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dis lumières, la destruction du despotisme ’ sacerdotal et l’affranchissement de là raison. ■ On a reproché à Voltaire, dit M. Villemain que nous avons déjà cité, de n’avoir pas d unité dans un cadre si vaste, de ne pas marcher vers un but, de prendre plaisir a montrer les choses humaines conduites au hasard. Sans doute Voltaire, qui était jeté si loin du point de vue providentiel de Bossuet, ’ n’a pas non plus le but systématique de quelques modernes. Il aurait été bien étonné d’entendre dire que la barbarie même du

— vie siècle était une époque de progrès ; et

  • : Herder ne lui aurait guère paru moins mystique

que-Bossuet.1 Il a cependant aussi son unité, son but, à travers quelques disparates. . Ce but, ç’eçt.lp zèle de l’humanité et de l’aj’niour des lettres, qui adoucissent les mœurs t et ornent la vié. Aussi, à mesure que son ré" bit se dégage de la barbarie et monte vers la ’ lumière, il est plus éloquent et plus vrai. Le mouvement.du xvio siè’ie, le lever des arts sur l’Europe, les grands événements accomplis sous Charles-Quint, Henri IV, Richelieu, l’influence de quelques grands hommes sur le progrès continu de la société, tout cela est rendu avec une vive simplicité, une facilité de génie qui-laisse paraître les choses, sans les orner. Rien de semblable avant Voltaire ; et, depuis lui, rien qui ait effacé cet ouvrage. » L’éminent.écrivain dont nous venons de rapporter l’appréciation, fait également remarquer, que Voltaire est loin d’être aussi inexact qu’on l’a quelquefois supposé, o II est peu de livres, ajoute-t-il, où se trouvent moins d’erreurs de dates et de faits ; et, .sans érudition affectée, Voltaire remonte souvent aux. sources les plus sûres. »

À ce témoignage nous ajouterons celui d’un jugé non moins compéteut en cette matière, Robertson, dans les notes de VBistoire de Charles-Quint : « Je n’ai, pas, dit-il, *cité une seule fois M. de Voltaire, qui, dans son Essai sur l’histoire générale, à traité les mêmes sujets et examiné là même période de l’histoire. Ce n’est pas que j’aie négligé les ouvrages décet homme extraordinaire, dont le génie aussi hardi qu’universel s’est essayé dans presque tons les genres dé composition littéraire ; mais, comme il imite rarement l’exemple des historiens modernes, qui citent les sources d’où ils ont tiré les fait3 qu’ils rapportent, ’ je n’ai pu m’appuyer de son autorité pour confirmer aucun point obscur ou. douteux. Je l’ai cependant suivi comme un . guide dans mes recherches, et il m’a indiqué non-seulement les faits sur lesquels il était important de B’arrêter, mais encore les conséquences qu’il fallait en tirer. S’il avait en ■même temps cité les livres originaux où les détails peuvent se trouver, i ! m’aurait épargné une grandépartie de mon travail-et —plusieurs de ses lecteurs, qui ne le regardent . que comme un écrivain agréable et intéressant, verraient encore en lui un écrivain-savant et profond. »

Citons aussi le passage suivant de Condorcet : « On accusa cet ouvrage d’être frivole, parce qu’il était clair et qu’on le lisait sans fatigue ; on prétendit qu’il était inexact, parce qu’il s’y trouvait des erreurs de noms et de dûtes absolument indifférentes ; et il est prouvé, par les reproches mêmes des critiques qui se sont déchaînés contra lui, que iamais, dans une histoire si étendue, aucun listorien n’a été plus fidèle. On l’a souvent accusé dé partialité, parce qu’il s’élevait contre des préjugés que la-pusillanimité ou la bassesse avait trop longtemps ménagés ; et il est aisé de prouver que, loin d’exagérer les crimes du despotisme sacerdotal, il en a plutôt diminué le nombre et adouci 1 atrocité. Enfin, on a trouvé mauvais que, dans cétableau d’horreurs et de folies, il ait quelquefois répandu sur celles-ci lès traits de la plaisanterie, qu’il n’ait pas toujours parlé sérieusement des extravagtinces’humaines, comme ■si elles cessaient d’être’ridicules parce qu’elles ont été souvent dangereuses. »

"■ Enfin, nous ajouterons à ces autorités celle du dernier commentateur de Voltaire (édition ■au Siècle)-. : -■■’

« Les Critiques ne manquèrent pas à l’historien ! Nonhotte s’attaqua à YEssui proprement dit ; L’archer et Le François prirent chacun à partie la Philosophie de t’histoire ; quant à l’abbé Guénée, il se fit le champion oe Moïse. Voltaire leur répondit par ses Eclaircissements, ’ son Pyrrhanisme de l’histoire, et par l’écrit intitulé : Un chrétien contre six Juifs. Il profita, de leurs observations quand il les crut justes ; mais, comme ils avaient mêlé des injures aux remarques, il s’amusa a leur rendre fèves po’ur pois, et leur assura ainsi une immortalité à laquelle ils n’aspiraient guère.

  • » fin avant de ces critiques, qui ne vivent

plus que par le ridicule, se groupent les admirateurs et les disciples’ du’ nouveau père de l’histoire. On prononce lès noms de Larcher, de Nonnotte, et l’on sourit ; mais on lit et l’on vénère toujours les Condillac, les Hume, les Robertson, les Gibbon, qui tous se réclament du même maître. Il est vrai qu’en notre siècle on s’est’plu à ravaler le mérite de la révolution opérée par Voltaire dans le genre historique. On à dit (Augustin Thierry) que cette manière de raconter les faits en raisonnant des choses était une réunion incohérente de deux ouvrages, l’un d’histoire, , l’autre de philosophie ; qu’ordinairement le premier n’était qu’une simple réimpression

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de la moins mauvaise des histoires précédentes ; que c’était pour l’ouvrage philosophique que l’on réservait to%te la vigueur de son talent, etc., etc. En vérité, nous ne saisissons guère l’incohérence qu’il y a entre la philosophie et l’histoire ; nous ne croyons pas qu’on puisse accuser Voltaire d’avoir travaillé sur des faits préparés par d’autres ; nous voulons bien reconnaître toutefois que le nouveau genre a ses écueils, et qu’on les a signalés au moment même où les considérations menaçaient de submerger les faits ; mais c’est là tout. Et nous dirons aux écrivains coloristes, qui ont grossi leur voix pour renforcer l’accusation, que les procédés artistiques dont ils usent offrent des inconvénients bien autrement graves que ceux qu’ils signalent chez les autres ; car tous sont condamnés à n’être jamais que des chroniqueurs, chroniqueurs admirables si l’on veut, mais qui ne feront jamais figure dès qu’apparaîtra quelqu’un de ces grands historiens qui ne nous donne le spectacle du passé que pour

nous inspirer la haine de l’injustice, bitrairé et de la superstition. » (Geor

nel.)

i, de î’c

> (Georges Ave

Voltaire n’avait d’abord commencé Cette étude que pour lui-même et pour réconcilier Mme Du Chàtelet avec l’histoire moderne, qui semblait à cette dame et qui était, en effet, pleine d’obscurités, de fables et de contradictions. Le livre ne, fut donc pas écrit d’un trait ; il se ’ composa successivement, par morceaux séparés, et ce nîest que par des additions et des remaniements qu’il arriva à former le travail imposant que nous connaissons. Voltaire ne cessa de le revoir et de le corriger. Le titre aussi fut plusieurs fois changé ; ce fut d’abord : Essai sur les révolutions du monde et sur l’histoire de l’esprit humain depuis le temps de Charlemagne jusqu’à nos jours ; nuis Abrégé de l’histoire universelle depuis Charlemagne jusqu’à CharlesQuint ; Essai sur l’histoire universelle ; Essai sur l’histoire générale, etc. Enfin, dans l’édition de 1769, le titre fut définitivement fixé. La première édition complète du livre est de 1750 ; il formait sept volumes. L’année suivante, la cour de Rome en prononça la condamnation j mais on sait que les arrêts du saint-siége n’ont jamais empêché le globe de tourner d’orient en occident.

—Mœurs romuiucs depuis Auguste jusqu’aux Ânïonins (tableau des), par M. L. Friedlœnder (1862-1864, 2 vol. in-8o), traduit en français par M. Vogel (Paris, 1866), un des ou- ’ vrages les plus importants de la critique allemande contemporaine. L’auteur a voulu résumer dans deux’volumes tout un tableau, le plus complet possible, de la société romaine ; rien n’est plus utile que son livre pour étudier les auteurs du siècle d’Auguste, et surtout ceux de la décadence. On pourrait reprocher à M. Friedleender d’avoir compris dans son livre un trop grand nombre d’années, et il semblerait que la physionomie de la société romaine a changé depuis Auguste jusqu’aux Antonins. Pourtant la différence n’est pas très-sensible, et si le monde romain s’est transformé, cette transformation a été très-lente. L’ouvrage de M. Friedlœnder est divisé en sept livres, qui sont eux-mêmes subdivisés en plusieurs chapitres. Dans le premier livre, il nous donne des détails sur la vie même de Rome, sur sa grandeur, sur l’influence de la Grèce et de l’Orient, sur la magnificence de la ville. On sait, à ce sujet, le mot d’Auguste. 11 disait qu’il avait reçu une ville de brique, et qu’il la laisserait de marbre. C’est la ville de marbre que nous montre M. Friedlœnder. Pourtant, au milieu des maisons splendides, des palais, des bains, des jardins publics, remue une population nombreuse, agitée, d’affranchis, de Grecs de Sicyone, d’Andros, d’Alabanda, déChaldéens, de Phrygiens, de

Juifs ; la vraie population romaine disparaît de plus en plus. En même temps, M. Friedleender nous fait assister aux embarras de Rome, si bien décrits par Juvénal. Il ne faut pas oublier enfin la malpropreté et l’insalubrité de la ville, qui n’a pas encore changé sous ce rapport. Dans le second livre, M. Frîedlœnder nous conduit à la cour do l’empereur, et nous montre comment tout autour du prince se transforme à son gré et prend son propre caractère. Tout respire, pense et agit par lui. La noblesse patricienne diminue de jour en jour et est de plus en plus détestée de l’empereur, qui confie à des affranchis les principaux offices de sa cour. Nous assistons k la fortune étonnante de coquins effrontés comme Narcisse, Pallas, Paris et autres. Les Grecs et les Syriens se multiplient à la cour et y acquièrent peu à peu la plus grande influence par leur habileté, leur facilité au vice. Le sénat les encense, les grandes familles les recherchent ; leur fortune n’a d’égal que leur orgueil. Partout des affranchis, partout aussi des courtisanes comme Acte, Cônide, Panthèe, Marcio, concubines des empereurs ; ce sera là bientôt la première position de l’empire. Cependant, au milieu de tous ces esclaves, l’empereur a des amis, mais ces amis sont eux-mêmes dans uno sorte de dépendance. Les uns pourtant sont plus familiers que les autres ; Horace et, Mécène ne sont pas tout à fait au caprice d’Auguste ; Stace et Martial, deux autres poètes, sont toujours aux genoux, non pas d’Auguste, mais de Domitien. Les Romains, il n’en reste plus qu’un petit nombre, encore sout-ce des

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plébéiens. L’aristocratie a disparu, ruinée par les guerres civiles et la délation. Après les Romains viennent les Italiens, puis les Gaulois, puis enfin les Orientaux. La lie du monde, dit Juvénal, inonde la capitale. Au premier rang dans cette foule, il faut compter les gens d’affaires, commissaires-priseurs, artistes, maîtres et professeurs de grammaire et de rhétorique, qui pullulaient à Rome, avocats et hommes de loi, médecins, astroiogues, officiers subalternes et commis des magistrats ; enfin les soldats qui avaient pris la plus grande prépondérance, et avec qui les empereurs devaient compter, puisque leur pouvoir n’était appuyé que sur la force ; Trois livres sont consacrés à cette intéressante exposition. Le cinquième livre traite d’un sujet plus délicat, du rôle des femmes dans la société romaine. Il nous fait d’abord assister à leur première éducation, qui consiste surtout dans la musique et la danse. La jeune fille, dans une société raffinée et fatiguée de civilisation, est précoce ; elle est femme de bonne heure. Aussi, celles qui peuvent se marier se marient à douze ans. Il suffirait, pour se faire une idée de la femme sous l’empire romain, de lire la belle satire de Juvénal. Mais il ne faut pas oublier que c’est une satire, et que Juvénal est-le plus violent des satiriques. Quoi qu’il en soit, au milieu de ces violentes invectives, il doit y avoir une part de vérité. Le difficile est de la prendre exacte. La corruption avait fait du moins les plus rapides progrès, et plusieurs causes contribuèrent à la dégradation de la femme. C’était d’abord l’esclavage. La présence continuelle d’hommes et de femmes livrés aux caprices de leurs maîtres favorisait les mauvais instincts des maris et des femmes. C’étaient ensuite les bains publics, les spectacles, où régnait la liberté la plus incroyable. Il semble, -d’après Juvénal, qu’il n’y eût pas une seule femme honorable à Rome ; nous n’irons pas jusque-là, certainement, mais il faut avouer que le nombre de ces femmes était très-restreint. Le sixième livre nous fait assister aux spectacles sur. lesquels il nous donne les renseignemets les ■ plus minutieux et les plus intéressants : jeux du cirque, courses de chars, luttes de gladiateurs et de bêtes féroces, enfin représentations théâtrales. Le dernier livre traite des voyages dans l’empire romain. Les. Romains ont eu le goût des voyages. La vaste étendue de l’empire nécessitait de lointains et fréquents déplacements, en particulier chez les fonctionnaires. Aussi les négociants, les chevaliers, les banquiers, les gouverneurs des provinces étaient-ils toujours occupés à voyager. Il y avait encore les voyages d’étudiants, de professeurs, d’artistes et de virtuoses, les voyages occasionnés par les fêtes religieuses et autres grandes solennités. Enfin, il insiste particulièrement sur les voyages d’agrément. Les touristes étaient fort nombreux à Rome, mais ils visitaient rarement tout le monde romain. Ils allaient le plus souvent-en Italie et en Sicile, en Grèce, en Asie Mineure et en Égypte. En Italie et en Sicile, on allait surtout se reposer dans des villas, ou bien on allait aux eaux. En Grèce, on allait voir les traces de l’antiquité si fameuse et si admirée : on visitait Athènes, Corintho, Rhodes ; en Asie Mineure, on allait voir la place de l’ancienne Troie, l’Ionie, Éphèse, Smyrne, villes charmantes, dont le climat séduisant et les molles délices attiraient les riches Romains fatigués du fracas de la capitale et des ennuis. do la vie politique. L’Égypte était encore un dès pays les plus fréquentés par les touristes. Tous ces détails, dans leur infinie variété, sont exposés avec talent et soutenus de l’érudition la plus exacte. Ce sont bien réellement, les mœurs-des Romains du temps de l’empire, peintes par eux-mêmes, dont l’auteur nous offre le tableau, tant il a multiplié les citations de témoignages contemporains, et tant il se montre soure d’hypothèses et de jugements personnels dans toutes les parties de son livre.

Mœurs des Germains, ouvrage de Tacite. V. Germanie.

Mœurs (CONSIDÉRATIONS SUS LES), par Duclos. V. Considérations.

Mœurs (FONDEMENTS DE LA MÉTAPHYSIQUE

des), ouvrage philosophique de Kant. V. Fondements...

Mœurs du temps (les), comédie en un acte, eu prose, de Saurin ; Comédie - Française, 22 décembre 1760. Lalille deGôronte, riche financier, veut épouser le baron Dorante, qui l’adore ; mais sa tante, une pimbêche qui fait la pluie et le beau temps chez Gôronte et qui donne des fêtes avec les écus de son frère, s’est mis en tête de lui faire épouser un marquis ruiné, très-fat, qu’elle aime et dont elle veut faire son amant aussitôt qu’il sera marié. Cela ne fait pas le compte d’une certaine Cidalise, que le marquis délaisserait si tous ces projets étaient mis à exécution. Pendant un bal donné par la sœur de Géronte, elle se ménage un tête-à-tête avec le marquis, et le fait librement causer sur tous les gens de la maison. Géronte, qui est à portée de tout entendre, est révolté du sans gêne avec lequel on le traite ; sa sœur, qui n’est pas mieux traitée, s’esquive furieuse, et le marquis, après s’être ainsi trahi lui-même, est éconduit.

La plus jolie scène est celle où la sœur de

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Géronte, à sa toilette, se prépare a paraître au bal. « Le jargon des petites-maîtresses, dit Fréron, leurs minauderies devant le miroir, leur air et leur ton avantageux, leurs propos médisants avec leurs femmesde chambre, leur délicatesse affectée, leurs impatiences enfantines lorsqu’une boucle ou une plume ne va pas à leur fantaisie, tout cela est rendu avec une vérité, une finesse, un agrément, une précision qu’il est difficile de surpasser. »

Mœurs (école des), comédie de Palissot.

V. ÉCOLE.

Mœurs du jour (les, comédie de Collin d’Harleville. V. École des jeunes femmes.

MOEZ, nom donné à Hakem, divinité des Druses, dans sa septième incarnation. Ce fut sous ca nom qu’ilakem sa transporta en Égypte, où il fonda Rosette.

MOEZEL. V. MOSSLI.

MOEZEL (Wolfgang), théologien protestant. V. Meusel.

MOÈZZ-CHÉRIF ED DAULAH (Abou-Tomym al), prince de Tunis et de Tripoli, né à Méhudia en 1005, mort dans-la même ville en 1061. En 1016, il succéda à son père Badis,

tué au siège de Madjida, se rendit indépendant

des Fatimites d’Égypte, se mit sous la protection du calife de Bagdad, puis essaya, mais sans succès, de se rendre maître de la Sicile (1038). En 1052, il eut à soutenir une lutte sanglante avec les Hammadites, qui le battirent et le poursuivirent jusque dans sa capitale. Moëzz-Chérif cultivait la poésie et se plaisait à s’entourer de lettrés. Le poète et historien Ibn-Rachio-fut un des ornements de sa cour.

MOËZZ ED DAULAH (Aboul-Houcein-Ahmed), prince de la dynastie des Bouides, mort en 907 do notre ère. Après avoir conquis le ICerman, le Rhourdistan et plusieurs autres provinces de la Perse, il pénétra dans BagA dad (945), en chassa les troupes turques, maintint d’abord sur le trône !e calife Mostakfy, qui le nomma émir al-omrah et lui donna le titre de Mocu od Daulah (la Force de l’empire), et lui assigna une pension pour son entretien et celui de sa maison. Mais la mésintelligence éclata bientôt entre le calife et MoBzz ed Daulah. Ce dernier fit alors arrêter, déposer et aveugler Mostakfy, et lui donna pour successeur Mothy-Lillah, qui ne fut qu’un fantôme de souverain. Il lit ensuite une guerre heureuse au prince de Mossoul, Nasser ed Daulah, fut un des plus fanatiques partisans des descendants d Ali, fit afficher aux portes des mosquées, en 962, les plus affreuses malédictions contre Moawyan, premier usurpateur du califat, et institua une fête, dovenue célèbre en Perse, en commémoration du martyre de l’iman Houcein, fils d’Ali. Moëzz ed Daulah mourut après un règne de vingt-deux ans, laissant le troue à son fils Azz ed Daulah, qui fut renversé et mis à mort par son cousin Adhad ed Daulah.

MOÈZZ ED DYN DJIHANDER-SCHAII, empereur de l’Inde, né à Delhi vers 1CS0, décapité dans cette ville en 17U. Il se fit remarquer dans sa jeunesse par son courage ot par ses brillantes qualités, fut associé au trône par son père, l’empereur mogol Bahadour-Schah, et lui succéda en 1712. À peine monté sur le trône, il conçut une grande passion pour une bayadère nommée Nourdjihan, et, amolli par les plaisirs, il en arriva à abandonner complètement lo pouvoir à ses favorites. Cette conduite excita dans le peuple la plus vive indignation. Mohainmed-Ferak-Syr, neveu de l’empereur, en profita pour prendre les armes, et, après s’être fait proclamer souverain, lit trancher la tête à Moëzz ed Dyn.

MOÈZZ LED1N ALLAH (Abou-Themym-Moad al), calife fatimite de l’Égypte et de l’Afrique septentrionale, né à Méhadin en 931 de notre ère, mort au Caire en 976. Il succéda à son père Mansour-Billah comme souverain d’Alinahyda (952), puis ravagea les côtes d’Espagne, soumit lAfrique occidentale jusqu’à 1 Atlantique (958), rit conquérir la Sicile (963) et l’Égypte (969) par sou général Djadhar. fonda la ville du Caire (ai Kahira, la Victorieuse), et s’empara de la Syrie et de la Palestine. Après avoir battu les Grecs et les Kunnathes (971) et donné le gouvernement de l’Afrique septentrionale, à Yousouf Balkin, Moezz Ledin Allah se fixa au Caire, où il établit la dynastie des Fatimites, qui régnèrent de 972 à 1171. Il embellit le Caire de plusieurs édifices, y fit construire la célèbre mosquée appelée Gameh el Azhar, fonda une riche bibliothèque, etc., et ordonna da creuser un canal longeant le Nil. Plusieurs autres villes, Alep, Médine, La Mecque furent embellies par ses soins de mosquées, de fontaines, d’établissements d’utilité publique. Ce souverain aimait la poésie, qu’il se plaisait à cultiver, et encourageait les belles-lettres.

MOFETTE s. f. (mo-fè-te — Uni. mofetla, même sens). Exhalaison qui s’élève des. laves en fusion ou dans des lieux souterrains et particulièrement dans des mines, où elle produit l’asphyxie dos hommes et des animaux. Il Exhalaison malsaine ou dangereuse quelconque : Malebranche condamna ses narines à humer les mofettes d’une fosse d’aisances. (Kératry.)