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Paris et en fut le premier prieur. On a de lui quelques ouvrages de piété, et, en outre : 1 Histoire véritable de ce gui s’est passé sous Vexorcisme de trois filles possédées au pays de Flandre, avec un traité des sorciers et des magiciens (Paria, 1623, 2 vol. in-8o). Cet ouvrage contribua, dit-on, k conduire Gaufridy sur le bûcher.

MICIIAEL1S (Jean), théologien protestant suédois, né à Stralsund en 1612, mort à Greifswald en 1674. Il lit ses études à Kœnigsberg, il Rostock, puis à Leyde, où il cultiva spécialement l’arabe et L’hébreu. Il devint professeur d’éloquence et de théologie à Greifswald, en même temps qu’il exerçait les fonctions pastorales dans une paroisse de cette ville. On a de lui : Lexicon particularum hebraicarum, fiebraizantium studiis non incommodum (Rostock, 1688, in-4o) ; Notxexegetico-criticx in Novurn l1esiamentum (Rostock, 1706, in-8o). Ces deux ouvrages furent publiés par son fils. — Son fils, Pierre Michaelis, né à Greifswald en 1G53, mort k Demmin en 1719, enseigna la philosophie k l’.université de sa ville natale ; il fut nommé pasteur k Demmin. Il publia, sur la casuistique et le droit canonique, des ouvrages depuis longtemps oubliés.

MICHAELIS (Jean-Henri), orientaliste allemand, né à Klottemberg (Saxe) en 1668, mort à Halle en 1738. Il fit ses études dans sa ville natale et se rendit à Brunswick pour entrer dans une maison de commerce. Mais ses goûts le portaient vers les livres et les carrières libérales. Étant entré à l’école Saint-Martin, il fut chargé d’y donner des leçons à quelques enfants. Toutefois, il sentait qu’il avait encore besoin de leçons pour lui-même, et il alla étudier à Nordhausen, puis à Leipzig, où il s’occupa avec une ardeur extraordinaire de théologie, de philosophie et de langues orientales. Il fut bientôt en état d’enseigner le grec et l’hébreu. Il quitta alors Leipzig et alla s’établir à Halle, ville qui lui offrait de plus grandes ressources. Il entra au séminaire théologique, y professa l’hébreu et le grec et joignit à l'enseignement de ces langues celui du syriaque, du samaritain et de l’arabe. En 1698, il alla étudier l’éthiopien à Francfort, sous la direction de Ladolf. L’année suivante, il fut rappelé à Halle pour succéder à Franck dans la chaire des langues orientales. Enfin, en 1709, il fut nommé professeur ordinaire de théologie. On a de lui : Conamina brevioris manuductionis ad doctrinam de accentibus Hebræorum prosaicis (Halle, 1695, in-8o) ; De accentibus seu interstinctiouibus Hebræorum metricis (Halle, 1700, in-8o) ; De peculiaribus Hebræorum loquendi modis (Halle, 1702, in-8o) ; De historia linguæ arabiæ (Halle, 1706, in-8o)i De textu Novi Testamenli græco (Halle, 1707, in-12) ; De codicibus manuscriptis Bibliæ hebraicis, maxime Erfurtensibus (Halle, 1706, in-8o) ; De usu LXX interpretum in Novo Testamento (Halle, 1715, in-8o) ; De cognoscendo theotogiæ principio (Halle, 1732, in-8o), etc. Son ouvrage le plus important est une édition de la Bible en hébreu (Halle, 1720, 2 vol. in-4o).

MICHAELIS (Chrétien-Benoît), frère du précédent, hébraïsant et théologien allemand, né k Elrich (Saxe) en 1680, mort k Halle en 17G2. Il enseigna tour k tour la philosophie, la théologie et les langues orientales à 1 université de Halle. On le regarde avant tout comme un excellent grammairien. On a de lui : De vocum litterarum siynijicatione hieroglypkica (Halle, 1717, in-4oj ; De pœnis capitatibus in sacra Scriptura commemoratis, imprimis Hebrsorum (Halle, 1730, in-4o) ; De antiquissima Idumxorum historia (Halle, 1733, in-4o) ; Notiones superi et inferi, indeque adscensus et descensus (Halle, 1735, in-4o).

MICHAELIS (Jean-David), orientaliste et théologien allemand, fils du précédent, né à Halle en 1717, mort k Gœttingue en 1791. Il a laissé des mémoires dans lesquels on peut puiser en toute confiance. Son père le fit élever par des maîtres qui lui inspirèrent une profonde aversion pour la grammaire, ce qui laissa dans les connaissances de Michaelis une lacune regrettable, qu’un séjour de quatre ans k l’école des Orphelins de Halle ne parvint pas k combler entièrement. Il suivit, k partir de 1733, les cours de l’université et porta son attention sur toutes les branches des connaissances humaines : langues, histoire, mathématiques, sciences naturelles, etc. Après avoir pris le grade de maître es arts, il partit pour l’Angleterre. A son retour à Halle, il reprit ses études et donna des leçons publiques, particulièrement de syriaque et de chaldéen. Un travail qui lui fut d’une grande utilité pour ses recherches, fut la préparation du catalogue des livres du chancelier Ludwïg. De ce travail aride il tira un ouvrage qui est resté le modèle du genre (1745, 2 vol. in-so). Toutefois, le séjour da Halle ne lui était plus guère profitable, car cette ville était le centre de 1 orthodoxie luthérienne, et Michaelis, déjà très-émancipé, aurait inévitablement rencontré des obstacles pour la libre expression de ses idées. Il se rendit k Gœttingue, où se trouvaient Haller, Mosheim, Gessner, tous hommes d’un savoir immense, qui se firent un plaisir d’encourager Michaelis et de lui communiquer

leurs vues et les résultats de leurs longues et laborieuses recherches. Grâce à l’influence de Munchhausen, principal fondateur de l’uni MICH

versité de Gœttingue, Michaelis fut nommé professeur de philosophie en 1745. Il devint aussi secrétaire de l’Académie royale des sciences, directeur du séminaire philosophique, etc. Les déboires qu’il éprouva sur la fin de sa carrière, et dont ses mémoires attestent l’amertume, ne font qu’ajouter du prix aux bienfaits que l’université de Gœttingue dut k l’illustre savant.

Pondant la guerre de Sept ans, Michaelis reçut de nombreuses marques de considération de la part des chefs de l’armée française, qui l’aidèrent à mettre sa précieuse bibliothèque en lieu sûr, en vue de l’incendie de Gœttingue que méditait le maréchal de Richelieu. Vers la même époque, il suirgéra au comte de Bernsdorf, ministre de Frédéric V de Danemark, l’idée d’une expédition scientifique en Arabie, et il eut la plus grande part aux préparatifs qui en précédèrent l’exécution. Ce fut lui qui indiqua les questions dont la commission aurait k s’occuper. L’ensemble de ses instructions forme un volume sous ce titre : Questions à une société de savants qui partent pour l’Arabie (Francfort, 1762, in-8o). Cet ouvrage a été traduit en français. Il est d’un véritable intérêt et d’un grand secours pour quiconque va visiter la Palestine. Le célèbre Niebuhr, à son passage en Arabie, poussa quelques recherches dans le sens indiqué par Michaelis.

Le goût prédominant de Michaelis était celui des études historiques, et c’est principalement de ce côté qu’il avait dirigé ses efforts avant son arrivée à Gœttingue. Mais là une déviation malheureuse s’opéra dans la marche de ses travaux : de l’histoire, il se jeta dans la théologie par les conseils de Munchhausen, de Gessner et de Haller, La théologie réalisa d’ailleurs, grâce klui, des progrès inespérés ; tout ce qui dans cette science touche k l’histoire, k la philologie et k l’archéologie reçut des développements lumineux ; le professeur de Gœttingue recula les horizons. Sa gloire no se borna pas k ces résultats : Michaelis forma des orientalistes distingués, qui continuèrent et agrandirent l’œuvre du maître.

Michaelis est le réformateur de l’exégèse biblique. On lui reproche, comme k tous les réformateurs, de n avoir pas tenu compte de ce qui avait été fait avant lui, et d’avoir traité la science théologique comme si elle n’avait eu d’autre origine que ses propres travaux. Un critique compétent, M. Stapfer, dit k ce propos : « En répugnant k lier ses idées k celles de ses devanciers, k se fier k l’exactitude de leurs recherches et k y rattacher les siennes, il s’est privé fréquemment de secours utiles et a très-laborieusement refait ce qu’il avait sous la main. • Cela n’empêche pas M. Stapfer de rendre justice k Michaelis : « On peatdire qu’il a changé la face des sciences théologiques, non certes en ébranlant leurs bases et en dénaturant leur objet, mais en l’éclairant de tout le jour que pouvaient y répandre non-seulement une connaissance approfondie de l’histoire et de la civilisation de l’Orient, des langues sœurs de l’idiome des Hébreux, des productions de la nature et de l’industrie dans les contrées qui furent le théâtre des événements de l’histoire des Juifs ou voisines de leur pays, mais encor’e un esprit judicieux et philosophique, fertile en ces combinaisons ingénieuses qui font jaillir une lumière nouvelle du rapprochement de faits épars et restés stériles dans leur isolement, d

L’œuvre de Michaelis est immense ; nous sommes réduit k ne citer que ses principaux ouvrages : Dissertalio de cunclorum Bebrsorum antiquitate (Halle, 1739, in-4<>) ; Grammaire hébraïque (Halle, 1745, in-so) ; Grammatica c/taldaica (Gœttingue, 1771, in-so) ; Supplémenta ad lexica hebraica (Gœttingue, 1785-1792, 6 vol. in-4») ; Gra/nmatica syriaca (Halle, 1784, in-4") ; CUrestomatlda syriaca (Halle, 1768 ; Gœttingue, 1783, in-8o) ; Grammatica arabica, cum arabica chrestomathia (Gœttingue, 1771, in-S°) ; Introduction aux écrits sacrés de ta nouvelle Alliance (Gœttingue, 1750, in-4«) ; ouvrage traduit en français par Chenovière, professeur k la Faculté de théologie de Genève (Genève, 1822,4 vol. in-8») ; Introduction aux écrits sacrés de l’ancienne Alliance (Hambourg, 1787, in-4o) ; Tractalio critica de vuriis lectionibus Novi Testamenti, caute colligendis et dijudicandis (Halle, 1749, in-4<>), Paraphrases des épitres de saint Paul (Brème, 1750 et 1709, in-4o) Obseruationes philologicx et criiicx in Jeremis vaticinia et threuos (Gœttingue, 1793, in-4o) ; Compendium antiquitatum Hebr&orum (Halle, 1753, in-4o) ; Traité des lois par lesquelles Moïse interdit le mariage entre proches parents (Halle, 1755, in-4o) ; Commentatio ad leges divinas de pœna homicidii (Halle, 1747, in-4o) ; Lex mosaïca ex historia naturali et moribus JEgypliorum illustrata (Gœttingue, 1757, in-4") ; Droit mosaïque (Francfort, 1770-1775 et 1775-1780, 6 vol. in-S°) ; Esquisse de théologie typique (Gœttingue, 1755 et 1763, in-8o) ; Compendium theotogim dogmatics (Gœttingue, 1760, in-so) ; Pensées sur la doctrine de la satisfaction (Francfort, 174S, in-8o) ; Pensées sur les doctrines du péché et de la satisfaction (Hambourg, 1752, in-S°) ; De l’influence réciproque des langues sur les opinions des hommes (Brème, 1762, in-4o), trad. en français parMerian etPrémoutval (Brème, 1762, in-8o) ; Réflexions sur les universités protestantes de l’Allemagne (Gœttingue, 1769 MICH

1773, in-8o) ; Nouvelle bibliothèque orientale et exégétique (Gœttingue, 1786-1793, in-8o) ; Syntagma commentaiionum (Gœttingue, 1759 et 1767, 2 part, in-4») ; Biographie, écrite par lui-même (Rinteln et Leipzig, 1793, in-S°).

MICHAELIS (Jean-Georges), théologien et philologue allemand, né k Zerbst en 1690, mort k Halle en 1758. Directeur de l’École de Frédéric, k Francfort-sur-1’Oder, en 1735, il fut nommé professeur de théologie k l’université de Halle. On a de lui : De duabus avibus purgationi leprosi destinalis (Halle, 1737, in, -4°) ; De tempestate maris à Christo miraeulSso modo sedata (Halle, 1739, in-4o) ; Obsermliones sacras (Utrecht, 1738, in-8o) ; Excrcitationes theologico-philologics (Leyde, 1757, in-so).

MICHAELIS (Chrétien-Frédéric), médecin allemand, né k Zittau en 1727, mort en 1804. Fils d’un relieur et d’abord relieur lui-tnèine, il finit par suivre son goût pour les sciences, étudia k Leipzig, k Strasbourg, k Paris, prit le grade de docteur k Leipzig en 1756 et s’établit dans cette ville, où il fut attaché k plusieurs hôpitaux. On a de lui une soixantaine de traductions d’ouvrages français et anglais et une dissertation intitulée De orificii uteri cura clinica atqué forensi (Leipzig, 1756, in-4o).

MICHAELIS (Chrétien-Frédéric), médecin allemand, né k Cobourg en 1754, mort k Marbourg en 1814. Il commença ses études médicales k l’université de Gœttingne et vint les terminer k Strasbourg, où il fut reçu docteur en 1776. Il alla ensuite se perfectionner k Paris, visita l’Angleterre, fut nommé médecin des troupes eu garnison k Hesse (1779), professeur de médecine pratique et d’anatomie kCassel (1783) et passa k l’université de Marbourg avec le titre de conseiller k la cour en 1786. Voici la liste des écrits dont nous lui sommes redevables : Dissei-tatio de cansis commutais quarumdam regionum fertililatis (Cobourg, 1774, in-4o) ; Dissertaiio inauguralis de angina potyposa seu membranacea (Gœttingue, 1778, iu-8°) ; Bibliothèque de médecine pratique (Gœttingue, 1780) ; Programma de instrumentis quibusdam chirurgicis seu novis, seu mutatis (Marbourg, 1801, i 11-40).

M1CHA1LO, chroniqueur lithuanien du xvie siècle. V. Michalon.

M1CHAILOWSK1 -DANILEWSKI (Alexis-Iwanowitch), général et historien russe, né

en 1790, mort en 184S. Après avoir commencé ses études k l’université de Moscou, il alla les continuer k celle de Gœttingue, où il eut pour maîtres Bouterweek, Sehlœzer, Heeren, Martens et Sartorius. Il entra, en 1812, k la chancellerie du ministère des finances, ou il obtint aussitôt le titre de conseiller titulaire. " Lorsque Koutouzof reçut le commandement de la milice de Saint-Pétersbourg, Michailowski devint son aide de camp. Il conserva ses fonctions lorsque le général eut été appelé au commandement en chef de l’armée russe. Il se distingua k la plupart des grandes batailles de la campagne de Russie, fut attaché, en 1813, k l’état-major du czar et entra, la même année, dans la chancellerie du prince Wolkonski, ce qui lui fournit l’occasion de prendre part aux campagnes de

1813 et de 1814. En 1814 et en 1815, il assista au congrès de Vienne et fit la seconde campagne contre la France. De 1815 k 1818, il suivit i’empereur Alexandre dans ses voyages k l’étranger et dans l’intérieur de la Russie, assista au congrès d’Aix-la-Chapelle (1818), devint major général en 1823 et, pendant la guerre de Turquie, commanda, en 1829, une brigade d’infanterie. Nommé, en 1835, lieutenant général et président du comité de censure militaire, il devint, quatre ans plus tard, membre du conseil de guerre. Michaikewski a publié un grand nombre d’ouvrages qui furent beaucoup lus et obtinrent plusieurs éditions. Parmi ceux qui eurent le plus de succès, nous citerons : Ùistoire de la campagne de 1812 (Saint-Pétersbourg, 1834) ; Souvenirs des aimées 1S14 et 1815 (Saint-Pétersbourg, 1835, 2 vol.) ; Relation de la campagne de France en 18U (Saint-Pétersbourg, 1836,2 vol.) ; Mémoires sur la campagne de 1813 (Saint-Pétersbourg, 1836) ; Relation de la guerre de Turquie sous le gouvernement de l’empereur Alexandre, de 1806 à 1812 (Saint-Pétersbourg, 1843, 4 vol.). Tous ces ouvrages

sont écrits dans un style vif et coloré et dénotent surtout chez leur auteur un grand talent k présenter l’histoire sous une forme dramatique ; mais, sous le rapport de la vérité et de la précision du récit, ils sont inférieurs k beaucoup d’autres ouvrages publiés ultérieurement sur les mêmes matières. Une édition complète des œuvres de Michailowski-Danilewski a été publiée après sa

mort (Saint-Pétersbourg, 1849-1850, 7 vol.).

AIICHAL-LAD1CHÈKE (François-Alexandre), magistrat et homme politique français, né k Saiut-Geoire (Isère) en 1S07. Lorsqu’il eut terminé ses études de droit, il se fit inscrire au barreau de Grenoble, dont il ne tarda pas k devenir un des premiers avocats. Après la révolution de 1848, il fut nommé avocat général près la cour de Grenoble et conserva ce poste jusqu’en 1849. À cette époque, il reprit sa place au barreau, fit partie jusqu’en 1852 du conseil général de l’Isère, et, pendant la durée de 1 Empire, il se tint confiné dans ses travaux de juriste. Après la révolution du 4 septembre 1870, M. Michal MICH

Ladichère fut appelé au poste de procureur général de GrenoDle, et il remplit ces fonctions jusqu’au mois de janvier de l’année suivante. El* membre de l’Assemblée nationale le 8 février 1871, il alla siéger sur les bancs de la gauche républicaine. M. Michal-Ladichère n a pris que très-rarement la parole dans cette assemblée, mais il s’est constamment associé par ses votes k la sage

politique de la gauche. Il s’est prononcé, notamment, pour la nomination de M. Thiers

comme président de la République, pour le retour de l’Assemblée k Paris, contre son pouvoir constituant, pour la dissolution, contre la loi municipale de Lyon, pour le maintien de M. Thiers au pouvoir (24 mai 1873), contre la politique du cabinet de Broglie, pour la liberté des enterrements civils, contre la proposition Changarnier proposant de conférer pour dix ans le pouvoir exécutif au maréchal Mac-Mahon (5 novembre 1873), etc. Dans une lettre qu’il adressa k ce dernier, le 30 août 1873, il protesta contre les menées du parti monarchique et proclama, au nom de l’immense majorilédes électeursde l’Isère, la nécessité d’afferinir au plus tôt les institutions républicaines, seules capables de nous préserver des révolutions.

M1CHALLON (Claude), sculpteur français, né k Lyon en 1751, mort k Paris en 1799. Il manifesta dès l’enfance son goût pour la sculpture, en exécutant des figures en bois qui attirèrent sur lui l’attention. Il vint k Paris et reçut les leçons de Bridan et de •Coustou. On raconte que, pendant un hiver rigoureux, n’ayant pas les moyens d’acheter du bois, il se fit une lampe, k l’aide de laquelle il étudiait la nuit dans son lit, étant obligé de travailler le jour pour subvenir k ses besoins. Le grand prix de sculpture récompensa ses efforts. Envoyé k Rome, il s’y lia avec le peintre Drouais, et, lorsque celui-ci mourut en 1788, il fut chargé au "concours de l’exécution de son tombeau en marbre. Ce monument contribua beaucoup k la réputation de son auteur. De retour k Paris, Michallon fut employé k la confection des statues colossales ordonnées par la République pour la décoration des fêtes nationales ; il concourut pour les prix proposés par le comité d’instruction publique pour l’ornement de nos

places, et en remporta plusieurs. On lui doit notamment le projet de l’obélisque, dont le modèle resta exposé sur le terre-plein du pont Neuf pendant plusieurs années. Il travaillait, k l’intérieur du théâtre de la République, k des bas-reliefs, lorsqu’il fit une chute dont les suites causèrent sa mort. Un buste de Jean Goujon et une statue de Caton d’Utique, qui devait être exécutée en marbre pour la salle du Corps législatif, furent ses derniers ouvrages. On cite de lui divers modèles de pendules en bronze d’un dessin pur et gracieux, fort recherchés dans leur temps, entre autres l’Amour et Psyché.

MICHALLON (Achille-Etna), peintre français, fils du précédent, né k Paris en 1796, mort dans la même ville en 1822. Il eut pour maîtres David, Bertin et Valenciennes. Doué de dispositions remarquablement exceptionnelles, il était k douze ans un véritable artiste, remportait k quinze le second grand prix de paysage et k dix-huit le premier grand prix. À Rome, son précoce talent se fortifia. En y arrivant, il découvrit son nom gravé en creux sur une des tables de l’Ecole française. K apprend que c’est la place même qu’avait occupée Claude Michallon, son père. Une vive émotion s’empara de lui, ses yeux se mouillèrent de larmes ; il baisa respectueusement le nom de celui que la mort

lui avait enlevé dès le berceau et s’installa k cette place qui lui rappelait de si chers et de si honorables souvenirs. Il envoya de Rome k l’Exposition de 1819, outre une Vue du lac de Némi, un paysage historique, la Mort de Roland, qui le plaça au rang des maîtres, et le Combat des Lapithes et des Centaures, remarquable par la composition des groupes et la science des figures. Revenu k Paris en 1822, il présenta au Salon de cette année les Ruines du Cirque, une Vue des environs de Naples et une Cascade suisse. Il n’avait pas encore atteint sa vingt-sixième année lorsqu’une mort prématurée l’enleva aux arts. Une plus longue carrière l’eût inévitablement placé au rang de nos premiers paysagistes. Lami Denozan a publié, en 1829, des Vues d’Italie et de Sicile, dessinées d’après nature par Michallon et lithographiées par Villeneuve et Deroy (in-fol.), précédées d’une notice biographique. Le Catalogue des tableaux, études, peintures et dessins de feu A.-E. Michallon, etc. (Paris, 1822), renferme 463 numéros. On y remarque la mention des premiers essais de l’enfance de l’auteur, dont quelques-uns remontent k l’âge de sept ans.

MICHALON ou M1CQAILO, chroniqueur lithuanien du xvie siècle. On ne sait rien sur sa vie, sinon qu’il était en 1544 l’un des commissaires envoyés par la diète de Brzesc en Lithuanie et en Ukraine pour lever les plans des forteresses de ces deux provinces.-Il avait écrit une histoire de la Lithuanie, dont il ne nous est parvenu que des fragments, qui onc été publies sous ce titre : Michalonis Lithuani de moribus Tartarorum, Lithuanorum et Moschorum fragmenta V (Bàle, 1615, in-4o) ; on les trouve aussi dans les Républiques des Elzévirs, sous le titra de ; Quœdam ad Lithua-