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MEHA.

dant d’un bataillon de la garde nationale ;

Îiuis Eudes, chargé de diriger les opérations de a rive gauche, le nomma commandant du fort d’Issy. Le 29 avril, la position d’Issy cessant d’être tenable par suite de la prise de la barricade des Moulineaux par l’armée de Versailles, la garnison communaliste évacua le fort et Mégy se retira k la Légion d’honneur auprès de Soïl ami Eudes. Il contribua avec ce dernier à faire enlever le ministère de la guerre à Cluseret ; mais, sur les ordres de Rossel, successeur de Cluseret, il fut arrêté pour avoir abandonné le fort, et enfermé à la prison du Cherche-Midi. Rendu à la liberté après la démission de Rossel, il retourna à la Légion d’honneur, qu’il quitta à l’approche des troupes régulières (22 mai), parvint à s’échapper de Paris et alla chercher un refuge en Angleterre. Condamné à mort par contumace pour.sa participation à l’insurrection de Marseille (22 janv. 1872), Mégy fut jugé de nouveau pour le rôle qu’il avait joué pendant la Commune de Paris, et condamné à la même peine, comme ayant pris part à l’incendie du palais de la Légion d’honneur (6 décembre 1872).

MÉGYMÉNUM s. m. (mé-ji-mé-nommdu préf. mèg, et du gr. umêit, membrane). Entom. Genre d’insectes, de l’ordre des hémiptères hétéroptères, tribu des scutellèriens, dont les espèces, peu nombreuses, appartiennent à la Nouvelle-Hollande, aux Indes et il l’Afrique méridionale.

MEHAD1A ou MEADIA, bourg de l’empire d’Autriche, dans les confins militaires du Banat, à 20 kilom. N. d’Orsova, près de la rive gauche de la Czerna ; 1,792 hab. Sources thermales sulfureuses (anciens bains d’Hercule des Romains), avec établissements de bains, dont une division est affectée aux officiers et soldats de l’armée autrichienne. Aux environs, au village de Teplecz, on voit les restes d’un bel aqueduc romain.

MEHAH s. m. (mé-â). Métrol. anc. Monnaie d’Égypte et d’une partie de l’Asie, appelée aussi DANACON.

MEHALLET EL-KÉB1R, l’ancienne Cynopolis, ville de l’Égypte moderne, dans la basse Égypte, ch.-l. de la province de Garbieh, à 100 kilom. N. du Caire, 22 kilom. S.-O. de Mansourah, sur un bras du Nil ; 2,000 hab. Filature de coton ; fabrique de sel ammoniac ; commerce de toiles.

MÉHARI s, m. (raé-a-ri — de l’arabe Afeh’~ ara ou Ma/ira, contrée de l’Arabie qui est la patrie de l’animal). Mamm. Race de chameaux, remarquable par son aptitude à la course : Le méhari est au chameau ce que le noble est au serviteur. (E. Daumas.) Le méhari est plus grand que te dromadaire. (Carbuccia). il On dit aussi mkhara et mahara,

— Encycl. Les méharis doivent-ils former une espèce distincte du chameau ou du dromadaire ? Eaut-il y voir une race ou une simple variété de ce dernier, ou bien encore un groupe, une catégorie d’individus caractérisés par des aptitudes spéciales ? C’est ce qu’on ne saurait, dans l’état actuel de nos connaissances, déterminer avec certitude. Il n’en est pas moins vrai que ce groupe, par son importance, mérite une étude k part. • Le méhari, dit M. le général Daumas, est au chameau ce que le noble est au serviteur. » La méhari est essentiellement un chameau coureur. Fréquemment mentionne chez les auteurs anciens, il n’est bien connu et apprécié dans notre colonie d’Alger que depuis 1 expédition d’El - Aghouat en 1844. Il peut faire, dit-on, soixante et même cent lieues en un jour, et réunit toutes les conditions désirables pour établir des moyens rapides de communication avec les tribus de l’intérieur et surtout les oasis du désert.

«Le méhari, dit le général Marey-Monge, n’est peut-être pas un animal k part - il paraît être au chameau ordinaire ce que le cheval de course est au cheval de trait Sa bosse est très-exiguë et dépourvue de graisse. Il montre plus de vigueur et de vivacité que les autres ; son allure habituelle est ie trot ; il peut le tenir pendant un jour entier ; ce trot est comme le trot d’un grand cheval ; quand le terrain n’est pas net, le méhari ne trotte pas bien. « D’après le général Carbuccia, le méhari est plus grand que le dromadaire ; l’extrême maigreur du corps et les fortes proportions des cuisses sont le signe de sa grande vigueur a la course. L’Arabe monté sur le meltari est assis sur une selle particulière placée entre la bosse et le garrot, pour rendre le trot moins dur ; il n’a pas d’étriers ; il croise les jambes sur l’encolure et dirige sa monture au moyen d’une bride sans mors et d’une corde passée dans l’aile de la narine droite ; il presse l’allure en frappant sur.l’épaule.

Le général Daumas ne se prononce pas sur cette question, si les mélwras ou méharis constituent une espèce primitive, ou seulement une race améliorée successivement par la sélection constante, par l’action de l’homme et par l’influence des milieux. Quoi qu’il en soit, ils forment un type de race bien caractérisé. Beaucoup plus élancé que le chameau, le méhari l’emporte encore sur celui-ci, non-seulement par sa légèreté, mais encore par sa sobriété et son courage, qui le rendent propre aux expéditions militaires. Les Arabes font remonter l’origine du nom des méharis jusqu’à l’établissement de l’islamisme. La ré

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putation de ces animaux est parfaitement connue dan3 toute l’Afrique ; tous les habitants des oasis du sud s’en servent constamment ; c’est la monture ordinaire des chonafs (éclaireurs). On a vu des méharis attelés faire seize kilomètres à l’heure. Il ne faut donc pas s’étonner si le prix de vente de ces animaux est cinq à six fois plus élevé que celui des chameaux.

Citons encore ce passage de M. H. Aucapitaine : • Les méharis sont exclusivement des animaux sahariens, c’est-à-dire habitués et forcés, par la conformation même de leurs pieds, à habiter les plaines unies de l’Afrique, où leur vélocité peut entièrement se développer. Mais c’est un animal qui peut être d’une haute utilité en Algérie ; le manque d’eau est une des plus grandes difficultés d’une oasis à une autre ; avec le méhari, qui peut facilement passer cinq ou six jours sans boire, l’obstacle est vaincu. Ce ne sont plus de rares colonnes, épuisées de soif et de chaleur, qui avancent péniblement. Montées sur les méharis, des compagnies légères pourront se porter partout où besoin sera, châtier les insoumis et répandre l’influence française. »

Le mode actuel d’attelage du méhari laisse quelque chose k désirer : l’animal étant harnaché par le cou, on a reconnu que la pression du tirage l’engorge dans les montées et ralentit sensiblement sa course ; c’est la seule objection un peu sérieuse faite contre ce mode de locomotion. Mais, comme dit justement l’auteur que nous venons de citer, nul doute qu’on ne parvienne à trouver, après quelques expériences, un système d’attelage satisfaisant On voit donc que le dressage du méhari est une question pleine d’avenir.

MÉHÉDIA, ville de la Tunisie, importante par son commerce d’huile d’olive ; sa population est de 2,000 âmes, dont 1,800 musulmans. Méhédia est le chef-lieu d’un ouaten,

MEHEDIA, ancienne Mamora, petit port situé sur l’océan Atlantique, entre Larache et Salé, dans le Maroc ; il est interdit à la marine européenne.

MÉHÉE DE LA TOUCHE (Jean), médecin français qui vivait au XVIIIe siècle. Il se fit recevoir docteur, exerça quelque temps la médecine, puis entra dans le service de l’armée, devint chirurgien- major, chirurgien en chel de divers hôpitaux, et professa au Valde-Gràce. On lui doit : Traité des lésions à la tête par contre-coup (Meaux, 1773, in-12) ; Traité des plaies d’armes à feu, dans lequel il démontre l’inutilité de l’amputation des membres (Paris, 1799, in-8").


MÉHÉE DE LA TOUCHE (Jean-Claude-Hippolyte), écrivain français, fils du précédent, né à Meaux en 1760, mort à Paris en 1826. Lorsqu’il eut achevé ses études à Paris, il mena l’existence la plus désordonnée, et, tombé dans une profonde dépravation, il se fit admettre dans la police secrète sous le nom de chevalier de La Touche ; il devint un agent des ministres de Louis XVI, qui l’envoyèrent en Pologne et en Russie. Chassé de Saint-Pétersbourg en 1792, il revint en France, se joignit aussitôt aux révolutionnaires les plus ardents, et parvint à se faire nommer secrétaire de la Commune. Méhée profita de cette situation pour vendre à un très-haut prix des passe-ports à des émigrés, qu’il faisait arrêter ensuite aux barrières, et joua le plus triste rôle lors des massacres de Septembre. Mais peu après il dut se démettre de sa place, fut poursuivi et se cacha jusqu’au 9 thermidor. Méhée reparut alors, et, voyant le vent tourner à la réaction, il devint un réactionnaire des plus fougueux, et se mit à publier, sous l’anagramme de Felhémési (Méhée fils), des brochures et des pamphlets qui semblaient écrits par un agent de l’Angleterre et des émigrés. Lors de la conspiration de Babeuf, il se vit compromis dans cette affaire et se sauva. Après le 18 fructidor, il devint un des rédacteurs du Journal des patriotes de 1789, et fut nommé, après le 30 prairial, secrétaire général du ministère de la guerre, puis chef d’une division au ministère des affaires étrangères. Vivement attaqué par divers journaux qui mirent au jour son honteux passé, Méhée donna sa démission ; mais il ne tarda pas à rentrer dans l’administration et devint successivement secrétaire général du département de Rhin-et-Moselle, chef du bureau des travaux du département de la Seine et secrétaire général des armées. Destitué après le 18 brumaire, il fit paraître le Journal des hommes libres ; mais le journal fut supprimé, et Méhée, décrété d’arrestation, se vit déporté à l’île d’Oléron. S’étant échappé en 1803, il gagna Guernesey, puis Londres, se mit en rapport avec des émigrés, qui le recommandèrent aux ministres anglais comme un habile agent de police secrète. Ses services furent agréés, et on l’adressa à un autre agent, nommé Drake, qui lui donna de l’argent, des instructions et l’envoya à Paris. Voulant soutirer de l’argent de deux côtés à la fois, Méhée ne trouva rien de mieux à faire, dès qu’il arriva à Paris, que de dévoiler l’objet de sa mission au ministre de la police. Celui-ci l’autorisa à garder l’argent qu’il recevait des Anglais, à continuer sa correspondance avec Drake, et le paya pour recevoir communication des lettres de ce dernier.

La découverte de la conspiration de Georges Cadoudal mit fin à cette exploitation. Méhée révéla sa duplicité dans une brochure qu’il désavoua depuis, et qui est intitulée : Alliance des jacobins de France avec le ministère anglais (Paris, 1804, in-8°). Il disparut alors et retomba dans l’oubli ; mais, en 1814, il fit paraître sous son nom une Lettre à M. l’abbé de Montesquiou et une Dénonciation au roi des actes par lesquels les ministres de Sa Majesté ont violé la constitution (Paris, in-8°). Accusé alors, par le Journal royal, d’avoir coopéré aux affaires de Pichegru et du duc d’Enghien, il poursuivit en diffamation le rédacteur de cette feuille et publia divers factums (Paris, 1814, in-8°). En 1815 il dut quitter la France, habita successivement l’Allemagne, la Belgique, et put revenir en France en 1819. Mais il continua à végéter, et termina sa honteuse vie dans une profonde misère. Outre les écrits précités, on lui doit : Histoire de la prétendue révolution de la Pologne (1792, in-8°) ; la Vérité tout entière sur les vrais auteurs de la journée du 2 septembre 1792 (1794, in-8°) ; la Queue de Robespierre (1795, in-8°) ; Rendez-moi ma queue (1795, in-8°) ; Défends ta queue (1795, in-8°) ; Lettre de Sartine à Thuriot (1795, in-8°) ; Antidote ou l’Année philosophique et littéraire (cahiers 1 et 2, 1801, in-8°), journal qui fut supprimé ; Mémoires particuliers et extraits de la correspondance d’un voyageur avec feu M. Caron de Beaumarchais sur la Pologne, la Lithuanie, la Russie Blanche, Pétersbourg, Moscou, la Crimée, etc. (Paris, 1807. in-8°) ; Mémoires à consulter (1814, in-8°) ; Contes, nouvelles et autres pièces posthumes de G.-C. Pfeffel, trad. de l’allemand (Paris, 1815, 2 vol. in-12) ; C’est lui, mais pas de lui ou Réflexions sur le manuscrit de Sainte-Hélène, réimprimé sous ce titre : Mémoires de Napoléon Bonaparte (Bruxelles, 1818, in-8° ; Paris, 1821, in-18) ; Touquetiana ou Biographie pittoresque d’un grand homme, en réponse à cette question : Qu’est-ce que M. Touquet ? (Paris, 1821, m-8°) ; Extrait de mémoires inédits sur la révolution française (Paris, 1823, in-8°) ; Deux pièces importantes à joindre aux mémoires et documents historiques sur la révolution française, par un témoin impartial (Paris, 1823, in-8°).


MÉHÉGAN (Guillaume-Alexandre, chevalier DE), littérateur, professeur de littérature française à Copenhague, né à Lasalle, près d’Alais, d’une famille irlandaise, en 1721, mort k Paris en 1768. Il fut l’un des premiers rédacteurs du Journal encyclopédique (1756), eut de vifs démêlés avec Fréron à propos de ses opinions religieuses, et se fit mettre à la Bastille pour divers ouvrages philosophiques. Parmi ses ouvrages, qui seraient écrits avec élégance si un luxe d’expressions fleuries, et d’images recherchées nedonnaientà son style un éclat fatigant, nous citerons : De l’origine des Guèbres ou la Beligion naturelle mise en action (1751) in-12) ; Considérations sur les réaolutions des arts (Paris, 1755, in-12) ; Origine, progrès et décadence de l’idolâtrie'(1756, in-12) ; Lettres d’Aspusie (1756) ; Tableau de l’histoire moderne (1766, 1778, 3 vol. in-12), ouvrage remarquable ; l’Histoire considérée vis-à-vis de la religion, de l’État et des beauxarts (1767, 3 vol. in-12), etc.

MÉHÉMED, MÉHÉMET ou MOHAMMED Ier

(Abou-Abdullah), roi de Cordoue, de la dynastie des Ommiades, né à Cordoue en 822, mort en 886. Il succéda en 852 à son père Abderrahman II, eut un règne déchiré par la guerre civile et la guerre étrangère, fut vaincu plusieurs fois par Alphonse le Grand, notamment à Sahagun (873), à Zamore (879), et ne put empêcher sou lieutenant Omar de se former une principauté indépendante dans l’Aragon. On louait son courage, sa justice et son talent pour la poésie et les mathématiques. Il avait eu trente-trois fils, dont l’aîné Al-Moudhir ou Al-Moundar lui succéda.

MÉHÉMED ou MÉHÉMET II (Al-Mohdi), roi de Cordoue, de la dynastie des Ommiades, né à Cordoue vers 980, mort dans la même ville en 1010. Avant de monter sur le trône, il se signala par sa valeur, fut pour ce motif proclamé hadjed par le peuple, enferma dans une tour son oncle Hischam II, qu’il fit passer pour mort, et se fit reconnaître roi à sa place en 1009. Renversé quelques mois plus tard, il ressaisit le pouvoir en 1010, mais se rendit odieux par sa cruauté et fut bientôt mis à mort par ordre d’Hiseham II, qui était parvenu à sortir de sa prison.

MÉHÉMED ou MÉHÉMET EL-NASER (Abou-Abdallah-Ledin-Allah), roi de la dynastie des

Almohades, néàSévilleen 1179, mort à Maroc eu 1213. Il succéda en 1199 à son père Yacoub Almansouv, ruina en Afrique les Alraoravides, puis revint en Espagne lutter contre les rois de Castille, d’Aragon et de Navarre, fit proclamer la guerre sainte, assembla une armée formidable, prit Salvatierra, mais perdit, en 1212, la Célèbre bataille de Tolosa, qui assura aux princes chrétiens la prépondérance sur les Maures et dans laquelle les musulmans laissèrent, dit-on, 160,000 hommes sur le champ de bataille. Devenu méprisable à ses sujets par sa défaite, Méhémed se rendit odieux en faisant mettre à mort tous ceux par lesquels il se croyait trahi, laissa en pleine dissolution l’Espagne musulmane où divers princes se déclarèrent souverains indépendants, fit des préparatifs immenses pour retourner dans la péninsule, et mourut em MÉHÊ

poisonné, au moment où sa flotte allait mettre a la voile.

MÉHÉMED ou MÉHÉMET 1er (Abou-Abdallah), premier roi de Grenade, de la dynastie des Nassérides, né en 1203, mort en 1273. Après la chuto des rois almohades d’Espagne, i ! s’empara successivement de Jaen, Cadix, Lorca et Grenade, et prit le titre de roi (1235) ; mais il futobligô de se reconnaître vassal et tributaire de Ferdinand III de Castille (1248), qui lui avait enlevé successivement Cordoue, Jaen, Ardajouna et Séville. En 1254, Méhémed prit le titre d’Emii-ol-Moumenim (prince des croyants). Trois uns plus tard, il favorisa la révolte de Xérès d’Arcos et de Sidonia contre les Castillans, puis déclara lui-même la guerre au roi de Castille Alphonse X, remporta d’abord une victoire près d’Alcala-ben-Saïd (1264), mais fut complètement battu l’année suivante et signa

le traité d’Alcala (1266), par lequel il rendait tout ce qu’il avait conquis, payait un fort tribut et se voyait contraint de se déclarer contre son allié, le roi de Murcie. Don Philippe, s’étant révolté contre son père Alphonse X en 1272, se réfugia à Grenade et décida Méhtmed à faire la guerre. Ce prince venait d’entrer en campagne contre les chrétiens lorsqu’il mourut. Il était juste, affuble, ennemi du luxe, aussi habile comme administrateur que comme homme de guerre, et il s’attacha constamment k protéger les lettres, les arts, Je commerce et l’agriculture. C’est lui qui construisit à Grenade le palais connu sous le nom de VAlhambra.

MÉHÉMED ou MÉHÉMET II (Al-Fakih), roi de Grenade, fils et successeur du précédent, né k Jaen en 1234, mort en 1302. Il monta sur le trône en 1273, vainquit k plusieurs reprises Alphonse X et agrandit ses États aux dépens des chrétiens. Il se distingua par son amour pour les sciences et les arts, par sa magnificence, par sa valeur et par ses talents politiques et militaires.

MÉHÉMED ou MÉHÉMET 111 (Abou-Abdallah), surnommé el-Amaich (le Chassieux), roi de Grenade, fils du précédent, k qui il succéda en 1302, né à Grenade en 1256, mort en 1314. Il conquit Ceuta (1306), mais ne put résister à la ligue des rois de Castille et d’Aragon, perdit Gibraltar, et fut obligé d’acheter la paix (1309). Il fut détrôné par son frère Aboul al-Nasr ou Nasser en 1311. Quelque temps après, il recouvra le trône, mais en fut de nouveau dépossédé au bout de six jours, enfermé au château d’Almouneçar et précipité trois ans après.dans un lac, où il trouva la mort. Ce prince s’était attaché à protéger les lettres et les savants, avait composé lui-même quelques poésies et avait élevé une belle mosquée dans l’Alhambra.

MÉHÉMED ou MÉHÉMET IV (Abou-Abdal-Iah al-WaliJ), roi de Grenade, fils et successeur d’Ismaël en 1321, né k Grenade en 1315, mort en 1333. Il eut k combattre les Africains et le rebelle Osmiu ou Othman, commandant de ses gardes, qui voulait mettre sur le trône l’oncle du roi, Méhémet ben-Féragh, comprima cette révolte, eut k se défendre ensuite contre les attaques des Castillans, perdit plusieurs places, éprouva plusieurs défaites ; mais, grâce k son énergie, il parvint k vaincre k son tour, reprit en 1327 Cabra et Baeza, de 1328 à 1330 Ronda, Marbello, Algésiras, s’empara, avec l’aide du roi de Maroc, de Gibraltar (1332) et périt assassiné dans une partie de chasse par des officiers du roi de Maroc, qui voulait garder Gibraltar. Il eut pour successeur son frère Yousouf- Aboul-Hégiàgh. Méhémed IV était de la plus brillante valeur. L’histoire a recueilli des paroles dignes d’un paladin qu’il adressa, de vant Gibraltar, k quelques-uns de ses cavaliers qui s’élançaient pour retirer du flanc d’un guerrier castillan une lance de grand prix dont il l’avait frappé : « Laissez ce malheureux, dit-il ; s’il ne meurt pas de sa blessure, qu’il ait au moins de quoi guérir. »

MÉHÉMED ou MÉHÉMET V(Aboul-Walid), roi de Grenade, né en 1334, mort en 1379. Il succéda k son père Yousouf en 1354, fut renversé par ses frères (1360), puis rétabli par Pierre le Cruel (1362), roi de Castille, dont il fut depuis l’allié fidèle. Il prit et ruina Algésiras (1370), et fonda pour les pauvres un magnifique hôpital k Grenade (1375). Les écrivains espagnols le désignent ordinairement sous le nom de Mékémct-Laso*.

MÉHÉMED ou MÉHÉMET VI (Abou-Saïd-Abou-Abdallah), roi de Grenade, parent du

précèdent, né vers 1320, mort en 1362. Pendant la guerre civile qui eut lieu sous le règne de Méhémed V et priva pendant trois ans ce prince du trône, il fut proclamé roi après l’assassinat d’Ismael II (1360), se confia à la générosité da Pierre le Cruel lorsque Méhémed V reprit possession du pouvoir, et périt de la propre main du roi de Castille, qui l’assassina.

MÉHÉMED ou MÉHÉMET VII (Aboul-Hedjadj), roi de Grenade, né vers 1340, mort en 1391. Il succéda k son père Méhémed V en 1379. Son règne fut paisible et remarquable par le développement que prirent l’agriculture, le commerce et les arts. Grenade et Cadix lui durent plusieurs monuments magnifiques. Il eut pour successeur son fils

Yousouf II.

MÉHÉMED ou MÉHÉMET VIII (Ben-