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MODIOLE s. f. (mo-di-o-le — du !at. modiolvs, moule). Moll. Genre de coquilles bivalves, détaché du genre moule : Modiole lithophage.

"— Bot. Genre de mnlvacées de la Carofine.

— Encycl. Les modioles ressemblent beaucoup aux moules, en ce qui concerne l’organisation de l’animal ; mais leur coquille présente des caractères dîstinctifs assez importants. Cette coquille est transverse, équivalve, régulière, à côté antérieur très-court ; la charnkre est sans dents, inégale, linéaire ; le ligament cardinal presque intérieur, reçu dans une gouttière marginale ; l’impression musculaire presque latérale, allongée, en forme de. hache. Les espèces assez nombreuses de ce genre sont répandues dans les mers chaudes et dans les mers tempérées ; elles offrent dans leurs mœurs des particularités assez remarquables. Toutes commencent par se fixer, au moyen de leur byssus, sur les rochers, dont elles couvrent souvent la surface de leurs innombrables essaims ; plusieurs percent ensuite ces rochers pour s’y introduire, et y forment des cavités d’où ils ne peuvent plus sortir à cause de l’augmentation de volume que l’âge provoque chez elles ; dans ce cas, le byssus, leur devenant inutile, ne se montre plus. Elles se logent ainsi dans les pierres, les madrépores, quelquefois aussi, mais bien plus rarement, dans certaines coquilles épaisses.

La modiole lilhophage, vulgairement nommés., à cause de sa forme et de sa couleur, dat, te do mer, atteint om, io de longueur. Eue se trouve abondamment répandue sur les côtes de la Méditerranée et de l’Océan, où on en- fait une pèche assidue et destructive en cassant les rochers avec de gros marteaux ; elle est très-recherchée pour le bon goût et la délicatesse de sa chair. La modiole des Papous, la plus grande espèce du genre, est d’un beau violet et recouverte d’un épiderme brun ; elle se trouve dans les deux Océans, et-la beauté de sa coquille en fait un des plus riches ornements des collections. La modiole tulipe, longue d’environ om,08, transparente, teintée do rose violacé, se trouve dans les mers d’Amérique ; elle est très-répandue dans les cabinets des amateurs. Ce genre renferme encore un assez grand nombre d’espèces fossiles, qu’on rencontre dans les terrains secondaires et tertiaires.

MODÎOLIFORME adj. (rao-di-o-li-for.-me ■—du lat. modiolus, moyeu, et de forme). Qui a la forme d’un moyeu de roue.

MODIQUE adj. (mo-di-ko — du lat. modieus, adjectif dérivé de modus, mode, mesure). Peu considérable en quantité ; Une nourriture modique. Il Peu considérable en valeur : Somme modique. Prix modique. Revenu, dépense modique.

MODIQUEMENT adv. (mo-di-ke-manrad. modique). D’une façon modique : Fonctions MODIQUEMENT rétribuées.

MODISTE s. (mo-di-ste — rad. mode). Personne qui confectionne des articles de modes : Un modiste. Une modistk. Les bonnes modistes dédaignent le velours façon de cachemire. (Geoffroy.) Il Personne qui vend des articles de modes : Un magasin de modiste. Il Le masculin est peu usité.

— Par ext. Personne qui s’entend aux modes, qui a du goût pour les modes : jl/ïno du Deffant était la meilleure modiste de son temps. (M11° de Lespinasse.)

—*- Adjectiv. Qui confectionne ou vend des articles de modes : Ouvrière modiste. Marchand MODISTE.

— Encycl. C’est la modiste qui occupe le premier échelon de l’échelle sociale des travailleuses. Chemisières, corsetières, giletières, confectionneuses, inclinez-vous devant la modiste !

Il y a des modistes dans toutes les villes de France ; les modistes bordelaises ont une réputation qui a depuis longtemps franchi les bords de la Garonne ; elles sont renommées aussi, les modistes toulousaines, avec leur taille bien prise, leur bonnet blanc, leur pied mignon et leur œil étincelant, mais les coquettes modistes lyonnaises ne leur cèdent en rien, et quant à la modiste parisienne, elle est la première de toutes. Sous tous les degrés de latitude et de longitude, les modistes ont la réputation d’être jolies, coquettes, lieuses et d’avoir’de l’esprit jusqu’au bout des doigts, surtout au bout des doigts.

Dans le corps des modistes, tout comme dans l’Université, il existe divers grades. Le plus humble, qui peut être considéré comme le surnumérariat, est celui de trottin ; il est rempli par la jeune débutante, qui va en ville, chargée d’un énormo carton, pour liv.rer les commandes. Après avoir plus ou moins longtemps porté les paquets^ le trottin passe au rang des ouvrières et devient modiste ; elle reste alors au magasin. On peut dire qu’elle travaille à huis clos, car on ne voit rien de la rue, la patronne ayant eu bien soin de cacher aux regards indiscrets, au fitfoyen de rideaux d’une opacité désespérante, lu vue du sanctuaire de la beauté, de l’élégance et des grâces. Celle-ci achève un chapeau pour la comtesse d’en face ; celle-là met la dernière main au plus ravissant bonnet qui se puisse voir ; 1 une tient entre ses bras une grosse poupée de carton à qui elle

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essaye une coiffure ; l’autre coud des rubans de ses doigts délicats. Et, tout en travaillant, la conversation ne chôme pas. On peut supposer que la politique n’y est pour rien et que l’amour, ou plutôt les amours en font tous les frais. La modiste ne passe pas pour être toujours d’une vertu farouche. « Le degré de vertu de la grise tte, remarque M. Huard, varie suivant qu’elle a été poussée par son étoile et par madame sa mère à entrer en apprentissage dans un magasin de lingerie ou de modes, de mercerie ou de parfumerie, etc., etc. Chacune de ces branches de commerce a une réputation de vertu plus ou moins grande, et cela depuis un très-grand nombre de siècles. Les lingères passent pour être plus farouches que les mercières, les mercières que les gantières et les gantières que les parfumeuses ; et il est universellement reconnu que les modistes jouissent, surtout à Paris, d’une très-mauvaise réputation I »

Parmi les modistes, il est deux classes bien distinctes : celle qui travaille et celle qui ne travaille pas ou à peu près, La travailleuse est ordinairement chez papa et chez maman ; elle se rend de bonne heure au magasin et n’en sort souvent que fort tard ; dédaignant les plaisirs volages, elle est une des plus ferventes aspirantes à l’hyménée ; son rêve est d’épouser un bon petit employé, qu’elle aimera de toutes ses forces, et de s’établir patronne : alors les enfants peuvent arriver ; ils seront bien reçus, bien nourris et bien élevés ; le père gagnera 1,800 fr. comme expéditionnaire dans une grande administration, et la mère réalisera jusqu’à 3,000 fr. par an. En attendant ces joies pures", la modiste sérieuse est première ouvrière ; c’est le coupeur femelle de l’établissement ; c’est elle qui, en l’absence de la maîtresse du magasin, reçoit la pratique, essaye les chapeaux. Sûre de son goût, la cliente la consulte souvent pour guider son choix.

Quant à la modiste pour rire, elle n’a pa3 osé jeter tout à fait sa vertu par-dessus Jes moulins : aussi travaille-t-elle un peu et se rend-elle au magasin au moins deux fois par semaine, pour pouvoir dire à son protecteur : « Mais je ne te coûte rien, moi, je travaille ! » Grâce à ce grand mot, à deux yeux étincelants et à la plus jolie tournure du monde, la modiste amateur grignote de ses dents blanches plus d’un petit budget.

Combien est moins romanesque la vie de lu modiste en province 1 Comme elle touche presque à la bourgeoisie, qu’elle en fait même souvent franchement partie ; comme, d’ailleurs, toute fille qui fait parler d’elle est perdue, elle n’a pour se distraire que son aiguille, maigre distraction I Gagnant fort peu de chose, elle ne peut guère prétendre qu’à épouser un ouvrier ; mais elle n’aime pas mettre ses jolies mains satinées dans des mains calleuses, elle préférerait épouser le fils du sous-préfet, un beau jeune homme qui revient de Paris, avec de3 cols merveilleux, une moustache plus merveilleuse encore, et qui caracole tous les matins devant le magasin. Le fils du sous-préfet consentirait bien à unir son existence aristocratique à l’existence bourgeoise de la modiste incomprise, mais nullement devant M. le maire. Et comme elle ne se marié pas de la main gauche, c’en est fait, elle mourra vieille fille 1 Elle se fera alors distinguer par une piété exemplaire ; le curé de la paroisse la citera comme l’ange du travail et de la vertu ; ellene manquera pas un seul sermon ; pour la Fête-Dieu, c’est elle qui parera les reposoirs.

Depuis quelques années, nous avons eu bien des grèves du côté des hommes ; nous avons eu celle des chapeliers, des cochers de lïacre, des tailleurs, des ébénistes ; du côté du sexe auquel nous devons les modistes, nous avons eu la grève des tabatières à Bordeaux (ouvrières de la manufacture des tabacs), celle des dentellières d’Alençon et une foule d’autres. Les modistes ne se sont jamais mises en grève. Loin de là, le chômage n’est pus à craindre ; car, comme si ce n’était pas assez de cette légion de jeunes filles, l’homme lui-même vient se mettre de la partie, et voici que depuis quelques années on voit apparaître le modiste mâle, comme on a déjà vu le couturier. D’autre part, le trottin, le piquant, l’agaçant, le sémillant petit trottin, qui, depuis un temps immémorial, était chargé de porter aux dames leurs chapeaux et leurs bonnets nouveaux, a été remplacé dans beaucoup de magasins par un grand dadais en livrée qui porte gauchement un carton, qu’il froisse dans ses grosses mains rouges 1 ■

MODIUS s. m. (mo-di-uss — mot lat.). Métrol. anc. Mesure de capacité, usitée chez les Romains pour les matières sèches, et valant un tiers d’amphore ou 8 litres 80. Il On traduit souvent ce mot latin par le mot français

BOISSEAU.

MODIUS (François), philologue et jurisconsulte belge, né. À Oudenbourg, près de Bruges, en 1536, mort en 1537. Reçu docteur en droit en 1573, il quitta peu après la Flandre, se rendit en Allemagne, habita pendant plusieurs années Bonn, où il fut dépouillé de tout ce qu’il possédait lors de la prise de cotte ville, en 1587, et alla terminer ses jours à Aire (Artois), où il avait obtenu un canonicat. Outre des éditions annotées de plusieurs auteurs latins, on a de lui : Poemata varia

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(Wurtzbourg, 15S3, in-S°) ; NotlantiqxiS leciiones (Francfort, 1584) ; Octosticfia ad singuIas cleri romani figuras (Francfort, 1585) ; Pandects triumphales, siue pomparum et festorum acsolemnium apparatuum, conviviorum, spectaculorum, quss in inaugurationibus, tiupiiis et funeribits imperatorum, regum celebrata 5(i)i((Francfort, 15S0, in - fol.), avec figures ; herum criminatium praxis (Francfort, 15S7), etc.

MODLIN ou NOVO-GEORG1EVSK, ville de la Russie d’Europe, gouvernement et à 65 kilom S.-E. de Plock, dans une position très-forte sur la rive droite de la Vistule, au confluent de la Narew ; 2,000 hab. Elle est protégée par une forteresse construite de 1807 a 1812 par Napoléon le. En 1S13, elle fut attaquée pat les Russes, et ne capitula qu’après une héroïque résistance ; les Polonais, en 1831, y soutinrent un long siège contre les Russes.

MODO s. m. (mo-do). Ichthyol. Pleuronecte commun sur les côtes de la Norvège.

MODOCS, tribu indienne do l’Amérique du Nord. Les Indiens Modocs, originaires du Sud, appartiennent à la grande famille des TJtes, qui ont donné leur nom au territoire de l’Utah. De tout temps, ils se sont fait remarquer par leurs instincts belliqueux, leur indomptable courage, leurs goûts nomades, et, après avoir parcouru en tous sens le Nouveau-Mexique, le Nevada, la Californie et

l’Utah, ils se fixèrent dans l’Orégon, sur les bords du Lost river (rivière perdue). Ils se nourrissent de racines, de grillons et de sauterelles, qui comptent parmi leurs mets favoris, et se procurent des approvisionnements de viande en coupant eu bandes les animaux qu’ils tuent, et en les conservant ainsi pendant des mois entiers. Depuis un certain combre d’années, ils ont adopté eu partie le costume des blancs, mais sans modifier leur religion et leurs coutumes. Ils ont une confiance extrême dans ce qu’ils appellent lhomme-médecine, qui est à la fois leur prêtre et leur médecin ; si le prêtre-médecin ne guérit pas le malade qu’il a à soigner, il arrive le plus souvent qu’ils s’en prennent à lui comme étant la cause de la mort et le tuent. Chez eux, la polygamie est permise. Pour obtenir une femme, il suffit de donner une vache aux parents.

Les Modocs étaient établis près du Lost river, à Hol-Creeck et à Cottonwood, lorsque, des colons ayant voulu s’établir dans cette fertile contrée, lo gouvernement des États-Unis intervint et imposa, en 1864, aux Modocs et aux Iilamaths une convention par laquelle ils cédaient leur territoire et s’engngeaient à habiter une contrée connue sous le nom de Klamath réservation. Les Iilamaths se soumirent à ces conditions imposées ; mais les Modocs, depuis longtemps en guerre avec ces derniers, refusèrent pour la plupart d’habiter auprès de leurs irréconciliables ennemis. À la tète des Modocs qui résistèrent se trouvait un Indien aussi intrépide que rusé, le capitainéïack. Jack groupa autour de lui environ quatre-vingts Indiens, non compris les femmes et les enfants, et revint sur les bords de la rivière Perdue, où il obligea les colons à lui payer un tribut, se livra à toutes sortes de déprédations et devint un objet de continuelles terreurs pour les blancs. Pour mettre un terme à cet état de choses, les colons s’adressèrent au gouvernement des États-Unis. Le gouvernement envoya alors contre les Modocs révoltés un petit corps de troupes sous les ordres du général Canby. À cette nouvelle, les Modocs, qui jusque-là avaient refusé de quitter les rives de Lost river, se réfugièrent dans la région dite des fils de lave (lava beds), située au sud de l’Orégon, entre le lac Tule et le lac Clear, près de la frontière septentrionale de la Californie. Les lits de laves sont formés par une agglomération de roches basaltiques que l’action volcanique a soulevées en masses énormes sur une étendue considérable. Entre ces rocs empilés en désordre se trouvant d’innombrables fissures donnant accès dans des cavernes dont quelques-unes peuvent contenir des centaines d hommes. C’est dans cette inexpugnable forteresse que se réfugièrent les Modocs, après y avoir accumulé des provisions (mars 1S73). Le colonel Gillem essaya vainement de déloger les Indiens de leur position. Ayant tenté d’attaquer cette formidable muraille percée par la nature de créneaux invisibles, il perdit plus de quarante hommes, pendant qu’un seul Indieu était tué. Voyant la difficulté de l’entreprise, le gouvernement des État-Unis chargea le général Canby de négocier la paix et de proposer aux Indiens de quitter la région des laves, où il leur était impossible de pourvoir à leur subsistance, pour aller vivre dans le Nevada. Le capitaine Jack parut accueillir ces ouvertures et invita le général Canby, les colonels Gillem et Mason à une conférence pour arriver à une entente. Le général Canby se rendit à l’entrevue avec le docteur Thomas, MM. Meacham etDyar, enfin l’interprète Riddle et sa femme, lo 11 avril. On débattait les conditions de paix, lorsque le capituine Jack fit un signal à ses compagnons et tua d’un coup de pistolet le général Canby, pendant que les Indiens frappaient mortellement MM. Thomas et Meacham. D^ar, Riddle et sa femme parvinrent seuls à s’échapper. Après ce guet-apens, la guerre recommença

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aVed plus d’acharnement que jamais. Le gouvernement des États-Unis envoya contre les Modocs de nouvelles troupes sous les ordres du général Davis. Celui-ci investit les Indiens en resserrant sans cesse le cercle autour d’eux et entreprit de les bombarder ; mais ce bombardement, qui dura trois jours, n’eut aucun résultat, et lorsque le général voulut enlever de force la position des Modocs, il s’aperçut avec étonnement que ceux-ci avaient disparu par des galeries souterraines. Désespérant de pouvoir réduire

avec ses 1,500 hommes une soixantaine d’Indiens, il eut recours à d’autres Indiens, les Warm Springs, ennemis acharnés des Modocs, Les Warm Springs se lancèrent aussitôt à la poursuite des Modocs, qui s’étaient dispersés par petites troupes, les suivirent à la trace, ramenèrent aux troupes américaines les prisonniers qu’ils faisaient dans leurs excursions, et finirent par découvrir la retraite du capitaine Jack (i" juin). Les troupes, guidées par les Warm Springs, cernèrent les derniers restes de la Dande du capitaine, qui fut fait prisonnier avec ses hommes. Amené au camp du général Davis, Jack se montra impassible et d’une inébranlable fermeté. Interrogé sur l’assassinat du général Canby, il répondit qu’avant de l’accuser de ce meurtre lesblancs feraient bien de s’expliquer sur l’odieux guet-apens dont plus de quarante Modocs avaient été victimes dans l’Orégon quelques années auparavant. Jack et ses compagnons allaient être pendus, lorsque le général Davis reçut l’ordre de mettre ses prisonniers à la disposition du ministre de la guerre. Les Modocs qui ne s’étaient rendus coupables d’aucun crime de droit commun furent renvoyés dans un territoire d’Indiens. Quant aux autres, ils furent conduits avec Jack au fort Klamath dans l’Orégon, traduits devant un conseil de guerre et pendus à la fin de septembre 1873.

MODOIN ou MAUTWIN, prélat français, mort vers 842. U devint en 815 évêque d Autun et fut bientôt un des personnages ecclésiastiques les plus considérables de l’empire, sous Louis le Débonnaire et Charles le Chauve. L’évêque Ebbon le choisit pour être un de ses trois juges ; Charles le Chauve le chargea du gouvernement de Clermont, etil prit en main, après la déposition d’Agobard, l’administration de l’archevêché de Lyon. On a de lui une pièce de vers latins que le Père Sirmond a insérée dans le Recueil des œuvres de Théodule.

MODON, l’ancienne Aféthone, ville de la Grèce moderne, dans la partie S.-O. de la Morée, nomarchie de Messênie, sur la Méditerranée, à 210 kilom. S.-O. d’Athènes, 7 kilom. S.-O. de Navarin ; 1,270 hab. Métropolitain grec. Cette ville, bâtie sur un promontoire rocheux, est défendue par une citadelle et des fortifications imposâmes. Elle s’élève sur les ruines de l’antique Méthone, qui avait elle-même remplacé la cité homérique de Pedasus. Après avoir victorieusement résisté aux Athéniens, Modon tomba au pouvoir d’Agrippa. Dans les temps modernes, elle a été plusieurs fois prise et reprise par les Français, les Vénitiens et les Turcs. Ou remarque à Modon une belle place publique, au milieu de laquelle se dresse une colonne antique, couronnée d’un chapiteau byzantin, sur lequel on lit une inscription en l’honneur des Vénitiens.

MODREV1US (André-Fricius), écrivain polonais, qui vivait au xvio siècle. Il devint secrétaire du roi de Pologne Sigismond-Auguste, entreprit l’œuvre chimérique de réunir dans une même communion les sectes chrétiennes, ne réussit qu’à s’attirer les attaques de tous ceux qu’il appelait à la conciliation et, à la suite de la publication d’un traité dans lequel il demandait la réforme de l’État, il fut condamné à l’exil et à la perte de ses biens. On a. de lui : De ariginali peccalo (1562, in-4o) ; De republica emendanda (Bàle, 1569, in-fol.).

MODUGNO, ville du royaume d’Italie, province de la Terre de Bari, district et à 10 kilom. S.-O. de Bari, ch.-l. de mandement ; 8,215 hab.

MODULAIRE adj. (mo-du-lè-re — rad. module). Archit. Qui dérive de l’emploi des trois ordres usités chez les Grecs et les Romains : Architecture modulaire, il Qui concerne l’architecture où ces trois ordres sont employés : A l’époque de la Jienaissance, la doctrine modulaire reçut la plus grande extension. (Encycl. des gens du monde.)

— Mathém. Qui a rapport à un module : Fonction modulaire.

MODULATEUR, TRICE s. (mo-du-la-teur, tri-se — rad. moduler). Mus. Personne qui entend la modulation, l’art de moduler.

MODULATIONS, f. (mo-du-la-si-on — rad. moduler). Mus, Partie de la composition relative à l’emploi des tons ; mélodie, mélopée. Vieux en ce sens. Il Art ou action do passer d’un ton, d’un mode, à un autre ton, à. un autre mode : Ordre des modulations. Préparer ses modulations. Avoir des modulations brusques, sans transition. Les modulations bien amenées sont d’un très-bel effet. Il Effet méthodique qui résulte de ce changement : La modulation de cet air est fort agréable. (Acad.)