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COLE

être jamais mis Je pied sur un navire de guerre, organise et place an premier rang des marines de l’Europe ; enfin, dans les choses de l’art et de la littérature, que cet homme d’affaires et de chiffres comprend et protège avec une libéralité si grande et si entendue, qu’elle laisse bien loin derrière elle tout ce qu’avaient fait et François Ier, le père des lettres, et Richelieu.

M. Neymarek, dont la compétence en matière de finance est si bien établie, consacre une partie considérable de son remarquable ouvrage à l’étude des mesures financières. Là est, d’ailleurs, un des grands titres, le plus grand peut-être, de Colbert. Son avènement opéra dans notre système fiscal une véritable révolution. Mais que pouvaient les réformes les plus salutaires sous une monarchie absolue ? Elles duraient ce qu’il plaisait au roi. En vain Colbert luttait contre le faste et le goût des grandes guerres ; il lutta jusqu’à la fin, mais il fut vaincu. Versailles et les armées, des travaux gigantesques et des guerres continuelles replongeaient nos finances dans le désordre d’où il les avait si laborieusement tirées. « Colbert, dit M. Bérard, était vaincu par Louvois, le ministre de la paix par le ministre de la guerre, le conseiller de raison par le flatteur des passions royales, le bon génie de Louis XIV par son génie funeste ; car ces deux hommes représentent les deux phases caractéristiques et comme les deux faces opposées du régne. «

M. Neymarck distingue dans la carrière de Colbert deux périodes : la première commence en 1661 et s’étend jusqu’à la guerre de Hollande en 1673 ; c’est la période de la faveur, des grandes réformes, de la toute-puissance ; la seconde va de 1673 à lu disgrâce de Colbert. Dans cette seconde période, l’activité du ministre semble décroître avec son crédit ; sa main est moins ferme ; on sent comme une lassitude, comme un engourdissement. Mais est-ee bien Colbert qu’il

faut accuser, et ne convient-il pas plutôt de rendre responsables de ce changement Louvois, qui paralysait et rendait stériles les efforts du financier, Louis XIV, qui préférait aux conseils d’un grand ministre la servilité d’un flatteur ? «Réponse éloquente, dit M. Bérard, aux partisans du gouvernement personnel. Ceux-là disent : soua le gouvernement parlementaire, rien ne se fait de grand. Que peut un ministre entravé par le contrôle jaloux et par les chicanes incessantes de deux Chambres ? M ; iis sous un maître, un homme supérieur a en main ces deux choses : le pouvoir et le temps. Rien ne gêne sa libre action ; a-t-il conçu un plan grandiose, il peut l’exécuter. Oui, répondrons-nous aux partisans de la monarchie absolue ; mais ce qu’un grand ministre a édifié la veille, un caprice du maître !• renverse le lendemain. »

Ainsi que nous l’avons dit en commençant, les documents abondent sur Colbert, et si l’histoire de ce grand ministre est un beau et vaste sujet, il présente des difficultés d’autant plus grandes que celui qui l’aborde ne peut atteindre à l’originalité qu’au prix d’une étude singulièrement profonde et délicace. Ce sujet si généralement connu, M. Neyinarck a su le rajeunir, et son savant ouvrage a tout l’attrait d’un livre personnel et nouveau.

  • COLCHESTER, ville d’Angleterre (Essex) ;

26,343 hab.

  • COLCHESTER (Charles Abbot, baron de),

marin et homme politique anglais. — Il est mort en 1867. — Son fils, Réginald-CharlesÉdouard Abbot, né en 1842, lui a succédé dans son titre et dans son siège à la Chambre des lords.

COLCHICIQUE adj. (kol-chi-si-ke — rad. colchique). (Jhim. Se dit d’un vinaigre obtenu en faisant macérer des bulbes desséchées de colchique dans du vinaigre.

  • C01.ÉAH ou KOLÉA, ville d’Algérie,

province et à 39 kilom. d’Alger, entre la Méditerranée et la Mitidja, au milieu de vergers, arrosée par des eaux abondantes et pures ; 3,953 hab., dont 1,804 Arabes, 1,416 Français, 688 étrangers et 45 juifs. Bâtie en 1550 (957 de l’hégire), Coléah eut pour premiers habitants des Andalous ou Maures venus d’Espagne. Avant la conquête française, c’était pour les musulmans de l’Algérie une ville sacrée, une sorte de La Mecque, où se rendaient en pèlerinage les Arabes des environs, pour visiter la mosquée et la koubba de Si-Evnbarek, Cette ville, occupée pour la première fois par l’armée française en 1831, devint centre de population civile en 1840 et fut érigée en commune en 1857. La vieille ville arabe a été transformée : les anciennes masures en pisé ont fait place à des maisons bâties à l’européenne ; aux rues tortueuses plantées de vignes ont succédé des rues lirées au cordeau. Le jardin des Zouaves, au bas de la ville, est tout à la fois une orangerie et un jardin anglais.

COLENSO (John-William), évêque anglican de Natal, né à Saint-Austell, comté de Cornouailles, en 1814. Ce personnage s’est acquis une certaine célébrité en Angleterre par la lutte qu’il soutint, de 1860 à 1866, contre le haut clergé anglican orthodoxe.

Il commença ses éludes à l’école de Devenport et les termina au collège de Cambridge. Après avoir professé les mathématiques à l’école d’Harrow de 1837 à 1846, il devint rec COLF

teurdans le Norfolk. En 1849, il publia des Éléments d’algèbre et, quatre ans plus tard, des Éléments darithmétique. En 1853, il publia Ses Sermons de village, se fit recevoir docteur et fut sacré évêque de Natal, diocèse créé pour lui et qui jusque-là avait fait partie de l’évêché de Capetown (Afrique méridionale). À peine nommé, il partit pour visiter son diocèse et publia le résultat de son exploration et de ses recherches scientifiques dans un livre ayant pour titre : Dix semaines à Natal (Londres, 1855). À son retour en Angleterre, il essaya d’obtenir pour la colonie des dégrèvements d’impôts et repartit pour la Cafrerie, suivi de quelques missionnaires. Il se mit alors à étudier la langue des naturels et fut bientôt en mesure de rédiger une grammaire et un dictionnaire. Il entreprit une traduction de la Bible dans la langue des naturels de son diocèse et dressa quelques jeunes Cafres qui l’aidèrent dans ce travail. Les missionnaires qui l’avaient précédé sur ce territoire ayant dès longtemps pris l’habitude de refuser le baptême aux Cafres polygames qui ne voulaient point se séparer de leurs épouses, l’évêque Colenso crut devoir les autoriser à garder celles qu’ils avaient, sous la réserve qu’ils n’en prendraient plus d’autres et reviendraient a la monogamie par extinction naturelle de leurs femmes. Il motiva sa conduite en cette circonstance dans une lettre qui fit grand bruit et qui, sous le titre de Lettre ouverte à l’archevêque de Cantorbéry, parut à Londres en 1860. Cet écrit fut bientôt suivi de deux autres qui eurent également un grand retentissement. L’un, Saint Paul’s epistle te Romans, ’newly translated (Londres, 1861), soutenait que les païens ne pouvaient être condamnés à des peines éternelles ; l’autre, The Pentateuch and Book of Joshua examined (Londres, 1862,

I 2 vol.), mettait en doute l’authenticité des

| livres de l’Ancien Testament.

Colenso dut revenir en Angleterre pour se

f défendre contre les attaques dont il était l’obj jet, et, tandis qu’il se rendait en Europe,

I il fut déposé de son siège par l’évêque de Capetown, son métropolitain.

) Il appela de cette sentence à la commission judiciaire, et, vers 1865, elle déclarait

j que 1 évêque de Capetown avait outre-passé ses droits en déposant Colenso. Le haut

, clergé ne se tint pas pour battu, et un concile, auquel furent convoqués tous les évê

! ques anglicans de la métropole et de ses colimies,

confirma la sentence prononcée par l’évêque de Capetown. Cette affaire qui avait fait tant de bruit s’apaisa, et Colenso rentra dans l’obscurité.

COLÉORHEXIE OU COLÉORRHEXIE s. f.

(ko-lé-o-rè-ksî — du gr. koteos, étui ; rhêxis, rupture). Méd. Rupture du vagin, dans certains accouchements laborieux.

COLÉRHINE s. m. (ko-lé-ri-ne — du gr. koleos, fourreau ; rhin, nez). Entom. Syn. | présumé de chéiroplatys.


  • COLET (Louise Révoil, dame), femme de lettres. — Elle est morte à Paris le 7 mars 1876. Les derniers ouvrages qu’elle a publiés sont : la Satire du siècle. Paris matière (1868, in-8°) ; la Satire du siècle. La voix du Tibre (1868, in-8°) ; les Derniers abbés, mœurs religieuses d’Italie (1868, in-12) ; les Petits messieurs (1869, in-18) ; les Dévotes du grand monde (1873, in-12) ; Edgar Quinet. L’esprit nouveau (1875, in-12).


COLFAVRU{Jean-Claude), avocat et homme politique français, né à Lyon en 1820. Issu I d’une famille d’artisans, il prit part commetambour, à dix ans, à un mouvement popti- ** faire qui eut lieu à Lyon lois do la révolution de 1830 et fut admis peu après comme boursier au collège. Lorsqu’il eut terminé ses classes, M. Colfavru alla étudier le droit à Besançon, où il fut reçu licencié en 18-15. S’ètant rendu alors à Paris, il se fit inscrire sur le tableau de l’ordre des avocats et se lança avec ardeur dans la politique. Après la révolution de 1848, il devint un orateur des clubs, et il fut transporté sans jugement en septembre 1848. Ayant recouvré la liberté, ’ M. Colfavru fut élu, dans une élection partielle, au mois d’avril 1850, représentant, de J Saône-et-Loire à l’Assemblée législative. Il ] y siégea à l’extrême gauche, fit une ardente | opposition à la politique réactionnaire de Louis Bonaparte et fut emprisonné à Mazas I après le coup d’État du 2 décembre 1851. I Proscrit peu après, il alla habiter Londres, | puis Jersey. En 1853, il fut condamné par contumace à quelques années de prison sous l’inculpation d’avoir pris part à une société secrète. Après l’amnistie de 1859, M. Colfavru revint en France. Il reprit en 1861 sa place au barreau, et, tout en restant fidèle à ses convictions républicaines, il ne joua qu’un rôle assez effacé dans le remarquable mouve ment d’opposition qui se produisit dans les dernières années de l’Empire. Après la révolution du 4 septembre 1870, M. Colfavrudevint chef du 85e bataillon de la garde nationale, avec lequel il assista aux batailles de Champigny et de Buzetival, et il fut décoré le 12 février 1871. Il avait été nommé en outre, en septembre 1870, juge de paix du XVIlo arrondissement de Pans ; mais il se démit bientôt de ces fonctions pour reprendre sa place au barreau. On doit à M. Colfavru deux ouvrages estimés : le Droit commercial comparé de la France et de l’Angleterre (1861, irf-8o) ;

COU

Du mnnrr/jp et du cnntrtit dp m/iri ?irfp en Angleterre et aux États-Unis. Législation comparée de l’Angleterre, des États-Unis et de la France (1868, in-8°).

COLFAX, homme d’État américain, né en 1823. Il apprit l’état de compositeur dans une imprimerie de New-York. Vers 1844, il se fit journaliste et fonda une feuille politique, dans laquelle il défendit les idées de l’ancien parti whig. Environ dix ans plus tard, M. Colfax s’attacha au parti républicain et fut nommé en 1854, dans l’État d’Indiana, député au congrès de Washington. Il prit une part active aux discussions de la Chambre, y fit preuve d’une remarquable facilité oratoire et devint en 1863 président du congrès. M. Colfax était devenu un des chefs du parti républicain, lorsqu’aux élections de 1868 il fut porté candidat à ia vice-présidence de la république, en même temps que le général Grant était désigné pour la présidence. Ayant été élu, il présida, à ce titre, le Sénat des États-Unis. Lors de la seconde présidence de Grant^en 1872, il fut remplacé pur M. Wilson. M. Colfax jouissait aux État-Unis d’une grande réputation d’intégrité, lorsqu’en jan[ vier 1873 il fut compromis dans des actes de > corruption révélés à la suite d’une enquête faite par la Chambre des représentants. Accusé d’avoir reçu des actions du Crédit mobilier, grande société financière fondée dans un but de spéculation par les administrateurs du chemin de fer du Pacifique, afin d’aider cette compagnie à se soustraire à ses obligations vis-à-vis de l’État, M. Colfax affirma sous la foi du serment qu’il n’avait reçu aucune action de cette société ; mais il fut bientôt démontré qu’il était entré en marché avec un nommé Ames, qu’il avait reçu des actions et même touché une prime de 1,200 dollars. Il se trouva compromis avec MM. Bonaparte Patterson, Brooks, Bingham, Kelly, Wilson, etc., et l’affaire eut un retentissement considérable. À la suite de l’enquête, la Chambre des représentants, usant d’une coupable indulgence, se borna à déclarer qu’elle condamnait absolument la «induite de MM. Ames et Brooks. Un député, M. Wood, proposa de décréter d’accusation l’ex-viceprésident des Eiats-Unis ; mais cette proposition fut rejetée à une majorité de i voix. Sur les conclusions de M. Butler, la Chambre déclara qu’il n’y avait pas lieu à poursuite, parce que les faits reprochés à M. Colfax étaient antérieurs à son élection comme vice-président de la république. Le pays ne sanctionna point cette décision. M. Colfax vit briser alors sa carrière politique, qui avait été des plus brillantes, et la grande situation qu’il occupait dans l’État.

COLGRA.VE s. m. (kol-gra-ve). Oniith. Un des noms du corbeau.

COLIAS, surnom de Vénus, qui avait un temple élevé sur le cap Colias, en Attique, cap qui s’avançait sur le golfe Saronique, au S.-E. du port de Phalère. Les images dos Génetyllicles étaient placées à côté de la statue de la déesse.

  • COLIGNY, bourg de France (Ain), ch.-[. de

eant., arrond.età 22 kilom. N.-E. de Bourg ; pop. aggl., 716 hab. — pop. tôt., 1,650 hab. Château sur une petite éminenee.

COLIGNY (Charles), littérateur, né à Paris vers 1823, mort dans la même ville en 1874. En 1848, il devint capitaine dans la garde mobile et il fut décoré après les journées de Juin ; mais il ne porta pas sa croix parce qu’elle lui rappelait un souvenir de la guerre civile. Charles Coligny avait publié des poésies et des articles littéraires dans diverses feuilles, lorsqu’il entra à l’Artiste, où il devint secrétaire de la rédaction et dont il fut un des principaux collaborateurs. « C’était, a dit de lui M. Arsène Houssaye, un esprit ingouvernable, qui ne pouvait vivre qu’en toute liberté, je lui laissai faire ce qu’il voulut dans VArtiste, trop heureux de le voir parmi mes meilleurs amis. On aime ces beaux insouciants qui ne croient pas au lendemain et qui ne demandent qu’à cueillir l’heure. Il aimait le travail, mais il ne pouvait s’acclimater dans l’étude ; le rêve tuait en lui la méditation. «Au contact de M. Arsène Houssaye, cet indisciplinable bohème était devenu un raffiné littéraire ; poSte et prosateur, il aimait l’éclat du style, la phrase brillante, la couleur ; les réalités lui inspiraient une horreur profonde. Il éparpilla son esprit en articles de journaux sans laisser aucun livre. Vers la fin de sa vie, il se fit recevoir main- | bre du Caveau, et il eut l’idée d’écrire l’his- i toire de la chanson française. Pour la pre- i mière fois, on le vit se livrer à un travail ’ régulier ; mais il ne devait point terminer son i œuvre. Atteint d’une maladie grave, il dut j être transporté à l’hôpital La Riboisière, où il mourut à la suite d’une douloureuse opéra- i tion. |

  • COLIN (Alexandre-Marie), peintre d’his- j

toire. — Il est mort à Paris en novembre 1875. Colin n’avait cessé d’exposer jusqu’à ] l’année qui précéda sa mort. Nous citerons, parmi ses derniers tableaux : le Christ aux Oliviers, Halte de bohémiens (1866) ; le/foi Candaule, Satyre et Bacchante (1865) ; Adam et Eve, Bruyères (1867) ; la Joie du foyer, Qui donne aux pauvres prête à Dieu (1868) ; le Cid, la Petite sœur (1869) ; Coup de vent (1870) ; Un drame en mer (1873) ; Avant le mariage, Enfant (1874). Colin avait obtenu

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<}ps médailles de Se classe en J824 et 1831, une ira médaille en 1840 et la croix de la Légion d’honneur en 1873.

COLIN (Gabriel-Constant), vétérinaire français, né à Mollans (Haute-Saône) en 1825. Élève de l’École vétérinaire d’Alfort, il est devenu professeur à cette école et membre de l’Académie de médecine (1865), M. Colin a publié un grand nombre d’articles dans les Annales des sciences naturelles, le Jlecueil de médecine vétérinaire, les Comptes rendus de l’Académie des sciences, etc. On lui doit, en outre : Traité de physiologie comparée des animaux domestiques (1854-1856, 2 vol. in-8°, avec figures ; réédité en 1871-1872) ; Bêcher' ches sur une maladie vermineuse du mouton due à la présence d’une lingualule dans tes ganglions mésentériques,

COLIN (Léon-Jean), médecin français, né à Saint-Quirin (Meurthe) en 1830. Il entra à dix-huit ans dans le service de santé de l’armée et fut reçu docteur en 1850. Aidemajor en 1853, major de 2e classe en 1859, de 1" en 1863, médecin principal de 2e classe en 1SG3, il a été élevé, en 1872, à la ire classe. Le docteur Colin est professeur de maladies et épidémies des armées à l’École de médecine du Val-de-Gràee. Il a été promu officier de la Légion d’honneur en 1871. On doii à ce savant distingué, outre des articles publiés dans les Archives générales de médecine, dans les Annales d’hygiène publique, etc., plusieurs ouvrages estimés : De la tuberculisalion aiguë (1861, in-S°) ; De la valeur de la respiration saccadée comme signe de début de la tuberculisation pulmonaire (1861, in-8°) ; Observations de tumeurs phlegmaneuses de ta fosse iliaque droite (1862, in-8°) ; Études cliniques de médecine militaire (1864, in-8°) ; De la mélancolie (1866, in-8°) ; Traité des fièvres intermittentes (1870, in ;8<>) ; la Variole au point de vue épidémiologique et prophylactique {1873, in-so) ; Nouvelles recherches expérimentales sur l’action des matières putrides (1873, in-8°) ; Epidémies et milieux épidémiques (1874, in-8") ; Phthisiégalopante et tuberculisation aiguë (1874, in-8°) ; Du ténia dans l’armée (1876, in-8°) ; Rapports des oreillons avec les fièvres éruptives (1876, in-8°) ; Diapédèse des leucocytes chez l’homme (1876, in-8°), etc.

COLIOLE s.f. (ko-li-o-le). Rot. Plante de la Cochinchine,

COLIPH1ME s. m, (ko-li-fi-me). Ornith. Syn. de chizœrhis.

  • COLISA s. m. — Encycl. Ichthyol. Gr’ice

à la persévérance d’un pisciculteur intelligent, M. Carbonnier, une espèce de ce genre, la plus belle et la plus intéressante de toutes, a pu se multiplier dans les aquariums, où ics mœurs, très-curieuses, ont été soigneusement étudiées : c’est le cotisa’rainbow fish (poisson arc-en-ciel), qui habito les étants et les fossés alimentés par les eaux du Gange. Il est long de om,04. Tout son corps a des reflets changeants d’un éclat merveilleux et qui justifie le nom que lui ont donné les Anglais. Les joues, la gorge, le ventre sont d’un magnifique vert irisé. Douze ou treize bandes d’une autre teinte verte ondulent le corps transversalement. Mais les habitudes de ce poisson sont encore plus intéressantes que la vivacité de ses couleurs. Le mâle, comme " celui de quelques autres espèces, construit un nid où il soumettra les œufs pondus pur la femelle aune véritable incubation. La nidification des poissons n’est plus aujourd’hui un fait isolé ; mais les procédés du cotisa arc-en-ciel lui sont tout à fait spéciaux et méritent d’être décrits.

Quand le moment de la ponte est proche, le mâle comble la femelle d’attentions bizarres, qui rappellent celles de quelques oiseaux, mais qui ne paraissent avoir ici aucune interprétation possible, puisque l’union des

sexes, qui explique toutes les coquetteries des oiseaux, est interdite à ces poissons. Néanmoins, le mâle tourne longtemps en frétillant autour de la femelle, qui reste entièrement immobile et insensible, en apparence, à ces agaceries. Le mâle cueille ensuite quelques brins de conferves, qu’il amène à la surface de l’eau, et comme leur poids spécifique les ramènerait au fond, il amoncelle en dessous des bulles d’air qui les maintiennent au niveau du liquide. Il réussit ainsi, dans une journée de travail, k construire une île circulaire d’environ om,08 de diamètre. Quand son ouvrage en est là, il continue à accumuler de l’air vers le centre de son île flottante, de façon que le milieu de celle-ci finit par s’élever graduellement et par former une sorte de dôme de verdure. Il ajoute ensuite à son ouvrage un bord plat de om,02 do largeur, imitant le rebord d’un chapeau hémisphérique. Quand ce travail est terminé,

il ramène et rattache les brins qui flottent épars, aplatit, k l’intérieur, les feuilles qui dépassent la surface de la construction, tabse et polit tout son ouvrage en le frottant avec son corps, jusqu’à ce qu’il en ait fait une sorte de feutre.

Cependant la femelle, restée inactive jusque-là, pénètre sous le dôme et y dépose de cinq à dix œufs. Cette ponte se renouvelle ensuite plusieurs fois, jusqu’à ce que la masse des œufs atteigne le nombre de 130 à 160. La femelle s’éloigne alors pour toujours, et le mâle reprend son œuvre, 11 range soigneusement les ceufs dans l’intérieur du dôme.