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MIRO

<ta la chanson du mirliton, s’éleva fortement, dans fin prône, contré ceux qui la chantaient. Le lendemain, une de ses paroissiennes lui demanda pourquoi le mirliton avait si fort allumé son zèle. « Ce n’est, lui dit-elle, autre chose que là gaze que je porte sur la télé. -^’Afa faï, dit le cire, je n’en savais rien ; dimanche prochain, je réparerai cela.En effet, au prône suivant, il dit à ses paroissieus : « Mes frères, je vous ai beaucoup gourmandes, dimanche dentier, sur le mirliton ; mais depuis que j’ai vu celui de jtf’ic Javotte, j’ai trouvé que c’était si peu de chose, qu’en vprité il ne valait pas la peine d’en parler.

—■ Art’culin. Pâtisserie d’entremets, faite avec des.iœufs, du beurre, du. sucre, de la tfaqr d’oranger.

MIB-LIVA ou MIRLIV& S. m. (mir-K-va.), Admitiistr. ottom, Offieierqui commande dans une province.

MIR-MAHMbUDoii !MA11MOUD-SCHAH, roi de Perse, de la-dynastie afghane, né en 1598, nfoi-’t en -J7Ï5. Il était fils de Mir-Weis, fondateur do royaume de l’Afghanistan. Il parvint au trône par le meurtre de son oncle (1716), s’empara. d’Ispahan (1722), chassa le sofi’Hp.eéin et soumit toute la Perge. Mais bien tôt il, tomba en démence à la suite de quelques revers, et les Afghans le déposèrent fijSâVèt mirent sur }ç trône Son cousin Asc^ifaifj qui liii fit trancher la tête.

v^Min-MAHNNA, fumeux cheik arabe, né à Béhder-Rick’(Perse) en : 1735, mort étranglé e’h-1709. Pour succéder plus promptementkson pèré, il le fit as&assinev, se délit de. sa mère et d<é ceux de ses parents qui lui reprochèrent son attentat, puis «e livra à toutes sortes de brigandages sur mer et sur terre, en pillant leU navires et les caravanes, et ne se rendit paâ nfoins redoutable aux musulmans qu’aux éhrétiens dans le golfe Persique pendantpiusièurs années. Attaqué par ordre du schah de -P.erse, Mir-Mahnna se réfugia dans l’île dev’Khouéryf’ y résista aux attaques des Persans-et d’un naviréanglais, força l’ennemi H rènoncer’à son entreprise, s’empara de l’Ile dé Karèk, alors au-pouvoir des Hollandais. (1-766), ’et enleva peu après l’île de Bahraïn Air tiheik -Abou-Schehr. « Ambitieux, actif, plein de1 bravoure et fécond en expédients,ditjAudfffret, Mir-Mahnna aurait infailliblement acquis-plus de-puissance et de célébrité s’il eût joint à ses qualités quelques vertus, ou du moins le talent de se faire aimer ; mais son ivrognerie habituelle, ses manières brutales «t féroces lui aliénèrent les coeurs de tous ses sujets, ou pour mieux dire, des brigands qui s’étaient associés à son sort et il qui, pour la moindre fauteuil faisait couper la. barbe, .le nez ou les oreilles. » Forcé de fuir à la -suiteld’une insurrection qui éclata contre : lui dans l’Ile de lCarek* il aborda prés de Zobeïr suc le territoire de Bassorob, fut arrêté par le mutsellim de cette ville et jeté dans Une prison, ’ oïl- il fut étranglé peu de jours aprèsj -.

"MiRMEAO s. m. (mir-mo). Bot. Nom vulgaire du iycopodé Sélagê.

MIRMIDON s. m. V. MYRMIDON.

MIBMILLON ou MYRMILLON s. m. (mirmi-llou ; Il mil. — lat. mirmilio, même sens). Antiq. roin. Gladiateur armé à la gauloise, qui portait un bpuclier appelé pelta, un coutelas ou une épée courbée, un casque orné d’une figure de poisson : Les mirmillons combattaient d’ordinaire les thrèces et les rétjaires. ’/, ■’.

J<—E ne y cl. Ce nom fut donné, chez les Romains, aune ; classe particulière degladiateurs, armés à la gauloise, et qui étaient ordinairement, en effet, des Gaulois. Comment leur nom «L-t-Ll été formé du nom d’un poisson de mer- appelé mornyrus par Pline, et mormyris par Ovide, et qui paraît être la moruu ? Aucun étymologiste ne l’a fait connaître d’une manière qui ne laisse aucune place au doute ; mais il n en paraît.pas.moins vraisemblable que ce nomleur.venait.de cette particularité qui les distinguait de tous les-autres’gladiateurs, a savoir qu’ils portaient sur leur casque, aux combats du cirque, la figure, d’un poisson ; on les mettait ordinairement aux prises avec d’autres gladiateurs nommés réliaires. Le rétiaire, armé d.’vjn trident, portait à la main un rilei (rele)t e{ son art consistait à envelopper son adversaire, avec le ri le t et a le tuer ensuite avecile trident. L’art du mirmillon consistait à, éviter le filet du rétiaire ot à tuer çeluf-ci avec l’épée gauloise dont il était armé. Quand le rétiaire réussissait à prendre la tête (lu mtrinillon dans son lilet, il le tirait à lui et le tuait avec i>a fourche a triple pointe. Tels étaient les jeun barbares du cirque, finissant presque toujours par une mort d’homme. U parait que les mirmillons étaient ordinairement Gaulois. Lorsque le rétiaire combattait contre le mirmillon, il chantait en le poursuivant dans l’arène une espèce de chanson qui disait : « Gaulois, pourquoi me fuis-tu ? Ce n’est pas à toi que j’en veux ; je n’en veux qu’au poisson. > -■ MIB-MIRAN s. m. (mir-mi-ran). Administr. ottom. ■ Pacha & deux queues, gouverneur d’une province.

MIRO s. m. (mi-ro). Métrol. Nom d’une mesure de capacité, usitée principalement à Venise, où elle valait 1511l,838.

MIRO

MIRO, famille française qui a fourtii plusieurs médecins et magistrats distingués. V. Miron.

MIROB s. m. (mi-robb). Relig. ottom. Niche dans laquelle on place le Coran, dans une mosquée.

MîROBOLAMMENT adv. (mi-ro-bo-la-man — rad. mirobolant), Néol. D’une façon mirobolante : Des cinq cent mille francs constitués en dot à ma fille, deux cent mille ont passé Dieu sait à quoi.’... À payer tes dettes de monsieur votre fils, à meubler mikobolamnhnt sa maison. (Balz.)

MIROBOLAN s. m. (mi-ro-bo-lan). V. mt-

ROBOLAN.

MIROBOLANT, ANTE adj. (mi-ro-bo-Ian, an-te). Néol. Merveilleux, surprenant, ébouriffant : Je me Sens d’une incapacité mirobolante en fait de politique domestique. (Balz.) 513 ! heures, l’heure de la liberté, du bal Mabille, de toutes les danses les plus divertissantes, les plus mirobolantes. (G. de Vailly.)

MIROBOLIFIQUE adj. (mi-ro-bo-li-fi-ke). Néol. Mirobolant, merveilleux : Le mirobolifiqub attelage de M. du Ptuvier avança le premier et le petit homme s’y précipita triomphalement. (G. Sand.).

MlfiOFLÈDE, reine de France qui vivait au vie siècle. Fille d’un ouvrier en laine, elle fut d’abord maîtresse de Caribert, puis elle devint sa femme lorsque Co prince eut divorcé avec Ingoberge. Miroflède fut remplacée sur le trône et dans le lit du roi Caribert par sa sœur Marcovèse.

MIROIR s. m. (mi-roir — rad. mirer). Verre poli et étamé, qui réfléchit l’image des objets, et dont on se sert ordinairement comme meuble de toilette : 5e regarder dans son miroir. Consulter son miroir. Casser un miroir. Il y a un âge où les miroirs deviennent fort méchants. (Th. Leclercq.) Une vieille coquette s’irrite contre le miroir qui lui montre ses rides et sa laideur. (Dé Lévis.)

Tous les hommes sont fous, et qui n’en veut point voir Doit rester dans sa chambre et casser son miroir.

—**

Je le donne h Vénus, puisqu’elle est toujours belle ; 11 redouble trop mes ennuis.

Je ne saurais me voir dans ce miroir fidèle,

Ni telle que je fus ni telle que je suis.

Voltaire. La vieille Alix, jadis si belle, Jadis si chère & ses amants. Se courbait sous la faux des ans, Et se croyait toujours nouvelle. Un jour, une glace fidèle Lui fit voir ses traits allonges : Ah 1 quelle horreur ! s’écria-t-elle, r

Comme les miroirs sont changés |

Il Surface polie, métallique ou autre, servant aux mêmes usages que les miroirs en verre : Les dames d’autrefois se servaient de miroirs d’acier, et quelquefois de pierres bien polies. *

■— Par anal. Surface unie qui réfléchit les objets : Le miroir des eaux. Les arbres de ces montagnes sont ma compagnie, les eaux claires de ces ruisseaux sont mes miroirs. (L. Viardot.)

Si la mer nous peint bien dans le miroir des eaui. Quand l’haleine des vents n’ébranle point les Ilots, Souvent j’ai1 consulté ce miroir immobile.

CltESSBT.

— Par ext. Surface réfléchissante quelconque : L’écho est le miroir du son et une image du bruit. (J. Joubert.)

— Fig. Ce qui sert aux hommes de moyen pour se connaître : La conscience est l’unique miroir gui ne flatte et ne trompe personne. (Christine de Suède.) Le premier regard du public est un miroir où la vie sourit ou se fronce aux yeux d’une jeune femme. (Lainnrt.) L’égoïsme est un miroir que nous prenons pour un transparent. (Petit-Senn.)

Un discours trop sincère aisément nous outrage. Chacun dans ce miroir pense voir son visage.

Boilbau- Sur la scène Thalie

Dans un riant miroir nous montre nos défauts.

Dbboustier.1 Ce qui sert à connaître quelque chose en en reproduisant l’image : Les enfants sont des miroirs qui réfléchissent les actions. (Mme Cainpan.) Dans bien des occasions ; il faut avoir un visage qui ne soit pas le miroir de son cœur. (J. Joubert.) Le style est un miroir oïl se reflètent fidèlement la pensée et le cœur. (A. Aubert.) L’imagination est le miroir de là nature, miroir que nous portons en nous et dans lequel elle se peint. (Lamart.) L’histoire fidèle est le miroir du temps. {Mme F. de Gir.j La bêle est le miroir de l’hommex comme l’homme est le miroir de Dieu. (A. Toussenei.) Les journaux sont les miroirs des partis, ils en reflètent jusqu’aux moindres gestes avec une scrupuleuse fidélité. (K. Pelletan.) u Personne, ou objet pouvant servir ou servant de modèle : Mma' de Marans est un miroir de dévotion. (La Rochef.) L’exemple quelquefois est un miroir trompeur.

CORNEiLLB.

— Pop. Miroir à putains, Bel homme, qui attire les regards des femmes :

Pour me donner un nom qui me soit convenable, Coloris, ton jugement est plus que raisonnable,

MIRO

Quand tu viens m’appeler un miroir à putains, Je n’en refuse point le titre ni l’usage ; Uest vrai, je le suis, tes propos sont certains, Car tu t’es bien souvent mirée en mon visage.

Saikt-Amant.

— Physiq. Miroir plan, Surface plane réfléchissante. 11 Miroir concave, ardent, Miroir à surface concave qui a la propriété, de condenser les rayons de la lumière et du calorique. Il Miroir convexe, Miroir à surface convexe, ’ qui fait diverger les rayons qu’il réfléchit. Il Miroir cylindrique, Miroir à surface cylindrique, il Miroir parabolique. Miroir concave à surface parabolique. Il Miroir elliptique, Miroir’concave à surface elliptique, l) Miroir prismatique, Miroir composé de surfaces planes dont la réunion détermine un cylindre. Il Miroir pyramidal, Miroir composé de triangles plans disposés en pyramide.1 il Miroir conique, Miroir convexe de forme conique.

— Archéol. Miroirs étrusques, Disques de bronze légèrement concaves, munis d’une queue, que l’on trouve dans les tombeaux étrusques et que l’on croit avoir été des miroirs.

— Hist. Ordre du miroir de la Vierge Marie, Ordre de chevalerie établi par Ferdinand de Castille en 1410, après, une victoire sur les Maures, et supprimé peu de temps après.

— Blas. Meuble de l’écu figurant un miroir : Miremont, en Auvergne ; D’azur à trois miroirs ronds d’argent, bordés de gueules, au chef d’or.Mirambel, en Limousin : D’azur à trois miroirs arrondis d’argent, il Miroir antique ou à l’antique, Miroir rond ou ovale avec un manche : Miron : De gueules, au miroir i l’antique d’argent, cerclé, perlé du même, n Miroir de toilette, Miroir carré, ar- ’ rondi par te haut : Aucàer du Puy, en Poitou : D’azur, à trois miroirs de toilettb d’argent.

— Art divinat. Miroir magique. Miroir dans lequel les astrologues prétendaient lire les événements futurs ou ce qui se passait dans ’ des lieux éloignés. Il Fig. Moven de connaître des choses cachées : La biographie est en quelque sorte le miroir magique ou chacun peut lire sa destinée. (E. Mennechet.)

— Bibliogr. Titre donné k un grand nombre d’anciens ouvrages.

— Archit..Petit ornement ovale, taillé dans certaines moulures creuses.

— Archit. hydraul. Pièce d’eau carrée.

— Constr. Cavité produite dans le parement d’une pierre par un éclat qui a pénétré profondément.

— Eaux et for. Place entaillée et marquée au marteau, sur le tronc d’un arbre.

— Mar. Cadre ou cartouche placé à l’arrière d’un navire, et portant quelque figure, le plus souvent empruntée au nom du navire.

U Vieux mot. On dit aujourd’hui tableau ou fronton.

— Pêche. Endroit d’une rivière où la surface de l’eau est très-unie. Il Pèche au miroir, Pèche à laquelle on se livre en attirant le poisson par la lumière de la lune réfléchie dans un miroir.

— Chasse. Fiente de bécassines, qui sert à faire reconnaître leur passage. Il Appareil formé de petits miroirs que l’on fait tourner et scintiller au soleil pour attirer certains oiseaux et particulièrement des’alouettes : Chasser au miroir. Ce disunt, il jetait négligemment les dés, car il savait que leur cliquetis attire le joueur, comme le miroir sert d’appeau aux alouettes. (A, Paul.)

Un manant au miroir prenait des alouettes.

LA FONTAtNE.

Il Miroir anglais, Miroir de chasse, combiné de façon qu’on peut le faire tourner tout en tirant les alouettes.

— Manège. Cheval bai à miroir, Syn. de

CHEVAL MIROITÉ. V. MIROITÉ.

— Techn. Place unie dans une peau de chagrin. Il Nom donné par les mineurs aux surfaces polies que présentent parfois les filons : Les miroirs sont évidemment dus aux frottements qu’ont dû éprouver les parois de la fracture. (A. Burat.)

— Chir. Instrument employé pour examiner l’état des parties naturelles de la femme. On l’appelle quelquefois dilatatoirk et plus souvent de son nom latin spéculum vulv^e, miroir de la vulve.

— Art culin. Œufs au miroir, Œufs cuits au beurre, dans uii plat peu profond, et sans être brouillés. Il Ou dit aussi ceuks sur le

PLAT.

— Ornith.<Marque colorée et brillante sur l’aile du canard et de quelques autres oiseaux. Il Tacha au bout des barbes de la fausse queue chez le paon et d’autres oiseaux.

— Entom. Espèce de papillon de jour, du genre hespérie.

— Bot. Miroir de Vénus, Nom vulgaire d’une campanule, dont les jeunes pousses se mangent en salade. Il Miroir du temps, Nom vulgaire du mouron rouge.

« — Miner. Miroir d’âne, .Nom vulgaire du gypse luminaire. Il Miroir de Sainte-Marie ou de là Vierge, Chaux sulfatée, disposée en grandes lames blanches et transparentes. Il Miroir du pèlerin, Chaux sulfatée, en grandes lames, que l’on emploie quelquefois en guise de verre pour encadrer des images

MIRO

pieuses. t| Miroir des Incas, Fer sulfaté poli, dont les Péruviens se servaient comme domiroirs. — Encyol. Techn. V. miroitier.

— Physiq. La théorie mathématique des miroirs ayant déjà été exposée aux roots catoptriqub et image, il ne nous reste ici qu’à faire l’histoire des miroirs concaves, vulgairement appelés miroirs ardents.

Les propriétés de ces miroirs paraissent avoir été connues très-anciennement. Iîuclide en a exposé la théorie, et Archimède passe pour avoir donné une démonstration pratique dont le souvenir est resté célèbre dans l’antiquité. Parle moyen de ce&tniroirs, Archimède brûla la flotte des Romains qui assiégeaient Syracuse ; c’est du moins ce que racontent Zonare, Galion, Eustathe, etc. Anthômius, mathématicien qui vivait sous Justinien I«r, expose le fait et explique la théorie et le mécanisme de ces miroirs. Archimède aurait fait jouer un miroir hexagone, composé de plusieurs autres, qui avaient chacun vingt-quatre angles et qu’on faisait mouvoir à l’aide de charnières. Malgré les autorités que nous venons de citer, Ta possibilité des miroirs d’Archimède a été souvent niée, et iL s’est élevé à ce sujet des discussions assez vives entre les savants.

Le Père Kireher, se trouvant à Syracuse, étudia la distance à laquelle pouvaient être placés les vaisseaux des Romains et trouva que le prétendu miroir d’Archimède devait avoir des dimensions pratiquement impossibles. Buffon, pour éclairer la question, crut devoir tenter des expériences analogues à celles d’Archimède. Il concentra sur un point les rayons solaires réfléchis par quatre cents miroirs, et parvint ainsi à brûler du charbon et k fondre du plomb.à une distance de WO pieds. On peut sans doute faire de grandes objections à l’expérience de Buffon. Il est, par exemple, bien certain qu’Archimède, vu létat de l’industrie de son temps, n’aurait trouvé que bien difficilement, dans Syracuse. assiégée, quatre cents miroirs semblables à ceux de buffon. On remarquera, d’uilleurs, que les vaisseaux qu’il s’agissait d’incendier ne devaient pas, saus doute, se tenir complaisamment à l’ancre à l’endroit précis où ils auraient brûlé. Le wiVotr de Butionj et le mémoire par lequel il fit connaître à l’Académie les résultats qu’il en avait obtenus n’en firent pas moins une très-grande sensation. La réaction fut complète contre la thèse de Descartes, qui avait déclaré impossibles les miroirs d’Archimède.

Zonare rapporte que Proclus renouvela en 514, à Constantinoule, les prodiges opérés par Archimède ; il brûla, à l’aido de miroirs d’airain, la flotte de l’italien.

Ces faits sont plus ou moins douteux ; les tniroirs ardents dont il nous reste à parler ont été construits dans de moindres proportions, et rien n’empêche d’accepter le récit qu’on a fait des expériences auxquelles.ils ont servi. Vers 1755, un savant, nommé Hœsen, forma un miroir puissant en assemblant une charpente concave recouverte avec des lames de cuivre jaune. Ce miroir avait 5 pieds 3 pouces de diamètre. Eu trois secondes, il réduisait un morceau d’amiante en un verre jaune verdâtre ; en une seconde, du talc blanc était réduit eu verre noir ; un morceau do cristal gypseux entrait e.n fusion au bout d’une minute, et en quelques instants les substances les plus refractaires subissaient la vitrification. Les plus célèbres miroirs ardents, après ceux que nous avons cités, ont été ceux de beptala, de Villetto, de Tschirnhausen. Le premier était un miroir parabolique, qui mettait le feu à des morceaux de bois à une distance de 15 ou 16 pas. Celui de Tschirnhausen était très-puissant ; voici ce qu’on en dit diins les Acta eruditorum de Leipzig : Il allume du boi3 vert en un moment ; il fait bouillir de l’eau ; il fond l’étain et le plomb, rougit ou perce tous les métaux en-peu de minutes ; il rougit la pierre et toutes les matières infusibles ; il blanchit l’ardoise et la ; réduit ensuite en un verre noir ; il fond le verre blanc ot le trausforme en pierre ponce ; il change un os en un morceau de verre opaque. Ce miroir avait trois aunes de diamètre et était en cuivre. Un ouvrier français, nommé Villette, était, au siècle dernier, célèbre pour ses miî’oirs, dont l’un avait été offert au roi de Perse, un autre au roi de Danemark, un troisième à l’Académie. Un des miroirs de Villette fut exposé publiquement en Angleterre. Il fondait une pièce de six sous d’argent en sept minutes. Malgré tant d’efforts, le» miroirs ardents n’ontpas eu d’application sérieuse ; M. Ericsson a vainement essayé -de les faire servir eu grand à des usages industriels : sa machine à soleil n’a pas donné les résultais qu’il en avait espérés.

— Mœurs et coût. Miroirs de toilette. On l’a souvent remarqué avec justesse, c’est la nature qui a fourni aux hommes l«s preniez miroirs. Dans les Ilecherehe ? Sur les miroirs des anciens (Mémoires de l’Académie des inscriptions, t. XXIII), Ménard débute par la même remarque, et il ajoute : « Le cristal des eaux servit l’amour-propre des hommes, et c’est sur cette idée qu’ils ont cherché les moyens de multiplier leur image. » On ne peut nier que cette hypothèse ne soit de la plus grande probabilité. Quant à l’époque où remonte l’usage des miroirs, il n’est pas possible