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çais les Bâtons flottants (v. ce mot), qui ne flottèrent uas longtemps sur la scène... de la rue de Richelieu. C’était au mois de juin 1851.

Ainsi huée et sifflée le premier soir, stigmatisée comme elle méritait de l’être pur les journaux, la Tour de Babel se fit siffler encore quatre fois ; deux fois même elle ne put être achevée. Cette pièce, qui révélait si bien la tendance spéculatrice devenue aux. veux du gouvernement d’alors un dérivatif utile, en ce qu’elle détournait les esprits des questions sociales et politiques toujours brûlantes, cette pièce, par sa chute éclatante, donnait un sévère avertissement à ce même gouvernement qui, comme cela arrive toujours, c’est-à-dire presque toujours, se garda bien d’en profiter. Le souvenir de cette exécution mémorable disparut presque aussitôt au milieu de la fièvre d’argent qui saisissait alors la bourgeoisie, et qui entrait dans la phase de sa plus grande ardeur. — Acteurs qui ont joué dans la Tour de Babel : MM. Samson, Provost, Leroux ; M"’ Denain, etc.

BABEL (P.-E.), orfèvre et graveur français, mort en 1770. Il a gravé les planches de l’ouvrage de Blondel sur l’architecture, et diverses estampes, entre autres Thétis et ses nymphes. Il a fourni aussi beaucoup de dessins d architecture et d’ornement a divers recueils, et il a lui-même publié un Nouveau Vignole.

BABELA s. m. (ba-be-la). Bot. Acacia des Indes sur lequel vit l’insecte qui fournit la laque.

BAB-EL-ABOWAB (la porte des portes), nom donné par les Arabes au défilé du Caucase appelé les Portes caspiennes. Les Persans le nomment Dcrbend, la barrière, la frontière, et les Turcs, Dcmir Caponsi, la porte de fer. A ce lieu se rattache d’anciennes légendes sémitiques fort curieuses. On attribue à Alexandre le Grand (Iskender) la construction d’une muraille gigantesque destinée à fermer ce passage ; d’autres traditions regardent ce rempart comme la célèbre muraille de Gog et de àfagog, dont il est parlé dans la Bible et le Coran.

BABÉLIQUE adj. (ba-bé-li-ke — rad. Babel)- Néol. Qui a rapport à Babel, à ce qui s’est passé lors de ia construction de la tour de Babel : La linguistique donne le démenti à sou histoire de la dispersion babélique. (Proudh.)

— Par anal. Gigantesque, très-élevé : montent, dans l’obscurité, de massifs autels babéliques, hauts comme des cathédrales. (V. Hugo.) il Qui offre une confusion comparable à colle qui survint à Babel : La discussion avait quet que chose de babélique.

babÉlisme s. m. (ba-bé-li-sme — rad. Babel). Néol. Confusion : Bientôt deux Français qui se rencontreront sur le terrain politi-, que ne s’entendront plus ; nous serons en plein babÉlisme. (E. de Gir.)

BADELL (William), organiste et musicien, né à Londres en 1690, mort en 17S2. Élève de Hœndel, il surpassa, dit Mattheson, son maître comme organiste. Son mérite le fit nommer musicien particulier de George Ier ; ses pièces de clavecin sur le Binaldo de Hœndel sont tellement difficiles que peu de personnes ont pu les jouer après lui. Ses autres œuvres consistent en solos et concertos pour violon, hautbois et flûtes.

. BAB-EI.-MANDEB (la porte des pleurs), détroit qui fait communiquer la mer Rouge avec la mer d’Oman. Il s’ouvre par 12<> 48’ lat. N. et 40» 41’ long. E. entre la pointe de l’Arabie au N.-E. et la côte d’Afrique au S.-O. Il a environ 4S kil. dans sa plus grande largeur et 20 kil. au point le plus étroit. La petite lie de Périm, fortifiée depuis peu par les Anglais, ef plusieurs autres moins importantes divisent ce détroit en plusieurs branches et en rendent la navigation périlleuse. Cependant l’origine de ce nom lugubre parait due moins aux dangers réels de l’endroit qu’aux terreurs des premiers navigateurs arabes qui franchirent ce détroit pour entrer dans la mer d’Oman et se rendre aux Indes. Les Turcs l’appellent Bab-Bogkazi, le détroit de la Porte.

BABELOT, cordelier, aumônier du duc de Montpensier, qu’il suivit dans les guerres de religion, et qui est suffisamment connu par le passage suivant de Brantôme : « Quand on amenoit au duc quelque prisonnier, si c’estoit un homme, il luy disoit do plein abord seulement : Vous êtes un huguenot, mon amy ; je vous recommande à M. Babelot. Ce M. Babelot estoit un’ cordelier, sçavant, qui le gouvernoit fort paisiblement et ne bougeoit jamais d’auprès He luy, auquel on amenoit aussytost le prisonnier ; et luy, un peu interrogé, aussytost condamné à mort et exécuté. » Ce curieux croquis nous montre que le cordelier Babelot était en réalité le bras séculier de M. de Montpensier. Mais lui-même subit à son tour les lois de ces guerres implacables ; pris par les protestants, il fut pendu haut et court.

BABELU s. m. (ba-be-lu). Railleur, plaisant : C’est un babelu. Il fait le babelo. Il Vieux et inus.

BABENBERG, famille princière allemande, qui fut la première en possession de la souveraineté d’Autriche. Elle était issue, dit-on, des anciens rois francs et ses membres possédèrent dès le ix» siècle le comté de Babenberg, en Pranconie, qu’ils gouvernaient avec titre de gaugraves. Un d’entre eux, Léopold Ier de Babenberg, devint margrave d’Autricho en 883. Il mérita, dans les guerres contre les

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Hongrois, le surnom d'Illustre et recula aux dépens de ce peuple les frontières de l’Autriche. Ses successeurs furent : Henri Ier (994) ; — Albert le Victorieux (1018), qui remporta de nombreuses victoires sur les rois do Hongrie j — Ernest le Sévère (1056) suivit le parti de l’empereur Henri et périt dans l’expédition de ce prince contre les Saxons ;- Léopold H le Beau (1075) embrassa la cause de l’antiroi Hermann de Luxembourg contre l’empereur Henri IV ; — Léopold III le Pieux (lOOG) porta également les armes contre Henri IV, en faveur du fils de celui-ci, Henri V, mais se réconcilia ensuite avec lui et épousa sa fille Agnès. Il refusa lui-même la couronne impériale, que plusieurs électeurs lui offraient. Il était renommé pour sa piété et sa justice, non moins que pour sa bravoure. L’Église le mit au nombre des saints ; — LÉo, pold IV (1136) fut investi du duché de Ba-I vière par l’empereur Conrad III ; — Henri H (1142), surnommé Jasomirgott (par Dieu), à I cause d’un juron qui lui était familier. Il céda, I en 1156, la Bavière à Frédéric Barberousse,

! qui lui accorda, par compensation, la haute

| Autriche ainsi que des privilèges importants. Ce fut ce prince qui transporta à Vienne la capitale du duché ; — Léopold V la Vertueux (1172) reçut de Henri VI le duché de Styrie. Outragé par Richard Cœur-de-Lion au siège de Saint-Jean d’Acre, il le retint prisonnier lors de son retour en Europe ; — Frédéric Ier le Catholique (1194) alla faire la guerre aux Maures d’Espagne, et partit ensuite pour la Terre sainte, où il mourut ; — Léopold VI le Glorieux (1198) se croisa en îîn, prit part h la guerre contre les Albigeois, puis aux guerres d’Espagne contre les Maures. En 1217, il retourna de nouveau combattre en Palestine ;- Frédéric II le Belliqueux (1230-1246), s’illustra par une victoire sur les Tartares, qui avaient attaqué les Hongrois, et fut tué à la bataille de Leitha. En lui s’éteignit la maison de Babenberg.

Après de longs troubles et le règne éphémère de quelques prétendants, l’Autriche devint la souveraineté de la maison de Habsbourg., BABENHAUSEN, ancienne seigneurie immédiate de l’Empire, médiatisée en 1806, faisant aujourd’hui partie du cercle bavarois de Swaben-Neuburg et appartenant actuellement aux comtes de Tugger : 6,762 hab. il Nom de deux villages situés, 1 un dans la seigneurie dont nous venons de parler, l’autre dans la Hesse-Darmstadt, à 20 kil. N.-E. de Darmstadt. Commerce en grains et fabrication importante de bouteilles.

BABENO SAINT-HUBERT (Louis), bénédictin et philosophe allemand, né à Leimingen (Bavière) en 1660, mort en 1726. On a de lui de nombreux ouvrages de philosophie et de théologie, qui lui donnèrent de son vivant une certaine célébrité. Nous citerons seulement : Problemata et tlieoremata philosophica (Snlzbourg, 1689) ; Quœsliones vhilosophicœ (1G92) ; Philosophia Thomistica Salisburgénsis (1716). BARER, prince tartare. V. Babour.

babet s. f. (ba-bè). Abréviation populaire du nom propre Elisabeth.

BABET (Hugues), poète latin moderne et philologue, né à Saint-Hippolyte (Bourgogne) en 1474. mort en 1556. Il professa les belleslettres à Louvain et fut charge de quelques éducations particulières. Il avait laissé en manuscrit de nombreux ouvrages de théologie, de grammaire, de philologie, ainsi que des poésies latines, dont il ne reste que trois pièces assez remarquables, qui sont imprimées dans le premier volume des Œuvres de Gilbert Cousin.

BABET LA BOUQUETIERE, surnom appliqué fort irrévérencieusement, mais fort plaisamment, par Voltaire au cardinal de Bernis, pour caractériser son caquetage spirituel et ses jolis vers pleins d’afféterie et de grâce maniérée. La Harpe dit de lui a ce sujet : « Son poème des Saisons est encore une suite de lieux communs de poésie descriptive, qui ne sont pas sans quelque mérite d’expression ; mais il y a dans les images plus d’abondance que de choix, et plus de luxe que de richesse. II prodigue trop les fleurs, et ne les varie pas assez : c’est pour cela que Voltaire l’appelait Babet la Bouquetière. »


BABETTE s. f. (ba-bè-te). Sorte d’ancienne danse composée d’une suite de chassés.

— En Provence, Petit baiser : Veux-tu faire une Babette ?


BABEUF (François-Noël), écrivain politique et conspirateur, né à Saint-Quentin en 1764. Avant la Révolution, il était géomètre et commissaire à terrier dans la ville de Roye ; il publia en 1790 un ouvrage intitulé Cadastre perpétuel, fixa l’attention par des articles virulents dans le Correspondant picard, et fut successivement administrateur du département de la Somme, puis du district de Montdidier, et secrétaire général de l’administration des subsistances, à Paris. Poursuivi par des haines locales, il se vit accusé d’avoir substitué un nom à un autre dans une acquisition de biens nationaux ; mais cette accusation, qui lui attira une condamnation par contumace, fut définitivement anéantie par un arrêt du tribunal du département de l’Aisne. Après le 9 thermidor, il revint à Paris et publia divers écrits, entre autres : Du Système de dépopulation ou la vie et les crimes de Carrier, ouvrage curieux où il associe à des principes démocratiques très-ardents une haine énergique contre le système de la Terreur. C’est lui, dit-on, qui donna aux partisans de ce régime le nom de terroristes. Peu à peu il prit sa direction vers la démocratie radicale, et créa le journal le Tribun du peuple ou le Défenseur de la liberté de la presse, qu’il signait Caïus Gracchus Babeuf, et où il commença à développer les principes révolutionnaires pour le triomphe desquels fut tramée la fameuse conspiration qui a gardé son nom. Les idées de Babeuf et de ses adhérents, qu’on peut rejeter et combattre, mais dont il est impossible de méconnaître la portée, marquaient par leur apparition une phase nouvelle dans le drame de la Révolution. C’était une sorte de communisme élémentaire, où manquaient la science sociale et l’intelligence politique, mais non la profondeur et la hardiesse. Le but des sectaires était d’établir le bonheur commun, la république des égaux par la socialisation de la propriété et la communauté des biens. Un club fut ouvert au Panthéon, une propagande active fut faite parmi le peuple ; d’anciens conventionnels et jacobins se rallièrent plus ou moins sincèrement au nouveau symbole, et secondèrent cette tentative désespérée du parti populaire contre la réaction thermidorienne, continuée par la corruption directoriale. Une vaste conjuration fut formée en 1796, pour le renversement du Directoire et des Conseils et le rétablissement de la Constitution de 1793, dont les conspirateurs comptaient bien élargir les bases. Trahis par l’officier Grisel, Babeuf et ses complices furent arrêtés en mai 1796, renvoyés devant une haute cour nationale assemblée à Vendôme, et condamnés le 26 mai 1797 : Babeuf et Darthé, à la peine de mort, et d’autres à la déportation. Tous avaient montré la plus indomptable énergie pendant le procès. Les deux condamnés à la peine capitale se poignardèrent en entendant leur arrêt et furent, le lendemain, portés mourants sur l’échafaud. La doctrine de Babeuf a été nommée Babouvisme, du nom de son fondateur ; et ses partisans, babouvistes. L’un des conjurés, Buonarotti, a publié la Conspiration pour l'égalité, dite de Babeuf (Bruxelles, 1828), relation curieuse dont M. Gabriel Charavay a donné (Paris, 1850) une nouvelle édition.

Pour l’analyse de la doctrine, v. Babouvisme.


BABEUF (Émile), fils du fameux conspirateur de ce nom, né en 1785, fut, à la mort de son père, adopté par Félix Lepelletier de Saint-Fargeau, devint dans la suite libraire et publiciste, et fut emprisonné sous la Restauration pour la publication du journal le Nain tricolore. Une Lettre à Carnot, qu’il publia après 1815, pour ouvrir une souscription en faveur des victimes de l’invasion, fit une telle sensation qu’elle fut réimprimée à Troyes en lettres d’or.


BABEURRE s. m. (ba-heu-re — de battre et beurre, ou, peut-être, de bas et beurre). Ligueur séreuse qui reste après que le lait a été battu, dépouillé de la partie grasse qui constitue le beurre et qui renferme du sérum, du caséum et une petite quantité de beurre ; c’est ce qu’on appelle vulgairement lait de beurre : Le babeurre resté dans le beurre contribue promptement d son altération. Le babeurre est rafraîchissant, à cause du sérum ou petit-lait qu’il contient. (Tossier.) C’est au moyen de lavages à grande eau, et mieux à eau courante, que l’on parvient à débarrasser le beurre du babeurre. (Leprince.)


BABEY (Athanase-Marie-Pierre), constituant et conventionnel, né h Orgelet en 1744, mort en 1815. Il appuya toutes les mesures révolutionnaires, mais vota pour la réclusion dans le procès du roi, protesta contre la proscription des Girondins, fut un des soixante-treize députés emprisonnés pour ce fait, et siégea assez obscurément au conseil des Cinq-Cents jusqu’en floréal an VII.

BABEY (Madame), sœur de Bureaux de Puzi, se distingua au commencement de la Révolution par un beau trait de courage. Ayant appris que les habitants d’Auxonne voulaient dévaster un château habité par une dame âgée et sa nièce, elle rassembla ses domestiques, et, armée elle-même d’une hache, elle se mit à leur tête pour se porter à la défense de ces deux femmes. Bans la lutte, elle terrassa un des assaillants, et elle montra tant de fermeté qu’elle força les autres à se retirer et que plusieurs d’entre eux même se joignirent à elle pour empêcher tout acte de violence.

BAB1 s. m. (ba-bi). Nom donné h des idoles de pierre qu’on a trouvées en grand nombre dans les déserts de la Russie méridionale.

— Ichthyol. Espèce d’anguille des mers d’Amboine.

BABI (Jean-Fr.), révolutionnaire, né à Tarascon en 1759, mort en 1796. Il commanda

Sendant la l’erreur une troupe révolutionnaire ans l’Ariége, fut emprisonné après le 9 thermidor, pendant que ses propriétés étaient dévastées par les réacteurs, et joua un rôle actif dans l’attaque du camp de Grenelle (septembre 1796), mouvement qui se rattachait aux complots de Babeuf. Arrêté dans sa fuite, il fut condamné a mort et fusillé.

BABI A, déesse de la jeunesse chez les Syriens, qui était particulièrement honorée h Damas.

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babiane s. f. (ba-bi-a-ne). Bot. Genre do plantes de la famille des indées, établi aux dépens des ixia-s, et qui n’a pas été généralement adopte.

BABICHE s. f. (ba-bi-cho ; corruption du mot barbiche). Faire couper sa babiche. Pop.

— Mamm. Petite chienne à poils longs et soyeux :

Vous perdez, pour une babiche, Des pleurs qui suffiraient pour racheter un roi.

YoiTur. K.

BABICHON s. m. (ba-bi-chon ; corruption do batbichon). Mamm. Espèce d’épagneul à poils longs et soyeux.

BABICHONNER v. a. ou tr. (ba-bi-cho-né — rad. 626tc/ion). Nettoyer, peigner, rendre propre. Se dit par allusion aux soins qu’on prend d’un babichon : Nous avons trouvé la laitière occupée à laver et à iubichonner la petite fille. (G. Sand.) 11 Fam.

BABIE s. f. (ba-bi — de Babia, nom mythologique). Entom. Genre d’insectes coléoptères tetramères, voisin des chrysoincles et des clytres, et renfermant une vingtaine d’espèces, qui vivent toutes en Amérique.

RADIÉ DE HEnCENAV (François), publiciste, né à Lavaur (Tarn) en 1761, mort vers 1830. Il a collaboré a divers journaux et publié un grand nombre d’ouvrages : Galerie »iililaire ; Archives de l’honneur ; Voyage eu liussie ; Correspondance de Louis XVI (180.", apocryphe) ; Titres de Bonaparte à la reconnaissance des Français ; Dictionnaire des nouyirouettes (1810), ouvrage qui fut saisi et prohibé, etc.

BABIL s. ni. (ba-bil, M mit. de l’hebr. babul, selon d’autres, c’est une onomatopée, les syllabes ba, bi imitant le bruit de la parole. On peut encore alléguer le gr. babazein, balbutier). Caquet, abondance excessive do vaines paroles : Babil continuel. Babil insupportable, assourdissant. Babil de femme, de petite fille. Le babil est une intempérance de langage qui ne permet pas à un homme de se taire. (La Bruy.) Tu me romps la tète de ton babil. (Regnard.) L’écolier écoute en classa lu verbiage de son régent, comme il écoutait au maillot le babil de sa nourrice. (J.-J. Rouss.) La langue fournit un babil facile aux attachements médiocres. (J.-J. Rouss.) Les amourspropres intéressés ont beaucoup de babil. (Stelieuvc.) Quant ! le n.wsiL n pour objet exclusif de citer ce qui se passe chez les autres, il sa nomme caquet. (Tliûry.)

Riches pour tout mérite en babil importun.

Molière. J’admire le babil et l’air de confiance lie ces messieurs ti peine échappés de l’enfance. C iilIaui.kvii.ie. Paris se trompe moins que nous ne le disons, Et le babil commun l’instruit de nos histoires Mieux que nos serviteurs écrivant leurs mémoire !-.

Noki, .

— En bonne part. Agréable facilité do parole, bavardage amusant : Un gentil babil. Les jeunes filles acquièrent vite un babil agréable. (J.-J. Rouss.) Le maître du logis avait convié quelques amis intimes, capitalistes ou commerçants, plusieurs femmes aimables, jolies, dont le gracieux babil et les manières franches étaient en harmonie avec la cordialité germanique. (Balz.)

Se taire est n’être plus qu’une unie qui s’ennuie, Le babil est le charme et l’aine de la vie.

La Chaussée. Ce séduisants dehors, un babil amusant. Dans le monde voila ce qui fait l’homme aimable.

C. D’IlARLEVILLE.

— Bavardage, discours ou écrit composé d’un flux de vaines paroles : Le détail, l’analyse de tous ces babils ne ferait qu’ennuyer, affliger oudégoûier le lecteur. (Audiffret.) Pris en ce sens, on voit que le mot admet un pluriel.

— Par anal. Chant babillard de quelques oiseaux. Se dit surtout de l’interminable gazouillement de l’hirondelle : Avec ce poète, vous voyes passer dans les airs le vol et le babil de l’hirondelle. (Villem.) L’hirondelle fait son nid dans l’angle des murs, et mêle son babil aux mille voix du jour. (Mme do Montaran. J 11 Bruit imitant la voix de quelqu’un qui babille :

Vous fermez votre oreille au babil des fontaines. Et diriez volontiers : silence ! au rossignol.

Théophile Gautier.

N’avoir que du babil, Ne dire que des choses inutiles, futiles, dénuées de sens.

— Véner. Aboiement d’un limier qui donno trop de voix ou qui a perdu la piste.

Syn. Babil, caquet. Le babil est une abondance excessive de paroles inutiles ; le caquet est mêlé d’assurance, de prétention, quelquefois de méchanceté. On impute le babil aux femmes, aux enfants ; il fatigue quelquefois, mais il peut arriver qu’on s’en amuse ; le caquet appartient aux commères ; il fatigue toujours, il étourdit, il irrite. On rabat le caquet d’un vantard ; on arrête le babil d’une petite fille.

BABILLAGE s. m. (ba-bi-lla-je, Il mil.rad. babil). Action de babiller, de parler beaucoup : Le babil qui devient excessif, qui s’exerce hors de propos, devient du babillagk. (Girard.) Le babillage de cette enfant, qui ne peut comprendre la gravité d’une semblable révélation, aura effrayé et révolté la princesse. (G. Sand.)