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des vconx pour qu’elle se vulgarise de plus en plus. Tout le monda sera de notre avis. Eu effet, à quelque point de vue que l’on se place pour apprécier les sociétés de secours mutuels, leur utilité se manifeste avec la clarté la plus vive. Le soulagement matériel qu’elles procurent ne saurait être discuté ; l’avantage intellectuel résulte de la nécessité où se trouvent les sociétaires de discuter leurs intérêts et de suivre avec soin les détails d’une organisation qui demande une attenlion sérieuse ; quant aux bienfaits moraux, qui ne les apercevrait en réfléchissant k la grandeur du but que l’on se propose ?

Caisse d’épargne, caisse des retraites, sociétés de secours mutuels, telles sont les institutions de prévoyance mises à la disposition des classes laborieuses. Les avantages de ces institutions, on les appréciera de plus en plus ù mesure que la confiance renaîtra avec la liberté et que les défiances se dissiperont au grand jour des faits accomplis.

PRÉVOTANT, ANTE adj. (pré-voi-ian ou

Ïiré-vo-ian, an-te — rad, prévoir). Qui a de a prévoyance, qui prend des mesures de prévoyance : Homme prévoyant. Mère prévoyante. Vous n’êtes pas assez prévoyant. La liberté n’est faite que pour tes peuples où l’immense majorité est honnête, énergique au travail, prévoyante. (Mich. Chev.)

.Quand le mal est certain,

La plainte ni la peur ne change le destin. Et le moins prévoyant est toujours le plus sage.

La Fontaine.

— Qui dénote de la prévoyance, qui est inspiré par la prévoyance : Des mesures prévoyantes.

Je sait que près de vous en secret assemblé, Par vos soin» prévoyants, leur nombre est redoublé.

Racine.

PRÉVU, UE (pré-vu, û) part, passé du v. Prévoir : Un seul malheur prévu nous donne tant d’inquiétudes ! (B. de St-P.j Les actions magnanimes sont celles dont le résultat prévu est te malheur et In mort. (Chateaub.) Il n’est pas permis d’étendre les lois pénales d’un cas prévu à un cas non prévu. (Ùupin.) Moins la perfidie a pu être prévue, plus elle est détestable. (Latena.)

" — s. m. Ce qui est prévu : Entre elles deux se trouve l’incommensurable différence du prévu à l’imprévu, de la force à la faiblesse. (Balz.)

PRETER s. m. (prè-ié). Ornith. Syn. de proyer.

PREZ-EX-PA1L, bourg de France. V. Préen-Pail.

PRÉZIE s. f. (pré-zl). Hist. littér. Genre de poésie usité chez les troubadours.

— Encycl. La prézie était en même temps une prière et une exhortation, par laquelle les poètes engageaient les princes et les seigneurs à. se prêter secours dans les guerres qu’ils" avaient à soutenir. À l’époque des croisades, il fut composé un assez grand nom„bre de ces pièces. C’est ainsi que le troubadour Pons de Capdueil s’écriait : « Roi de FranceI roi d’Angleterre ! fuites enfin la paix. Celui de vous qui y consentira le premier sera le plus honoré aux yeux de l’Eternel ; sa récompense lui est assurée ; la couronne de gloire l’attend dans le ciel. Puissent aussi le roi de la Pouille et l’empereur s’unir comme amis, comme frères, jusqu’à ce —que le saint sépulcre ait été délivré t Ainsi qu’ils se, pardonneront k ce sujet, ils seront eux-mêmes pardonnes au jour terrible du jugement... O Vierge, mère de miséricorde et de vérité ; ô Vierge de douceur et de gloire, protégez votre loi sainte et donnez-nous la force etla puissance d’exterminer les Turcs félons et mécréants. •

/Chez d’autres poètes de la même époque, les poésies de ce genre prennent tout k fait le ton et le style de la prédication (prezicansa). En voici un exemple : • Quel deuil, quel désespoir, quels pleurs, quand Dieu dira :

« Allez, malheureux, allez en enfer, où vous serez tourmentés à jamais dans les supplices, dans les douleurs ; c’est pour vous punir de n’avoir pas cru que j’ai souffert une

« cruelle passion. Je suis mort pour vous et ■ vous l’avez oublié ! > Mais ceux qui dans la croisade auront trouvé la mort pourront dire :

« Et nous, Seigneur, nous sommes morts pour toil * Et ailleurs : < Qu’il soit désormais notre guide et notre protecteur, celui qui guida

« les trois rois à Bethléem ; sa miséricorde nous ouvre une voie par laquelle les plus grands pécheurs, qui la suivront avec zèle et franchise, arriveront à leur salut. Insensé, insensé l’homme qui, par un vil attachement

> kjses terres ou à ses richesses, négligera de

> prendre lacroix, puisque, par sa faute et par

> sa lâcheté, il perd à la fois et son honneur et

« sou Dieu I > Ces exemples suffisent à faire apprécier un genre de poésie qui semblerait n’être qu’un écho de la chaire chrétienne, si l’on ne savait qu’à cette époque toutes les classes de la société possédaient au même degré la haine contre l’infidèle et l’enthousiasme pour la délivrance de la terre où mourut Jésus-Christ.

PRIACANTHE s, m. (pri-a-kan-te — du gr. prion, scie ; akantha, épine). Ichthyol. tieure de poissons acaùthoptérygiens, de la Jumiile des percoïdes, cq- Tenant six espè PRIA

ces, qui habitent les mers des pays chauds : Le priacanthe à gros yeux vit dans les mers du Brésil. (C. d’Orbigny.)

— Encycl. Les priacanthes ont le corps oblong, légèrement comprimé et couvert, jusqu’à l’extrémité du museau, de grandes écailles rudes ; la bouche obliquement dirigée vers le" haut, garnie de dents en carde ou en velours ; la mâchoire inférieure proéminente ; le préopercule dentelé et terminé en bas par une épine dentelée aussi, ce qui constitue le caractère principal. Ces poissons habitent les mers des pays chauds. L’espèce type est le priacantke gros-yeux, dont le nomspéciflque rappelle suffisamment le caractère le plus frappant. Le priacanthe œil-de-bceuf ressemble beaucoup au précédent. Le priacanthe du Japon est un très-beau poisson, long d’environ ni°,30, d’un beau rouge vif, avec la nageoire pectorale grande et noire. On cite encore les priacanthes caréné, sanglant et argenté.

PRIAM s. m. (pri-amm). Entom. Genre de papillons à ailes dentelées.

PRIAM, dernier roi de Troie, une des plus graves et des plus nobles créations de l’Iliade. Il était fils de Laomédon et se nommait dans son enfance Podarcès. Lorsque son père refusa de donner à Hercule la récompense promise à celui qui sauverait Hésione, Priam prit le parti du héros, " qui lui donna en récompense le trône de Laomédon. D’après une autre version. Hercule l’emmena avec Hésione en Grèce ; mais il fut racheté par la suite, ce qui lui rit donner le nom de Priam (en grec nçiaiiai, je rachète), et retourna à Troie. Il lit rebâtir cette ville ruinée par Hercule, la rendit très-florissante et accrut son territoire. Lorsque Paris, un de ses cinquante enfanta, eut enlevé Hélène, femme de Ménélas, les Grecs vinrent mettre le siège devant Troie, et Priam vit tous ses fils tomber en défendant les remparts sacrés. 11 alla traîner ses cheveux blancs aux pieds d’Achille pour lui redemander le cadavre d’Hector, afin de lui donner la sépulture, et quand la ville fut emportée par les Grées, il se réfugia, abîmé de douleur, au pied de l’autel de Jupiter, où il fut égorgé par Pyrrhus. Priam avait eu plusieurs temmes. Hècube le rendit père de dix fils : Hector, Paris, Déiphobe, Hélénus, Pammon, Polîtes, Antiphus, Hipponous, Polydore, Troïle, et de quatre filles : Creuse, Luodice, Polyxène et Cassandre.

— Iconogr. Un camée antique du musée des Studj représente Priam chargeant un de ses soldats d’exposer Paris enfant dans un lieu désert, pour y être dévoré par les bêtes sauvages. Un sujet fréquemment traité par les artistes de l’antiquité est celui de Priam suppliant Achille de lui rendre le corps d’Hector. Nous le voyons représenté dans un bas-relief de la villa Borghèse, sur la table iliaque du musée du Capitole, sur la prétendue urne sépulcrale d’Alexandre Sévère, appartenant au même musée, et sur une pâte antique de la célèbre collection de Stosch. Ce dernier ouvrage nous montre te vieux roi agenouillé devant Achille, qu’accompagnent Automédon et Aicyme. Ce même sujet a été retracé par plusieurs artistes modernes, notamment par Charles Le Brun (dans la maison de l’architecte J.-H. Mansart, au quartier Saint-Antoine, à Paris) et par Blonde ! (gravé par J.-P.-M. Jazet). Dejuinne a peint la Famiile de Priam pleurant la mort d’Hector. Ce tableau était autrefois au musée du Luxembourg. Un magnifique vase grée, trouvé k Nola en 1797 et qui appartient au musée des Studj, est décoré d’une composition de dix-neuf figures représentant la Chute de l’empiré de Priam. Ce prince, assis sur l’autel de Jupiter, à l’ombre d’un palmier, tient sur ses genoux le cadavre ensanglanté de Politès, la uernier de ses enfants, que Pyrrhus vient de massacrer ; déjà blessé lui-même à la tête, il attend avec résignation la mort en se couvrant le visage des deux mains ; on voit le sang ruisseler sur sa tête chauve et sa tunique royale. Pyrrhus armé de pied en cap ; Ménélas menaçant Polyxène, qui se défend avec un trépied ; Hêcube implorant la protection d’Ulysse contre Diomède ; Andromaque et Laodicé s’arrachant les cheveux ; Cassandre k demi nue embrassant la statue de Minerve et éLendant le bras comme pour repousser Ajax, qui s’approche d’elle l’épée à la main et qui vient de tuer Corœbos ; E’née, enfin, portant son père Anchise et tenant par la main le petit Ascagne ; telles sont les diverses figures de cette admirable composition. La Mort de Priam est représentée dans un bas-relief antique du musée Bio-Clémeniin, provenant du palais Barberini. Elle a été peinte par Blondel (gravée par Jazet) et par J.-B. Kegnault.

PRIAMAN, ville de l’Océanie, sur la côte S.-O. Ce l’Ile de Sumatra, à 50 kîlom. N. de Padang, k l’embouchure d’une petite rivière dans l’océan Indien. Commerce de poivre et de poudre d’or.

PRIANT, ANTE adj. (pri-an, an-te — rad. prier). Qui prie, qui est en prière : Statues priantes.

PRIAPE s. m. (pri-a-pe — nom mythol.}., Phallus, membre viril en érection.

— Moll. Nom vulgaire des biphores.

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— Echin, Priant de mer, Nom donné k une espèce de d’holothurié, à cause de sa forme.

PRIAPE, fils de Bacchus et de Vénus, dieu des jardins, dans l’antiquité. C’est, croit-on, a Larapsaque que fut adoré pour la première fois Priape qui, dans l’ancienne mythologie, était un dieu aimable et secondaire, chargé de présider aux jardins, de les faire fructifier, d’en éloigner les voleurs et les oiseaux, custos furum et aoium, dit Virgile. Priape était spécialement honoré de ceux qui nourrissaient des troupeaux de chèvres et de brebis, qui élevaient des mouches à miel ; aussi lui offrait-on des fleurs, des fruits, du miel et du lait. Les Romains mettaient sa statue, non-seulement dans leurs jardins potagers, mais aussi dans ceux qui n étaient que pour l’agrément et qui ne portaient aucun fruit. C’est à quoi Martial fait allusion dans une épigramme où, se moquant de ceux qui avaient des maisons de campagne sans potagers, ni vergers, ni pâturages, il dit que, à la vérité, ni eux ni le Priape de leurs campagnes n’avaient rien dans leurs jardins qui put faire craindre les voleurs ; il ajoute que c’est une étrange maison de campagne, celle où il faut apporter de la ville des herbes potagères, des fruits, du vin et du fromage.

Primitivement, Priape était un dieu terme n’appartenant à l’espèce humaine que par la moitié supérieure de son corps, comme ces Hermès qui, dans la campagne et dans la ville d’Athènes, se montraient publiquement à tous les yeux avec un énorme phallus. La légende la plus acceptée fait naître Priape de Bacchus et d’une nymphe nommée Naïade ou Chioné. Tzetzès le fait naître d’Adonis et de Vénus ; Hygin le prétend fils de Mercure, et Macrobe lui donne pour père un satyre aux longues oreilles. Ce qu’il y a de certain, c’est que ce dieu, qui est devenu si populaire, fut absolument inconnu d’Homère, ainsi que d’Hésiode. La tradition la plus accréditée à Lampsaque était qu’il était né de Vénus, mais que Junon, par haine de cette déesse, l’avait affligé d’une si épouvantable difformité, que ce pauvre dieu avait été abandonné et rejeté par sa mère. C’est à cause de cette difformité qu’on lui consacrait l’àne, qui en était affligé ainsi que lui, ce qui lui valut, au siècle de la décadence, la faveur monstrueuse des dames romaines. Abandonné ainsi par sa mère, le dieu fut recueilli par des bergers de Lampsaque.

Le plus souvent, il était représenté comme un terme, augmenté d’un phallus. Sa tête, comme celle de l’an ou des Faunes, était ornée de cornes et d’oreilles de bouc ; s’il avait des bras, on lui faisait tenir d’une main sa faux et de l’autre le symbole fécond de sa divinité. Ce Priape, qui rappelle beaucoup Osiris, était colossal ; il avait l’air menaçant et était d’ordinaire peint en rouge. Du pampre ou du laurier ceignait sa tête et il portait une grande barbe. On taillait cette idole tout simplement dans du bois de figuier ou de saule ; souvent ce n’était qu’un tronc d’arbre, où le phallus était grossièrement représenté par une branche. « N’ayez point de labyrinthe, dit Columelle ans agriculteurs, point de statues des héros de la Grèce, mais que, au milieu du jardin, le tronc à peine dégrossi d’un arbre antique présente et fasse vénérer la divinité ithyphallique ; que cette branche formidable qui la caractérise épouvante les enfants, et la faux dont elle est armée les voleurs (De cuttu horlorum, lib. X). Quelquefois, au lieu de la faux ou faucille, dont parle Columelle, le Priape tenait dans sa main droite une corne d’abondance, pleine de fleurs, pour symboliser la fécondité ; derrière sa tète s’élevait une longue perche pour épouvanter les oiseaux. Les fêtes consacrées spécialement à Priape s’appelaient, de son nom, priapées et étaient encore plus libres et plus iicencieuses que les bacchanales et les dionysiaques. C’étaient des femmes qui étaient les ministres du culte et conduisaient les cérémonies. Une d’elles arrosait le phallus, les autres lui offraient des corbeilles de fruits et des coupes remplies de vin. Des musiciennes et des danseuses s’agitaient tout autour ; l’une d’elles joue d’un instrument qui ressemble au sistre égyptien. On voit, dans un monument amique gravé par Boissart, entre autres détails, une bacchante qui porte un enfant sur ses épaules et quatre prétresses qui sont en train de sacrifier un âne. Les mystères nocturnes du. culte de Priape étaient également célébrés par des femmes, k Ce que raconte Pétrone,

Des dieux champêtres comme Priape ont été’ connus par tous les peuples pasteurs et agriculteurs. Les anciens Finnois reconnaissaient des dieux des troupeaux : Kaïtos ; Kekri, qui veillait à la santé des bestiaux ; Suuetar, qui les accompagnait au pâturage et leur uistribuait une nourriture abondante. Les anciens Samogitiens avaient un dieu des abeilles, Awst/teia, comme les Toherkesses, Merissa, nom où l’on reconnaît la Mit te» des Hellènes, Ce dernier peuple adorait Snosséfès comme divinité protectrice des troupeaux. Des cultes analogues existaient chez les peuples slaves.

On donnait, comme nous l’avons vu, au dieu de Lampsaque diverses généalogies, entre lesquelles une bien remarquable. Dionysus, partant pour l’Inde, avait eu commerce avec Aphrodite. Celle-ci, durant son absence,

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épouse Adonis, et de cette double union naît le difforme Priape.

D’après M. Hug, Priape, gardien des jardins et des vergers, ne serait autre chose qu’une caricature d’Adonis. M. Guigniaut donne, dans les termes suivants, le développement de cette idée :

« Dans les fêtes d’Adonis et de la déesse de Chypre, commedans le culte égyptien d’Osiris, le phallus était porté en pompe. On appliqua k un Hermès, a un morceau de bois grossièrement taillé ce signe du pouvoir fécondant de la nature, et quand ce bloc eut reçu une figure humaine, d’un aspect difforme et risible, le dieu nouveau fut achevé. On le nomma Priape, ce qui veut dire, en langue phénicienne, père ses fruits et s’applique k merveille au dieu gardien des jardins et des vergers. Sa généalogie, qui le rattache k Dionysus avant Adonis, montre qu’il procède originairement du premier et qu’il fallut que Dionysus devint Adonis, se transformât en dieu des jardins pour que Priap« pût exister. >

M. Movers, tout en suspectant l’étymologie précédente du nom de Priape, voit en lui ■ également une forme particulière de Dionysus, supposé lui-même une forme de Baal, aussi bien qu’Adonis ; il le regarde comme un Baal priapique ou phallique, comme ce BaatThamyras ou Baal-Thamar qui semble indiqué dans Jérémie sous les traits d’un véritable Priape, par cette « colonne du champ de concombres » k laquelle le prophète compare les faux dieux pour leur impuissance.

Un dieu qui servait d’éponvantail dans les jardins, comme le Priape grec et comme nos modestes mannequins de paille et de chiffons, et qui était appelé pour cette raison Miphileseth, était adoré en Palestine et il en est question dans plusieurs passages de l’Écriture, où il est dit que même les dames de Jérusalem aiment à lui offrir des sacrifices. Maacha, mère d’Asa, roi de Juda, fut la grande prêtresse de ce dieu estimé des daines ; mais le prince, ayant brûlé l’infâme statue de la divinité et démoli son temple, obligea sa mère à renoncer k ce culte ultra-idolâtrique (III, Bois, xv, 13),

Ottfried Millier admet que Priape n’est autre, en principe, que l’antique Dionysos sous la forme usitée à Lampsaque. M. Guigniaut ajoute à cette explication qu’il faut tenircompte de l’amalgame des dieux pèlasgiques et sémitiques, en ce qui touche le culte d’Adonis et celui d’Astartê, cuites portés par les Phéniciens sur les côtes de l’Heltespont.

Creuzer admet aussi dans Priape un amalgame consacré par la tradition de son double père, mais en rapportant à l’Inde, sur l’indice même de cette tradition, Dionysus et avec lut le culte du phallus, le lingatn de Siva.

« Quoi qu’il en soit, dit M. Guigniaut, Priape apparaît dans la mythologie grecque comme un démon ou un génie serviteur d Aphrodite, ou plutôt s’empresse autour de cette déesse un cortège de génies priapjques, qui reçurent les dénominations caractéristiques que les anciens comiques nous ont conser» vées de l’ychon, Conisalus, Orlhanes, Lordon (Dordon), Cybdasus et Pyrgès. Adonis lui-même, l’amant de la déesse, put bien dans l’origine, ainsi que Dionysus, ainsi qu’Hermès, donné aussi pour père k Priape, être représenté sous la forme phallique, comme ils le furent tous trois, comme le fut Priape avec eux, sous la forme de l’Androgyne ou de l’Hermaphrodite. Un simple phallus put même être le symbole du dieu, connue un coae fut celui de Vénus à Paphos (les femmes de Byblos donnaient un phallus aux hommes qui les avaient possédées dans les fêtes d’Adonis). Puis on les représenta, sous les figures de Pyginées, de Patèques, tels que les navigateurs phéniciens en avaient sur leurs vaisseaux. »

Creuzer considère encore Priape comme une personnification de l’Amour physique : « En cherchant, dit-il, à dégager l’iaée première du culte de l’Amour ues développements successifs qu’elle prit, nous trouvons, comme le plus bas degré, la déification de l’amour physique, où liros n’est encore autre chose que le penchant naturel qui unit le corps au corps et, parla, devient le principe de la propagntion des créatures vivantes... On voit s’y rattacher Priape, avec tout son cortège pareil à celui de Bacchus, aux Satyres, aux Silènes, aux Pans, génies qui tiennent de l’animal et où se personnifient les aveugles instincts, les mouvements désordonnés de la nature. De même l’Artémis Priapina, si différente de la vierge allière connue cHomère et des Doriens, etla VénusEpitragia, surnom qui rappelle le bouc, ce symbole de la sensualité brutale, que l’on remarque avec la chèvre aux côtés de l’Amour sur les pierres gravées. Ainsi ie bouc appartenait k cette religion toute mensuelle, aussi bien que le lièvre, emblème antique de la superfétatiou... t

Pausanias nous apprend que, sur i’Hélicon, l’on voyait, une remarquable statue de Priape et que ce dieu était adoré dans les lieux où l’on faisait paître les brebis et les chèvres, où les abeilles avaient leurs ruches. Le même auteur parle d’une très-ancienne et très-grossière statue en pierre de l’Amour, k Thespies, laquelle semble n’avoir été qu’un Hermès phallique, semblable à Priape et à l’antique Hermès pétasgique des Athéniens. Ce devaient être là les objets d’une religion