Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 12, part. 1, P-Pate.djvu/387

Cette page n’a pas encore été corrigée

PATA

de blocs de rochers, manquant do sources et presque sans végétation ; 2° la chaîne des Andes, qui se termine abruptement et en quelque sorte à pic, du côté du Pacifique, et qui estéchancrée par des baies profondes. Elle appartient en partie à la formation des granits et des porphyres. On y trouve de nombreux cours d eau et quelques lacs.

L’intérieur de la Patagonie, habité par des peuplades sauvages, dont les plus importantes sont les Araueaniens et les Ptielehes, au N., est à peu près inconnu ; tout le territoire exploré offre au N. de magnifiques forêts riches e/i bois de charpente ; mais à l’E. des Andes ce ne sont que vastes plaines salines, couvertes tantôt de blocs de pierres, tantôt d’herbages et de bruyères, où errent de nombreuses troupes de chevaux, de bêtes k cornes, de vigognes, de guanacos, espèce de daims sans cornes et avec une bosse sur le dos, et de nandous ou autruches américaines ; les côtes, garnies de beaux coquillages, sont fréquentées par des loups marins et des pingouins.

« Les Patagons, dit le PèreLesson, ont été regardés par un grand nombre de voyageurs comme formant une race remarquable par sa haute stature, et k laquelle le nom de géants convenait parfaitement bien. D’autres, au contraire, ont traité de chimériques les récits de ceux qui mentionnent cette grande taille, et affirment n’avoir vu sur les bords du détroit de Magellan que des peuples dont la taille n’avait rien d’extraordinaire. »

Voici ce que dit sur ce peuple le capitaine G.-C. Musters, quia fait, vers 1872, un séjour d’un an en Patagonie. Nous extrayons les renseignements qui suivent de la relation faite par lui k la Société d’anthropologie de Londres :

« Le véritable nom des Patagons, celui sous lequel ils se désignent eux-mêmes, est Ahonicanka ouTchotiek ; mais ils sont plus généralement connus sous celui de Tehuelches ou Tehuels qu’on leur donne communément et qui leur vient sans doute des Araueaniens. Ils sont divisés en Patagons du Nord et Patagons du Sud. Les Patagons du Nord fréquentent la région comprise entre le fleuve Santa-Cruz et le rio Negro ; ceux du Sud, le reste de la contrée depuis le fleuve Santa-Cruz jusqu’au détroit. Toutefois, ces deux tribus sont assez mélangées, ainsi que j’ai pu le remarquer chez la troupe d’Indiens avec laquelle je voyageai ; on les rencontre même souvent, soit en chasse, soit en marchant k l’aventure. On peut toujours, d’ailleurs, les distinguer par certaines différences d’accent. En général, lorsqu’on parle des Patagons, les premières questions que dicte la cariosité concernent, ainsi que je l’ai appris par expérience, la gigantesque stature que l’on attribue à ce peuple. Des deux divisions de la race, la méridionale est d’une taille légèrement supérieure à la septentrionale ; mais celle-ci dépasse la première sous le rapport de la force musculaire. La stature moyenne des Tehuelches du Sud va rarement au delà de lm,78, quoique j’en aie vu plusieurs ayant lm,83, et même quelques-uns atteignant jusqu’à U",93. La largeur de leur poitrine et le développement de leurs membres ne peuvent manquer d’attirer l’attention de celui qui les voit pour la première fois. On comprend l’impression que de tels hommes durent faire sur les premiers explorateurs espagnols.

j Plusieurs femmes que j’ai vues étaient remarquablement grandes. L’épouse du cacique Orkeke n’avait pas beaucoup moins de lm,80, et ses membres robustes correspondaient k sa taille. La stature moyenne des femmes varie entre 101,50 et în^so,

Les Tehuelches ont de grosses têtes recouvertes de longs cheveux noirs, des yeux vifs et bruns, qui donnent k leurs visages ovales un regard franc. Leurs fronts sont bombés (les fronts déprimés étant rares chez eux) et présentent des proéminences particulières au-dessus des sourcils. Le nez est souvent aquilin, avec des narines d’une largeur bien marquée ; mais il varie beaucoup comme dans les autres contrées. La couleur naturelle de leur peau est d’un brun rougeàtre ; elle ne répond pas tout k fait à la description qu’en a faite Fitz-Roy, qui la comparait k celle d’une vache du Devonshire. Aussitôt que les poils de la barbe et de la moustache commencent k pousser, les Patagons mettent le plus grand soin k les épiier au moyen d’une paire de petites pinces d’artent et d’un fragment de miroir. Plusieursentre eux seraient considérés comme do beaux hommes dans n’importe quel pays ; mais l’expression de leur bonne humeur, lorsqu’ils sont chez eux, contraste singulièrement avec l’air maussade et abattu qu’ils montrent lorsqu’ils sont établis dans les comptoirs européens. Leur physionomie change totalement aussi quand ils ont la perspective d’un combat ; leurs regards enflammés.et l’altération de leur visage dénotent alors une indomptabléférocité.

Les femmes, dans leur jeunesse, ont un extérieur avenant et la peau vermeille, si elles ne sont pat, défigurées par le tatouage. Elles portent les cheveux plus longs que les hommes, deviennent pubères de bonne teure, probablement vers l’âge de treize ans, et se marient fréquemment a quinze ans. Par suite des rudes travaux dont elles sont chargées et par l’exposition à l’air, elles ont une vieillesse précoce.

PATA

Le costume des hommes comprend d’abord un vêtement serré autour de la taille, et qui a nom chiripa. Il est fait, soit de toile, soit d’un poncho, soit an moyen d’un vieux pan de drap, article de toilette indispensable, quels qu’en soient la forme et le tissu. (Je ferai remarquer, en passant, que les Patagons observent scrupuleusement la décence, non-seulement dans leurs personnes, mais aussi dans leurs vêtements.) Le reste du costume se compose d’un manteau de six pieds carrés environ, fait de peaux de jeunes guanacos ou, par préférence, de fœtus de ces animaux, ou même encore de peaux de putois, de renard ou de chat sauvage. Ce manteau est retenu autour du chiripa au moyen d’un ceinturon fréquemment recouvert d’ornements en argent, ceinturon dans lequel le Patagon met son tabac, son couteau et ses bolas pour la chasse aux autruches.

Les pieds sont protégés par des bottes faites de peaux provenant des jarrets ou des cuisses du cheval ou du grand pumas. Une seconde chaussure, en peau deguanaco, recouvre quelquefois la première.

Les hommes vont nu-tête, mais ils ont les cheveux emprisonnés dans un filet tressé avec des fils de coton ou de laine de poncho, obtenus par échange des Araueaniens. Ces filets sont faits quelquefois de drap ou de flanelle provenant des comptoirs.

Les femmes portent un sac do calicot ou d’autre étoffe flottant librement des épaules aux chevilles ; sur ce vêlement, elles mettent un manteau de peau de guanaco, retenu un peu au-dessous de la gorge par une épingle en argent ornée d’un gfand disque, ou remplacée, si la femme est pauvre, par un clou ou une épine d’algurrobo. Lorsqu’elles voyagent, leur costume est complété par d’énormes colliers de perles bleues ou par des anneaux d’argent ou de cuivre. Leur chaussures sont semblables k celles des hommes, k la seule différence du poil resté sur le cuir.

Les femmes affectionnent particulièrement les grandes boucles d’oreilles, de même que les colliers d’argent ou de perles dont nous venons de parler. Les hommes portent également ces colliers ; ils décorent aussi la gaine de leurs couteaux, leurs ceintures et les harnais de leurs chevaux de plaques ou de boutons d’argent, avec des éperons et dos étriers faits de ce métal précieux. Les femmes allongent leurs cheveux artificiellement et, dans les grandes occasions, fixent des perles bleues ou des pendants d’argent sur leurs tresses.

Les deux sexes se peignent le visage et quelquefois les jambes. La peinture employée a cet effet se compose, soit d’ocre rouge, soit de terre noire mélangée k un corps gras obtenu en faisant bouillir la moelle des os du gibier tué k la chasse. Ils se tatouent aussi l’avant-bras, au moyen d’un procédé bien simple, consistant à faire des piqûres dans la peau avec une grosse épingle et k introduire, dans les blessures ainsi formées, une mixture de terre bleue et d’herbes sèches.

Les tentes ou toldos des Patagons, appelées par eux kou, ressemblent assez k celles des bohémiens nomades, quoiqu’elles soient plus vastes, plus élevées et de forme carrée. Leur construction est simple et se fait rapidement. Des poteaux de 3 pieds de hauteur environ sont plantés en terre, puis surmontés d’une perche qui les relie entre eux ; k une distance de 6 pieds vient une seconde rangée de poteaux de 5 pieds de haut et une seconde perche de soutien ; puis en dernier lieu, et à la même distance, on met une troisième rangée haute de 7 pieds. Une couverture de peaux de guanaco cousues ensemble (on en emploie do quarante k cinquante pour cet objet) et enduite d’un mélange de graisse et d’ocre rouge est attachée alors k la dernière rangée, puis ramenée sur les deux autres et retenue aux perches de face par des lanières. Des rideaux de cuir tendus entre les poteaux délimitent chaque couchej les bagages enfin, empilés sur les côtés, empêchent le vent d’entrer dans la tente.

Le double soin de construire les toldos et de charger les peaux sur les chevaux est dévolu aux femmes.

« Le mobilier d’un toldo comprend quelques peaux, des traversins formés de vieilles gibecières rembourrées avec du duvet de guanaco et fermées au moyen des tondons de cet animal ou d’autruche, puis quelques leebos ou couvertures de lit tissées, obtenues des Araueaniens. Les Selles et les harnais forment le reste de l’ameublement. Les ustensiles de cuisine se bornent k un pot de fer et une broche k rôtir ou asador, parfois accompagnés de grand plats de bois.

Les armes communément employées pour la chasse sont les bolas k deux ou trois balles, les premières utilisées contre l’autruche, les secondes contre le guanaco. II est aussi fait usage du lasso pour la capture des chevaux sauvages et du bétail.

«Les Tehuelches ont en outre, on fait d’armes, un fusil ou un revolver, une lourde et longue lance, k laquelle ils n’ont recours que lorsqu’ils sont désarçonnés, enfin la bola perdeda ou balle simple, engin des plus terribles dans leurs mains. Pigafetta mentionne que ces Indiens se servent aussi de l’arc et de la flèche ; je considère cette assertion comme erronée si on l’applique aux Tehuelches ; elle ne peut se rapporter qu’aux Puégiens ou à une tribu de Pampas habitant le long de la

PATA ’

mer, plus au nord, dont j’aurai bientôt l’occasion de dire quelques mots. Pour réfuter Pigafetta, je me contente de citer !e fait, bien simple, que l’on ne rencontre pas de silex dont on puisse faire des pointes de flèche avant d’arriver au rio Negro, où ils abondent ; en outre, il n’y a que dans la région située plus près des Cordillères qu’existe un peu de bois propre k fabriquer des arcs, et l’on peut ajouter qu’antérieurement k l’introduction des chevaux en Patagonie les excursions de ces Indiens se faisaient dans un espace très-circonscrit. L’un deux me raconta même que plusieurs cavernes, situées dans une région volcanique, au sud du fleuve Santa-Cruz, servirent jadis de demeures aux Tehuelches.’ > Lorsqu’ils ne sont pas occupés k dresser leurs chevaux ou k chasser, les hommes s’emploient à fabriquer des selles de bois, des bolas, des lassos, des éperons, toute espèce de harnais, enfin, soit k travailler des ornements d’argent, soit k faire des bagues, des couteaux, etc., au moyen du fer qu’ils se procurent par échange on qu’ils arrachent aux épaves de navires échoués sur la côte. Us font aussi des pipes de pierre ou de bois dur, fixées ordinairement k un tube d’argent.

Leurs marteaux et leurs enclumes pour travailler le fer sont généralement en pierre ; ils façonnent également avec des pierres dures les matériaux nécessaires k leurs bolas. Les grattoirs avec lesquels les femmes nettoient les peaux sont en silex ou en obsidienne, matière dans laquelle ils taillaient leurs couteaux avant la venue des Espagnols.

Les occupations dés femmes, outre les travaux de ménage et l’approvisionnement de bois et d’eau, consistent k préparer les peaux de guanaco, de renard, de putois et d’autruche pour en faire des manteaux. Leurs aiguilles sont de grosses épingles de métal, bien pointues, et leur fi ! des nerfs de guanacos adultes. Les manteaux de peaux de puma, de renard et d’autruche sont principalement destinés aux échanges avec les comptoirs. Beaucoup de femmes tissent aussi des jarretières, ainsi que des filets pour les cheveux ; elles travaillent même quelquefois l’argent, mais rarement.

La chair d’autruche est la viande que préfèrent les Patagons, et voici comment ils en préparent la cuisson sur le terrain même de la chasse. Ils disposent l’oiseau on forme de sac, le placent sur des cendres, puis l’entourent de pierres chaudes. Dans les camps, ils rôtissent aussi la chair en employant la broche ; ils la font même parfois bouillir. Pour faire fondre la graisse ou la moelle, des marmites de fer sont généralement en usage.

Les légumes dont ils se nourrissent d’ordinaire sont la racine d’une ponnno de terre sauvage, une espèce d’épinards, et, quand ils peuvent se les procurer, un petit nombre d’autres plantes encore. Us mangent aussi les fouilles de ladem-de-lion, plante que l’on rencontre fréquemment dans les vallées herbeuses, ainsi que des groseilles sauvages, des fraises, des pommes et des oignons, bien entendu lorsqu’ils vivent dans les régions où ces fruits abondent. De fait, les Patagons dévorent avec avidité toute espèce de fruits ou de végétaux qu’ils trouvent k leur portée. Ce sont, on outre, de grands consommateurs de sel, condiment dont différentes salines leur procurent dos quantités suffisantes. Enfin, ils mâchent quelquefois la gomme que donne l’encensier, mais ils l’emploient surtout comme dentifrice,

« Par suite de ses rapports avec les comptoirs, leTehuelclie a appris l’usage du tabac, du sucre, du zerbt^et du rhum ; il ne regarde pas cependant ces produits comme indispensables, à l’exception, toutefois, du ubac k fumer, qui est toujours mélangé k de légers copeaux de bois. Beaucoup d’entre eux, d ailleurs, ne furent ni ne boivent. »

Comme on le voit par ’cette longue citation, il en faut bien rabattre de tous les contes faits par les voyageurs du xvio et -du xvno siècle.

Disons en terminant que, s’il en faut croire le voyageur k la relation duquel nous avons emprunté ce qui précède, les Patagons sont bien près de disparaître ; car, tandis que la nombre des colons étrangers augmente sur le pourtour de la Patagonie, et surtout dans les grandes plaines du Nord, la population patagomie diminue constamment. M. Musters n’évalue pas à plus de 1,500, tout compté, le nombre des Tehuelches ou Patagons proprement dits qui parcourent les impenses solitudes comprises entre le détroit de Magellan et le rio Negro. Les rixes sanglantes et surtout la petite vérole ne cessent de réduire l’effectif des tribus. D’ailleurs, la race est de plus en plus hispaniliôe par les déserteurs et les déclassés de toute sorte qui se mêlent aux Patagons, -aussi bien que par les femmes enlevées dans les expéditions de pillage.

PATAGON1QUE adj. (pa-ta-go-ni-kerad. Palagon). Qui appartient aux Patagons ou k la Patagonie : Les Andes pataGoniqukS,

— s. f. Bot. Syn. de patagonuxë.

»PATAGONULE s. f. (pa-ta-go-nu-le — rad. palagon). Bot. Genre d’arbrisseaux, rapporté avec doute k la famille des cordiacées, et comprenant des espèces qui croissent dans l’Amérique méridionale.

PATA

383

PATAGU s. m. (pa-ta-gu). Moll. Syn. do

PATAGAU.

PÂTAGUA s. m. (pa-ta-goua). Bot. Genre de plantes du Chili.

PATAILLE (Alexandre-Simon), magistrat et homme politique français, né k Dijon en 1781, mort en 1857. Il fit ses études de droit, devint successivement substitut du procureur général (1806), puis avocat général h Gènes (1811), avocat général k Nîmes pendant les Cent-jours, et dut quitter ces fonctions k In seconde rentrée des Bourbons. Pataille était maire de Saint-Christol, dans l’Hérault, lorsqu’en 1819 M. de Serres, sur la demande des libéraux, le nomma procureur du roi k Nîmes. Révoqué en 1822, il se fit inscrire comme avocat dans cette ville, où il fut élu député en 1827. Il alla siéger alors sur les bancs de l’opposition libérale, fit partie des 221 et ne fut point réélu après la dissolution de la Chambre. Lorsque la monarchie des Bourbons fut renversée, Dupont de l’Eure nomma Pataille procureur général k Aix (10 août 1830) et premier président de la cour d’Aix le ic septembre suivant. Au mois d’octobre de la même année, il devint député des Bouches-du-Rhône, où il fut réélu en 1831, puis il représenta klaChanibre un arrondissement du Var et il alla siéger- k la cour de cassation en 1841. Après la révolution de 1S48, Pataille fit partie des hautes cours convoquées k Bourges, puis k Versailles, et il prit sa retraite en 1856. — Son fils, JHetiri-Jules-Simon Pataili.k, né k Gênes en 18ns, s’est fait recevoir avocat k Paris en 1329. Il est depuis 1855 un des principaux rédacteurs d’un recueil mensuel, les Annales de la propriété industrielle, artistique et littéraire, et il a publié : Code international de la propriété industrielle, artistique et littéraire (1855, in-8°) et Appendice au code international de la propriété industrielle, etc. (1SB5, in-S°).

PATAK ou SAROS-PATAK, ville de l’empire d’Autriche, dans la Hongrie, coinitat de Zeinpliii, sur la Bodrog, k 17 kilom. S.-E. d’Ujheiy ; 7,960 hab. Collège calviniste très-floriss.aut, avec bibliothèque ; gymnase catholique. Ruines d’un ancien château fort.

PATALA, ville de l’Inde ancienne, k l’extrémité septentrionale du delta formé par l’Indus ; c’était la capitale du pays appelé Patalène &tqui comprenait tout le uelta de l’Iudus, pays soumis par Alexandre, qui embellit Patala, y construisit une citadelle, un port et un arsenal. Sous les successeurs du conquérant macédonien, la Patalène fut reconquise par les princes indiens. Sur l’emplacement de l’ancienne Patala s’élève aujourd’hui la ville de llaiderabad, et la Patalène forme de nos jours la partie inférieure de la province anglaise du Syndhy.

PATALAS, les sept, sphères qui, d’après la mythologie indoue, se trouvent au-dessous de la terre, en opposition avec les souargas ou sphères célestes. Ce sont les régions infernales, où sont précipités les méchants après leur mort. Elles sont éclairées par sept escarboucles, placées sur la tête de sept serpents. Au milieu des fables extravagantes et du tissu de folies qui constituent fa religion de Brahtna, cette conception des patalas montre la croyance distincte k une autre vie et surtout la tendance commune k beaucoup de

Eeuples k croire à une rémunération postume des bonnes et des mauvaises actions. Yama, le juge des morts, est en même temps

!e roi des enfers. Il a des exécuteurs de ses

arrêts qui sont chargés de tourmenter les habitants des patalas. Sus émissaires, répandus dans le monde entier, épient l’instant où les hommes meurent, s’emparent de leurs âmes et les conduisent k son tribunal. Yama consulte ses registres, qui sont tenus par une foule d’écrivains sous ses ordres et qui contiennent le compte exact de tout le bien et de tout le mal qui se fait sur la terre. D’ ; ipros le rapport qui lui est fait, ce souverain juge pronotice sur le sort des âmes qui comparaissent devant lui et inflige, par sou arrêt, des châtiments proportionnés aux péchés dont elles se sont rendues coupables.

Les supplices que les méchants ont k endurer dans les divers cercles des patalas sont combinés avec tous les raffinements de la cruauté. Voici, en abrégé, ce qu’en dit le Pudnta-pourana : On y est enseveli dans une nuit éternelle ; on n’y entend que des gémissements et des cris affreux ; les douleurs les plus aiguëes qui puissent être causées par le fer et le feu y swit ressenties sans interruption. Il ya îles supplices affectés à chaque genre de péché, k chaque sens, k chaque membre du corps : feu, fer, serpents, insectes venimeux, animaux féroces, .oiseaux do proie, fiel, poison, puanteur, tout, on un mot, est employé pour tourmenter les damnés. Les» uns ont les narines traversées par un cordon, k i’uide duquel on les traîne sans cesse sur le tranchant de haches extrêmement affilées ; d’autres sont condamnés à passer par le trou d’une aiguille ; ceux-ci sont écrasés entre deux rochers ; ceux-lk ont les yeux continuellement rongés par des vautours ; on en voit des milliers qui nagent continuellement et barbotent dans un élans rel’p)i d’urine de chien, etc., etc.

Les damnés, ne pouvant succomber soua ces supplices intolérables, poussent sans cesse des cris et des hurlements. La durée des peines n’est pas déterminée ; elle est pro-,