte de Savoie, qui partagea ses droits sur le pays avec l’évêque de Belley, les abbés d’Ambournai et de Snint-Rainbert et le prieur de Nantua. Les seigneurs de Thoire, qui en possédaient une partie, vendirent leurs droits à la maison de Savoie en 1404. Le reste, propriété

! de la maison de Coligny, passa par mariage
; dans la maison de la ToUr-du-Pin, dont les

rejetons devinrent par la suite dauphins, et de là par legs dans la maison de France. En 1344, cette dernière partie du Bugey fut donnée par le roi Jean au duc de Savoie en échange d’autres terres. Le Bugey tout entier, avec la Bresse et le pays de Gex, fut cédé à la Francs par le traité de Lyon en 1601.

BUGGE (Thomas), astronome et mathématicien danois, né à Copenhague en 1740, mort en 1815, se destina d’abord à l’état ecclésiastique et passa son examen de théologie, puis s’adonna exclusivement aux mathématiques. En 1761, il fut envoyé à Thvondhjem pour observer le passage de Vénus devant le disque du soleil. Après avoir occupé divers emplois dans le cadastre, il fut nommé, en 1777, professeur d’astronomie et de mathématiques a l’université de Copenhague. Une commission des poids et mesures ayant été instituée à Paris en 1708, Bugge quitta le Danemark pour venir assister àses séances. Il était membre de l’Académie des sciences de son pays et de la plupart des Sociétés savantes de.l’Europe. Il fut longtemps directeur de l’arpentage public et exécuta de bonnes cartes du Danemark. Lors du bombardement de Copenhague eu 1807, il fit les plus courageux efforts pour préserver de la destruction les collections scientifiques de cette ville. On a de lui : Description de la méthode d’arpentage usitée dans les cartes géographiques danoises, avec une carte trigonométrique de l’île de Sealand (1779) ; Premiers principes des mathématiques pures ou abstraites (1813-1814) ; Premiers principes de l’astronomie sp/iériqueet théorique, et géographie mathématique (1796), etc.

BUGGIANO ou BORGO-BUGGIANO (Buja-

num caslrum), bourg du royaume d’Italie, préfecture et à 35 kilom. N.-O. de Florence ; 1,875 hab. Élève de vers à soie ; marché pour les soies. La villa Bellavista, contruite par les Médicis, est très-remarquable.

KUGGIARDIM ou BUGIARDIM (Giuh’nno), peintre italien, né à Florence en 1481, mort en 1556. Si l’on en croit Vasari, il fut le condisciple de Michel-Ange et servit d’aide à Mariotto Albertinclli et à Fra Bartolommeo ; il se montra soigneux jusqu’à l’excès dans son