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MOBILE s. m. (mo-bi-le— de mobile adj.). Corps en mouvement : La force d’impulsion d’un mobile est proportionnelle à sa vitesse et à sa masse. Tout mobile qui se meut autour d’un cercle, ou d’une ellipse, ou d’une courbe quelconque, se meut autour d’un centre auquel il tend. (Volt.)

— Par ext. Force motrice : La vapeur est le plus employé de tous les mobile*». L’eau courante est un mobile de la plus grande économie. L’organe pulmonaire est le mobh.e essentiel de la circulation. (Raspaii.)

— Fig. Cause déterminante, motif : Les deux grands mobiles des hommes sont la crainte et l’espérance. (jSolon.) Il n’est pas vrai que l’intérêt personnel soit le mobile le plus puissant de la conduite des hommes. (Mi" ! de Staël.) La Rochefoucauld, en donnant l’amour-propre pour mobile à tous les sentiments, a calomnié les cœurs vertueux. {La Rochef.-Doud.) La guerre de Trente ans eut pour mobile, dans les peuples, le besoin d’acquérir la liberté religieuse. (B. Const.) Les croyances de l’esprit sont les forces de l’âme et les mobiles de la volonté. (Royer-Collard.) Pour déterminer l’homme au travail, il faut un mobile. (F. Bastiat.) Nos~ idées sont des mobiles moins actifs et moins puissants que nos passions, nos goûts, notre tempérament. (H. Rigault.) Le vrai mobile de ta vie morale de l’homme est le désir de se perfectionner. (i. Droz.) Cites les femmes, l’orgueil est souvent le mobile de l’amour. (G. Siind.) La conscience de notre droit est un de nos plus ènergiquesMOBiwiS. (Mich. Chev.) L’instinct sexuel est, avec la nourriture, le plus fort mobile des êtres animés. (L’abbé Bautain.) L’amour de soi est le principal, mais non l’unique mobile •des actions humaines. (Latena.) il Personne qui

donne l’impulsion, qui détermine la progrèssion, la marche de quelque chose : Le premier mobile de toute cette intrigue, c’est un personnage officiel.

— Astron. anc. Premier mobile, Celui des cieux qui, d’après les anciens astronomes, enveloppait les’ autres cieux et les faisait mouvoir, tt Temps du premier mobile, Temps du retour d’un astre dans le même méridien, ou, dans lô système des anciens, Durée de la rotation diurne du premier mobile autour de son axe.

— Techn. Pièce qui se meut autour d’un axe, dans une montre ou une pendule, il Premier mobile, Pièce qui a le mouvement le plus lent, il Dernier mobile, Pièce qui a le mouvement le plus rapide.

— Syn. Mobile, motif. Le premier de ces mots fait toujours concevoir quelque chose qui exerce actuellement son action sur l’âme ; le second ne rappelle quelquefois que la faculté d’influencer la volonté. Le mobile est plus ou moins fort selon qu’on y cède d’une manière plus ou moins irrésistible ; il y a des motifs plausibles, il y en a d’injustes : les premiers sont ceux que la raison approuve et les seconds ceux qu’elle condamne.

— Encycl. Philos. Les philosophes distinfuent d’ordinaire les principes d’action en eux grandes classes : ceux qui se rapportent à la sensibilité et ceux qui ont rapport à la raison ; les premiers sont les mobiles, les seconds ont reçu le nom de motifs. « Mais, dit M. ïissot, il y a une sensibilité égoïste qui tend a relâcher le lien social, à le briser même, et une sensibilité sympathique aussi favorable à la sociabilité que l’autre y est contraire. I) convient donc d’établir deux grandes classes de mobiles, les uns personnels, les autres impersonnels. « (Principes de morale.)

Parmi les mobiles personnels, le plus bas à coup sûr, mais aussi peut-être le plus puissant., est l’appétit de jouissances physiques. 11 y a dans l’homme une via purement animale ; à cette vie s’ont appropriées deux grandes fonctions qui se retrouvent également dans les bêtes, les fonctions de nutrition et de reproduction ; par la première, l’homme, comme l’animal, tend à perpétuer son être dans son individu ; par la seconde, il tend à à le perpétuer dans l’espèce. Un grand plaisir qui se renouvelle périodiquement est attaché à l’exercice de ces fonctions vitales pour l’individu et pour l’espèce, et en assure l’accomplissement ; ce plaisir, qui est intermittent

et présente tous les caractères d’une véritable crise de l’organisme, n’est pas la un.de la fonction ; lorsqu’on lui enlève Bon caractère de moyen pour en faire une fin, il de-vient un mobile ; l’être alors agit, non pour satisfaire la fonction, mais en vue du plaisir qui y est attaché. Est-ce une perversion de la nature ? Ou nous convie-t-elle àadopter ses

Ïiropres fins comme mobiles de nos actes, ou B plaisir qu’elle y a attaché a-t-il pour but d’assurer le résultat tout en nous dispensant d’élever notre pensée jusqu’à lui ? Grave et difficile question, dont la solution suffirait pour définir cette base de la morale, à la fois si.essentielle et si malaisée à découvrir. Toutes les morales religieuses anathématisent la sensualité, et c’est pourtant par les plaisirs des sens que la nature nous pousse à l’accomplissement de nos fonctions les plus essentielles. Si la nature nous a donné la raison pour nous conduire à notre fin, il est bien certain, du moins, qu’elle s’est défiée de l’efficacité d’un pareil mobile, et qu’elle nous en a donné un plus puissant, plus irrésistible, l’appétit physique, qu’il est, par conséquent,

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tout autant contre nature et partant tout autant immoral de contrarier que de pervertir. Se faire des appétits factices qui nous détournent de notre fin ou violenter les appétits naturels qui nous y conduisent, c’est au même degré faire violence à notre nature, et partant manquer à notre devoir.

. La jouissance corporelle est donc morale et légitime. Après cet ordre de jouissances, nous rencontrons le mobile de 1 intérêt bien entendu ou de l’utile. L’intérêt bien entendu, c’est l’intelligence appliquée à la supputation des chances de plaisir, à la comparaison des plaisirs entre eux, aux moyens les plus propres à les procurer. Il semble donc que l’intervention de l’intelligence enlève à l’intérêt bien entendu le caractère propre du mobile. Mais remarquons-le bien : la fin de l’intérêt, c’est toujours un plaisir qui se rattache à la sensibilité ; si l’intelligence intervient pour donner une forme, la matière est toujours sensible,

Arrivons maintenant aux mobiles impersonnels et demandons-nous d’abord quelle est l’origine commune de tous les mobiles de cet ordre. Il faut distinguer dans l’homme deux individus : l’individu physique et l’individu intelligent et raisonnable. Comme être intelligent et raisonnable, il s’intéresse à tout ce qui est raisonnable et intelligent comme lui. ; il ne voit dans les autres intelligences qu’une transformation de la sienne propre. Tel est le principe de toutes nos tendances sympathiques.

Plusieurs philosophes ont soutenu que, puisque la volonté a toujours un mobile, on doit en conclure que la volonté n’est pas libre. Elle ne se détermine pas, elle est déterminée ; elle n’agit pas, elle subit. C’est la thèse des déterministes. Ils ne voient dans la volition que l’action d’un mobile sur une force passive, qui suit infailliblement l’impulsion donnée. Les partisans de la liberté soutiennent, au contraire, que la distinction entre le motif et le mobile suffit a maintenir intacte la liberté humaine. Tout motif, pour eux, ne devient pas nécessairement uii mobile. Parmi plusieurs motifs, c’est notre volonté qui en choisit un dont elle fait un mobile : Ainsi, au moment de commettre un acte déshonorant, plusieurs motifs divers et contraires pèsent sur ma volonté : le plaisir immédiat et plus ou moins vif qu’on peut se procurer, la peur d’être vu, découvert, dénoncé, déshonoré ; puis, le sentiment d’un devoir qu’on va violer, d’une loi qu’on est près de transgresser, des conséquences irréparables qui en pourront résulter, etc. Chacune de ces considéralions peut servir de motif et devenir, par suite, un mobile.’ mais aucune ne l’est ipso facto, indépendamment de la volonté. G est donc librement que l’on choisira celle de ces influences qui, de simple motif objectif, deviendra un mobile subjectif, personnel. Le choix reste donc à l’esprit humain et, avec la choix, la responsabilité morale.

C’est entre ces deux interprétations du rôle à attribuer aux mobiles que la philosophie oseille depuis tant de siècles ; et il y a de part et d’autre des esprits parfaitement convaincus ; il faut bien avouer qu’aucune des deux écoles ne parait jusqu’à présent hors de combat.

Quoi qu’il en soit, en morale, on s’accorde à reconnaître qu’une action vaut précisément en proportion de son mobile et non pas en proportion de ses résultats ; c’est l’intention qui fait valoir l’action. Kant a tracé de main de maître les distinctions entre le mérite légal de l’action et son mérite moral ; et c’est la différence des mobiles qui fait celle des mérites. Il y a suivant lui deux sortes d’actions bonnes : les unes faites par devoir, les autres conformes au devoir. Pour qu’une action soit absolument bonne, il faut qu’elle soit faite par devoir, c’est-à-dire qu’elle ait pour mobile unique et déterminant la loi du devoir, l’obligation moralo. Toute action qui est inspirée par d’autres considérations, par un autre élan que celui de la conscience disant : tu dois, peut être conforme au devoir et avoir une valeur apparente ; elle n’est pas foncièrement morale et méritante. C’est le mobile d’une action qui donne à cette uction son vrai caractère ; par là même nul ne peut scruter la valeur morale d’autrui, car chaque individu sait seul la vraie nature des causes qui l’ont fait agir ; encore arrive-t-il souvent qu’au lieu d’un seul mobile facile k définir et à caractériser nous avons suivi plus ou moins consciemment divers mobiles réunis, mêlés, confus et quelquefois contraires en partie les uns aux autres. Ce n’est que par abstraction que l’on peut isoler les uns des autres les divers mobiles et les considérer comme agissant séparément.

— Astron. Les anciens avaient imaginé que chaque planète était fixée à une sphère particulière, qui tournait autour de la terre, son centre. Au delà de toutes les sphères, il s’en trouvait une dernière, la plus vaste, qui renfermait toutes les autres et qui, dans son mouvement, les entraînait, comme si elles eussent été solidairement liées les unes aux autres. C’est cette sphère extrême, dont la rotation diurne déterminait la rotation diurne des autres sphères, qui était appelée le mobile ou le premier mobile de l’univers. Dans le système de Ptolémée, le premier mobile est la neuvième sphère des cieux.

Pour expliquer les mouvements planétaires

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autres que le mouvement diurne, on admettait d’autres orbes ou mobiles particuliers, auxquels les planètes obéissaient. Copernic a fort à propos délivré l’astronomie du fatras d’orbes et de mobiles qui l’embarrassaient.

Dans l’astronomie moderne, on appelle quelquefois temps de premier mobile la durée du jour sidéral, c’est-à-dire l’intervalle de temps qui s’écoule entre deux passfge successifs des étoiles au méridien. V. jour.

MOBILE s. m. (mo-bi-le). Linguist. Langue parlée par les Mowils ou Mobiles : Le mobile n’est que le chikkarah corrompu.

MOBILE, ville des États-Unis de l’Amérique septentrionale, dans l’État d’Alabum», à 1 embouchure de la rivière de même nom dans le golfe du Mexique, qui y forme une vaste baie, à 280 kilom. N.-E. de la Nouvelle-Orléans, par 30° 45’ de lat. N. et 90" 4S’ de long. O ; 31,500 hab. La population de cette ville ne s’élevait, en 1788, qu’à 1,468 hab. ; en 1830, à 3,194 hab. Evèché catholique ; siège d’un tribunal d’arrondissement de la cour suprême des États-Unis. Consulats étrangers. Placée au fond de la magnifique baie par laquelle elle se relie au golfe du Mexique et à l’embouchure d’une rivière qui lui ouvre une voie naturelle et facile vers l’intérieur, la ville de Mobile est devenue l’entrepôt général et le grand port d’exportation de tous les produits de l’État d’Alabama et notamment des cotons. On n’estime pas à moins de 300,000 balles la quantité de coton qui s’exporte annuellement du port de Mobile. Les bois de construction sont aussi un des articles les plus importants de son commerce d’exportation ; il millions de pieds sont sortis de son port en 1860. Les importations consistent presque exclusivement en denrées et articles de consommation courante, tels que : toile à sacs, cordes, rouleaux, lard et jambons, cafés, farines, fourrages, etc. Le Hunt’s merchant’s Magazine résume ainsi le mouvement de la navigation du port de Mobile pour l’exercice de 1860 à 1861 : entrées et sorties réunies, 1,103 navires jaugeant ensemble 501,736 tonneaux.

Comme la plupart des villes du nouveau monde, Mobile est régulièrement et confortablement bâtie ; elle s’élève sur un terrain d’un niveau assez égal, à 5 mètres au-dessus de la baie. Le sol, sec et sablonneux, absorbe rapidement l’humidité, en sorte que les rues se sèchent promptement et se maintiennent propres même après les pluies les plus abondantes. Grâce au dessèchement des marais

qui l’entouraient naguère, la ville a considérablement gagné en salubrité. Les environs

de Mobile sont plantés de forêts de pins, aux abords desquelles, notamment du côté de Spring-Hill, s’élèvent de nombreuses villas, ou la population aisée habite au temps des

Grandes chaleurs. La ville de Mobile fut un es premiers établissements des Français sur le golfe du Mexique ; tombée plus tard en la possession de l’Espagne, elle fut cédée par cette puissance aux États-Unis en 1813.

MOBILE, rivière des États-Unis (Alabama), formée, près du fort Stoddard, parla réunion du Tombeckbee et d’un bras de l’Alabama ; elle court au S. et se jette dans la baie de son nom, après un cours de 90 kilom. Elle est large, profonde et navigable.

MOBILE (baie de), vaste baie formée par le golfe du Mexique sur la côte de l’État d’Alabama, à l’embouchure de la Mobile, du Middle-River et de la Tensaw. Cette baie, qui, dans toute son étendue, est en quelque sorte le vrai port de la ville de Mobile, a 55 kilom. de long sur 19 de large. Elle communique avec le golfe du Mexique par deux pusses s’ouvrant de chaque côté de l’île du Dauphin ; celle de l’O. n’admet que des vaisseaux d’un tirant de 2 mètres d’eau ; celle de l’E., entre l’île du Dauphin et Pointe-Mobile, où s’élèvent le fort Morgan et un phare à feu fixe, présente 6 mètres d’eau par son chenal principal et dessert spécialement la grande navigation.

Mobile (BATAILLE DB LA BAIE db). Quelque temps avant la grande victoire d’Atlanta par le général Sherman (septembre 1864), un triomphe non moins considérable avait comfilétement ruiné la cause des rebelles sur le ittoral du sud-ouest : le vieil amiral David Farragut avait héroïquement forcé l’qntrée de la baie de Mobile. Cette mer intérieure, qui n’a pas moins de 55 kilom. du N. au S., ■ est séparée du golfe du Mexique par une longue flèche de dunes et de marécages, appelée Mobile-Point, par l’île étroite du Dauphin et par quelques îlots d’une moindre importance. Le chenal oriental, profond de 5 à 6 mètres, vient raser l’extrémité de Mobile-Point, sous les murailles du redoutable

fort Morgan. Un autre ouvrage, le fort Gaines, situé à la pointe de l’île du Dauphin, défendait la passe du côté" de l’ouest ; enfin les canons du fort Powell barraient la route aux navires qui auraient voulu forcer le passage du petit chenal entre l’île Dauphin et le continent. Derrière ce premier obstacle, formé par les forts Morgan et Gaines, se tenait la flottille des confédérés, composée de quatre ou cinq navires et du formidable bélier le Tennessee. Il attendait sous vapeur l’arrivée de la flotte de Farragut pour s’élancer successivement sur chaque navire et les perfo- j rer de son taille-mer ou de ses énormes bou- |

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lets. Ce n’est pas tout : les marins de l’escadre fédérale savaient que le chenal était semé de trois cents torpilles et qu’une seule de ces machines terribles pouvait faire sauter un navire avec tout son équipage. Tels étaient les obstacles qu’avait à vaincre Farragut avant d’occuper la rade. Le 5 août 1864 au matin, la flotte franchissait la barre extérieure et gouvernait directement vers le fort Morgan. Quatre navires cuirassés, le Tecitmseh, le Manhattan, le Wennebugo et le Chickasaw, formaient une petite escadre avancée ayant pour mission d’engager la lutte avec les forts pendant le passage des autres bâtiments et de fondre ensuite sur le bélier le Tennessee. Les quatorze navires de la grande escadre étaient amarrés deux par deux en un long convoi, chacun des couples se composant d’une corvette en bois et d’un monitor chargé de protéger son voisin par ses énormes canons et sa carapace de fer. En tête s’avançait le Brooklyn, accouplé à VOçtorora, et muni d’un appareil ingénieux pour relever les machines infernales. Le vaisseau amiral le Hartford ne venait qu’en seconde ligne : c’est là que le « vieux Farrafut, » attaché à la hune, étudiait son plan de ataille et donnait ses ordres à la flotte. Le combat avait à peine commencé que le Tecumseh, frappé par une torpille, disparut tout à coup en entraînant son équipage dans les eaux : dix hommes seulement purent être sauvés, tant la destruction avait été soudaine. Aussitôt, Farragut résolut de se porter cii uvant pour être le premier au danger. Il lit ji-ijudre la tête au Hartford, « suivi par tous les navires, dont les officiers croyaient marcher à une noble mort avec leur commandant en chef, » et se dirigea hardiment vers le milieu du chenal, dans l’espoir qu’un long séjour sous l’eau aurait rendu les torpilles inoffensives. En effet, toute la flotte, s’enveloppant de fumée et couvrant les fortifications ennemies de mitraille et d’obus, réussit à franchir la barre intérieure et h gagner les eaux de la rade, hors de la portée du fort Morgan. Aussitôt le combat s engagea entre les deux escadres. Les petits navires confédérés ne résistèrent pas longtemps : le Selma, vivement poursuivi par le Metacomet, dut amener son pavillon ; le Gaines alla échouer sur un banc de sable ; le Morgan, abandonnant le théâtre du combat, réussit à s’échapper ; mais le bélier Tennessee ne craignit point de soutenir la lutte, seul contre toute fa flotte fédérale. Désireux de couler tout d’abord le vaisseau amiral, i ! s’élance sur le Hartford, mais celui-ci évite son adversaire. De leur côté, les navires fédéraux font feu de tous leurs canons et se précipitent vers le Tennessee pour le couler de leurs proues. Le Monongahela est le premier à frapper le monstre, mais il brise par le choc son éperon de fer sans entamer la cuirasse de l’ennemi. À son tour, le Lackawanna heurte le flanc du bélier confédéré, mais il ne réussit qu’à se soulever à demi hors de l’eau et, du même coup, il démolit en partie son propre taillemer. Le Hartford frappe en troisième lieu ; mais, d’un coup de gouvernail, le Tennessee se déplace ; le navire de Farragut glisse obliquement le long de la masse de fer et les membrures de chêne, toutefois sans pénétrer dans le bâtiment lui-même. Alors Farragut ordonne à tous les monitors qui l’entouraient de reprendre leur élan et de courir à la fois sur le Tennessee ; durant cette manœuvre, le Lackawanna se heurte contre le Hartford et manque de le couler ; mais les deux vaisseaux se dégagent et se lancent de nouveau à toute vapeur contre leur adversaire. Enfin, le Tennessee, pressé de toutes pans, amène son pavillon. Tous ces chocs répétés et la canonnade continuelle avaient causé dans l’intérieur du navire plus de désordre que l’aspect de la cuirasse n’eût pu le faire supposer. Les chaînes du gouvernail étaient brisées, plusieurs sabords ne pouvaient plus s’ouvrir ni se fermer, les casemates étaient remplies d’une irrespirable fumée, et l’amiral Buchanan avait la jambe emportée.Ce combat mémorable de toute une flotte contre un seul navire n’avait pas duré moins d’une heure et quart ; 240 morts et blessés encombraient les entre-ponts ensanglantés des navires fédéraux. La victoire était chèrement achetée, mais elle était des plus importantes à tous les points de vue, et surtout au point de vue moral. Non-seulement elle donnait à la république la possession incontestée de la grande baie de Mobile, fermait a tout jamais ce chemin aux croiSurs confédérés et rendait au gouvernement de Washington le libre usage de toute une flotte de blocus ; elle exaltait aussi la confiance des marins en eux-mêmes et en leurs chefs, et portait le découragement dans les garnisons et les armées de tout le sud-ouest de la confédération. Quelques jours après la capture du Tennessee, le fort Powell fut évacué, et les forts Morgan et Gaines, investis par les troupes fédérales de débarquement, se rendirent sans combat avec tous leurs approvisionnements et leurs munitions de guerre.

MOBILIAIRE adj. (mo-bi-li-è-re — rad. mobilier). Qui concerne les meubles ou biens mobiliers : Hichesse moijii.iaire. Heuenu uobjliaike. Contribution, impôt Momu/iinii. Contrat MOBILIAIRE. Dispositions MODlLfAIIiliS d’Ull

testament. Il Qui est de la nature des meubles ; Effets MOBO.IAIKES. Biens mobiliaires. Il Cette