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rence, trois partis étaient à prendre : pousser en avant sur la route déjà, gardée par l’ennemi : pour cela il eût fallu que le corps d’armée eût opéré sa concentration, et 6,000 hommes étaient k peine réunis, les autres devant arriver par le chemin de fer ; rentrer dans la place, y attendre l’ennemi et se préparer k la défense avec les moyens d’action d une citadelle armée n’était guère plus pratique ; se renfermer dans Mézières, c’était s’exposer k un blocus dans une place de guerre qui, bonne pour 2,000 ou 3,000 hommes, devient dangereuse pour une garnison plus forte. Il ne restait de possible que la retraite, qui sauvait un noyau d’armée autour duquel se grouperaient les forces de la défense. Elle fut résolue et exécutée la nuit même du 2 septembre, par la route directe de Rethel et de Neuchâtel ; il fallait échapper aux forces ennemies qui menaçaient les troupes du côté de l’est, et se frayer un passage à travers celles qui étaient à cheval sur la route, et avec lesquelles on avait eu déjà plusieurs engagements. On partit à la nuit, k tâtons, par une pluie battante, au milieu de chemins détrempés, sans bagages et même sans munitions ; chaque homme n’avait que sa provision de marche, et aucune réserve ne pouvait lui permettre de faire face à l’ennemi. Le soldat ignora constamment cette situation dangereuse ; si elle avait été connue des troupes, cette circonstance fatale les eût complètement découragées : on la tint secrète, et on s’avança à la faveur de la nuit. Si les Allemands avaient su que ce dernier noyau de l’armée française était privé de moyens de défense ; s’ils eussent appris qu’ils étaient 30,000 contre 6,000 hommes mal armés et peu aguerris, c’en était fait du 13e corps. Leurs espions et leurs uhlans les renseignèrent heureusement très-mal ; le système des marches de nuit et le temps affreux qu’il faisait contribuèrent aussi à nous sauver, les Prussiens n’aimant pas les combats de nuit, et n’étant pas moins excédés que nous à la suite de marches forcées. Quelques combats d’arrière-garde, quelques reconnaissances signalèrent seuls cette retraite, qui eut lieu par Sauice-aux-Bois, Novion, Porcien et Montcornet. Une fois arrivé à Marie, station du chemin de fer de Laon k Hirson, on était hors de danger et k l’abri de toute surprise, après trois jours de marches, de fatigues et d’épreuves de toutes sortes. Le ministre de là guerre ayant rappelé le 13e corps a Paris, il s’y rendit et s’y trouva réuni le 9 septembre. Le départ avait eu lieu le 29 août ; onze jours après, le corps entier était revenu à son point de départ, après les péripéties les plus variées. Cette retraite précipitée et qui fut regardée comme une sorte de miracle ne coûta que quelques hommes, qu’on dut fatalement laisser en arrière, les uns à cause de leurs blessures, les autres par suite de fatigue. Ce 13e corps, ainsi conservé à la France, se distingua pendant le siège de Paris, notamment aux combats de Créteil, à la reprise des Hautes-Bruyères, k Chevilly, k Châtillon et k Champigny. L’histoire de cette retraite a été publiée par Charles Yriarte, sous le titre do : la Retraite de Mézières (Paris, 1871, in-12).

3IÉZIERES, bourg de France (Haute"Vienne), ch.-l. de cant-, arrond. et a 12 kilom. O. de Bellac, sur la rive droite de l’Issoire ; pop. aggl., 303 hab. — pop. tôt., 1,388 hab. On y voit le château de la Coste-Mézières, bâti sous Henri IV, près d’un étang assez considérable.

MÉZIÈRES-EN-BRENNE, bourg de France (Indre), ch.-l. de cant., arrond. et k 26 kilom. N. du Blanc, sur la rive droite de la Claise ; pop. aggl., 1,001 Jiab. — pop. tôt., 1,835 hab. Mine de fer et forges ; industrie chevaline. L’église, classée parmi les monuments historiques, date du xive siècle. Le porche est surmonté de trois clochers. Les sculptures de la porte principale, remarquables par la finesse de leur exécution, ont été mutilées à la Révolution. À l’intérieur, l’attention est surtout attirée par la chapelle dite d’Anjou, fondée en 1522 par René d’Anjou et richement décorée dans le style de la Renaissance. Aux environs du bourg s’élève le beau château moderne de Notz-Marafin.

MÉZIÈRES (marauis de), branche de la maison d’Anjou. Elle a pour auteur Louis d’Anjou, bâtard du Maine, fils naturel de Charles l" d’Anjou, comie du Maine, qui lui donna la seigneurie de Mézières en Touraine, par lettres du 10 mars 1465. Louis d’Anjou fut légitimé en 1468 et mourut en 1488, laissant René d’Anjou, seigneur de MÉzièues, sénéchal du Maine. René d’Anjou, mort en 1521, eut Nicolas d’Anjou, marquis de Mézières, comte de Saint-Fargeau, mort vers 1560, ne laissant que des filles, purait lesquelles Renée d’Anjou, marquise de Mézières, comtesse de Saint-Fargeau, etc., qui porta le marquisat de Mézières k son mari, François de Bourbon, duc de Monlpensier.

MEZIERES (Louis), littérateur, né à Paris en 1793, mort en 1872. Deux ans après êtro sorti de l’École normale, il se fit recevoir docteur es lettres (1816), professa la rhétorique k Soissons et k Lyon et devint, en 1835, recteur de l’académie de Metz. On lui doit, entre autres ouvrages : Leçons anglaises de littérature et de murale (1823, 2 vol. in-8u) ; Histoire critique de la littérature anglaise

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(1834, 3 vol. in-8<>) ; Influence du régime représentatif sur la félicité publique (l 846, in-8o) ; Éloge de l’économie (1851, in-iz), auquel l’Académie française a décerné un prix ; Jugements, maximes et réminiscences (1857, in-12) ; un mémoire suri» Folie de la guerre (1872), etc. MÉZIÈRES (Alfred), littérateur français, fils du précédent, né k Rehon (Moselle) en 1826. Successivement élevé de l’École normale et de l’École d’Athènes, il se fit recevoir docteur es lettres en 1853 et fut appelé, en 1854, k occuper k Nancy une chaire de littérature étrangère, qu’il a quittée pour professer, comme suppléant, la même littérature» la Faculté des lettres de Paris. M. Mézières est professeur en titre depuis 1863. Écrivain de goût et de talent, il a publié, entre autses ouvrages ; Études sur les œuvres politiques de Paul Paruta (1853, in-8o) ; De fluminibus inferorum (1S53, in-S°) ; Mémoire sur le Pélion et l’Ossa (1853, in-8o) ; Shakspetire, sesoiuvres et ses critiques (1861, in-S°) ; Prédécesseurs et contemporains de Skakspeare (1863, in-su), ouvrage couronné, ainsi que le précédent, par l’Académie française ; Contemporains et successeurs de Shakspeare (1864, in-8o) ; Dante et l’Italie nouvelle (1865, in-8o) ; les Charades et les homonymes ou l’Art de s’instruire en s’amusant (1866, in-18) ; Pétrarque, étude d’après de nouveaux documents (1867, in-8o), couronné par l’Institut ; Récits de l’invasion, Alsace et Lorraine (1871, in-18), etc.

MÉZIÈRES (Eugène-Marie et Jules Béthisy de), nom d’un général et d’un prélat français.

V. BÉTHISY.

MÉZIÈRES (Marie-Jeanne Laboras de), nom de famille de Mme Riccoboni.

MEZILHAC, village et commune de France (Ardèche), canton d’Antraigues, arrond. et k 26 kilom. N.-O. de Privas, "sur la croupe de la chaîne du Coyron, ramification des Cévennes ; 1,031 hab. Ce village, situé sur une montagne élevée et exposé k tous les vents et k toutes les rigueurs de l’hiver, n’est qu’un assemblage de misérables cahutes recouvertes en chaume et formant une seule pièce, où hommes et bêtes vivent et passent l’hiver. La bouse de vache desséchée sert de combustible, et une ouverture percée au milieu du toit sert de cheminée. Aux environs, ni arbres, ni arbustes, mais d’excellents pâturages. Mezilhac est entouré de roches et de déjections volcaniques très-intéressantes. Il s’y fabrique d’excellents fromages.

MÉZILOTHAÏM s. m. (mé-zi-lo-ta-imm). Antiq. héb. Ensemble des sonnettes qui garnissaient les timbales sacrées.

MEZIN, bourg de France (Lot-et-Garonne), ch.-l. de cant., arrond. et k 13 kilom. S.-O. de Nérac, sur une colline, près du confluent de la Gélise et de l’Auzoue ; pop. aggl., 1,969 hab. — pop. tôt., 3,003 hab. Moulins, fabriques de chapeaux, droguets, liège, huile, toiles ; filatures de laine ; poterie. Église classée parmi les monuments historiques.

MEZINE adj. f. Cne-zi-ne). Econ. rur. Se dit d’une race de moutons qu’on élève sur le mont Mezine, dans la Haute-Loire, et qui est très-estimée dans le Midi pour la boucherie.

MEKIR1AC (Claude-Gaspard Bachet de), érudit et littérateur français, né k Bourg-eii-Bresse en 1581, mort eu 1638. Il apprit le grec, le latin, l’hébreu, l’italien, l’espagnol, les sciences mathématiques, visita l’Italie en savant et en curieux, et acquit une telle réputation d’érudit que l’A cadéinie française le reçut en 1635 au nombre de ses membres, quoique absent, et le dispensa de prononcer lui-même son discours de réception, qui fut lu par Vaugelas. On a de lui : Problèmes plaisants et délectables, qui se font par les nombres (Lyon, 1613) ; Diophanti Alexandrini aritlimeticorum libri sex et de numeris multangulis liber unus ( Paris, 1621, in - fol.) ; Chansons dénotes et saintes, sur toutes les principales fêtes de l’année et sur autres divers sujets (Dijon, 1615, in-8o) ; les Épîtres d’Ovide, traduites en vers français avec des commentaires fort curieux (Bourg-en-Bresse, 1G26, iu-8°), etc.

MEZIUM s. m. (mé-zi-omm). Entom. Genre

de coléoptères, de la famille des malacoder înes, dont l’espèce type, originaire des Ca ’. naries, a été transportée en Angleterre par

I des navires chargés de marchandises prove ’ nant de ces îles.

MEZLER (François-Xavier), médecin alle-I mund, néàGrotziugeii (Brisgau)en 1756, mort I k Sigmaringen en 1812. Il avait exercé avec succès la médecine dans diverses villes, lorsqu’il fut nommé médecin du prince de Hohenzollern-Sigmaringen (1787). Il s’occupa principalement alors de travaux relatifs k la police médicale et k l’hygiène publique, fonda en 1790, avec Hartenkeil, la Gazette medicochirurgicale de Salzbourg (1790), qui a puissamment contribué aux progrès des sciences en Allemagne, et fut, en 1E01, un des fondateurs de la Société des médecins et des naturalistes de Souabe. L’Académie des sciences de Paris l’avait reçu au nombre de ses membres correspondants. On a de lui : Considérations ster la situation actuelle de la médecine (Augsbourg, 1785, in-S°) ; Essai d’une histoire de la saignée (Uhn, 1793, in-8o) ; Sur l’influence de la médecine sur ta théologie pratique (Ulin, !"9i, 2 vol. in-S°). Citons encore

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Remède infaillible contre ta rage (Fribourg, 1781, in-8o),

MEZO-BERENY, ville de l’empire d’Autriche, dans la Hongrie, comitat et k II kilom. N.-O. deBékès ; 9,650 hab. Gymnase luthérien ; élève du bétail ; culture de la vigne et récolte d’excellents vins.

MEZO-HEGYES, village de l’empire d’Autriche, dans la Hongrie, comitat de Békès, k 12 kilom. N.-E. de Mako ; 760 hab. Célèbre haras royal, le plus considérable de l’Europe, fondé par Joseph II en 1785.

MEZO-TDU, ville de l’empire d’Autriche, dans la Hongrie, comitat de Herès, a 91 kilom. S.-E. d’Erlau, sur le Berettyo ; 16,000 hab. Fabrication de poterie et faïence ; foires importantes pour la vente des chevaux, bestiaux et laines.

MÉZUZOTH s. m. (mé-zu-zott). Nom donné par les juifs k des morceaux de parchemin sur lesquels ils écrivent des passages de la Bible, et qu’ils enchâssent dans les battants ou dans les chambranles de leurs portes.

MEZZABARBA (le comte François), en latin Mrdioiiarijui, antiquaire et numismate italien, né k Paris en 1645, mort k Milan en 1697. Tout en exerçant la profession d’avocat, il s’adonna k l’étude des antiquités, réunit une fort belle collection de médailles et entra en relation avec de nombreux savants, entre autres avec Gronovius, Maggliabecchi, le cardinal Novis, etc. L’empereur. Léopold, appréciant ses mérites, le nomma son fiscal pour la Lombardie et lui donna le titre de comte. On lui doit : Adolphi Occonis imperatorum Romanorum numismata, cum notis et additamentis (Milan, 16S3, in-fol.) ; Numisma. triumphale ac pacificum (Milan, 1687, in-4o).

MEZZABARBA (le comte Jean-Antoine), antiquaire italien, fil3 du précédent, né k Milan en 1670, mort dans la même ville en 1705. Il entra dans la congrégation des somasques, professa successivement la rhétorique k Brescia et k Pavie, la géographie et la théologie morale k l’université de Turin (1698), accompagna en 1701 le nonce du pape k Paris, où il prononça un Panégyrique de Louis XIV (1703), reçut de ce prince une pension de 600 écus, et, de retour k Milan, il fonda une Académie qui ne lui survécut pas. Outre son Panégyrique de Louis XIV, nous citerons de lui : Xltalia canzone (Milan, 1704) ; la 'Vittoria navale riportata dal Enrico di Toleda, oda (Milan, 1704),

MEZZABARBA (Chnrles-Ambroise), patriarche d’Alexandrie. Il vivait dans la première moitié du xvme siècle. Le pape Clément XI l’envoya, en 1720, en Chine, avec le titre de légat, pour faire exécuter les décisions du saint-siège relativement aux cérémonies, sur lesquelles les missionnaires ne pouvaient s’accorder. Mal accueilli par l’empereur Khang-hi et fatigué des obstacles qu’il rencontrait, Mezzabarbase rendit kMacao et y publia, en 1721, un mandement pour exhorter les missionnaires kse conformer aux décisions de Rome ; mais en même temps il modifiait ces décisions par quelques concessions que le pape Benoît XIV annula en 1742. De retour k Rome, Mezzabarba écrivit la relation de son voyage, dans laquelle il accuse les jésuites d’être les auteurs «tes troubles qui agitaient la mission en Chine. Cette relation a été publiée d’abord en français, puis en italien en 1739.

MEZZABOUT s. m. (mè-dza-bou). Ane. mar. Voile des galères, qu’on n’employait que dans des cas extrêmes.

MEZZACHULIEN s. m. (mè-dza-chu-liain). Hist. relig. Membre d’une secte mahoinétane.

MEZZANABIGLI, bourg et commune du royaume d’Italie, province de Pavie, district de la Lomelline, mandement de Pieve del Cairo ; 3,000 hab. Commerce de céréales et de fromages.

MEZZANEGO, bourg et commune du royaume d’Italie, province de Gènes, district et k 12 kilom. de Ôhiavari, mandement de Borzonasca ; 2,054 hab.

MEZZAN1, bourg et commune du royaume d’Italie, province et district de Parme, mandement de Colorno ; 4,102 hab.

MEZZANIN s. m. (mè-dza-nain). Ane. mar. Troisième mât de certaines galères.

MEZZANINE s. f. (mè-dza-ni-ne — mot ital., dimin. de mezzano, moyen) ; Archit. Petit étage pratiqué entre deux grands. Il Petite fenêtre carrée pratiquée aux entre-sols.

— Adjectiv. : Fenêtre mezzanine.

MEZZA-ORCHESTRA adv. (mè-dza-or-kèstra

— de l’ital. mezza, moyen ; orchestra, orchestre). Mus. Par la moitié des instruments de l’orchestre : Ce passage doit être exécuté

MEZZA-ORCHESTRA.

MEZZAROLE s. f. (înè-dza-ro-le). Métrol. Mesure de capacité pour les liquides, usitée k Gènes et valant !4S’i’,43.

MEZZAROTA (Louis), cardinal italien, dont le véritable nom était Scarampi, et qui est surtout connu sous la dénomination de Cardinal de Pndoiie, né dans cette ville en 1391, mort en 1465. D’abord médecin, il embrassa ensuite la profession des armes, se signala par son courage pendant les troubles qui désolaient l’Italie, devint un des chefs de la garde de Martin V. administrateur du diocèse

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de Trafi, puis se fit ordonner prêtre, afin do pouvoir parvenir à toutes les dignités que conférait la prêtrise dans les États pontificaux. Nommé successivement archevêque de Florence, patriarche d’Aquilée et cardinal par Eugène IV, il n’en continua pas moins k commander des armées, combattit avec succès pour ce pontife contre le duc de Milan, le roi de Naples, les Colonna, se montra aussi habile comme négociateur que comme homme de guerre, et continua k jouer un grand rôle sous les successeurs d’Eugène IV. En 1456, Mezzarota alla secourir Jean Huniade, assiégé dans Belgrade par les Turcs, battit, à son retour, une flotte ottomane devant Rhodes, se rendit maître de plusieurs îles de l’Archipel et rapporta un énorme butin. Possesseur d’une fortune considérable, Mezzarota se montra aussi insatiable que prodigue, ne cessa d’accumuler sur sa tête de nouveaux bénéfices, mérita par le luxe de sa table le surnom de Cardinal Lucullua, et se brouilla, par suite de son avidité, avec le cardinal Barbo. Ce prélat ayant été élevé sur le trônepontifical sous le nom de Paul II, Mezzarota en mourut, dit-on, de chagrin.

MEZZAVACCA (Flaminio), astronome italien, né k Bologne, mort en 1704. Il fut successivement juge du tribunal des marchands (1690), professeur de jurisprudence k Bologne (1691) et gouverneur du bourg de Pieve, près de cette ville. Mezzavacca s’occupa beaucoup d’astronomie et publia : De terra molu (Bologne, 1672) ; Ephemerides Felsinex recentiores (Bologne, 1675-170 !, 4 vol. in-4<>) ; î’abulle astronomie^ (Bologne, 1697).

MEZZA-VOCE adv. (mè-dza-vo-tebé — de l’ital. mezza, moyenne ; voce, voix). Mus. A demi-voix : Piano, mezza-voce.

— s. m. Exécution à demi-voix.

— Encycl. Le mezza-voce est un des obstacles les plus grands que rencontre le chanteur dramatique, surtout s’il possède un volume de voix considérable. Le mezza-voce s’obtient par le relâchement modéré des cordes vocales ; et si le forte exige une contraction de ces mêmes cordes vocales, l’exécution du passage de cette contraction muscufaire au relâchement doit s’opérer sans que l’expiration de l’air contenu dans les poumons cesse. C’est pendant ce passage que les voix incultes sont sujettes k l’accident appelé distaco par les Italiens, et que l’étude de l’assouplissement des muscles laryngiens fait

disparaître peu k peu. Il ne faut pas confondre, ainsi qu’il arrive communément, le mezza-voce avec le sotto - voce, si familier aux Italiens, mai 3 fort difficile k acquérir dans le chant français. C’est k tort que plusieurs auteurs, et parmi eux Rousseau, donnent k ces deux mots la même signification ; mezza-voce signifie voix moyenne, tandis que sotto-voce veut dire sous la voix, c’est-kdire voix sombrée.

MEZZENILE, bourg et commune du royaume d’Italie, province et district de Turin, mandement de Ceres ; 2,623 hab.

MEZZETIN (Angelo Constantini, plus connu, sous le nom.de), acteur de l’ancienne Comédie-Italienne, né en 1654, mort k Vérone en

1729. Il vint en France et y créa, en 1680, le personnage de Mezzetin. Appelé dans la troupe étrangère pour y doubler le fameux Dominique dans le rôle d’Arlequin, il n’avait k jouer que rarement. Aussi imagina-t-il un moyen de paraître plus souvent sur la scène. Comme le rôle de Scapin manquait au répertoire, il en prit l’emploi et le caractère ; mais il en changea l’habit, qu’il composa, d’après les dessins de Callot, d’un bonnet, d une fraise, d’une petite veste, d’une culotte et d’un manteau d’étoffe rayée de différentes couleurs. Mezzetin est un valet fourbe, adroit, galant, habile aux négociations amoureuses pour le compte de son maître et pour son propre compte. Devant les belles, il se permet des facéties du genre de celle-ci : «Je suis doux, pacifique, aisé k vivre, l’humeur satinée, veloutée. J’ai vécu six ans avec ma première femme sans avoir le moindre petit démêlé. ■ Isabelle s’étonne, admire ; Mezzetin continue tranquillement : « Une fois seulement, après avoir pris du tabac, je voulais éternuer : elle me fit manquer mon coup. De dépit, je pris un chandelier et lui cassai la tête. Elle eu mourut un quart d’heure après. » Le Mezzetin n’est pas resté au théâtre ; il a disparu comme le Beltrame, le Giangurgoio, le Tartaglia, le Capitan, le Scaramouche. Son existence, quoique brillante, fut courte. Quelques pièces composées k sa taille attestent encore l’importance que ce personnage pouvait prendre au besoin. Ainsi, Dominique étant mort en 1688, et sa mémoire étant trop récente pour qu’on osât le remplacer immédiatement la Comédie-Italienne suppléa au rôle d’Arlequin par le rôle de Mezzetin, et représenta, en 1689, Mezzetin grand sofi de Perse, trois actes mêlés de vers et de prose, qui fournirent k Constantin ! l’occasion de déployer toutes les ressources de son talent. Peu de temps après, Constantini, dans une scène faite exprès, reçut des mains de Colombine l’habit d’Arlequin ; mais, en remplaçant Dominique, il ne le fit pas oublier ; il continua cet emploi jusqu’à la fermeture du Théâtre - Italien, où se jouait la Fausse prude, qui contenait une allusion k M»« de Maintenon, fermeture ordonnée, en 1697, par Louis XIV. Constantini passa alors au service du roi de Pologne, qui