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teurs de la lithographie, né à Grosskuchen en 1765, mort à Varsovie en 1845. Après un long séjour k Rome, il vint s’élablir à Munich, et se mit à graver âl’eau-forte des dessins de sa composition. Ces premiers essais le signalèrent à l’attention des éditeurs de Y Histoire de Bavière, qui lui demandèrent des illustrations. Le talent remarquable qu’il montra dans cette publication, au double point de vue de l’invention et de l’exécution, lui valut d’être nommé graveur de la cour. C’est à peu près à cette même époque (1799) qu’il découvrit le parti que l’on pouvait tirer de la pierre lithographique. Ignorant les tentatives déjà faites par Senefelder, il lui fallut tout inventer ; et il arriva promptement, à force de rechercheset d’intelligence, à produire des épreuves relativement fort bonnes. Cette découverte, qui attira vivement sur lui l’attention publique, lui valut d’être appelé, en 1822, à Varsovie pour y créer d’immenses ateliers lithographiques, qu’il dirigea jusqu’à sa mort. Mettenleiter a raconté l’histoire de son invention dans VArlùlisc/les Mûnchen de Schade, en 1835, Son œuvre, comme graveur à l’eau-forte, comprend une foule d’albums descriptifs de vo3"âges et d’archéologie. On voit de lui, entre autres œuvres, à la Bibliothèque nationale, les Hongrois eu voyage, galerie de types intéressante, et Vlicurie, d’après Wouwermans, morceau d’une belle facture et

d’une grande précision.

METTERNICH, village de la Prusse rhénane, à 5 kilom. 0. de Coblentz ; G00 hab. La terre seigneuriale de Metternich a donné son nom à une ancienne famille qui, même avant son élévation a la dignité de comtes immédiats de l’empire, avait siège et voix à la diète. Cette famille, qui a un moment donné était divisée en douze branches, n’est plus représentée que par une seule, élevée a la dignité comtale en 1697, à la dignité princière en faveur de l’aîné en 1802, et à cette même dignité en faveur de tous les rejetons en 1813. Lorsqu’au commencement du svuo siècle les deux, branches de Winnebourg et de Beilstein s’éteignirent, Lothaire de Metternich, archevêque électeur de Trêves, à qui passa leur succession, investit de leurs domaines ses deux neveux, Charles-Henri de Metternich, qui devint électeur de Mayence en 1679, et Philippe-Aiuieri de Metternich, que l’empereur Léopold Ier éleva à la dignité de comte immédiat de l’empire. Quand les possessions des Metternich, situées sur la rive gauche du Rhin, furent cédées k la France par le traité de Lunéville, cette famille en fut indemnisée au mo3’en de l’abbaye |d’Ochsenhausen, en Souabe, qui reçut le nom de

principauté de Winneburg, fut médiatisée en ISOG, et passa sous la souveraineté du Wurtemberg. Le premier membre de îa famille Metternich qui porta le titre de prince est François-Georges-Charles de Metternich, ministre plénipotentiaire dans les Pays-Bas de 1791 à 1795, mort en ISIS, laissant un fils, Clément-Wenceslas-Népomucène - Lothaire, prince de. Metternich, qui devait acquérir comme diplomate une si grande célébrité.

METTERNICH-WINNEBURG (François-Georges-Joseph-Charles, comte, puis prince

de), homme d’État autrichien, né en 1746, mort à Vienne en 1818. D’abord ministre plénipotentiaire près du cercle de Westphalie,

il fut chargé, en 1790, de pacifier le pays de Liège, remplit, de 1791 à 1795, les fonctions de ministre plénipotentiaire près du gouvernement des Pnys-B : is et reçut alors le titre de chevalier de la Toison d’or. Le comte de Metternich assista, en 1797, au congrès de Rastadt, en qualité de premier ministre plénipotentiaire de l’Autriche, présida, en 1804 et 1805, le comité des princes médiatisés k Vienne et occupa jusqu’à sa mort la place honorifique de ministre d’État. Il avait été élevé, en 1802, à la dignité de prince de l’empire.

METTERNICH -WINNEBURG (Clément-Wenceslas-Népomucène-Lothaire, comte,

puis prince de), duc de Pohtella, célèbre diplomate et homme d’État autrichien, fils du précédent, né à Coblentz le 15 mai 1773, mort a Vienne le 5 juin 1859. A l’âge de quinze ans, le jeune Metternich alla étudier à l’université de Strasbourg, où il eut pour condisciple Benjamin Constant, avec qui il se lia étroitement. Il acheva sa philosophie en 1790, quitta alors Strasbourg pour aller assister au couronnement de l’empereur Léopold, puis alla terminer son instruction à Mayence. Après avoir visité l’Angleterre et la Hollande, il vint habiter Vienne, où il épousa, à l’âge de vingt et un ans, la tille du prince de Kaunitz-Rietberg (1795). M. de Metternich, qui venait d’entrer dans la diplomatie, suivit son père comme simple secrétaire au congrès de Rastadt, puis il accompagna le comte de Stadion dans Ses missions en Prusse et à Saint-Pétersbourg, fut nommé ministre à la cour

de Dresde (1801), à celle de Berlin (1803), où il prépara une nouvelle coalition contre la France, eteniin ambassadeur à Paris en 1806. Le système politique que le comte de Metternich venait représenter auprès de Napoléon était compliqué. La maison d’Autriche avait subi bien des revers depuis la première coalition contre la France ; Bonaparte, général et consul, lui avait arraché deux fois le Milanais ; Moreau l’avait refoulée sur le Danube. Rentrée en lice par son alliance avec

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la Russie, elle avait vu cette nouvelle coalition écrasée à Austerlitz. Le cabinet autrichien avait dû signer le traité de Presbourg, stipulation imposée par la nécessité, qui brisait le vieil empire d’Allemagne et en finissait en quelque sorte avec la maison d’Autriche. Dans cet état de choses, M. de Metternich devait avant tout chercher à plaire nu vainqueur ; il y réussit complètement : on était alors chez nous en plein retour vers les choses d’autrefois. Napoléon faisait fouiller les archives pour y déterrer de vieux formulaires d’étiquette. Joignant aux avantages de la naissance la figure la plus séduisante, les manières les plus distinguées, un esprit fin, une parole facile, le jeune ambassadeur eut un succès prodigieux. Il avait mission de plaire ; il s’en acquitta avec autant d’habileté que de zèle. Bien accueilli par Napoléon, à qui il fit croire qu’il était dévoué à sa politique, M. de Metternich fut à même d’étudier le despote qui faisait mouvoir le monde à son gré et de deviner parfois les ressorts mystérieux qui le faisaient agir. Le jeune ambassadeur insistait alors fortement pour fonder entre la France et l’Autriche un système solide d’assurance mutuelle contre la Russie. L’entreprise d’Erfurt déjoua ses projets ; des promesses furent échangées entre Napoléon et Alexandre. Il fut un instant question de partager l’Europe en deux L’Autriche se vit en péril et fit en secret des préparatifs de guerre. M. de Metternich reçut l’ordre de plaire plus que jamais et de continuer k Paris sa comédie pacifique. Napoléon, alors occupé à poursuivre l’armée anglaise dans la Péninsule, fut tout à coup prévenu que l’armée autrichienne avait passé l’Iun et envahissait la Bavière, notre alliée. Furieux, il ordonna aussitôt à Fouché de renvoyer M. de Metternich à la frontière, entre deux gendarmes ; mais Fouché se contenta de faire escorter le carrosse de l’ambassadeur. Deux mois s’étaient à peine écoulés que l’Autriche, écrasée à Wagram, implorait la paix et signaitle traité deVienne(14 oct. 1809). Surces entrefaites, M. de Metternich fut nommé chancelier et ministre des affaires étrangères par l’empereur d’Autriche (8 oct. 1809), et, réconcilié avec Napoléon, fut envoyé auprès de ce dernier avec le comte de Bubna pour traiter de la paix. Une occasion se présenta bientôt pour 1 Autriche de rentrer en grâce auprès du terrible vainqueur. Il venait de divorcer avec Joséphine et était sur le point d’épouser une sœur de l’empereur de Russie. M. deSchwartzemberg, alors ambassadeur à Paris, fut

chargé de s’expliquer à ce sujet ; un mariage fut proposé et accepté le même jour (fév. 1810), et M. de Metternich vint lui-même conduire la fille des césars dans la couche du soldat triomphant. Le cabinet de Saint-Pétersbourg ayant vu ce mariage avec déplaisir, Napoléon, qui visait à la dictature universelle, brisa son alliance avec la Russie et la guerre fut déclarée. L’Autriche prit naturellement parti pour Napoléon, et, par les soins de Metternich, un traité d’amitié, d’union et d’alliance à perpétuité fut signé h Paris le 14. mars 1812, entre Napoléon et l’empereur François II ; la Prusse se jeta aussi dans cette alliance et, peu de jours après, 000,000 soldats alliés traversaient le Niémen ; mais, six mois plus tard, les choses avaient singulièrement changé de face. Après la désastreuse retraite de Russie, la défection du général prussien d’York venait de livrer notre aile gauche ; celle du général Selvwartzemberg, notre aile droite ; Alexandre avait passé la Vistule, le roi de Prusse s’était jeté dans ses bras, et les vaincus d’Iéna couraient aux armes. Quant à l’Autriche, elle mit plus d’habileté dans sa trahison. M. de Metternich se contenta d’établir une trêve tacite entre les armées autrichienne et russe et proposa la médiation de l’Autriche k l’empereur des Français. Les négociations durèrent tout l’hiver de 1812 à 1813. Pendant ce temps, des levées considérables se faisaient sur tout le territoire autrichien ; l’armée devait être portée à 300,000 hommes, et M. de Metternich justifiait ces armements par la position naturelle dans laquelle se trouvait l’Autriche : quand les belligérants étaient si rapprochés du territoire d’un neutre, il paraissait tout naturel que ce neutre prît des précautions pour se préserver lui - même. D’un autre côté, le cabinet anglais envoyait lord Walpole à M. de Metternich, pour lui offrir d’énormes avantages si l’Autriche voulait entrer dans la coalition. Immédiatement, le diplomate autrichien envoya le baron de Weissemberg en mission secrète à Londres, sous le prétexte d’amener une pacification générale, mais en réalité pour s’arranger avec le cabinet anglais (mars 1813). Deux mois plus tard, Napoléon, contre lequel un nouvel ennemi, la Suède, venait de se coaliser, enleva par les victoires de Lutzen et de Bautzen la Saxe aux coalisés. L’Autriche se présenta aiors comme médiatrice armée, et envoya le comte de Bubna à Napoléon et le comte de Stadion aux alliés. Un armistice fut conclu à Plesswitz, et on accepta de part et d’autre l’ouverture, à Prague, d’un congrès que présida Metternich. C’est quelques jours avant, h Dresde, où était son quartier général, que Napoléon eut avec Metternich cette fumeuse conversation rapportée par Metternich lui-même et par le baron Fain, qui en fut le seul témoin. Metternich, de l’aveu même de M. Thiers, apportait la paix ; mais l’empereur

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en trouva les conditions exagérées, et traita fort durement Metternich, qui sortit l’âme ulcérée et persuadé que désonnais la paix était impossible avec la France, tant que Napoléon y régnerait. Enfin, le ministre, désirant faire cesser des négociations qui, traînant en longueur, permettaient à l’empereur de gagner du temps, déclara que, si, le 10 août suivant, les propositions de l’Autriche n’étaient pas acceptées, cette puissance entrerait dans la coalition formée contre la France. Napoléon dédaigna même de répondre, le congrès de Prague fut dissous et Metternich se rendit à Tœplitz, où il fit entrer l’Autriche dans la coalition en signant un traité d’alliance avec l’Angleterre, la Prusse et la Russie.

Une note du cabinet de Vienne annonça au comte de Nesselrode et à M. de Hardenberg que désormais l’Autriche, membre de la coalition, mettait en ligne 200,000 hommes, massés derrière les montagnes de la Bohême. La joie des alliés fut indicible. Dix jours après parut le manifeste de l’Autriche ; ce fut alors que Napoléon se ravisa et fit porter à Prague son acceptation, mais il était trop tard : M. de Metternich déclara l’impossibilité de traiter séparément, et répondit qu’il fallait en référer simultanément aux trois cours, désormais inséparables dans leur politique. Napoléon, qui ne perdait pas tout espoir d’entraîner l’Autriche dans ses intérêts ot qui comptait encore sur la victoire, proposa de négocier pendant la guerre, alors que les armées autrichiennes s’ébranlaient pour tourner la ligne de l’armée française ; mais, malgré tous ses efforts, il se vit écrasé par le nombre.

Après la désastreuse bataille de Leipzig (octobre 1S13), la déclaration de Francfort et l’invasion de notre territoire, un congrès s’ouvrit à Chàtillon (février-mars 1814). Metternich, qui désirait la paix et qui avait une grande influence sur les décisions des coalisés, fit offrir à Bonaparte des conditions relativement avantageuses, car la France, conservait ses frontières de 1792. Napoléon accepta les bases proposées, mais il chicana sur les détails. Un moment, le duc de Vicence reçut carte blanche pour traiter à tout prix et éviter une bataille suprême. Cette bataille eut lieu. Les succès remportés à Brienne, à Champaubert, à Montmirail changèrent les dispositions de Napoléon. Il écrivit a l’instant au duc de Vicence pour lui recommander de ne rien signer sans son ordre. « Il faut faire des sacrifices, lui répond en toute hâte le duc de Vicence, il faut les faire à temps ; comme à Prague, si nous n’y prenons garde, l’occasion va nous échapper. » Ces paroles de Cauluincourt n’étaient que la reproduction exacte des lettres confidentielles que lui adressait M. de Metternich. Le chancelier autrichien était alors partisan sincère du maintien de Napoléon sur le trône ; ses défiances naissantes contre la Russie et les liens de famille qui unissaient Bonaparte a son souverain rendaient ce sentiment tout naturel ; il voyait grossir l’orage ; la prépondérance qu’il avait exercée de l’autre côté du Rhin commençait à lui échapper. L’Angleterre se prononçait pour les Bourbons, la Russie penchait de ce côté, et Napoléon luttait encore, exigeant, avant tout traité, l’évacuation du territoire. L’heure de sa chute avait enfin sonné. Bientôt Paris ouvrit ses portes au prince de Schwartzeinberg, et tandis que l’empereur d’Autriche et Metternich s’étaient arrêtés à Dijon pour ne pas assister à la prise de la capitule où régnait Marie-Louise, l’empereur Alexandre, circonvenu par une intrigue de salon, en présence d’une nation épuisée par la guerre, démoralisée par le despotisme, devenue incapable de se prononcer virilement pour la liberté, trancha la question de dynastie en faveur des Bourbons.

M. de Metternich resta étranger aux intrigues qui substituèrent Louis XVIII au gendre de François-Joseph, mais il signa la convention de Fontainebleau, puis la paix du 30 mai 1814, et ce fut lui qui présida le congrès de Vienne, où fut remaniée la carte de l’Europe, et où il obtint pour l’Autriche la part du lion. Ce grand remaniement de l’Europe, interrompu un instant par les Cent-Jours, fut continué après Waterloo ; la France fut mutilée, la Saxe spoliée, la Prusse bizarrement constituée, l’Italie livrée pieds et poings liés à l’Autriche, la malheureuse Pologne dépecée, la Belgique accouplée de force à la Hollande. L’acte lédératif ou 8 juin, réduisant à néant les promesses libérales des proclamations de 1813, reconstruisit pour l’Allemagne le vieil équilibre féodal, et la Russie, s’étendant à travers la Pologne, atteignit les frontières de la Prusse. Ce n’est

de lEurope k la Russie. Ce n’était pas la peine de tant se fatiguer. » (Congrès de Vérone, t. Ier.)

Metternich négocia encore la seconde paix de Paris (2 novembre 1815) et, à partir de cette époque, il fut constamment occupé de Maintenir l’œuvre de despotisme constituée par les alliés et ébranlée par de fréquentes secousses. L’Allemagne réclamait l’accompliisement des réformes libérales promises au moment du danger. Les associations universitaires ne s’étaient pas dissoutes après la

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victoire ; la Burschensehaft s’était étendu© comme un réseau sur toute l’Allemagne ; l’Italie s’agitait, une tribune s’élevait h Naples ; le Piémont renversait son roi, l’Espagne emprisonnait le sien, la Pologne frémissait sous son triple joug. Pour aviser aux moyens d’écraser l’esprit libéral en Europe, des congrès eurent lieu à Aix-la-Chapelle (1818), à Carlsbad (1819), à Troppau (1820), k Laybach (1820). M. de Metternich, qui avait traité avec le saint-siége en 1818 et dirigé les conférences où avaient été rédigés l’acte final de Vienne et celui de la confédération germanique, présida la plupart de ces congrès et y exerça une influence prépondérante. Adversaire acharné de la liberté et des droits des peuples, il formula sa politique odieuse dans la déclaration suivante, faite au congrès de Laybach : « 11 appartient aux souverains seuls d’accorder et de modifier les institutions en ne restant responsables de leurs actes qu’envers Dieu. » L’effervescence universitaire de l’Allemagne fut momentanément réprimée, la tribune de Naples fut fermée et le Piémont envahi par l’Autriche. La double répression, base du système de M. de Metternich en Allemagne et en Italie, entraîna un mouvement de réaction, car la liberté ne se laisse point toujours impunément opprimer ; mais la Sainte-Alliance en vint enfin à bout, et si l’armée autrichienne, aidée des Russes, n’occupa pointtout de suite le Piémont et les Deux-Siciles, il faut avoir la justice de dire qu’on le doit à la résistance de Louis XVIII, qui déclara ù M. de Metternich « que, si les armées autrichiennes envahissaient le Piémont, l’occupation ne saurait être d’une longue durée, car la France ne pourrait souffrir les Autrichiens sur les Alpes. » Cependant les rois coalisés finirent par avoir le dessus sur les peuples ; l’armée autrichienne entra en Piémont et Naples fut conquise.

M. de Metternich dirigea les discussions du congrès de Vérone (1822), qui fut le triomphe de la réaction. La France reçut la déplorable et honteuse mission de comprimer les cortès espagnoles, comme Metternich avait été l’exécuteur armé des volontés de l’Alliance contre Naples et le Piémont, et la Révolution fut étouffée. Tous les actes de cabinet, toutes les proclamations qui suivirent la tenue des congrès dont nous venons de parler furent spécialement l’œuvre de M. de Metternich, regardé alors par toutes les chancelleries comme le premier diplomate de l’Europe.

M. de Metternich vit avec un grand déplaisir l’insurrection des Grecs, car il craignait que la Russie, dont il connaissantes projets ambitieux sur Constantinople, n’intervînt ; ce qui eut lieu, en effet, en 1827. Il fit sonder alors le ministère français ; mois on l’écouta à peine, car des négociations ouvertes entre les cabinets de Londres, do Saint-Pétersbourg et de Paris, sur la question des Grecs, aboutirent au traité de juillet 1827 et à la bataille de Navarin. Il tenta vainement de faire renoncer les puissances à suivre une politique qui tendait finalement à tuer la Turquie au profit de la Russie ; mais, voyant la position de l’Autriche sur le Danube sérieusement menacée, il s’adressa ru cabinet de Saint-Pétersbourg, et ses remontrances eurent pour résultat d’arrêter les Russes à Andrinople.

Pendant ce temps, les événements marchaient en France vers une crise inévitable ; le ministère de M. de Polignac était formé. Sous le simple point de vue diplomatique, c’était un avantago pour l’Autriche, car on sortait du point de vue russe pour entrer dans les idées anglaises. Toutefois, un esprit aussi subtil que M. de Meiternioh ne pouvait voir sans appréhension une lutte engagée entra les pouvoirs politiques dans un pays comme la France, habitué à donner l’impulsion au resio de l’Europe.

Enfin éclata la révolution de Juillet. Dans cette circonstance, M. de Metternich attendit la Révolution l’arme au bras, mais sans faire contre elle aucune démonstration hostile. Cette modération fut poussée si loin que, dés qu’un gouvernement régulier fut établi en France, le ministre autrichien se hâta de le reconnaître, sans affection comme sans haine, et par ce seul motif, dit-il, qu’un gouvernement régulier est toujours un fait protecteur de l’ordre et de la puix publique. Cependant il confinua à augmenter insensiblement l’influence autrichienne en Italie, sans trop de souci des traités et dans la confiance que le gouvernement de Louis-Philippe n’était pas encore assez affermi pour s’y opposer. Mais lorsque le cabinet de Vienne, enhardi par la longanimité du nouveau gouvernement, voulut régler à sa fantaisie les affaires d’Italie et intervint militairement dans les États ciu pape, l’occupation d’Ancône par les Français montra qu’il y avait des limites que la monarchie de Juillet ne laisserait pas franchir. Depuis cette époque, l’Autriche se tint en Italie simplement sur la défensive.

Après la mort de l’empereur François, M. de Metternich resta le ministre et le conseil de son successeur Ferdinand l’r, et se réjouit un instant, en 1840, de voir la question d’Orient amener entre la France et 1 Angleterre une rupture presque complète ; mais prévoyant ensuite qu’une guerre générula s’ensuivrait et qu’elle se ferait au profit de le Russie, il fut le premier à proposer son entromise pour le maintien de la paix en 1841. Kn 1846, les mariages espagnols amenèrent