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fort redouté des pêcheurs, qui, du reste, le recherchent peu, parce que sa pêche est très-dangereuse et exige les plus grandes précautions.

« C’est un combat terrible, dit Pline, que celui qu’il livre au plongeur dont il veut faire sa proie. Il se jette particulièrement sur les parties du corps qui frappent ses yeux p : ir leur blancheur ; le seul moyen de sauver sa vie est d’aller au devant de lui, de lui présenter un fer aigu et de chercher à lui rendre la terreur qu’il inspire. L’avantage peut être égal de part et d’autre, tant qu’on se bat dans le fond des mers ; mais, à mesure que le plongeur gagne la surface de l’eau, son danger augmente ; les efforts qu’il fait pour s’élever s’opposent à ceux qu’il devrait faire pour s’avancer contre le squale, et son espoir ne peut plus être que dans ses compagnons, qui s’empressent de tirer à eux la corde qui le tient attaché ; sa main gauche ne cesse de secouer cette corde de détresse, et sa droite, armée du fer, ne cesse de combattre ; il arrive enfin auprès de la barque, son unique asile ; et si cependant il n’est pas remonté tout de suite dans cette barque, et s’il n’aide lui-même ce mouvement rapide, il est englouti par le milandre, qui l’arrache des mains mêmes de ses compagnons ; en vain ont-ils assailli le squale à coups redoublés de trident, le redoutable milandre sait échapper il leurs attaques en plaçant son corps sous le bâtiment et en avançant sa gueule pour dévorer l’infortuné plongeur. »

l.a femelle met bas trente -six il quarante petits à la fois. Cette étonnante fécondité explique l’abondance de ce poisson ; il se montre toute l’année, mais surtout en octobre, dans nos mers ; il est très - commun sur les côtes du Languedoc et de la Provence. Sa chair est très-dure et répand une odeur désagréable ; l’abondance et le bon marché de

cet aliment peuvent seuls déterminer les populations maritimes à s’en nourrir ; c’est quelquefois une grande ressource pour les classes pauvres, et on la fait sécher comme provision d’hiver. Il est à peine besoin de dire qu’elle est consommée dans la localité.

M1LANEAU s, m. (mi-Ia-no — diniin, de miluii). Ornith. Petit milan.

M1LANÈSE s. f. Techn. V. milanais.

M11, A M (Aurelioou Aureliano), peintre italien, né à Bologne en 1G75, mort à Rome en 1749, Il eut successivement pour maîtres son père, Pasineili et Gemiari, puis il compléta son éducation artistique en étudiant les œuvres de Carrache, dont il adopta le style et la manière. Par la suite, il quitta sa ville natale et alla se fixer à Rome, où il se livra à renseignement de son art. Nous citerons, parmi ses tableaux : Saint Jérôme ; le Bienheureux Buonaparte Chislieri ; le Christ avec sainte Çertrude et plusieurs saints dans une gloire ; des Enfants en camaïeu, dans diverses églises de Bologne ; la Prédication de Jésus-C/trist, peinture à fresque, et Saint Pamachio, k Rome.

MILANIÈRE s. f. Cni-la-niè-re — rad. milan). Fauconn. Endroit où l’on élève des milans pour la chasse.

aflLAlSO (Giovanni da), peintre italien, né et mort à Milan, qui vivait dans la seconde moitié du xive siècle. Il devint le meilleur élève de TaddoGaddi, qui l’associa à plusieurs de ses travaux, et exécuta soit à fresque, soit en détrempe, dans la manière de Giotto, de nombreux ouvrages que pour la plupart le temps a détruits. Vasari a loué particulièrement ses fresques d Assise, représentant Y Histoire de la Vierge et le Christ sur la croix entre sa vièrc et sainte Claire. On voit do lui, à Florence, un tableau dont le sujet est le Christ mort entre les bras de Marie et une Annonciation devenue fumeuse à l’église de la Madonna de Ricci. Milan possède plusieurs de ses œuvres. — Un sculpteur italien du même nom, Ambrogio da Milano, oxécuta à Eerrare, en 1475, le magnifique mausolée de l’évêque Lorenzo Rovereila, dans l’église San-Giorgio.

M1LANO OBÎÎENOV1TCH, prince de Serbie. V. Milan Obrenovitcu.

MILANOLLO (Teresu), célèbre violoniste italienne, née à Savigliano, près de Turin, en 1827. Sou’père était un pauvre menuisier qui avait treize enfants. La vocation de Teresa pour la musique se manifesta d’une façon assez singulière. Elle entendit un jour, à l’église de Savigliano, un solo de violon qui fit sur elle une telle impression que, de ce moment, elle ne rêva plus que musique et violon. Son père crut faire disparaître ce désir irritant en faisant à sa liile cadeau d’un violon d’enfant. Mais, une fois l’instrument acquis, Teresa voulut apprendre la musique, et sa famille la confia aux soins d’un violoniste assez distingué de leur petite ville. Quaiid son père émigra à Turin, Teresa prit des leçons auprès d’un artiste de la chapelle du roi Charles-Albert. Ses progrès rapides émerveillèrent son professeur, qui chanta les louanges de sa prodigieuse élève. Les familles les plus haut placées de Turin mandèrent dans leurs salons la petite virtuose et la comblèrent de compliments et de caresses. Mais ces démonstrations affectueuses n’amenaient pas l’aisance dans la famille. U fallait vivre. Turin offrait peu de ressources pour l’avenir ; et, du reste, l’axiome ter MILA

rible était là : Nul n’est prophète dans son pays ! Milanollo résolut donc de venir tenter fortune en France, et on vit le père et la mère, portant dans leurs bras deux enfants encore en bas âge, pauvres, dénués de tout, sans autre espoir que la charité et la protection de Dieu, traverser les Alpes à pied par la neige et la tempête. La misérable caravane ne s’arrêta qu’à Marseille. On débuta d’abord modestement dans les cafés, puis, le nom de la petite virtuose s’étant répandu dans la ville, la curiosité et l’intérêt s’éveillèrent, et la générosité de quelques artistes permit à Teresa de se faire entendre dans plusieurs concerts. Un ami de Lafont, émerveillé du talentprécoce de la jeune violoniste, l’engagea vivement à se rendre à Paris le plus promptement possible, et lui donna une lettre de recommandation pour le célèbre violoniste. On se mil clone en marche vers Paris, voyageant le plus économiquement possible, donnant de ci de là des concerts destinés à couvrir les frais du voyage, soit dans les cercles, soit dans les cafés, si MM. les présidents des cercles musicaux aristocratiques refusaient d’accueillir la petite artiste bien modestement accoutrée. Arrivée à Paris en 1S37, Milanollo conduisit immédiatement sa fille chez Lafont, qui, frappé de cette organisation d’élite, donna aussitôt quelques conseils sommaires à Teresa et la produisit, dans des intermèdes, à l’Opéra-Comique ; puis, il proposa à son père de 1 emmener avec lui en Hollande et en Belgique, proposition immédiatement acceptée et suivie d’exécution. Saisie à Amsterdam par une maladie qui la tint deux mois au lit, l’enfant dut laisser son professeur continuer seul l’excursion projetée. Revenue à la santé, elle passa en Angleterre et fut indignement exploitée par le harpiste Bochsa, qui la produisit dans quarante concerts en moins d’un mois, et s’enfuit en volant les recettes. Il fallut revenir en France, et Milanollo jura, mais un peu tard, de ne plus tomber aux mains des faiseurs.

À son retour, Teresa donna un concert à Boulogne et y fit entendre sa sœur. Maria, alors âgée de six ans, et dont elle avait fait l’éducation musicale. Rentrée à Paris en

1840, après une. longue excursion dans les départements du Nord qui lui avaient fait de cordiales réceptions, Teresa s’occupa de chercher un professeur sévère et sérieux pour combler les lacunes qu’elle savait exister dans son talent ; et, à cet effet, elle s’adressa à Ilabuueck, qui pendant plusieurs mois lui donna de précieuses leçons. Durant ce temps d’étude, Teresa avait gardé à Paris le plus strict incognito, ne voulant plus reparaître en public qu’avec un talent complètement formé. Les concerts qu’elle donna en province ne furent, à vrai dire, que des exercices pour elle, et dos occasions d’étude. En

1841, les deux sœurs reparurent à Paris, furent admises à l’honneur de jouer devant la famille royale, et donnèrent des séances dans les salles Pleyel et Erard. Habeneck, qui suivait assidûment ces séances, fut tellement ravi du jeu de son élève, qu’il résolut de la faire entendre à l’une des auditions de la Société des concerts du Conservatoire. Les hauts bonnets de l’endroit murmurèrent à l’idée d’admettre, dans le temple du cant musical, une petite bohème vagabonde, une virtuose de carrefour. Mais 1 énergie d’IIabeneck leva ces scrupules exagérés, et, le 18 avril 1841, Teresa interprétait, aux grands applaudissements de l’assemblée, une polonaise de son célèbre professeur. Quelque temps après, Teresa se fit présenter à de Bériot, qu’elle suivit à Bruxelles et qui lui donna des leçons pendant plusieurs mois. Alors, décidées à se faire une fortune rapide, Teresa et sa sœur visitèrent la Belgique et les villes des bords du Rhin ; puis elles pénétrèrent au cœur de l’Allemagne et se rendirent à Vienne, où elles donnèrent plus de vingt-cinq coucerts. De Vienne, elles passèrent en Italie et se produisirent sur les principales scènes do ce pays. L’Italie parcourue, elles revinrent en Allemagne, gagnèrent Berlin, puis Hombourg, et enfin, de 1844 k 1847, multiplièrent les auditions et par conséquent les recettes, Arrivées à Nancy au mois de juillet de cette dernière année, les deux sœurs firent l’acquisition d’une belle propriété, où elles goûtèrent enfin le repos si chèrement acheté. Malheureusement, Maria fut atteinte d’une maladie implacable. Conduite à Paris pour recevoir les soins des plus célèbres médecins, elle expirait avant d’avoir atteint sa seizième année. Après ce funeste événement, Teresa se retira de la vie active et se confina dans une sévère retraite. En 1851, cependant, elle reprit ses voyages et joua pour la première fois des fantaisies de su composition sur la Favorite et sur Guillaume Tell. Vers cette époque, elle épousa M. Parmentier, officier supérieur du génie, renonça pour toujours aux auditions publiques, réservant pour quelques amis et pour l’intimité un talent qui touche à la perfection. Depuis 1860, Mme Parmentier est fixée à Toulouse.

MILANTE (Pie-Thomas), dominicain, théologien et prélat italien, né dans le royaume de Naples vers la fin du xvuo siècle, mort eu 1740. Après avoir professé la théologie à l’université de Naples, il devint en 1745 évêque de Castellamare di Stabia. Ses principaux j ouvrages sont : Thèses iheologico-dogmatko-

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polemics (Naples, 1734, in-4<>) ; Exercitationes dogmatico-morales (Naples, 1733-1840} ; Vindicte regulariitm in causa manasticm paupertatis (Naples, 1720, in-4o) ; Orazioni (Naples, 1747) ; De Stabiis, Stabiana ecclcsia et episcopis ejus (Naples, 1750).

M1LAZZO, ville de Sicile. V. Melazzo.

M1LBERT (Jacques-Gérard), peintre et naturaliste français, né à Paris en 176G, mort dans la même ville en 1840. Il fut nommé, en 1793, professeur de dessin à l’École des mines, reçut diverses missions et accompagna en 1800, comme dessinateur en chef, l’expédition envoyée dans les terres australes sous les ordres du capitaine Baudin. Forcé par une maladie de s’arrêter à l’île de France, il y passa denx années, qu’il employa en études physiques, géologiques, statistiques, etc. En 1815, il se rendit en Amérique et consacra sept années à des recherches d’histoire naturelle. On lui doit : Voyage pittoresque à l’île de France, au Cap de Bonne-Espérance et à l’île Ténëriffe (Paris, 1812, 2 vol. in-8o) ; Itinéraire pittoresque du fleuve Hudson et des parties latérales de l’Amérique du Nord, d’après les dessins originaux pris sur les lieux (Paris, 1828-1829, 2 vol. in-4o, avec atlas).

M1LBOURNE -PORT, bourg et paroisse d’Angleterre, comté de Somerset, à 45 kil. E. de Taunton, sur l’Ivel ; 2,700 hab. Mégisseries et importante fabrication de gants,

MILBOURNE (Lukc), littérateur anglais, mort en 1720. Il était instruit et ne manquait pas de talent, mais sa vanité était excessive. Dryden et Pope, à qui il voulut s’attaquer, le couvrirent de ridicule. Outre des pièces de vers et de nombreux Sermous, on a de lui : Traduction en vers des psaumes (Londres, 1698) ; Noies sur le Virgile de Dryden (Londres, 1093, in-S°) ; Défense de l’Église d’Angleterre (Londres, 172G, 2 vol. in-8o).

MILCENT (C.-L.-M.), publiciste français, né dans l’Ile de Saint-Domingue vers 1740, morjtà Paris en 1794. U était planteur au Cap lorsqu’il vint s’établir U Paris au moment de l’explosion de la Révolution française. Là il fonda, pour défendre la cause des hommes de couleur, un journal qu’il intitula successivement : le Creuset d’Angers (1791), la Bévue du patriote (1792), le Créole patriote (1793-1794). Milcent faisait partie du club des lacobins, d’où il fut exclu sur la motion de Robespierre, pour avoir écrit en faveur des

brissotins et au Bulletin des amis de la vérité. Mandé comme témoin au tribunal révolutionnaire le 18 mai 1794, il y fit une déposition qui parut suspecte. Séance tenante, il fut arrêté, mis à la Conciergerie, et quelques jours plus tard il périt sur l’ëchafaud. Outre son journal, il avait publié une brochure intitulée : Du régime colonial (Paris, 1792, in-S»).

. MILCENT (Jean-Baptiste-Gabriei-Marie), littérateur de la famille du précédent, né à Paris en 1747, mort dans la même ville en 1833. Il fut rédacteur des Affiches de Normandie, membre de l’Académie de Rouen, secrétaire de l’administration de l’Opéra et membre de celle du musée. Milcent composa des tragédies lyriques qu’il essaya inutilement de faire représenter. Nous citerons de lui : Azor et Zimeo, conte moral, suivi de Thiamis, conte indien (Paris, 1775, in-12) ; le Dix-huitième siècle vengé, épître (Paris, 1775, in-8o) ; le Dix-huitième siècle vengé du Théâtre-Français ou Observations sur lu nouvelle salle (1782, in-12) ; Agnès Bemauer, pièce héroïque en quatre actes et en vers libres (Paris, 1784, in-8o) ; les Deux frères, comédie en deux actes et en vers (Paris, 1785, in-S") ; les Deux statues, comédie en’ un acte et en prose (Rouen, 1794, in-S<>) ; Hécube, tragédie lyrique en trois actes (Paris, 1800, iu-8°) ; Praxitèle ou la Ceinture, opéra en un acte (Paris, 1800, in-8o) ; Éléments de géographie (Paris, 1801, in-12) ; Ode sur l’avëuament de Napoléon au trône, suivie d’une Epiire à un jeune militaire (Paris, 1S04, in-S°) ; Atédée et Jason, tragédie lyrique en trois actes et en vers libres (Paris, 1813, iu-8°) ; Lord Davenant, draine (Paris, 1825), etc.

M1LCETTI (Donat), écrivain et religieux camaldule italien, né à Faenza, mort en 1674. Outre plusieurs ouvrages manuscrits, on a de lui : Délia libéra nécessita, parudosso accademico (Venise, 163S) ; Lctlere di variostile (Ravenne, 1052) ; la Clio, poésies (Padoue, 1662) ; Lellere di antichi Eroi (Padoue, 1670).

M1LDA, déesse de l’amour et du mariage chez les Lithuaniens. Elle portait aussi le nom d’Alexota. Le mois d’avril lui était consacré, et c’était dans les environs de Kowno que l’on célébrait son culte avec le plus de pompe. Un quartier de cette antique cité est encore aujourd’hui appelé Alexotu, et les paysans des environs donnent le nom de mildawnikus aux sorciers et aux sorcières dont ils réclament le secours dans leurs affaires d’amour. « Dans les temps d’idolâtrie, dit Narbutt, Kowno était véritablement la Cythère do la Lithuanie— De nos jours encore, dans toute cette contrée, on ne trouve nulle part des mœurs plus gaies et plus affables que chez les habitants de ces bords riants d.i Niémen et de la Wilia. Leurs chants, appelés dainos, son : toujours des chants d’amour et respirent une ardeur de sentiments toute cythéréenne. »

MILDENHALL, bourg et paroisse d’Angle MILE

terre, comté de Suffolk, à 53 kilom. N.-E. d’Ipswich, sur la Larke ; 4,046 hab-. Important commerce de laine.

M1LUEM1ALL (Jean), diplomate anglais, né dans la seconde moitié duv xvie siècle. Il était commerçant à Londres lorsque la reine d’Angleterre, Elisabeth, le chargea, en 1602, de se rendre auprès du Grand Mogol et d’obtenir de lui qu’il ouvrît aux Anglais son vaste empire pour y faire des opérations commerciales. Mildenhall traversa la Méditerranée, le Kurdistan, l’Arménie, la Perse, et. arriva enfin à Agra en 1603. Ayant obtenu une audience du Grand Mogol, Djihan-Guyr, il lui fit des présents au nom de la reine d’Angleterre, lui demanda la permission decommercer dans ses États et lui dit que, la reine étant en guerre avec les Portugais, il ne devrait point trouver mauvais de voir les Anglais s’emparer des navires appartenant au Portugal. Le Grand Mogol, après cette entrevue, fit venir auprès de lui des jésuites établis à Agra et leur demanda leur opinion sur l’Angleterre. Les révérends pères, ennemis acharnés de l’hérétique Grande-Bretagne, s’empressèrent de déclarer que Mildenhall était l’ambassadeur d’une nation de voleurs, et qu’il était venu comme espion avec le projet d’enlever au souverain de l’Inde quelques-unes de ses possessions les plus importantes sur les côtes. À partir de ce moment, Mildenhall vit ajourner de délai en délai la réponse du souverain et s’aperçut qu’il était victime des calomnies des jésuites. Ayant appris le persan de façon à pouvoir le parler passablement, il demanda une nouvelle audience au Grand Mogol, qui entendait cette langue, s’attacha à réfuter les insinuations de ses ennemis et termina par cet argument qui produisit un grand effet sur l’esprit de Djihan-Guyr :■ Quand la reine est amie d’un souverain, elle a coutume de lui envoyer, tous les trois jours, un nouvel ambassadeur, qui apporte toujours de riches présents ; les pratiques des jésuites en ont-elles beaucoup procuré à Sa Majesté depuis douze ans ?» Trente jours après cet entretien, Mildenhall obtint un acte signé du Grand Mogol qui lui accordait tout ce qu’il avait demandé, et il retourna alors eu Angleterre (1GÛ6).

M1LDER-KAUPTMAN (Pauline-Anna), cantatrice allemande, née à Constantinople en 1785, morte à Berlin en 1838. Elle était femme de chambre lorsque le directeur d’un théâtre de Vienne l’entendit par hasard fredonner quelques notes. Frappé de la beauté de sa voix, il engagea la jeune fille à suivie la carrière du théâtre, se chargeant de fournir à tous les frais de son éducation musicale. Mlle Milder prit alors des leçons de Salieri, débuta avec un éclatant succès au théâtre de la cour à Vienne, et sa réputation se répandit bientôt dans toute l’Allemagne. Ce fut elle qui, en 1805, créa à Vienne le rôle de Fidelio dans ce chef-d’œuvre de Beethoven. Après avoir brillé longtemps dans la capitale de l’Autriche, M» Milder, devenue en 1810 M1»» Kauptnmn, devint première chanteuse à l’Opéra rie Berlin, qu’elle quitta en 1829 pour visiter les contrées du nord de l’Europe. Sa dernière apparition sur la scène eut lieu k Vienne en 1836. M^o Milder n’était pas une cantatrice dans l’acception restreinte de ce mot. La vocalisation lui était étrangère et son organe n’avait pas été rompu à tous les artifices du chaut. Mais sa voix était si pure, si riche, si puissante, que, dans les grands rôles du répertoire tragique, notamment dans les opéras de Gluck, qui exigent surtout une grande vigueur de déclamation, cette artiste connaissait peu de rivales. À ces avantages elle joignait une imposante stature et une beauté essentiellement majestueuse. Les rôles de prédilection de ilm« Milder étaient Jp/iigénie, Armide, Alédée, de Cherubini, Statira dans VOlympie de Spontini, et Fidelio.

MILE (Jean), médecin polonais, né à Varsovie en 1789, mort en 1839. Après avoir été reçu docteur, il visita les principales universités de l’Allemagne, de la France, de l’Angleterre, de l’Italie et de la Suisse. De retour à Varsovie, il y devint successivement professeur adjoint (1817) et professeur de physiologie et d’obstétrique (1820), doyen de la Faculté et président de la Société médicale. Outre de nombreux mémoires, il a publié : Description des nouveaux appareils de la machine pneumatique (Varsovie, 1822) ; De l’achromatisme de l’œil humain (1821) ; Sur une nouvelle machine pneumatique tournante(1825) ; De la cause gui dispose (œil pour voir distinctement à différentes distances (1826), etc.

MILÉouMILET (Jean-Francisque), peintre belge, né à Anvers en 1644, mort à Paris en lCSù. Son père était un habile tourneur en ivoire. Il manifesta de bonne heure degrandes dispositions artistiques, entra dans l’atelier des Franck, qui l’envoyèrent compléter ses études à Paris, épousa à son retour à Anvers la fille de Constantin Franck (1652), puis se rendit en Angleterre, eu Hollande, et se fixa à Paris, qu’il ne quitta plus. Sa réputation croissante lui valut de nombreuses commandes de Louis XIV et des principaux seigneurs de la cour, et l’Académie de peinture l’admit au nombre de ses membres. Mile n’avait que trente-six ans lorsqu’il mourut subitement « d’un poison qui lavait rendu fou, » ditDescamps. Cet artiste s’adonna principalement au paysage historique. Il avait