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MIEV

parfaitement tien : Cela ira le mieux du monde. // s’étendit le mieux du monde. Oh ! bien, bien, tout cela sera le mieux du monde ; Mais rien n’ira pourtant que selon mon vouloir. J.-B. Rousseau.

A gui mieux mieux, À l’envi, avec émulation : S’enfuir À qui mieux mieux. Jaser À qui mieux mieux. Adieu, monsieur, ma fille et moi nous vous aimons K QUI MIEUX mieux. {Mme de Sév.)

Mes amis, voulez-vous m’en croire ? Buvons, buvons d gui mieux mieux..

Ghérardi.

Le loup, en langue des dieux,

Parle au chien dans mes ouvrages ; Les bètes à gui mieux mieux Y font divers personnages.

La Fontaine.

Trop mieux, Beaucoup plus :

Aimant trop mieux porter son titre de guerrier. L’olivier sur le front, qu’un chapeau de laurier.

Ronsard.

— Gramm. Ce n’est que dans le langage très-familier qu’on peut employer mieux dans le sens de plus. On doit dire : Il a plus de 10,000 francs de rente, et non il a mieux.

Lorsque mieux (comparatif), faisant partie d’une proposition affirmative, est suivi de la conjonction que, le verbe appelé par cette conjonction prend ne, même lorsqu’il ne doit pas avoir un sens formellement négatif : L’affaire a mieux réussi que je n’espérais ou que je me l’espérais. Si mieux fait partie d’une proposition négative, ne cesse d’être employé, à moins qu’on ne veuille donner au verbe de la proposition complétive un sens réellement négatif. Si la proposition est interrogative, on met ou on ne met pas ne, selon que la

Ïiensée incline plus vers l’affirmative ou vers a négative.

Lorsque mieux précédé de l’article devient un superlatif et qu’il est suivi d’un pronom conjonctif, il demande souvent le subjonctif. V. la note sur le mot subjonctif. V : aussi les notes sur pis et sur et.

MIEUX - DISANT, ANTE adj. Qui parle mieux, qui est plus éloquent que les autres : Personne mieux-disante.

— Substantiv. : Ce n’est pas du mieux-disant que nous avons besoin, c’est du mieuxfaisant. (E. Littré.)

MIEUX-ÊTRE s. m. Bien-être supérieur, posilion, situation meilleure, aisance plus grande : Le mieux-être et la prévoyance s engendrent l’un l’autre dans une succession indéfinie. (F. Bastiat.) La civilisation montre le mieux-être dont l’humanité est susceptible ; cependant l’impossibilité de l’obtenir suscite parfois ce transport qui fait attenter à ses jours. (Virey.)

HIEUX-FAISANT, ANTE adj. Qui se conduit mieux ; qui agit avec le plus de bonté, de générosité : Aux personnes bienfaisantes il est naturel de préférer les personnes mieux-fai-

SANTB3.

— Substantiv. : Les mieux -faisants se défendent difficilement de l’orgueil,

— Chevalerie. Celui qui avait dépassé dans un tournoi tous les autres chevaliers.

MIÈVRE adj. (miè-vre. — Furetière fait remarquer qu’en Normandie on dit nièvre, et Ménage s’appuie sur cette forme pour rap Êorter le mot mièvre au latin nebulo, polisson, iez se contente de rappeler maffion, qui se dit dans le Berry pour un enfant vif. Delatre dit que ce mot paraît être germanique, bien qu’on ne connaisse pas le primitif : « Si le son o, dit-il, pouvait se changer en. ïe, nous tirerions ce mot du latin moveo, mouvoir, car mièvre signifie vif, remuant. »). Remuant, espiègle : Lorsqu’il était petit, il n’a jamais été ce qu’on appelle mièvre et éveillé. (Mol.)

— Grêle, chétif ; Une jeune fille pâte et mièvre.

— Affecté, prétentieux : Cet artiste a peint une foule de petits tableaux charmants, un peu mièvres peut-être, mais ayant gardé du style sous leur afféterie. (Th. Gaut.)

— Substantiv. Enfant vif et espiègle : C’est un petit mièvre.

MIÈVREMENT adv. (miè-vre-man — rad. mièvre). Avec mièvrerie, espièglerie : Répondre MIEVREMENT.

MIÈVRERIE s. f. (miè-vre-rl — rad. mièvre). Qualité, caractère d’une personne qui est mièvre, vive et espiègle : Cet enfant est d’une mièvrerie fatigante. (Acad.) il Action d’une personne mièvre, espièglerie, tour malicieux : Celte petite fille a des mièvreries charmantes. Il Enfantillage : J’ai vu longtemps encore à la cour impériale de ces pauvretés, de ces mièvreries qui élevaient des querelles sur une «mie ptus ou moins longue, plus ou moins différée. (Dsse d’Abrantès.) il Galanterie fade, ou élégante avec affectation : À genoux devant leur dame, les chevaliers chuchotaient des mièvreries et des gentillesses et savaient ingénieusement faire de leurs paroles comme un bouquet. (H. Taine.)

— Recherche d’une grâce affectée : La gorge, habilement présentée, mais couverte d’un fichu clair, laissait apercevoir deux contours d’une exquise mièvrerie. (Balz.)

MIÈVRETÉ s. f. (miè-vre-té — rad. mièvre). Sya. de mièvrerie : II a été condamné au plus horrible supplice pour une mievreté. (Volt.)

MIGE

HIFFLIN (Thomas), patriote américain, né en 1744, mort à Lancaster en 1800. Il servit avec autant de zèle que de désintéressement la cause de l’indépendance de sa patrie. Un des premiers, il s opposa ênergiquement à l’exécution des mesures prises par le gouvernement anglais au sujet des colonies d’Amérique, devint membre du premier Congrès en 1774, prit part à l’organisation des milices, parvint au grade de général-major et siégea à la convention qui donna, en 1787, une constitution républicaine aux États-Unis. L’année suivante, Mifflin remplaça Franklin comme président du conseil suprême de la Pensylvanie, et administra, comme gouverneur, cet État à partir de 1790. On lui a reproché la trop grande fougue de son caractère et l’hostilité dont il fit preuve envers Washington.

MI FORT s. m. (mi-for — du préf. mi, et de fort). Escrime. Partie de l’épée entre la garde et la.pointe.

MIGAULT (Jean), écrivain français, mort en Hollande en 1707. Instituteur protestant dans le Poitou, il eut cruellement à souffrir

?uand le pays fut envahi par les dragons, et

ut contraint, par la révocation de 1 édit de Nantes, de s enfuir en Hollande. Il a laissé des persécutions qu’il a souffertes une relation émouvante, sous ce titre : Journal de Jean Migault ou Malheurs d’une famille protestante du Poitou à l’époque de la révocation de l’édit de Nantes (Paris, 1825, in-12).

MIGE s. m. (mi-je). Moll. Espèce de nasse.

Migeau s. m. (mi-jô). Comm. Espèce de laine grossière du Roussillon.

M Mi BON (Jules), publiciste et homme politique français, né à Méziré (Haut-Rhin) en 1815, mort en 1868. Après avoir commencé ses études dans sou pays, il vint les achever à Paris, et chercha dans cette ville à se frayer une voie dans la carrière littéraire. Il écrivit dans plusieurs journaux, publia, notamment dans le Pionnier, diverses œuvres d’imagination, fit paraître quelques livres politiques, et, après 1848, il écrivit sur des questions d’économie politique dans le Journal du Saut-Bhin. Ses articles lui donnèrent bientôt de la popularité dans son département, qui l’envoya, eu. 1850, à l’Assemblée législative. Nommé de nouveau au Corps législatif en 1852, avec l’appui du gouvernement, il manifesta quelques velléités d’indépendance vis-a-vis du régime issu du coup d’État de 1851 ; aussi, lors des élections de 1857, l’administration combattit énergiquement sa candidature. Néanmoins, il fut réélu ; mais le gouvernement s’en vengea en faisant poursuivre Migeon pour port illégal de décoration. Le procès fut long et doit rester historique par les curieux détails de la corruption électorale exercée par l’Empire, qui furent révélés pendant ces débats. Migeon portait à cette époque le titre de comte, en prétendant que la croix de Saint-Sylvestre, qu’il avait reçue du pape, conférait par elle-même ce titre. Il fut condamné, donua sa démission de député et se présenta devant ses électeurs, qui le nommèrent de nouveau. Son élection ayant été annulée, Migeon rentra complètement dans la vie privée. Nous citerons de lui : Bonheur et infamie (1843, in-8») ; Louise (1845, in-8o) ; Du crédit agricole (1846, in-8o) : la France, ses institutions, ses assemblées politiques, etc. (1846, in-8o).

M1GEOT (Antoine), philosophe français, né au Chêne-Populeux (Ardennes) en 1730, mort à Hertem (Westphalie) en 1794, Après avoir rempli pendant quelque temps les fonctions de vicaire, il devint professeur de philosophie à l’université de Reims, où, le premier, il enseigna cette science en français, prit le grade de docteur en 1766 et fut nommé recteur en 1768. En 1774, il abandonna l’enseignement et fut pourvu d’un canonicat.

Ayant refusé, sous la Révolution, de prêter le serment exigé par la constitution civile du clergé, il ne se crut plus en sûreté en France et alla terminer sa vie en Allemagne. Migeot appartenait en philosophie à l’école de Malebranche ; c’était un savant mathématicien que d’Alembert consulta plusieurs fois sur les matières les plus difficiles. Outre des poésies en latin et en français, on a de lui un ouvrage posthume, intitulé : Philosophie elementa V partibus distincta (Charleville, 1794, 2 vol. in-8o).

M1GER (Simon-Charles), graveur et poète français, né à Nemours en 1736, mort à Paris en 1820. Élève de Cochin pour la gravure, il se lit remarquer ’par la correction de son dessin, par la fermeté peu commune de sa louche, et fut reçu membre de l’Académie de peinture en 1778. Ses ouvrages les plus saillants comme graveur sont les suivants : 1» Vierge immaculée ; Saint Jérôme dans le désert, d’après F. Barbieri ; Jupiter et Mercure chez Philéman et Baucis, d’après Saint-Gols ; la Nymphe lo, changée en vache, se faisant reconnaître d Inuchus et de ses sœurs, d’après Vallê ; Enlèvement d’Europe, d’après le même : Apollon et Marsyas, pour sa réception a 1 Académie de peinture ; Hercule étouffant Antée, d’après Carie Vanloo ; Hercule et Omphale, d’après Dumont ; l’Amour en sentinelle, d’après Fragonard ; la Confidence, d’après Boucher ; Côtes près de Civita - Vecchia, d’après Joseph Vernet j

MIGL

Henri IV chex le meunier de Lieusaint, d’après Bémot ; Translation de Voltaire au Panthéon, d’après L. Lagrenée. Miger a gravé, en outre, un assez grand nombre de portraits, les dessins de la Ménagerie du Muséum, etc. Il a donné comme littérateur : Pensées d’Horace, extraites de ses Odes, Satires, Épîtres et de son Art poétique (Paris, 1812, in-18) ; Adresse à ta France, en vers français (1815) ; traduction latine du Récit de Théramène, de la tragédie de Phèdre, etc.

MIGER (Pierre-Auguste-Marie), littérateur français, né à Lyon en 1771, mort à Evreux en 1837. Il accueillit avec enthousiasme la Révolution, devint commissaire de police en 1792, et se vit par là même en butte aux poursuites de la réaction thermidorienne. Réfugié à Paris, il fut successivement employé dans les bureaux du comité de Sûreté générale, de la police sous le Directoire et le Consulat, et du ministère de l’intérieur. En 1820, il prit sa retraite et se retira à Evreux. Miger collabora à la rédaction de divers journaux etaux Tables du Moniteur depuis l’origine de la feuille officielle jusqu’à l’an VIII. Outre des traductions, on lui doit de nombreux écrits : Morale des Orientaux ou Maximes et pensées diverses tirées des meilleurs ouvrages indiens, etc. (Paris, 1793, in-8o, et 1800, in-18) ; Poésies diverses (1793, in-12) ; les Chants de Selma, poème imité d’Ossian (1798, in-18) ; la Corbeilte de fleurs et le panier de fruits, etc. (1806-1807, 2 vol. in-8o) ; Manuel des propriétaires ruraux et de tous les habitants de la campagne (1810-1811, in-8o), publié sous le nom de Sonnini, qui n’a écrit que l’avant-propos ; Manuel portatif des réformés et profestants de l’empire français (1808, in-18) ; Tableaux historiques des campagnes de Napoléon en Italie, en Égypte et en Allemagne (1810, in-fol.) ; Ports de France, dessinés par Vernet et Hue, avec un texte descriptif (Paris, 1812, in-4o, fig.) ; histoire de l’Enfant prodigue en douze tableaux, dessinés et gravés par Duplessis Bertaux, avec un texte historique (1817, in-4<>) ; Tableaux historiques de ta Révolution française, etc. (1818, 2 vol. in-fol., fig.) ; Souvenirs d’un barde ou Poésies diverses (1821, in-18) ; Table des annales de la Revue encyclopédique (1834,2 vol. în-8°). Miger a dressé aussi les tableaux des Œuvres de Voltaire, éditions de Deterville, de Renouard, de Delangle et de Beuchot ; de Histoire de la décadence de l’empire romain, de Gibbon ; des Voyages, de Chardin ; de ('Histoire universelle, de Ségur. Il a donné une édition considérablement augmentée de l’Éloge de l’ivresse, de Sallingre ; le Génie de Virgile, de Malfilâtre, etc. Enfin, il a fourni quelques articles à. la Biographie universelle, de Miehaud.

MIGL1ANICO, bourg et comm. du royaume d’Italie, province de l’Abruzze Citérieure, district de Chieti, mandement de Tollo ; 2,333 hab.

MIGLIARA (Giovanni), peintre italien, né à Alexandrie en 1785, mort à Milan en 1837. Élève de Brera et de Galeari, il commença par peindre des miniatures et des décors de théâtre, puis s’adonna à la reproduction de vues de villes et d’édifices, et acquit alors une grande célébrité. Ses tableaux, dans lesquels l’architecture joue un grand rôle, sont remarquables par la correction du dessin, par la délicatesse de la touche, et rivalisent avec ceux de Canaletto. Il exécutait surtout avec un rare bonheur les effets de lumière. Le roi de Sardaigne le nomma peintre de son cabinet et lui donna la croix du Mérite. On cite, parmi ses meilleures œuvres : le Dôme de Milan ; VIntérieur du portique de l’église Saint-Ambroise, dans la même ville ; Vue du canal de Milan ; Intérieur de la grande cour de l’hôpital de Milan ; Vue de ta colonnade des thermes de Maxime Aurèle ; Charles-Quint au couvent ; François /« conduit à la Chartreuse de Pavie ; Vue de la place du GrandDuc ; Condamnation d’un templier, etc.

MIGLIAR1NI (Michel-Angelo), littérateur et professeur d’esthétique italien, né à Rome en 1779, mort à Florence en 1865. Il s’associa aux efforts tentés par Camuccini, efforts peu heureux, et qui avaient pour but de rendre k l’école de peinture romaine son ancien éclat. Mais les vrais titres de Migliarini, qui a beaucoup travaillé en Russie, sont ses études sur l’histoire de l’art, appuyées sur des connaissances linguistiques d une étendue merveilleuse, puisque, outre les langues vivantes de l’Europe, Migliarini possédait dix-huit autres idiomes vivants ou éteints. Il était encore à sa mort conservateur des monuments antiques de la galerie royale.

M1GLIARO, bourg et comm. du royaume d’Italie, province de Ferrare, district de Comacchio, mandement de Codigoro, près des lagunes de l’Adriatique ; 4,489 hab.

M1GLIETTA (Antonio), médecin italien, né à Carmiano en 1763, mort à Naples en 1826. Après avoir professé pendant quatorze ans la physiologie à Lecce (1788-1802), il alla se fixer à Naples, où il donna des leçons particulières, s’attacha & y populariser la vaccine et fut appelé à occuper une chaire d’histoire médicale (1814). Outre des mémoires et des articles insérés dans divers recueils, on a de lui : Corso di studi medici (Naples, 1803-1804, in-S<>) ; Statistica vaccinica napolitana (1820, in-4») ; Su i veri preservalivi délia peste (Païenne, 1813). Miglietta a traduit, en outre, en

MIGN

italien : les Nouveaux éléments de thérapeutique, d’Alibert ; le Traité de médecine légale, de Fodéré, etc.

MIGLIONICO, bourg et comm. du royaume d’Italie, province de la Basilicate, district de Matera, mandement de Montescaglioso ; 3,993 hab. ■

MIGLIORATI (Louis), condottiere italien, mort vers 1426. C’était un homme de guerre brutal et emporté, qui se rendit à Rome en 1404, après l’avènement de son oncle, Innocent VII, au trône pontifical. Les Romains ayant envoyé au pape des députés pour traiter avec lui au sujet de certains différends, Migliorati en fit arrêter onze qui furent massacrés par son ordre (1405). À la nouvelle de cet attentat, une émeute éclata à Rome, et Innocent VU se vit contraint de quitter cette ville avec son neveu. Le faible pontife ne le nomma pas moins peu après marquis d’Ancône. Après la mort de son oncle, Migliorati se vit enlever le marquisat par Grégoire XII ; mais, peu après, il se rendit maître de Fermo et d’Aseoli, échangea avec le roi de Naples la dernière de ces villes contre le comté de Monopello, passa ensuite au service des Malatesti (1420), pour lesquels il combattit contre le duc de Mitan, fut fait prisonnier parce prince et recouvra presque aussitôt la liberté sans rançon.

•MIGLIORETTI (Paseal), sculpteur italien contemporain, né à Milan. Il étudia son art à l’Académie de sa ville natale et se fit connaître tant par des statues que par des travaux décoratifs. Un Abel mourant, statue en marbre qu’il envoya à l’Exposition universelle de Paris en 1855, lui valut une seconde médaille. On y remarquait, à défaut de la sévérité des lignes de la grande sculpture, une rare habileté d’exécution et le désir de rendre le marbre expressif et animé. Les trois statues du même artiste qui ont figure à l’Exposition universelle d« 1867 : la Première douleur, Piccirello napolitain et Charlotte Corday, donnent lieu aux mêmes observations.

MIGNANO, bourg et commune du royaume d’Italie, province de la<JTerre de Labour, district de Caserte, chef-lieu de mandement ; 2,197 hab.

MIGNARD, ARDE adj. (mi-goar, ar-de ; gn mil. — rad. mignon. L’opinion de ceux qui rapportent ce mot au nom du peintre Mignard est complètement renversée par des textes qui remontent jusqu’au xve siècle). Délicat, gracieux, qui plaît par ses manières : Un enfant mignard. Notre A miette est douce, blonde, miquarde, (Balz.)

— Elégant, mais avec affectation : Fénelon y prodigue trop les expressions volontiers enfantines et mignardes, (Ste-Beuve.) La coiffure miGNaRDE de la coquette reine d’Écosse ne sied pas toujours à sa physionomie fière et caractérisée. (Th. Gaut.)

— Substantiv. Personne mignarde, gracieuse dans ses manières ou dans sa tournure : Ce fut Henri IV qui, voyant la famille du père de ce peintre, qui était fort belle, lui donna ce nom, disant qu’il fallait les appeler des mignaRDs. (Lacurne.) il On a prouvé la fausseté de ce fait, rapporté par Monville. V. Mignard (Pierre).

— s. m. Ce qui est mignard, genre mignard : Aimer le mignard.

— Ornith. Petit gobe-mouches d’Afrique. ~- Syn. Mignard, nifnoa. Ces deux mots

expriment qu’un objet plaît par quelque chose de délicat et de gracieux ; mais mignard se dit du ton, du langage, des manières, et mignon s’applique à la personne même et aux tonnes du corps.

MIGNARD (Nicolas), peintre et graveur français, né à Troyes en 1608, mort à Paris en 1668. Il étudia son art dans sa vilie natale, puis à Fontainebleau, se rendit ensuite à Lyon, accompagna, en 1644, le cardinalarchevêque de cette ville à Rome, où il passa deux ans à étudier les chefs-d’œuvre des maîtres, et, de retour en France, il s’établit à Avignon, d’où le nom de Miguard d’Avignon, sous lequel il est souvent désigné. Il s’y était marié et y avait acquis la réputation d’un excellent peintre, lorsque Louis XIV, passant par cette ville pour aller épouser l’infante d’Espagne, lui uommandfc son portrait et en fut tellement satisfait, qu’il l’invita, en 1660, à se rendre k Paris. Mignard y exécuta le portrait de la reine, ceux des principaux seigneurs de ta cour, fut chargé par le roi de décorer aux Tuileries son appartement du rez-de-chaussée et sa grande chambre de parade, fit pour les chartreux de Grenoble deux grands tableaux d histoire qui soutinrent sa réputation, et devint successivement membre de l’Académie de peinture (1663), professeur (1664) et recteur la même année. « Nicolas Mignard, dit Périès, avait dans l’imagination plus de sagesse que de chaleur. 11 a surtout réussi dans les sujets qui exigent plutôt l’expression des affections douces que celle des passions violentes ; ses compositions rappellent en quelque sorte l’Albaue ; elles sont généralement ingénieuses ; son pinceau est flou ; ses attitudes et ses airs de tête ont de la grâce et son dessin ne manque pas de correction. • On cite de lui : les portraits du duc d’IIarcourt, connu sous le nom de Cadet à la perle ; ceux de Pierre Dupuis, peintre, de Brisacier, d’Emmanuel-Théodore de La